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28/02/2022

Il n’y a point, à la vérité, de fortune à faire ; mais on aura sûreté et protection

... M. Zelensky , optimiste, peut le dire en déposant sa demande d'admission de l'Ukraine dans le giron européen , qui irait alors du Cabo da Roca portugais au Donbass . On oubliera le rêve qui donnait une Europe allant du Portugal à l'Oural, Poupout'n n'est pas d'accord, c'est évident, il déteste la démocratie et adore piller .

Il va voir confirmé que politique et géographie ne sont pas concordantes : https://www.ouest-france.fr/monde/guerre-en-ukraine/video...

Géographie de l'Europe et géographie de la construction européenne

Vue du ciel, l'Europe c'est plus grand qu'on ne croit .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

28 novembre 1766 1

Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 20 novembre. Le roi ne pouvait s’y prendre plus paternellement pour apaiser les troubles de Genève. Il fera dans cette taupinière ce qu’il a fait dans son royaume. Il a éteint les querelles indécentes et dangereuses des parlements et des évêques. Il a tout remis dans l’ordre, et je joins, dans les titres que je lui donne, le nom de sage à celui de bien-aimé.

M. Boursier écrit à M. d’Alembert, Vous voyez bien qu’il ne vous trompait pas, quand il disait qu’on pouvait absolument compter sur les offres de son correspondant 2. Ces offres ne sont point du tout à rejeter. Il n’y a point, à la vérité, de fortune à faire ; mais on aura sûreté et protection.

M. du Cré dit qu’il vous a envoyé un paquet par votre directeur, et il suppose que vous l’avez reçu. Je crois que ce paquet doit être parti de Lyon. N’avez-vous point vu M. l’abbé Mignot depuis qu’il est de retour à Paris ?

Je crois que l’affaire de M. de Lamberta réussira 3.

Adieu, mon cher ami ; je vous écris à bâtons rompus et fort à la hâte, étant entouré de monde et accablé de maladie. Mille compliments, je vous prie, à M. Tonpla.

N. B. On m’a envoyé la Justification de Rousseau 4 . Quel est le sot qui a écrit cette sottise ? Est-il vrai que c’est le libraire Panckoucke ? En ce cas, il est digne de seconder le docteur Pansophe.

Encore un petit mot : M. de Beaumont a-l-il vu l’Avis au public 5? »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. incomplète des 2è et 3è paragraphes ; l'édition Correspondance littéraire ne donne toujours pas le destinataire .

2 Le roi de Prusse, pour la colonie de philosophes à Clêves.

4Justification de J.-J. Rousseau dans la contestation qui lui est survenue avec M. Hume ; Londres (Paris), in-12 de ij et 28 pages. Beuchot disait : « L’auteur ne m’est pas connu. »

Voir lettre du 20 novembre 1766 à Lacombe : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/02/21/je-crois-qu-il-est-de-votre-interet-de-temporiser-au-moins-q-6367428.html

5 L’Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome25.djvu/527

je suis un homme exact, quoique les faiseurs de tragédies n’aient pas cette réputation

... Oui, effectivement Vlad tu es exact comme un tir de missile balistique les armes à la main , et faux comme un jeton à une table de négociations, Trump en est tout ému et t'encense ; ça sent le faisandé .

En attendant : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/en-direct-guerre-en-ukraine-poutine-brandit-la-menace-nucleaire-le-rouble-chute_2168855.html

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

28è novembre 1766

Je reçois la lettre de mes anges datée du 22. J’envoie à M. le duc de Praslin un second exemplaire du livre de jurisprudence 1 qu’il m’a ordonné de lui faire parvenir. Je le mets dans un paquet à son adresse. J’envoie ce paquet à M. Jeannel avec un autre exemplaire du même livre en feuilles, que j’ai reçu de Franche-Comté, et dont je lui fais présent.

La perte du paquet de M. le duc de Praslin me fait craindre pour la tragédie que j’avais eu l’honneur de lui envoyer. Le manuscrit lui fut dépêché dans le paquet de M. le chevalier de Beauteville. Je vous ai envoyé des corrections depuis, les unes adressées à M. le duc de Praslin, les autres à M. Marin, sous le couvert de M. de Sartines. J’envoie aujourd’hui au même M. Marin l’avis sur le procès des Sirven, dont les exemplaires sont devenus très rares.

