27/11/2017
Je vous embrasse, et vous prie de me mettre aux pieds de Leurs Altesses Électorales
... Il se peut qu'un jour les électeurs soient considérés comme des princes par les candidats à la présidence de leurs partis tant l'abstention est importante régulièrement . Wauquiez ne fait pas l'unanimité, et heureusement, et si c'est lui que choisit la Droite (qui penche vers l'extrême Droite) , je lui vois un avenir déglingué ; voir : http://www.20minutes.fr/dossier/laurent_wauquiez
Va voter !
« A Cosimo Alessandro Collini
Ferney, 11 janvier [1763]1
Voici enfin Olympie, telle que j'ai pu la faire après bien des soins . Elle n'était encore digne ni de S. A. E. , ni de l'impression quand je vous l'envoyai . Je souhaite mon cher Collini que l'édition par vous projetée 2 vous procure quelque avantage . Les remarques à la fin de l'ouvrage sont assez curieuses .
Je vous embrasse, et vous prie de me mettre aux pieds de Leurs Altesses Électorales .
V. »
1 Date complétée par Collini sur l'original .
2 Voir lettre du 20 septembre 1762 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/14/dire-je-vous-hais-avec-la-plus-douloureuse-tendresse-5971120.html
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26/11/2017
un petit résumé des horreurs visigothes languedociennes
... Dont voici la moindre ! à voir : http://www.midilibre.fr/2017/11/25/le-macarel-de-philippe...
Allez ! Dur d'être largué , hein ! Té ! un p'tit jaune pour retrouver le sourire ?
« A Etienne-Noël Damilaville
[vers le 10 janvier 1763]
[…] Si l'Histoire du Languedoc 1 arrive à temps, elle pourra servir aux Calas, en fournissant un petit résumé des horreurs visigothes languedociennes […] »
1 Voir lettre du 10 décembre 1762 au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/10/22/il-n-est-pas-mal-de-couper-une-tete-de-l-hydre-de-la-calomni-5991549.html
10:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
On dit que vous vous portez mieux, c’est madame votre femme qui le dit
... Scoop à propos de Johnny ?
Non pas , mais c'est sans doute ce qu'elle aimerait nous faire savoir si ça arrivait .
Johnny a bien choisi sa compagne, elle est courageuse .
« A Gabriel Cramer
[vers le 10 janvier 1763]
Caro voici les remarques pour Nicomède qui doit suivre Don Sanche d'Aragon à ce que je crois .
N.b. que le livre de Patouillet et de Caveyrac contre l’Histoire générale ne laisse pas de faire impression sur les ignorants ; et que surtout l'ignorant et malin Fréron fait dit-on sonner haut les ignorantes et malignes critiques patouillettes . L'ami Damilaville y répond, tel est le zèle des frères, mais il faut que j'augmente et réforme les Éclaircissements dont vous avez tiré quelques exemplaires . Voyez caro si vous pouvez vous charger de cette nouvelle réfutation . Elle est nécessaire pour l'intérêt de la vérité et pour la vôtre, car que deviendra la seconde édition de l’Histoire si la première est décriée ? Voilà des occasions où il faut répondre . On dit que vous vous portez mieux, c’est madame votre femme qui le dit . »
00:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/11/2017
il y a encore des orages en Allemagne . C'est la mer qui gronde encore après une violente tempête
... Et le capitaine Angela Merkel tient le cap : "Je n'ai peur d'absolument rien".
http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-de-catherine-...
« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
A Ferney 10 janvier 1763 1
Madame,
Les bontés de Votre Altesse Sérénissime me raniment au milieu des neiges . J'en ai de deux façons, celles de mon âge de près de soixante et dix ans, et celles des Alpes . Ces deux ennemis ne m'ont pas empêché d'avoir l'honneur de vous écrire ; mais d’autres ennemis du genre humain à pied et à cheval qui inondaient votre Allemagne, pourraient bien avoir intercepté mes hommages .
