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13/09/2019

ce n'est pas la vénérable compagnie qui a déféré la sottise en question . Je dois supposer que la personne qui s'en est chargée n'a eu que de bonnes intentions

... Avis que ne partage pas Jean-Luc Mélenchon qui voit des complots et des pièges partout . A l'heure où il doit rendre compte de ses imbécilités et mensonges, il prend la défense de Richard Ferrand qui n'en a surement pas besoin . Disqualifier la justice, c'est tout ce qu'il a trouvé pour s'innocenter,  et promettre des révélations pour impressionner qui ? Cet homme n'est qu'une enflure, une outre, grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf : il aura la même fin "pafffff "

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« A François Tronchin

[22 juillet 1764] 1

Mon cher ami j'ai fait ce que j'ai pu pour avoir un exemplaire de cette misère et je n'ai pu y parvenir . On dit qu'il n'y en a qu’un . On disait auparavant qu'il y en avait au moins trois ou quatre . Cette petite manœuvre est un tour de la faction qui a prétendu que c'était à Ferney qu'on avait résolu de condamner Jean-Jacques . Depuis ce temps presque toutes les remontrances ont roulé en partie sur la sévérité exercée conte J.-J. , et sur le silence observé à mon égard . Mais les factieux auraient pu observer que je suis français établi en France et non à Genève . Ce dernier effort de vos ennemis vous paraît sans doute aussi méprisable qu'à moi . Je crois comme vous qu'il faut laisser tomber ce petit artifice . Un éclat qui me compromettrait, m'obligerait à faire un autre éclat . On sait assez que je n'ai opposé jusqu'à présent qu'un profond silence à toutes ces clabauderies, et aux entreprises du parti opposé . Le fond de l'affaire est qu'un certain nombre de vos citoyens est outré qu’un citoyen soit exclu de sa patrie, et un étranger ait un domaine dans votre territoire . Voilà la pierre d'achoppement . Je vois que vous pensez très sagement et que vous ne voulez pas accorder à des ennemis du repos public une victoire dont ils abuseraient . Je vois que vous avez parlé à monsieur le premier syndic et à vos amis suivant vos principes équitables et prudents . Je sens bien aussi que votre amitié va aussi loin que votre sagesse, et j'en suis bien touché . Je vous demande en grâce de me mettre un peu au fait et d'être bien sûr que vous ne serez pas compromis . Maman vous embrasse de tout son cœur .

L'affaire du Virtemberg est un peu plus sérieuse et je risque de tout perdre .

J'apprends dans ce moment que ce n'est pas la vénérable compagnie qui a déféré la sottise en question . Je dois supposer que la personne qui s'en est chargée n'a eu que de bonnes intentions . »

1 Le mois et l'année sont de la main de Tronchin ; le jour se déduit du fait que cette lettre répond à un billet de Tronchin qui éclaire la présente : « Votre dénonciation est entre les mains de monsieur Le Premier mais il n'en a fait jusqu'ici aucun usage:les recherches chez le libraire n'ont rien produit ; et jusqu’ici nous ne connaissons point par nous-mêmes cette infamie ; et je souhaite que nous ne la connaissions pas pour n'être pas obligés à quelque résolution de celles qui, selon moi, ne servent qu'à donner plus de publicité, et qu'à irriter la curiosité ; et qui par conséquent en sont point de mon goût tant qu'il est possible de les éviter . Vous avez très bien fait d'écrire à MM. les d[ucs] de Choiseul et de Pr[aslin] . / 21 juillet 1764. »

il y a une maladie que vous ne guérirez jamais ; c'est la malice des hommes

...Résultat de recherche d'images pour "la malice des hommes"

https://bibliotheques.caenlamer.fr/Default/search.aspx?SC...

Messieurs les maris consolez-vous de la malice des femmes ...

