30/09/2019
peut-être pas été informés des nouvelles aussi fausses qu'indécentes publiées dans quelques journaux
... et qui sont dignes du pilon, on peut par contre se fier aux suivantes : https://www.bfmtv.com/economie/epargne-retraite-factures-...
« A François-Louis Jeanmaire 1
Au château de Ferney par Genève
4è auguste 1764
Les ministres de Son altesse Sérénissime, monsieur, n'ont peut-être pas été informés des nouvelles aussi fausses qu'indécentes publiées dans quelques journaux . Ou peut-être ils méprisent trop ces sottises pour les faire réfuter . Monsieur Dupont, avocat au Conseil souverain d'Alsace, n'a point du tout été chargé d'agir auprès de vous pour ce que vous pouvez me devoir . Il n'a fait qu'un office d'ami, et de pure bonne volonté , ayant mes titres entre les mains depuis quelques années . Je lui écris combien je suis satisfait des paroles que vous voulez bien me donner .
J'ai tant de confiance dans les bontés de Son Altesse Sérénissime que je suis prêt (si cela convient à ses arrangements) de lui remettre la somme qui sera compétente, pour acquérir une nouvelle rente sur Horbourg et Riquewihr . Nous avons Mme Denis ma nièce et moi quelques fonds que nous vendrions aisément pour les donner à monseigneur le duc moyennant une rente viagère de dix pour cent sur nos deux têtes . J'ai bientôt soixante et onze ans, et ma nièce en a cinquante-six .
Vous pouvez monsieur faire parvenir cette proposition à monseigneur et à son Conseil . Si elle lui est agréable nous serons à ses ordres . C'est sur quoi nous attendons réponse .
J'ai l'honneur d'être monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
Vous pourriez envoyer ma lettre . »
08:47 | Lien permanent | Commentaires (0)
29/09/2019
je ne dois pas précipiter une démarche qui déplairait
... dit Emmanuel Macron à propos de la désignation du président de la SNCF : Patrick Jeantet ou Jean-Pierre Farandou ? Je parie à mille contre un que ni l'un ni l'autre ne sera capable d'éviter les grèves à répétition de nos trop chers cheminots experts en la matière . De ce fait Manu, tu peux tirer à pile ou face, à la courte paille ou aux dés, le résultat sera pareil , grogne des salariés, défaite des usagers .
L'après Pépy : https://www.challenges.fr/entreprise/transports/la-sncf-a-besoin-d-une-nouvelle-etape_676813
A toute vapeur !
« A Sébastien Dupont, Avocat
au Conseil souverain d'Alsace
à Colmar
Mon cher ami, tout malade que je suis, mon cœur est si pénétré de vos soins obligeants, que je suspends tous mes maux pour vous remercier . Je reçois dans le moment des nouvelles de Montbéliard qui m'obligent de tout suspendre . Je réclamerai vos bontés quand il faudra agir . Mais dans ce moment où rien n'est à craindre je ne dois pas précipiter une démarche qui déplairait . Je crois que vous entrez dans mes vues . Je me recommande toujours à votre amitié . Mme Denis vous fait les plus tendres compliments .
V.
4 auguste [1764] »
09:25 | Lien permanent | Commentaires (0)
28/09/2019
J'espère que vous la verrez et qu’elle vous amusera
... Des gouts et des couleurs .... https://www.20minutes.fr/insolite/2613683-20190927-video-...
Je vous ai à l'oeil . C'est à voir ? c'est tout vu ! L'oeil était dans le mug et regardait Cain (comme dit V. Hugo )
« A Cosimo Alessandro Collini
Son Altesse Électorale mon cher ami a la bonté de me faire écrire par M. Harold qu'il fera curé notre petit homme . Ainsi voilà un pasteur de notre façon 1. Je vous adresse ma réponse à M. Harold dans la quelle il y a une lettre de remerciement pour Mgr l’Électeur 2. J'y joins une petite brochure touchant maître Aliboron dit Fréron, que j'ai reçue de Paris . J'espère que vous la verrez et qu’elle vous amusera .
Je suis bien vieux et bien malade . Vale .
V.
4 auguste [1764] »
1 Phrase qui manque dans les éditions .
2 Ces trois lettres ne nous sont pas parvenues .
00:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/09/2019
Il nous vient un monde prodigieux, mais il n'y a point de fêtes agréables sans vous
... Il sera en effet dommage que le héros de la cérémonie, le plus doué d'humour, soit enfermé entre quatre planches et cerné de faux-culs nationaux et internationaux .
https://www.20minutes.fr/politique/2613983-20190926-mort-...