Dieu merci, madame, nous allons être défaits de la guerre et des jésuites . Il ne restera plus guère de fléaux . Je crois en effet le roi de Prusse un peu hâlé des fatigues de ses campagnes, et son esprit toujours brillant . Il a plus de gloire que d'années . Je n'ai plus l'honneur de lui écrire depuis longtemps . Je souhaiterais seulement n'être pas au nombre de ceux qui en admirant son mérite ont un peu à se plaindre de sa personne .
Il me paraît madame que malgré cette paix commencée il y a encore des orages en Allemagne . C'est la mer qui gronde encore après une violente tempête .
J'attends ce soir madame dans mon ermitage paisible un prince qui a été un peu ballotté dans toutes ces secousses, c’est le frère du duc régnant 2 de Virtemberg et ce n'est pas le Prussien . Aussi n'a-t-il pas épousé la nièce d'un roi, mais une damoiselle de Saxe fort jolie 3. Je crois qu'il l’amènera . On dit que ce mariage n'est approuvé que de ceux qui savent aimer, et que le baron de Thunder-ten-tronckh en serait fort mécontent . Les nouveaux mariés ont loué une maison dans le pays des Vaux . Ces aventures ne sont pas si funestes que celles de Russie .
Jouissez madame au milieu des horreurs et des folies de ce monde, de votre destinée glorieuse et tranquille que vous méritez si bien . Recevez avec votre bonté ordinaire, vous et votre auguste famille le profond respect et l’attachement invincible que j'ai pour Votre Altesse Sérénissime sans oublier assurément la grande maîtresse des cœurs . »
1 V* répond à une lettre du 31 décembre 1762, où la duchesse écrit notamment : « Notre correspondance n'a pas été aussi exacte cette année que les autres . J'aime à me persuader, monsieur, qu'il n'y a ni de votre faute ni de la mienne . Attribuons donc je vous prie cette irrégularité aux circonstances de la guerre et non à notre inconstance . Je me flatte volontiers que plusieurs de vos lettre ont été perdues […] nous avons eu l'honneur de posséder dans nos murs pendant vingt-quatre heures le grand Frédéric […] Je lui ai […] dit que vous étiez l'ami et le protecteur charitable de la pauvre famille des Calas, ce qu'il ignorait totalement . J'en étais surprise parce que j'imaginais que vous étiez toujours en correspondance . »
2 Le manuscrit porte par erreur frère du duc de régnant .
3 Louis-Eugène, prince de Wurtemberg, avait épousé la comtesse Sophie von Beichlingen, dont il aura deux filles . Il devait plus tard succéder à son frère Charles Eugène en 1793 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_VII_de_Wurtemberg
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24/11/2017
nous crûmes ne pouvoir mieux faire que de tâcher de lui procurer par votre protection la place que vous savez . Cet emploi était précisément à notre porte
... Mais comment la droite en est-elle arrivée là ? pourrait être le sous titre .
Fillon , Wauquiez, Sarkozy, LR, soupe à la grimace et combinazione à tout va . On va encore avoir de quoi rire (jaune ? ) .
Les ravis de la crêche : Touche pas à mon pote !