Sermon en faveur des cocus. |

 

 

« Au professeur Théodore Tronchin

à Genève

21 juillet [1764] 1

Mon cher Esculape il y a une maladie que vous ne guérirez jamais ; c'est la malice des hommes . On a imprimé je ne sais quelle traduction d'une pièce anglaise très peu orthodoxe sous mon nom et sous celui de Genève . Un certain parti que vous connaissez en a fait venir deux ou trois exemplaires pour soulever les esprits contre moi . Dès que j'en ai été averti j'ai dénoncé moi-même au Conseil cette impertinence calomnieuse . Je vous prie de le dire à vos amis afin que les ennemis soient confondus .

Vous avez beau dire que je me porte bien . Soyez très sûr que je me meurs de faiblesse, et peut-être de chagrin . On ne peut être gai quand on est affligé . Tout ce qu'on peut faire c'est de le cacher . Mais je ne cache rien . Je fais gloire surtout de ma tendre amitié pour vous 2.

Je vous supplie de m'éclairer d'un petit mot, chez M. Souchay . Les âmes ont besoin de vous comme les pauvres corps . »

1 L'édition Tronchin B. pense que la lettre se réfère à L'Ecossaise ; Delattre la replace en 1764 . La pièce dont il est question est manifestement Saül, d'où la date .

2 Arrivé ici en fin de page, V* ajoute t.s.v.p.

12/09/2019

Je désire surtout que les mal intentionnés sachent quelle est mon indignation contre cette infamie dont j'ai moi-même donné avis

... C'est ce qu'affirmerait Richard Ferrand après son inculpation de prise illégale d'intérêts dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, et son refus de quitter le perchoir de l'Assemblée nationale ( ce qui se comprend quand on en connait les avantages ) .

https://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/affaire-ric...

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Avec le soutien du président de la république, que demander de mieux ?

 

 

« A François Tronchin

Conseiller d’État

rue des Chaudronniers

à Genève

21 juillet [1764] 1

Mon cher ami je n'ai pas vu plus que vous cette rapsodie 2. J'apprends qu'il n'y en a que deux exemplaires à Genève . On dit qu'elle est imprimée à Rouen en 1763 ou 1762 . J'ai fait je crois mon devoir de la dénoncer, mais plus j'ai fait mon devoir plus j'espère que mon nom ne sera pas compromis . J'en instruis M. le duc de Praslin et M. le duc de Choiseul . Cette affaire est très désagréable . Il est triste de perdre son repos dans une retraite qui doit le donner . Je vous supplie de vouloir bien m'instruire de ce qui se sera passé . Je désire surtout que les mal intentionnés sachent quelle est mon indignation contre cette infamie dont j'ai moi-même donné avis . Je vous serai infiniment obligé . On ne peut vous être plus tendrement dévoué que nous le sommes maman et moi . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . »

1L'édition Tronchin date à tort du 22 .

11/09/2019

Quoique les finances de la France soient encore plus dérangées que celles du Virtemberg, il paraît cependant qu’on a beaucoup de confiance dans le nouveau ministère ...car il ne fait rien du tout, et cela donne de grandes espérances

... XVIIIè siècle ou XXIè, rien de changé en France, et la comparaison avec l'Allemagne est toujours d'actualité .

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

21è juillet 1764 à Ferney

Ma main me refuse le service aujourd’hui, monseigneur, attendu que mes yeux sont affligés de leur ancienne fluxion ; ainsi mon héros permettra que je reprenne ma charge de dictateur 1. Il m’a été absolument impossible d’aller à Genève faire ma cour à M. le duc de Lorges. Vous savez d’ailleurs que je n’aime à faire ma cour qu’à vous.

M. le duc de Virtemberg n’est point allé à Venise, comme on le disait ; il reste chez lui pour mettre ordre à ses affaires ; ce qui ne sera pas aisé. Son frère 2 est toujours mon voisin, et mène la vie du monde la plus philosophique. Quoique les finances de la France soient encore plus dérangées que celles du Virtemberg, il paraît cependant qu’on a beaucoup de confiance dans le nouveau ministère. M. de La Verdy fait assurément mieux que ses prédécesseurs, car il ne fait rien du tout, et cela donne de grandes espérances.

