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26/09/2019

libraire à Paris ,m'ayant demandé mon consentement pour l'impression de mes œuvres

... j'ai poliment refusé . Allez savoir pourquoi !

 

 

« A Pierre Guy

Le sieur Duchesne, libraire à Paris, m'ayant demandé mon consentement pour l'impression de mes œuvres, je ne puis que lui en témoigner ma satisfaction à condition qu'il se conformera à la dernière édition de Genève, et qu'il fera soigneusement corriger les fautes d'impression .

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre du roi

Fait au château de Ferney le 31 juillet 1764. 1»

1 Le manuscrit faisait partie de la collection de sir Thomas Philipps, mort en 1872 ; il est passé à la vente Quaritch, à Londres , en juillet 1916 , pour la dernière fois .

25/09/2019

on donne des rafraîchissements dans le château à quiconque est chargé de la moindre commission, sans que les maîtres même entrent dans ces petites discussions

... Est-ce le cas à l'Elysée ?

 

 

« Voltaire et Marie-Louise Denis à Joseph-Marie Balleidier Procureur

à Gex

En réponse à la lettre de monsieur Balleidier, de ce matin , M. de Voltaire et Mme Denis lui mandent que quand il envoie un exprès il doit mentionner qu'il envoie cet exprès, qu'on doit lui payer son voyage, que les maîtres ne peuvent savoir par qui une lettre a été donnée à des domestiques, que d'ailleurs, monsieur Balleidier peut payer ces petites dépenses, et les mettre sur le compte des maitres qui les remboursent sans difficulté, que ces minutes ne doivent retarder aucune affaire, que quand monsieur Balleidier aura quelque [chose]1 à mander, il peut envoyer sur-le-champ un courrier, convenir de son salaire, qui sera payé sur-le-champ au château, ou qui sera remboursé, que les imbéciles qui apportent une lettre de Gex, et qui la donnent au hasard au premier marmiton sans dire de quelle part ils viennent sont dans leur tort, et qu'on donne des rafraîchissements dans le château à quiconque est chargé de la moindre commission, sans que les maîtres même entrent dans ces petites discussions.

M. de Voltaire et Mme Denis prient surtout monsieur Balleidier de songer sérieusement à l'affaire du chemin usurpé par M. Pélissari ; il a laissé un fils qui est absent, mais on croit qu'on peut signifier un exploit à sa mère ou à ses sœurs, ou à son principal domestique, demeurant au Grand-Saconnex .

30è juillet [1764] à 9 heures du matin .2 »

1 Mot ou son analogue oublié par Wagnière .

2 L'édition Vézinet A. est faite de troix fragments distincts . Balleidier a noté sur le manuscrit : « Réponse à celle par moi / écrite en reproche de ce qu'on / n'avait pas reçu l'xprès par / moi envoyé le 29è. / Du 30è juillet 1764 »

24/09/2019

Il est nécessaire de réprimer ces scandales, et d’envoyer sur-le-champ la maréchaussée saisir ces deux coquins

... Les époux Balkany ! est-il besoin de préciser ? Je suis parfaitement écoeuré de voir pérorer au conseil municipal la soi-disant suicidée  , et absolument enragé de voir le soutien qu'elle reçoit comme si elle était mère Térésa à la Cité de la joie / Levallois . Qu'on se débarrasse une bonne fois pour toutes de ces pommes pourries , légalement , évidemment . On n'est pas des sauvages !

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier, Procureur

à Gex 1

J'ajoute encore à la lettre dont le jeune Benoît Bramerel s'est chargé, qu'Antoine Bramerel son frère, et Gabriel l'archevêque de Bossi se sont emparés de la maison de leur mère et belle-mère veuve Bramerel, l'ont chassée violemment de sa maison sise à Ferney, en ont aussi chassé leur sœur, qui se sont réfugiées au château ; qu'ils menacent d'assommer quiconque voudra entrer dans la maison qu'ils ont usurpée . Il est nécessaire de réprimer ces scandales, et d’envoyer sur-le-champ la maréchaussée saisir ces deux coquins . Ils ont de quoi répondre . M. de Voltaire et Mme Denis exigent la plus prompte justice, et paieront les frais s'il est nécessaire .

Voltaire pour Mme Denis .

29 [juillet 1764] au soir . »

1 L'édition Vézinet A. est composée de deux fragments ; Balleidier mentionne sur l'autographe : « Du 29è juillet 1764 / concernant Benoit / Bramerel / à garder et à voir. »

23/09/2019

Madame, Si vous pouvez par votre entremise nous procurer de l'avoine,

... faute de blé, nous aurons peut-être encore faim, ... avec une fièvre de cheval .