« Voltaire et Marie-Louise Denis
à Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
10 janvier [1763] 1
Mes divins anges, si les mariages sont écrits dans le ciel, celui de M. de Cormont et de notre marmotte a été rayé. Encore une fois, comment pouvions-nous ne pas croire que vous 2 intéresseriez vivement à ce mariage ? Le futur était venu avec une copie d’une de mes lettres . Il s’était annoncé de votre part . Il se disait sûr du consentement de ses parents . Il avait débuté par demander si la souscription du Corneille n’allait pas déjà à quarante mille livres , et la première confidence qu’il fit était que son dessein était de voyager en Italie avec cet argent. Il nous avoua qu’il avait cru que 3 mademoiselle Corneille était élevée dans notre maison comme une personne qu’on a prise par charité. Il lui parla comme Arnolphe 4, à cela près qu’Arnolphe aimait, et que le futur n’aimait point. Il fut un peu surpris de voir que mademoiselle Corneille était élevée, et mise, et considérée chez nous, comme le serait une fille de la première distinction qu’on nous aurait confiée. Nous rectifiâmes, madame Denis et moi, les idées de notre homme. Cependant l’affaire s’ébruitait, comme je vous l’ai mandé . Il fallait prendre un parti. M. de Cormont nous apprit lui-même que ses parents n’étaient ni si vieux, ni si riches qu’on nous l’avait dit ; mais il attendait toujours le consentement. M. Micaut 5 nous assurait qu’il était honnête homme, quoique un peu dur, entier, et bizarre. Il devait avoir un jour cinq mille livres de rente ; mais en attendant, il n’avait rien du tout. Dans cette perplexité, et surtout dans l’idée que vous vouliez bien vous intéresser à sa personne, nous crûmes ne pouvoir mieux faire que de tâcher de lui procurer par votre protection la place que vous savez 6. Cet emploi était précisément à notre porte ; les terres de son père sont assez voisines des nôtres ; rien ne nous paraissait plus convenable pour notre situation. Nous savions que cette place dépend absolument de votre ami 7, qu’on la donne à qui l’on veut, que ce n’est point d’ordinaire une récompense de secrétaire d’ambassade, puisque ni le présent titulaire 8 (qu’on aurait pu placer ailleurs), ni Champeaux 9 son prédécesseur, ni Closure 10, ni aucun de ceux qui ont eu cet emploi, n’ont été secrétaires d’ambassade. Nous vous représentons tout cela, non pas pour désapprouver les arrangements que M. le duc de Praslin a pris, et que nous trouvons très justes, mais seulement pour justifier notre démarche auprès de vous ; démarche qui n’a été fondée que sur la persuasion où nous devions être, par les discours du prétendu, et par la copie de mes lettres dont il était armé, que vous souhaitiez ce mariage. La seule manière d’y parvenir était d’obtenir la place que nous demandions ; car le père ne voulant absolument rien donner, le fils n’ayant que des dettes, et n’ayant précisément pas de quoi vivre, à la réforme de sa compagnie, quel autre moyen pouvions-nous imaginer ? Nous n’avons pas laissé d’avoir quelque peine à faire partir ce jeune homme, qui, sans avoir le moindre goût pour mademoiselle Corneille, voulait absolument rester chez nous, uniquement pour avoir un asile. Toute cette aventure a été assez triste. Il est vraisemblable que M. de Cormont a toujours caché à M. de Valbelle et à mademoiselle Clairon l’état de ses affaires ; sans quoi nous serions en droit de penser que ni l’un ni l’autre n’ont eu pour nous beaucoup d’égards. Nous serions d’autant plus autorisés dans nos soupçons, que mademoiselle Clairon ayant dit qu’elle allait marier mademoiselle Corneille, Lekain nous écrivit qu’elle épouserait un comédien, et nous en félicitait. J’estime les comédiens quand ils sont bons, et je veux qu’ils ne soient ni infâmes dans ce monde, ni damnés dans l’autre ; mais l’idée de donner la cousine de M. de La Tour-du-Pin à un comédien est un peu révoltante 11, et cela paraissait tout simple à Lekain. En voilà beaucoup, mes anges, sur cette triste aventure : nous nous en sommes tirés très honorablement ; et la conduite de mademoiselle Corneille n’a donné aucune prise à la malignité des Genevois ni des Français qui sont à Genève ; car il y a des malins partout.
Je me joins à mon oncle et je vous dirais les mêmes choses s'il ne vous les avait déjà dites . J'y aoute seulement les tendres assurances du plus sincère et du plus inviolable attachement .
