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16/03/2016

je doute que vos grandes occupations vous laissent le temps de lire mon fatras, et que votre goût vous en laisse la patience

... Aussi serai-je bref ! Point de fatras .

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Place à Voltaire ...

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

Monsieur, je doute que vos grandes occupations vous laissent le temps de lire mon fatras, et que votre goût vous en laisse la patience ; mais pour moi je relirai souvent la lettre charmante dont vous m'avez honoré : elle respire une sensibilité, une bonté de cœur, et une finesse de goût qu'on a rarement dans la place que vous occupez . Le fardeau et le détail des affaires n'ôtent rien aux agréments de votre esprit ; c'est vous, monsieur, qui me faites véritablement bourguignon . M. le président de Ruffey m'honore d'une place dans votre Académie ; M. Le Bault me procure du vin de Bourgogne ; mes terres écrasées de tous côtés par le mont Jura me soumettent à votre parlement ; mais ce sont vos bontés qui me font le cœur bourguignon , et qui me donnent mes lettres de naturalité ; elles sont signées aussi La Marche, Ruffey et Le Bault . Tout m'engage à venir présenter mes tendres remerciements dans votre capitale . Ma malheureuse santé est le seul obstacle . Je suis condamné à des assujétissements continuels qui rendraient la vie odieuse, si la philosophie ne la rendait supportable . C'est cet état qui me réduit à vous écrire d’une main étrangère . Je vous prie de me le pardonner, et de n'envisager que le respect, et tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

Au château de Ferney en Bourgogne,

ce 29è mars 1761 . »

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