Résultat de recherche d'images pour "fièvre de cheval"

 

 

 

« A Catherine-Josèphe de Loras du Saix, baronne de Monthoux

A Ferney, 29 juillet 1764 1

Madame,

Si vous pouvez par votre entremise nous procurer de l'avoine, Mme Denis et moi vous serons très obligés . Il nous en faudrait environ 40 coupes que nous paierons comptant . Nous vous demandons bien pardon de notre importunité . Nous comptons sur vos bontés ; votre régisseur qui connait la Savoie peut aisément nous rendre ce service . Vous savez, madame, à quel point nous vous sommes attachés .

J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire. »

1 Edition Pommier .

22/09/2019

il en est encore temps, on va consulter les anciens

... La visite de nos monuments historiques  pourrait bien nous inspirer, qui sait ?

Résultat de recherche d'images pour "consulter les anciens"

Mme Hidalgo consultant un projet d'alternative à la voiture et à la trottinette à Paris

 

« A Joseph-Marie Balleidier 1

M. de Voltaire ne reçut qu'hier la réponse de monsieur Balleidier concernant le chemin usurpé vers la Tuilerie . Ce chemin existe encore en partie, et fait foi de l'usurpation . Non seulement monsieur Balleidier a un acte où ce chemin est reconnu, mais le sieur Fatio possède un ancien terrier où ce chemin est spécifié .

Lorsque M. de Voltaire eut acheté l'ermitage, les voisins lui représentèrent son droit ; ils avaient tous vu feu M. Pélissari enclaver ce chemin dans son bois, et faire un fossé pour assurer son usurpation .

M. de Voltaire chargea le sieur Vuaillet de poursuivre cette affaire . Feu M. Pélissari engagea le sieur Vuaillet à ne point poursuivre ; il en est encore temps, on va consulter les anciens, et demander le terrier au sieur Fatio .

Mme Denis n'a communiqué qu'aujourd'hui dimanche à dix heures du matin, la lettre de monsieur Balleidier du 22 . M. de Voltaire veut bien avoir la bonté 2 les 655 livres à Durand et on enverra incessamment une procuration à monsieur Balleidier pour cet effet . Mais il faut au préalable que M. de Voltaire s'abouche avec ledit Durand .

Quant aux 3 livres 13 sols qu'on demande pour la cure de Colex à cause d'un bois situé dans le territoire de Colex, il faut spécifier quel est ce bois . Nous avons déjà payé pour des petites broussailles appelées le Cul-du-Chien . Il y en a un autre appelé Bois-sur-Grosse, il est près de Colovrex, mais il est sur la terre de Ferney .

À l'égard de la place de garde-marteau, Mme Denis ne connait point M. de Courteilles , M. de Voltaire le connait beaucoup, et il écrira aujourd’hui à M. de Courteilles, pour faire avoir à monsieur Balleidier la place de garde-marteau ou de greffier, en cas qu’elle ne soit pas déjà promise .

Mme Denis s’arrangera avec monsieur Balleidier lorsqu’il viendra pour la capitation .

Mlle Mathon vous prie de retirer l'argent des 570 3 fascines d'écorce, puisqu'on n'en veut pas payer davantage .

29è juillet 1764 à Ferney. »

1 Edition F. Vézinet « Quelques lignes inédites de Voltaire », Mélanges offerts par ses amis et ses élèves à M. Gustave Lanson, 1922 .

2 Il manque ici quelque chose comme de prêter ou d'avancer .

3 V* a d'abord dicté 550 .

21/09/2019

mon cabinet d’histoire naturelle est composé des neiges des Alpes et du mont Jura

... Ce cher Voltaire ne connut point le réchauffement climatique , ni la manière la plus efficace qui soit pour le diminuer, trouvée par la jeunesse du XXIè siècle : la grève . Alleluia ! Parmi tous ceux-là combien vont s'abstenir de filmer l'évènement, twitter, facebouquer, selfiser, etc. , vrais lutteurs climatiques, réalisant que ça ne fait que gaspiller de l'énergie ? Bien peu, j'en suis sûr; pouvoir dire "j'y étais" ne suffit plus à l'heure du smartphone, il faut se montrer au monde entier, l'ego et la gloriole ont trouvé leur média . Grévistes impubères de tous pays, je vous prie de ne laisser les rues pas plus sales que quand vous y êtes arrivés !