Je crois actuellement M. de Lauraguais jugé 3 ; vous croyez bien que je m’intéresse au bienfaiteur du théâtre 4; il l’a tiré de la barbarie, et s’il y a aujourd’hui un peu d’action sur la scène, c’est à lui qu’on en est redevable. Avec tout cela, on peut fort bien avoir tort avec sa femme et avec soi-même ; j’ai peur qu’il ne soit dans ce cas, et qu’il ne soit ni sage ni heureux.

J’ai toujours eu envie de prendre la liberté de vous demander ce que vous pensez de l’affaire de M. de Lally 5 : on commence toujours en France par mettre un homme trois ou quatre ans en prison, après quoi on le juge. En Angleterre, il n’aurait du moins été emprisonné qu’après avoir été condamné et il en aurait été quitte pour donner caution, comme dans la comédie de l’Écossaise 6. La Bourdonnais fut quatre ans à la Bastille 7; et quand il fut déclaré innocent, il mourut du scorbut, qu’il aurait gagné dans ce beau château.

Je ne sais si j’ai eu l’honneur de vous mander que M. Fargès, maître des requêtes, en opinant dans l’affaire des Calas, avait dit, en renforçant sa petite voix, qu’il fallait faire rendre compte au parlement de Toulouse de sa conduite inique et barbare. M. d'Aguesseau trouva l’avis un peu trop ferme ; oui, messieurs, reprit M. Fargès, je persiste dans mon avis ; ce n’est pas ici le cas d’avoir des ménagements.  Voilà tout ce qui est parvenu dans ma profonde retraite.

On me parle beaucoup de vos landes, qu’on a voulu défricher, et de votre mer, qu’on a voulu dessaler 8; je ne croirai ni l’un ni l’autre que quand vous aurez daigné me dire si la chose est vraie. Ces deux entreprises me paraissent également difficiles, je souhaite non seulement que vous dessaliez l’Océan et la Méditerranée, mais que vous fassiez cette expérience sur cent vaisseaux de ligne.

Vous savez, monseigneur, que j’ai eu la hardiesse de vous demander si, dans la Saintonge et l’Aunis, les huguenots ont des espèces de temples 9. Je vous demande bien pardon d’être si questionneur. Daignez recevoir, avec votre indulgence ordinaire, mes questions, mon tendre respect, et mon inviolable attachement. »

1 Un premier emploi de dictateur dans ce sens est dans la lettre du 5 décembre 1759 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/05/je-n-ai-point-de-culs-noirs-xii-et-j-ai-renonce-aux-blancs-q.html

2 Louis-Eugène qui lui succèdera .

3 Sa femme lui a intenté un procès en séparation au motif qu'elle aurait été battue ; voir lettre du 19 juin 1763 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/06/12/les-renards-et-les-loups-furent-longtemps-en-guerre-6058833.html

4 Lauraguais a mérité la reconnaissance de V* pour avoir débarrassé la scène du Théâtre français des petits-maîtres .

7 Sur les malheurs de La Bourdonnais, voir la lettre du 22 février 1751 à d'Argental : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1751/Lettre_2198

8 V* a eu récemment connaissance de ce projet par Pierre-Isaac Poissonnier ; voir : https://data.bnf.fr/fr/12449240/pierre-isaac_poissonnier/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Isaac_Poissonnier

 

9 Cette lettre n'est pas connue .

10/09/2019

Je ne me console point de voir que ceux qui devraient combattre les uns pour les autres, sous le même drapeau, soient ou des poltrons, ou des déserteurs, ou des ennemis

... Voltaire aurait-il assisté secrètement à "l'université de rentrée" du LREM pour nous en donner un si exact bilan ?

https://www.20minutes.fr/politique/2599519-20190909-pique...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