« A Marie-Jeanne Pajot de Vaux , Maîtresse
des comptes
à Lons-le-Saunier
Franche-Comté
3è auguste 1764 à Ferney
Méchant Papa ne se porte pas trop bien, mais il sent qu'il y a de grandes consolations dans les maux , puisqu’il reçoit des nouvelles de son cher Paté . Vous êtes très aimable, madame, de vous ressouvenir avec tant de bonté de méchant papa . Vous nous manquez plus que jamais . On dit que nous aurons de mois-ci M. le duc de Randan 1 et la comédie . On vous aurait donné un rôle plus digne de vous que celui de Martine . Tout le monde apprend ses rôles à Ferney . Il nous vient un monde prodigieux, mais il n'y a point de fêtes agréables sans vous . Tout Ferney vous fait mille tendres compliments, aussi bien qu'aux deux frères . Recevez les respects de méchant papa .
V. »
1 Guy-Michel de Durfort, duc de Randan, frère du duc de Lorges , est arrivé à Genève le 1er septembre 1764 . Voir : https://data.bnf.fr/fr/16908433/guy_michel_de_durfort_randan/
et https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy-Michel_de_Durfort_de_Lorges
09:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
Réjouissez-vous tant que vous pourrez, et aimez-moi toujours un peu
... Ces deux voeux sont des plus aimables , à faire , et à réaliser .
« A Cosimo Alessandro Collini
1er auguste 1764 à Ferney 1
Mon cher ami, s'il ne tient qu'à mon consentement, le voilà que je vous envoie . Vous devriez engager Mgr l’Électeur à faire venir un livre intitulé les Contes de Guillaume Vadé . On dit qu'il y a des choses assez plaisantes, et qu'il est beaucoup question de Fréron dans cet ouvrage . Réjouissez-vous tant que vous pourrez, et aimez-moi toujours un peu . »
1 L'édition Collini supprime la première phrase ; celle-ci se réfère surement à la lettre du 31 juillet 1764 à Guy : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/09/26/libraire-a-paris-m-ayant-demande-mon-consentement-pour-l-impression-de-mes.html
Collini écrit le 18 août 1764 à Pierre Guy : « A Manheim, ce 18 août 1764 . /Monsieur / J'ai négocié encore avec M. de Voltaire la permission que vous avez désirée de faire une édition générale de ses œuvres, et je l'ai obtenue . En voici copie :
« Le sieur Duchesne, libraire de Paris, m'ayant demandé mon consentement pour l'impression de mes œuvres, je ne puis que lui en témoigner ma satisfaction à condition qu'il se conformera à la dernière édition de Genève, et qu'il fera soigneusement corriger les fautes d'impression / Voltaire.
Fait au château de Ferney , le 31 juillet 1764
« Si cette permission vous convient, je vous l'enverrai ; et dans ce cas j'accepterai les cinquante exemplaires que vous avez eu la bonté de m'offrir, dans leur nouveauté, et francs de port . Voilà ce que j'ai pu faire . Je désire avoir des occasions de vous faire connaître les sentiments d'estime avec lesquels j'ai l’honneur d'être / votre très humble et très obéissant serviteur / Collini /secrétaire intime de Son Altesse Sérénissime / Électorale palatine. / Monsieur, mille compliments à M. l'abbé Regly . »
L'emploi d'auguste ou august par V* remonte au 3 août 1760 dans sa correspondance avec d'Argental .
06:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/09/2019
Il est tard
... Et Jacques Chirac n'est plus de ce monde . Buvons une Corona à sa mémoire, avec une tête de veau sauce ravigote , ça vaudra bien mieux que des prières stériles qui ne le ressusciteront pas . Et m... aux aigre-pisseux !
Sans billet, comme tout le monde Chichi vient de faire son dernier saut
« A Joseph-Marie Balleidier
[juillet- août 1764 ?]
Il est tard . Je vais faire venir Jean Larchevêque, j'écrirai à monsieur Balleidier, je prie monsieur Balleidier de presser les opérations que Mme Denis lui a recommandées .
Voltaire. »
18:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
cette affaire empoisonne un peu ma pauvre vieillesse qui était assez plaisante
... grommelle un syndicaliste dans les rangs des manifestants du 24 septembre 2019, en compagnie de ses camarades accrochés aux avantages donnés par leurs parti(e)s comme morpions de compétition .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
[juillet-août 1764 ]1
La poste part . Je n’ai que le temps de dire à mon ange que le portatif n'est point de moi, que je le renie, et que cette affaire empoisonne un peu ma pauvre vieillesse qui était assez plaisante .
Mettez-moi plus que jamais à l'ombre de vos ailes . »
1 L'édition Cayrol a inventé la date 30 juillet . D'Argental a noté sur le manuscrit « 1764 » et une autre main a ajouté « juillet ou août ».
14:59 | Lien permanent | Commentaires (0)