04/08/2010
vous osez enfin observer le costume, rendre l'action théâtrale et étaler sur la scène toute la pompe convenable,
« A Henri-Louis Lekain
Aux Délices 4 août [1756]
Mon cher Lekain, tout ce qui est aux Délices a reçu vos compliments et vous fait les siens, aussi bien qu'à tous vos camarades [Sémiramis a été reprise le 26 juillet avec un succès inégalé]. Puisque vous osez enfin observer le costume, rendre l'action théâtrale et étaler sur la scène toute la pompe convenable, soyez sûr que votre spectacle acquerra une grande supériorité [%]. Je suis trop vieux et trop malade pour espérer d'y contribuer. Mais si j'avais encore la force de travailler ce serait dans un goût nouveau digne des soins que vous prenez et de vos talents. Je suis borné à présent à m'intéresser à vos succès. On ne peut y prendre plus de part, ni être moins en état de les seconder. Je vous embrasse de tout mon cœur.
V. »
%Lekain innove, et V* écrit à d'Argental ce jour : « On dit que Lekain s'est avisé de paraître au sortir du tombeau de sa mère avec des bras qui avaient l'air d'être ensanglantés. Cela est un tant soit peu anglais, et il ne faudrait pas prodiguer de tels ornements. Voilà de ces occasions où l'on se retrouve entre le sublime et le ridicule, entre le terrible et le dégoûtant. »
Ce nouveau jeu et les audaces du décor feront date à la Comédie française.
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