21è juillet 1764 1

Mon cher frère, j'espère qu'avant qu'il soit un mois vous aurez quelques exemplaires du livre que vous demandez . Je ne sais si M. Marin a eu l'exemplaire de Corneille que frère Cramer lui avait promis . En cas qu'il n'en ait point pouvez-vous lui en donner un ? Je ne sais encore s'il en reste pour MM. Du Clairon et Chamfort . Ce sont les trois seuls que je vous recommande, supposé que vous ayez des fonds pour ces petites libéralités . On m'a dit qu'une traduction d'une pièce anglaise en trois actes, intitulée Saül et David, se débite à Paris sous mon nom . C'est un libraire nommé Besogne qui a eu cette insolence et cette malice . Je regarde ces supercheries des libraires comme des crimes de faux . On est aussi coupable de mettre sur le compte d'un auteur un ouvrage dangereux que de contrefaire son écriture .

Je me trouve dans des circonstances épineuses, où ces odieuses imputations peuvent me faire un tort irréparable, et empoisonner le reste de ma vie . Je veux bien être confesseur, mais je ne veux pas être martyr . Je vous prie, mon cher frère, au nom de l'amour de la vérité qui nous unit, de vouloir bien faire parvenir cette lettre à M. Marin 2. Il me semble qu'il vaut mieux s'adresser à ceux qui sont à portée de parler aux gens en place, que de fatiguer par des désaveux dans des journaux un public qui ne vous croit pas . C’est un triste métier que celui d'homme de lettres, mais il y a quelque chose de plus dangereux, c'est d'aimer la vérité .

Je ne me console point de voir que ceux qui devraient combattre les uns pour les autres, sous le même drapeau, soient ou des poltrons, ou des déserteurs, ou des ennemis. La folie de Rousseau m’afflige. Est-il vrai que c’est à Duclos qu'il écrivait cette indigne lettre dans laquelle il disait que j’étais le plus violent et le plus adroit de ses persécuteurs ?3 y eut-il jamais une démence plus absurde ? Faut-il mon cher frère, qu'on ait à la fois les fidèles et les infidèles à combattre, et qu'on passe pour un persécuteur tandis qu'on est soi-même persécuté ?4 Tout cela fait saigner le cœur . L’amitié seule d’un philosophe peut guérir ces blessures.

Que dit Gabriel ? Que fait-il ? L'avez-vous bien grondé ?

Ecr l'inf. »

1 L’édition de Kehl suite à la copie Beaumarchais incorpore à une version incomplète de la présente lettre des extraits déformés de la lettre du 24 juillet 1764 . L'effet recherché est toujours le même : dissimuler l'excessive assiduité de la correspondance entre V* et Damilavile . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-25.html

2 Cette lettre à Marin n'est pas connue . Il s'agit également d'une « lettre ostensible3.

4 V* fait allusion à son affaire des dîmes, qu'il aurait perdue devant la parlement de Bourgogne si on ne l'avait pas déféré au conseil d’État ; dans le même temps on vient de lui rétablir sa pension d'historiographe du roi qu'il n'exerce plus en réalité .

09/09/2019

je vous prie d’obtenir qu’on ne retranche rien du petit morceau que j’ai l’honneur de vous envoyer

... Ceci s'adresse à Google dont la censure donne des exemples croquignolets , non moins ridicules que ceux du correcteur orthographique de l'iPhone, puritain parmi les puritains.

https://www.mac4ever.com/actu/113584_ios-10-l-iphone-refu...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

21 Juillet [1764].

Il est bien juste qu’après avoir ennuyé mes anges, je les amuse. Voici de la pâture pour la Gazette littéraire. Ce morceau me paraît curieux 1. Il faut que je dise à mes anges qu’on trouve la Gazette littéraire un peu sèche, et qu’il eût été à souhaiter que les articles de pure annonce et les suppléments eussent été fondus ensemble une fois par semaine. Par ce moyen, chaque gazette eût été intéressante et piquante. Je crains toujours que la petite note mise par les auteurs au bas des remarques sur Pétrarque ne m’ait brouillé avec l’abbé de Sade.

