11/09/2017
Vous n'êtes pas homme à croire qu'un parlement a toujours raison
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« A Claude-Philippe Fyot de La Marche
A Ferney , 12 octobre [1762]
Nous n'avons plus de maréchaux en France, nous avons encore un pair ; mais si mon cher et respectable monsieur de La Marche avait été là, j'aurais bien dit : Cedant arma togae 1. Allez-vous à Paris ? Quand partez-vous ? Instruisez moi un peu de votre marche … Vous allez revoir ce que vous avez de plus cher dans votre famille ; vos amis vous retrouveront . Je ne vous pardonne de quitter votre retraite que pour revoir ceux qui vous aiment . Si vous n'aviez pas cette raison, vous seriez inexcusable . Vous savez qu'on n'est bien que chez soi et avec soi . Vous possédez à La Marche le plus bel empire, celui de vous-même . Que n'ai-je pu y être un de vos sujets ! Je vous demande en grâce, mon grand magistrat, de vous faire donner, quand vous serez à Paris , le mémoire à consulter des Calas , signé par quinze avocats . M. d'Argental vous le procurera facilement . Vous n'êtes pas homme à croire qu'un parlement a toujours raison . Je m'en rapporte à votre jugement sur cette affaire comme sur bien d'autres . Vous aimez la justice et la vérité encore plus que l'intérêt des classes 2.
Conservez votre santé, votre gaieté et vos bontés pour moi .
V. »
1 Que les armes le cèdent à la toge ; Cicéron, De officiis, I, xxii, 82 .
2 Les différentes classes composant le parlement . V* continue sa campagne clairvoyante contre la fronde des parlements , qui sera l'une des causes de la chute de la monarchie française . Voir : https://www.cairn.info/revue-parlements1-2011-1-page-114.htm
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