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24/11/2020

Le jeune auteur est très-docile 

... Le(s) rédacteur(s) des discours présidentiels :  Clément Beaune , Jonathan Guémas . Voyons /écoutons ce que ça donne ce soir !

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

[vers le 25 juillet 1765] 1

Je me jette plus que jamais aux pieds et aux ailes de mes anges. Voici des papiers dont dépend le sort de la famille Sirven. Je connais leur bonté ; ainsi, je ne leur fais point d’excuse. Je leur ai envoyé, sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin, les nouveaux Roués . Il y a encore quelques changements depuis ce temps-là. Le jeune auteur est très-docile . Il est aux ordres de mes anges. Mlle Clairon arrive demain. Le théâtre est rebâti ; mais je n’en peux plus.

Respect et tendresse. 2

J’ai encore pris la liberté de leur adresser un paquet pour M. de Calonne 3, qui renferme la pièce la plus décisive. »

1 D'Argental a mentionné l'année sur le manuscrit, et une main plus tardive a ajouté « janvier » . L'édition Moland cite une note d'Avenel : « C'est à tort que les éditeurs [Cayrol] avaient daté cette lettre de janvier ; elle est du 23 juillet. » . Ce qui est inexact, le 23, V* ne sait pas encore si Mlle Clairon va arriver .

2 V* note un tsvp au bas de la page .

Il vous admire d’avoir su réduire les prêtres à être utiles et dépendants

...

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

24 juillet 1765, près de Genève.

Madame, je n’ai pas manqué de chercher le neveu de l’abbé Bazin pour lui communiquer la lettre dont Votre Majesté impériale m’a honoré 1. C’est un homme retiré et obscur, mais votre gloire est venue jusqu’à lui ; elle lui est chère ; il connaît l’étendue de votre génie, de votre esprit, de votre courage. Il vous admire d’avoir su réduire les prêtres à être utiles et dépendants. Si je n’étais pas si vieux que je le suis, je demanderais à Votre Majesté la permission d’assister avec lui au premier carrousel qu’on ait vu dans vos climats. Talestris ne donna jamais de carrousel : elle alla cajoler Alexandre , mais Alexandre serait venu vous faire sa cour.

On n’a point encore incendié le livre de l’abbé Bazin. On croit qu’il l’a composé dans vos États, car la vérité vient du Nord, comme les colifichets viennent du Midi.

Au reste, madame, le neveu Bazin m’a dit qu’il avait été très-attaché à Mme la princesse de Zerbst, mère de Votre Majesté ; il dit qu’elle était aussi fort belle et pleine d’esprit, et que, si elle vivait, elle serait prête à mourir de joie en voyant les succès de sa fille.

Il y a un meilleur parti à prendre, c’est celui d’en être longtemps témoin. Que Votre Majesté impériale me permette de me joindre au petit Bazin pour me mettre à vos pieds.

Je suis avec un profond respect,

madame,

de Votre Majesté impériale

le très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »