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13/09/2010

Je pris l'occasion de là de lui dire avec les plaisanteries et la familiarité qu'il permet

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« A Jean-Jacques Amelot de Chaillou

 

A Bareith ce 13[septembre 1743]

 

Le roi [Frédéric II] m'a dit que par les mémoires du maréchal de Noailles il voyait clairement que la France frappait à toutes les portes pour demander la paix, et qu'il ne répondrait pas qu'on n'eût point fait des propositions vagues contre ses intérêts, quand ce ne serait que pour présenter un appât aux Autrichiens, mais qu'il n'en était pas fâché, et qu'il pensait bien que la France serait plutôt son amie que celle de l'Autriche.

 

Je pris l'occasion de là de lui dire avec les plaisanteries et la familiarité qu'il permet, que je ne le soupçonnais d'avoir fait au mois de mai la même petite friponnerie dont il nous accusait et que je ne le soupçonnais point d'avoir proposé sérieusement de s'unir avec la Hongrie contre la France . Il prit la chose très sérieusement, et il me jura deux fois qu'il n'en était rien, que c'était un mensonge de Burmania [envoyé à Vienne] et du parti anglais, que ce n'était pas le vingtième tour de la sorte qu'ils lui eussent joué.

 

« Qui m'en empêchait ? continua-t-il. En aurai-je plus à craindre le ressentiment de la maison d'Autriche quand après l'avoir dépouillée de la Silésie , j'aurai aidé ensuite à lui faire avoir ailleurs un dédommagement ? Elle n'en deviendrai guère plus puissante, et je serai affermi contre elle par de nouvelles conditions. Il n'y en a guère qu'on ne m'ait offertes. Et si j'avais voulu prêter seulement dix mille hommes, on m'offrait de recevoir la loi de moi dans la pacification de l'empire. Mais ce ne sont pas là mes desseins. Je ne prétends pas être l'instrument des Anglais , et ce n'est pas à moi à contribuer à l'élévation de la maison d'Autriche. »

 

Il faut songer à unir l'empire, et à rétablir l'empereur. Il ne croit pas ce projet impraticable. Mais il veut une année, et il dit que si vous gardez seulement vos frontières, cette année suffira. Il est très content que vous ayez envoyé des subsides à l'empereur, il a ajouté en riant qu'il eût souhaité que vous les eussiez envoyés à ses troupes et que l'empereur est un prince faible, capable de donner une partie de cet argent à ses maîtresses.

 

Sa grande envie serait de séculariser plusieurs biens ecclésiastiques . Je crains que cette envie trop connue ne révolte contre lui Wurtzbourg, directeur du Cercle de Franconie. »

 

 

Cercle de Franconie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cercle_de_Franconie

 

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