23/11/2010
Tout ce que je vois de Russes me persuade toujours qu'Attila était un homme charmant,
Après un zéro qui ne vaut rien par définition, un Hun de paccotille :
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Un Attila du XXè siècle : jazzy !
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http://www.deezer.com/listen-2854827 : The day before
Qui peut m'indiquer le prénom d'Attila ? Vous donnez votre langue au chat (après brossage bien entendu , car Minet est très délicat pour sa nourriture) ?
Marcel ! Attila Marcel ! voici la preuve :
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Attila, pas celui des films peplum ou autres représentations grimaçantes .
Si l'herbe ne repoussait pas où était passé son cheval, en revanche son poil poussait dru où ne passait pas le rasoir !
Quant à le qualifier de "charmant", j'en laisse la responsabilité à Volti et aux dames .
« A Jean Le Rond d'Alembert
19 novembre 1773
Mon cher philosophe aussi intrépide que circonspect, et qui avez grande raison d'être l'un et l'autre, voici une petite assiette de marrons i que Raton envoie à son Bertrand. Je les avais adressés à M. de Condorcet, mais je crois qu'il est toujours à la campagne, et je vous les fais parvenir en droiture. Ces marrons sont comme les livres de mon libraire Caille, ils ne valent rien qui vaille ii; mais il est juste que je vous fasse lire ma satire contre M. de Guibert iii, qui m'a d'ailleurs paru un homme plein de génie, et ce qui n'est pas moins rare, un homme très aimable iv. Je m'intéresse à son Connétable de Bourbon v, d'autant plus que ce grand homme passa par Ferney en se réfugiant chez les Espagnols.
Tous les jésuites aujourd'hui, qui ne sont pas de si grands hommes, veulent se réfugier en Silésie, et dans la Prusse polonaise, chez le Révérend Père Fédéric vi. Riez donc, et riez bien fort.
La dédicace d'une église catholique a été faite, comme vous savez , à Berlin vii. Je ne sais si les sociniens en obtiendront une viii.
Ne croyez vous pas lire les Mille et une nuits quand vous voyez combien de millions Catherine Seconde donne aux princesses de Darmstadt et au comte Panin ix? Où prend-elle tant d'argent après quatre ans d'une guerre si vive et si dispendieuse x? tandis que M. l'abbé Terray xi ne me paye pas, après dix ans de paix, un pauvre petit argent qu'il m'avait pris chez M. Magon xii?
Mon cher philosophe, vous seriez actuellement aussi riche que M. Necker si vous aviez été en Russie xiii. C'était à la cour de France de récompenser dignement votre noble désintéressement. Mais vous en êtes dédommagé par les bontés de l'abbé Sabatier xiv, c'est toujours quelque chose.
Je ne sais où est Diderot, il était tombé malade à Duisbourg en partant de La Haye pour aller chez l'impératrice des Mille et une nuits xv.
Nous avons actuellement à Ferney l'ancien empereur Shouvaloff xvi. C'est un des hommes les plus polis, et des plus aimables que j'aie jamais vus. Tout ce que je vois de Russes me persuade toujours qu'Attila était un homme charmant, et que la sœur d'Honorius xvii fit très bien de partir en poste pour aller l'épouser. Si malheureusement elle ne s'était pas fait faire en chemin un enfant par un de ses valets de chambre, nous pourrions avoir aujourd'hui de la race d'Attila sur quelque trône de l'Europe, et peut-être sur la chaire de saint Pierre.
Bonsoir mon très cher et très illustre Bernard.
LE VIEUX MALINGRE RATON »
i A savoir une brochure de V*. Pour l'image des marrons tirés du feu par Raton pour Bertrand cf. lettres des 1er et 4 janvier 1773.
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/02/j...
http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/04/c...
ii La Tactique, poème envoyé par V* commence ainsi : « J'étais lundi passé chez mon libraire Caille, / qui dans son magasin n'a souvent rien qui vaille. » Le libraire genevois protestera contre cette assertion.
http://www.voltaire-integral.com/Html/10/35_Tactique.html
iii Jacques-Antoine-Hippolyte de Guibert a publié un Essai général de tactique, 1772, auquel V* répond par un poème satirique, tout en écrivant à d'Argental le 15 novembre que le livre de Guibert « est plein de grandes idées » et prie d'Argental de faire parvenir à Guibert « une copie de la satire ou de l'éloge qu'il vient de faire de son métier de la guerre. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques-Antoine-Hippolyte_de_Guibert
http://www.archive.org/stream/essaignraldetac00guibgoog#page/n12/mode/1up
iv Guibert est allé rendre visite à V* à Ferney en revenant de Prusse où il avait assisté aux manœuvres militaires de Frédéric II.
v Tragédie du comte de Guibert qui « étincelle de beaux vers » écrit V* le 6 novembre à d'Argental.
vi Frédéric signe « Fédéric ».
Les jésuites chassés des autres États et dont l'ordre vient d'être supprimé par le pape, trouvent asile dans les États de Frédéric qui les juge utiles et capables d'améliorer l'enseignement.
vii Ce fut le 1er novembre . Dans sa lettre du 9 octobre Frédéric parlait de « cette cérémonie, étrangère pour (eux), (qui) attire un grand concours de curieux ».
viii Cf. lettre du 22 septembre à Frédéric .
ix A l'occasion du mariage de son fils Paul, -dont Panin a été le précepteur-, avec la princesse Wilhelmine de Hesse-Darmstadt.
x Guerre depuis le 6 octobre 1768 entre la Russie et la Turquie.
xiii Catherine II lui avait proposé d'être précepteur de son fils.
xiv Sabatier de Castres, auteur de l'Apologie de Spinoza et du spinozisme « accuse (Marmontel) d'Alembert, M. Thomas [V*], et tutti quanti , d'être un peu hérétiques, ou du moins d'être tombés dans des erreurs qui sentent l'hérésie » : lettre à Marmontel du 24 juillet 1773.Le 26 décembre 1772, d'Alembert a raconté à V* la vie peu honorable de ce « petit maraud » qu'il avait dû chasser de chez lui « parce qu'il imprimait des impertinences contre ce que nous avons de plus estimable dans la littérature » : cf. lettre à d'Alembert du 1er janvier .
xv Catherine II le lui avait écrit le 11/22 septembre.
Lettre 134 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-...
xvi Ivan Shouvalov fut un favori de feu l'impératrice Élisabeth.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Chouvalov
http://www.batguano.com/vlbcshuvaloff.jpg
xvii V* semble faire allusion à Honoria (en réalité sœur de Valentinien III) d'une conduite peu honorable qui implora l'aide d'Attila contre sa famille ; elle voulu l'épouser, ce qu'il acceptait moyennant la moitié des provinces de l'Empire. En fait , c'est Attila qui a rencontré en chemin une autre femme, à coté de laquelle il est mort la nuit de ses noces.
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