Je suis encore persuadé qu’avec une vingtaine de vers les Roués auraient un grand succès ; mais on dit qu’il est impossible que Molé réussisse dans Pompée.

Mes chers anges, je vous prie d’obtenir qu’on ne retranche rien du petit morceau que j’ai l’honneur de vous envoyer.

Respect et tendresse.

Sûrement, par le temps qu’il fait, madame l’ange n’a plus de rhumatisme."

08/09/2019

Il est clair par l'intitulé que c'est un tour qu'on me joue

... pense Cédric Villani après sa réponse , ou plus exactement sa frappe en touche embarrassée après une question à propos du logement à Paris . Être candidat est facile, être élu se mérite, savoir pour pouvoir, obligatoire .

https://www.lci.fr/politique/en-direct-municipales-a-pari...

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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k970275f.image

 

 

« A François Tronchin

19 juillet [1764] 1

J'apprends mon cher ami que quelques malins débitent une rapsodie , intitulée Saül, tragédie tirée de l’Écriture sainte par M. de Voltaire à Genève .2

Il est clair par l'intitulé que c'est un tour qu'on me joue . On dit qu'il y en a très peu d'exemplaires et qu'ils ont été très sagement supprimés par messieurs les scolarques ; mais c'est assez que les ministres du saint Évangile en aient un exemplaire pour qu'ils fatiguent la prudence du Conseil . Il me semble que dans cette occasion ce serait à moi et non à eux à demander justice de l'abus qu'on fait du nom de Genève et du mien. Je crois aussi que le parti le plus convenable est d’ensevelir dans son obscurité cette sottise qui ne mérite pas qu'on lui donne de l'importance, mais s'il arrivait que des brouillons insistassent auprès du Conseil, il serait peut-être alors à propos que je détruisisse leur mauvaise volonté en déférant moi-même ce libelle fait en effet contre moi, et visiblement imprimé pour me nuire .

Ainsi donc je joins ici à tout évènement, une requête que je soumets à votre amitié 3. Vous ne le donnerez sans doute que quand il la faudra donner . Vous ne ferez que ce qu'il faudra faire . Je vous avoue qu'il serait fort triste pour moi que mon nom fût compromis à mon âge ; si vous et vos amis pouvez faire en sorte que cette sottise soit étouffée, je vous aurai aussi bien que maman une véritable obligation . Le Conseil sait combien je lui suis dévoué ; en un mot je compte sur vous et sur vos amis , et je vous embrasse bien tendrement. Ainsi fait maman . » 

1 L'édition Voltaire à Ferney date de 1763, corrigée par Tronchin . Jean-Robert Tronchin a, par une lettre du 16 juillet 1764, attiré 'attention de Lullin de Chàteauvieux sur « une brochure » qui lui paraît « mériter l'attention du conseil », « intitulée Saül, portant le nom de M. de Voltaire, et Genève pour lieu d'impression » .

3 Cette requête n'a pas survécu, il n'en est pas question dans le registre du conseil du 20 juillet, où on lit seulement: «  On a lu le verbal du sieur auditeur Revilliod du 16è de ce mois, concernant la tragédie Saül, et les perquisitions qu'il a faites à ce sujet chez les libraires et les loueurs et loueuses de livres duquel il résulte qu'il n'a trouvé nulle part aucun exemplaire de cette pièce et qu'il a fait auxdits libraires et autres les défense de la recevoir louer et débiter ». François Tronchin répondit le même jour : «  [...] vous pensez bien que je n'ai jamais soupçonné que l'ouvrage dont vous me parlez pût être de vous […] je vais remettre à monsieur le Premier votre déclaration contre ce libelle pour qu'il en use selon sa prudence. »