10/12/2010
J'ai goûté la vengeance de consoler le roi de Prusse ; et cela me suffit.
For Babet : http://www.deezer.com/listen-5129630 : ça laisse rêveur !
"Une" Babet qui me semble plus séduisante que "le" Babet-bouquetière de Volti : http://www.deezer.com/listen-7179858
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
conseiller d'honneur du parlement
rue de la Sourdière à Paris
Aux Délices 10 décembre [1757]
Mon cher et respectable ami, je reçois une lettre de Babet i qui a troqué son panier de fleurs contre le portefeuille de ministre . J'en suis enchanté. M. Amelot ni même M. de St Contest n'écrivaient pas de ce style. Je vous remercie de m'avoir procuré un bouquet de fleurs de la grosse Babet. Rengainez mes inquiétudes ii, mais si dans l'occasion on vous parlait encore de mes correspondances assurez bien que ma première correspondance est celle de mon cœur avec la France. J'ai goûté la vengeance de consoler le roi de Prusse iii; et cela me suffit . Il est battant d'un côté, et battu de l'autre iv. A moins d'un nouveau miracle, il sera perdu. Il valait mieux être philosophe comme il se vantait de l'être. »
i L'abbé de Bernis, surnommé Babet la bouquetière, était devenu ministre des Affaires étrangères en juin. http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois-Joachim_de_Pie...
http://www.leguidedesconnaisseurs.be/article605.html
http://www.asmp.fr/fiches_academiciens/textacad/ladurie/l...
http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...
ii V* a fait part de ses inquiétudes à d'Argental le 2 et 3 décembre. On était mécontent en France de sa correspondance avec le roi de Prusse avec qui on était en guerre et on craignait que notre alliée autrichienne n'en prenne ombrage ; il avait conseillé Frédéric (qui voulait se suicider) de négocier et l'avait confié à Bernis. Bernis ne lui répondit même pas .On avait dû « penser que cette confidence était la suite de l'intérêt qu'il prenait encore au roi de Prusse »!
Pages 335-339 : http://books.google.fr/books?id=thNEAAAAYAAJ&pg=PA336...
iii Alors que Frédéric vaincu voulait se suicider ; cf. lettres du 2 septembre 1757 à JR Tronchin et du 15 octobre à Frédéric. http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/09/01/s...
iv Vainqueur à Rossbach le 5 novembre contre les Français et Autrichiens, Frédéric est battu par les Autrichiens à Breslau les 22-23 novembre. Rupture le 28 novembre de la convention de Closter-Seven entre Français et Anglais. Frédéric sera de nouveau vainqueur le 5 décembre. Cette guerre, vue d'outre-atlantique : http://amerindien.e-monsite.com/rubrique,guerre-de-sept-a...
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