https://www.rtl.fr/actu/international/diaporama-la-jeunesse-du-monde-entier-se-mobilise-pour-la-greve-pour-le-climat-7798356877

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

à Dijon

28è juillet 1764, à Ferney

M. Legout 1 fait fort bien , monsieur, de s'en tenir à l'histoire naturelle des orangers en pleine terre, et des fleurs qu'il voit naitre au mois de janvier en Provence, pendant que mon cabinet d’histoire naturelle est composé des neiges des Alpes et du mont Jura . Mais je suis trop faible, trop vieux, trop malade pour me transplanter . Si je faisais un voyage ce serait pour vous aller voir à Dijon ; mais je ne suis point sorti de chez moi depuis que j'ai eu l'honneur de vous recevoir dans ma petite retraite . Je trouve M. de La Marche bien jeune, il ne peut tenir en place, il a besoin de mouvement comme moi de repos .

Vraiment oui, je voudrais bien vous envoyer ce recueil dont vous me parlez, il est assez plaisant que je n'en aie pas un seul exemplaire . On va en faire une nouvelle édition qui sera moins fautive que les autres . Soyez bien sûr que les premiers exemplaires seront pour vous , c'est un hommage que je vous dois .

On dit que le président De Brosses vient faire inoculer son fils à Genève 2, ce sera au meilleur marché possible . Portez-vous bien, je vous embrasse de tout mon cœur . »

2 Ce fils, Charles-Sébastien , fut effectivement inoculé ; il mourra le 29 mai 1765 .

20/09/2019

j’ai toujours souhaité que vous ne prissiez les armes que contre nos ennemis, je persiste dans ces sentiments

... Messieurs et mesdames les Gilets Jaunes qui persistez dans vos âneries et  gesticulations, stériles pour le moins, destructrices trop souvent .

 

 

«  A Charles Palissot de Montenoy, etc.

à Argenteuil

par Paris

26è juillet 1764 1

Votre lettre, monsieur, est pleine de goût et de raison . Vous connaissez votre siècle, et vous le peignez très bien. Les sentiments que vous voulez bien me témoigner me flattent d’autant plus qu’ils partent d’un esprit très éclairé. Vous méritiez d’être l’ami de tous les philosophes, au lieu d’écrire contre les philosophes. Je vous répète encore que j’aurais voulu surtout que vous eussiez épargné M. Diderot . Il a été persécuté et malheureux. C’est une raison qui devrait le rendre cher à tous les gens de lettres.

M. de Marmontel s’est trouvé dans le même cas. C’est contre les délateurs et les hypocrites qu’il faut s’élever, et non pas contre les opprimés. Je pardonne à Guillaume Vadé et à Jérôme Carré de s’être un peu moqués des ennemis de la raison et des lettres . Je trouve même fort bon que quand un évêque 2 fait un libelle impertinent sous le nom d’Instruction pastorale, on tourne monseigneur en ridicule ; mais nous ne devons pas déchirer nos frères. Il me paraît affreux que des gens de la même communion s’acharnent les uns contre les autres. Le sort des gens de lettres est bien cruel : ils se battent ensemble avec les fers dont ils sont chargés 3, ce sont des damnés qui se donnent des coups de griffes. Maître Aliboron, dit Fréron, a commencé ce beau combat. Je veux bien que tous les oiseaux donnent des coups de bec à ce hibou, mais je ne voudrais pas qu’ils s’arrachassent les plumes en fondant sur la bête.

Le Crevier dont vous avez parlé est un cuistre fanatique, qui a écrit un livre impertinent contre le président de Montesquieu 4. Tous les gens de bien vous auraient embrassé, si vous n’aviez frappé que de telles canailles. Je ne sais pas comment vous vous tirerez de tout cela, car vous voilà brouillé avec les philosophes et les anti-philosophes. J’ai toujours rendu justice à vos talents ; j’ai toujours souhaité que vous ne prissiez les armes que contre nos ennemis, je persiste dans ces sentiments, et je vous prie de me croire très sincèrement, monsieur, votre très humble et obéissant serviteur

V. »

1 L'édition Œuvres de M. Palissot, 1788, supprime la date et ajoute quelques lignes inventées à la fin ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-26.html

2 Lefranc de Pompignan .

3 Souvenir du Poème sur la Loi naturelle, III, 112-114 :

Je crois voir des forçats dans un cachot funeste,

Se pouvant secourir, l'un sur l'autre acharnés

Combattre avec les fers dont ils sont enchaînés !