Vous voyez, mes chers anges, que je suis un homme exact, quoique les faiseurs de tragédies n’aient pas cette réputation. M. du Clairon, qui n’a fait que la moitié d’une tragédie 2 n’est point exact. Il ne serait pas mal que M. le duc de Praslin eût la bonté de l’engager à faire les recherches nécessaires. Je suis convaincu que c’est un nommé La Beaumelle qui a envoyé à Amsterdam, au libraire nommé Schneider, mes prétendues lettres, avec les additions et les notes les plus criminelles contre le roi et contre les ministres. Cela est si vrai que dans une édition d’Avignon, sous le nom de Lausanne, l’éditeur dit : Nous n’imprimons pas les autres lettres, parce que M. La Beaumelle les a déjà données au public.3

Ce La Beaumelle est un petit huguenot, autrefois réfugié, confiné actuellement en Languedoc, sa patrie. Il travaille toujours de son premier métier . Il avait falsifié ainsi le Siècle de Louis XIV ; il l’avait chargé de notes horribles contre la famille royale ; il fut enfermé à Bicêtre, où il devrait être encore. Le fou de Verberie 4 n’était pas assurément si coupable que lui.

Mais mon alibi 5 me tient bien plus au cœur. Je suis en peine de savoir si mes anges ont reçu tous mes paquets gros et petits.

Si d’ailleurs ils trouvent le nom de Smerdis trop désagréable pour des Français, il n’y a qu’à prononcer Serdis aux deux premières représentations ; après quoi on restituera au prince d’Ecbatane, fils de Cyrus, son nom propre.

J’écris en droiture à mes anges toutes ces petites lettres, afin qu’il n’y ait point de temps perdu. Je me recommande à mon ordinaire à leurs extrêmes bontés, qui font la consolation de ma vie.

V. »

1 Le Commentaire sur le livre des délits et des peines, de Beccaria.

2 Cromwell, que Morand, disait-on, avait commencé.

3 On lit dans un « Nota » à la fin de Monsieur de Voltaire peint par lui-même , II, 63 : « Nous aurions pu grossir cet ouvrage, si M. D. L.B. ne nous avait prévenu en publiant les Lettres secrètes de Voltaire, que nous avons retranchées de notre recueil , afin de ne le pas grossir . »La référence n'est donc pas aux Lettres […] à ses amis du Parnasse comme le dit V* . Du reste la formule même prouve que ce nouveau recueil n'est pas de La Beaumelle .

Voir page 63 : https://books.google.fr/books?id=fkjMznY8HmoC&pg=PA32&lpg=PA32&dq=Monsieur+de+Voltaire+peint+par+lui-m%C3%AAme+,+II,+63&source=bl&ots=2m3OqI61WF&sig=ACfU3U007APY8so2aXh07_GsCkDHWjLbkA&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwj-0Nj4oKL2AhXGzoUKHToJCV4Q6AF6BAgNEAM#v=onepage&q=Monsieur%20de%20Voltaire%20peint%20par%20lui-m%C3%AAme%20%2C%20II%2C%2063&f=false

Voir page 6 : https://voltaire-lire.msh-lse.fr/IMG/pdf/RV_11_1_4_CMervaud.pdf

4 J. Rinquet, condamné à mort en 1762 ; voir lettre du 9 janvier 1763 à Cideville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/11/22/vous-etes-a-paris-a-la-source-de-tout-et-nous-ne-sommes-dans-6001833.html

5 Les Scythes , bien sûr .

Tous les citoyens devraient venir baiser les mains des plénipotentiaires, et s’aller enivrer ensuite

... tant Russes qu'Ukrainiens, en supposant que chacun n'est pas pressé de mourir sur le champ d'une bataille inepte .

C'est ma tournée, vodka pour tout le monde, et on s'embrasse --(non, pas le Donbass )--, dans cet ordre .

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Il faudrait, mon cher Résident, que les Genevois eussent le diable au corps pour ne pas accepter le règlement qu’on leur propose 1. Il me semble que tous les ordres de leur petit État sont pesés dans des balances qui sont plus justes que celles que Jupiter tient dans Homère. Tous les citoyens devraient venir baiser les mains des plénipotentiaires, et s’aller enivrer ensuite, comme le prescrit Rousseau dans je ne sais quel mauvais livre de sa façon 2. Bonsoir, très aimable homme , mettez-moi aux pieds de Son Excellence, et ne m’oubliez pas auprès de M. de Taulès. 

27è novembre 1766.»

1 La bourgeoisie rejeta le règlement proposé.

2 Dans sa lettre à d’Alembert, J.-J. Rousseau ne parle pas de cabaret. Il craint seulement que l’établissement des spectacles à Genève ne détruise les cercles formés dans cette ville, où « on joue, on cause, on lit, on boit, on fume, etc. » ; voir page 49 : http://www.espace-rousseau.ch/f/textes/lettre%20%C3%A0%20d%27alembert%20utrecht%20corrig%C3%A9e.pdf