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10/07/2010

J'ai toujours été persuadé qu'il faut mépriser les critiques, mais que c'est un devoir de réfuter la calomnie

 Y-a-t'il "critique" dans ce monde politique français (qui fait bien rire mes voisins Suisses ! ) ?

Y-a-t'il "calomnie" de la part d'un monde journalistique "pourri" ?

Relais par un monde politique dit d'opposition, critique et calomnieux , des chacals, qui hurlent pour détourner l'attention de leurs propres (ou plutot malpropres ) manoeuvres.

De pourri, pour l'instant je ne vois pas de trace dans le travail des journalistes . Ce sont eux qui ont le plus à perdre dans cette détestable affaire Woerth-Bettencourt-Sarkozy- ...etc.

Un journaliste convaincu de calomnie risque sa place, donc son gagne- pain .

L'homme politique ne risque que sa rétrogradation, mise sur la touche, puis grâce au copinage retrouve un travail tranquille, bien payé, avec une retraite imméritée et conséquente . Mais il est vrai que c'est dur de tomber du cocotier quand on oublie que c'est de là haut qu'on montre le mieux son cul !... Mais il est vrai que c'est dur de se faire attrapper la main dans le pot de confiture et d'assurer que c'est la main d'un autre .

J'ai bien noté : "je vous mets au défit de trouver une quelconque preuve matérielle ..." .

Moi, je vous mets au défit de prouver votre innocence avec des preuves matérielles .

 

 

 

«  A Etienne-Noël Damilaville



 

11 juillet 1767



 

Il est très certain, mon cher ami, que les protestants de Guyenne sont accusés d'avoir voulu assassiner plusieurs curés, et qu'il y a près de deux cents personnes en prison à Bordeaux pour cette fatale aventure[*] qui a retardé l'arrivée de M. le maréchal de Richelieu à Paris. C'est dans ces circonstances odieuses que l'infâme La Beaumelle m'a fait écrire des lettres anonymes [**]. J'ai été forcé d'envoyer aux ministres le mémoire ci-joint [intitulé Mémoire présenté au ministère ou Mémoire pour être mis à la tête d'une nouvelle édition qu'on prépare du Siècle de Louis XIV (1767)]. C'est du moins une consolation pour moi d'avoir à défendre la mémoire de Louis XIV et l'honneur de la famille royale en prenant la juste défense de moi-même contre un scélérat audacieux, aussi ignorant qu'insensé [***]. J'ai toujours été persuadé qu'il faut mépriser les critiques, mais que c'est un devoir de réfuter la calomnie. Au reste j'ai mauvaise opinion de l'affaire des Sirven. Je doute toujours qu'on fasse un passe-droit au parlement de Toulouse [= qu'ôte l'affaire Sirven au parlement de Toulouse] en faveur des protestants, tandis qu'ils se rendent si coupables, ou du moins si suspects. Tout cela est fort triste ; les philosophes ont besoin de constance.



 

On dit qu'il n'y a point de M. Mercier, que c'est un nom supposé [il s'agit de L'Homme sauvage, de J.-G.-B. Pfeil, « histoire traduite par M.(Louis-Sébastien) Mercier » , 1767; cf. lettre du 19 juin à d'Alembert]. Cela est-il vrai ? »

 

 

*V* écrit à Richelieu, qui est gouverneur de Guyenne, et celui-ci répond le 1er août : « Comme vous dites que tout est bien, vous ne pouvez vous dispenser de dire la même chose dans (l') occasion … des protestants de St Foy accusés d'avoir composé une troupe de cent personnes pour aller causer avec le curé qui n'aimant pas la conversation sauta par la fenêtre et se sauva, le parlement informé, et je puis assurer … que ce parlement ne pense point du tout comme celui de Toulouse pour las protestants, mais s'il voyait quelque chose qui ne fût pas si bien … il pourrait être fort brutal. »


 


 


 

**A Damilaville le 4 juillet : « J'ai reçu quatre-vingt-quatorze (lettres anonymes) de la même écriture, et je les ai toutes brûlées . Enfin j'en ai reçu une quatre-vingt-quinzième qui ne peut être écrite que par La Beaumelle … ou par quelqu'un à qui il l'aura dictée puisque dans cette lettre il n'est question que de La Beaumelle même. »

Ce dernier écrira au marquis de Gudanes, commandant du pays de Foix, qu'il n'a «  pas plus de part à ces lettres que le Grand Turc », qu' « il y a longtemps que la guerre est ouverte entre Voltaire et (lui) et (que) si (il) étai(t) d'humeur à l'attaquer, (il) n'aurait que faire de prendre le masque de l'anonyme », il soupçonne même V* d'avoir « fabriqué lui-même celle qu'il a envoyée à M. le comte de Saint-Florentin ».


 


 

***Vraisemblablement à Saint Florentin, dans le billet d'accompagnement du 8 juillet, V* « implore protection » du ministre « contre la calomnie et contre les lettres anonymes », présente sa « requête en forme de mémoire » , car « il s'agit des plus horribles noirceurs imputées à la famille royale » (notamment dans une réédition qu'il évoque de son Siècle de Louis XIV annoté par La Beaumelle) et il « supplie d'imposer silence à La Beaumelle » dont il donne l'adresse.

Il énumère quelques unes de ces « noirceurs » à son éditeur Lacombe, le 7 août : « On sait bien à Paris que Louis XIV n'a point empoisonné le marquis de Louvois ; que le dauphin, père du roi, ne s'est point entendu avec les ennemis pour faire prendre Lille ; que monsieur le duc, père de M. le prince de Condé d'aujourd'hui, n'a point fait assassiner M. Vergier ... »

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