J'arrache la plume à Mme Denis pour vous dire mes anges que dans le temps où le prétendu mariage commençait à être public dans la province et à Genève, j'écrivis à M. le premier président de La Marche dans le dessein de placer sur sa terre la dot de Mlle Corneille, cet arrangement était d'autant plus convenable que la terre de Vaugrenant touche précisément à celle de La Marche . Tout est changé, tout est évanoui . Il n'y a rien là de surprenant . Mais est-il vrai que le fou de Verberie qu’on a pendu était un jésuite ? Avez-vous la bonté de me faire lire le discours du fou au mortier ? M. de La Salle 12, ce M. de La Salle, conseiller de Toulouse, qui était si persuadé de l’innocence des Calas, et qui les a fait rouer en se récusant est-il à Paris , est-il venu chez vous ? Le beau Cramer, qui sait par ouï-dire qu’il imprime le Corneille, est-il venu s’entretenir avec vous des intérêts des princes ? Savez-vous à présent à quoi vous en tenir sur les souscriptions ? Savez-vous que ni madame de Pompadour, ni prince, ni seigneur, n’ont donné un écu ? N’êtes-vous pas fatigué de mes longues lettres ? Ne pardonnez-vous pas à votre créature ?
V. »
1 Date complétée sur le manuscrit par d'Argental . L'édition de Kehl et suivantes omettent les deux derniers paragraphes jusqu'à rien là de surprenant . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-1.html
2 V* a oublié le second vous .
3 Qu'il avait cru que : ces cinq mots au bas de la page sont répétés par mégarde sur le debut de la page suivante du manuscrit .
4 L'Ecole des femmes ; de Molière, III, 2 : http://www.toutmoliere.net/acte-3,405402.html
5 Ou Micault .
6 La place de résident de France à Genève .
7 Montpéroux depuis le 8 mai 1750 .
8 Le comte de Choiseul .
9 Gérard Levesque de Champeaux, du 1er juin 1739 au 28 décembre 1749 .
10 Pierre Cadiot de la Closure , du 1er septembre 1715 au 6 mai 1739 .
11 V* garde malgré tout quelques préjugés défavorables à l'égard des comédiens .
12 Sur Lassalle, seul conseiller du parlement de Toulouse qui eût soutenu publiquement Calas, voir lettre du 15 novembre 1762 à Debrus : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/10/02/l-esperance-d-etre-recompense-s-il-rend-gloire-a-la-verite-e-5985625.html
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Quel est l'homme en effet qui n'aimerait pas mieux être né libre que sujet ?
... Question d'une cruelle actualité alors qu'on parle d'esclavage en Libye, en paraissant découvrir ce fléau qui n'a jamais cessé en fait de sévir, en particulier dans ces pays où le racisme mène au crime , où les lois ne sont que des mots vides de sens face à des traditions ancestrales iniques , à vomir .
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/21/la-mise-...
« Au Ministre Paul-Claude Moultou
à Genève
9 janvier [1763]1
Je suis très touché, monsieur, de votre lettre, et de plus très éclairé ; je sens bien que je marche sur des charbons ardents ; on est tantôt en colère, et on a tantôt envie de pouffer de rire quand on lit l'histoire des Hébreux . En vérité l'olivier sauvage sur lequel on a greffé l'olivier franc, était un vilain chardon .
Vous êtes bien plus hardi que moi, vous me proposez d'oser dire qu'on ne peut attribuer à la divinité des lois intolérantes ; je suis bien de votre avis , mais le Deutéronome n'en est pas, car ce Deutéronome ordonne de tuer son frère, son fils, sa fille, sa mère , sa femme 2, s'ils prophétisent des choses vraies, et si en prophétisant ils s'éloignent du culte reçu ; cela est aussi absurde qu'horrible, mais comment le dire ? Nos seigneurs les évêques me feraient brûler comme un porc . Je me vois entre des gens qui disent que deux et deux font cinq, et des prépuciés qui disaient que deux et deux et deux font six ; je ne laisse pas d'être assez embarrassé entre ces deux espèces de petites-maisons .
Je n'ai jamais dit, révérence parler, que les huguenots était par principe ennemis des rois . Je crois cependant, entre nous, qu'il en est quelque chose . Quel est l'homme en effet qui n'aimerait pas mieux être né libre que sujet ? J'ai dit seulement que Jacques 3 ( qu’Henri appelait toujours maître Jacques) regardait les presbytériens comme ennemis du trône , et il n'avait que trop raison .
Il est bien vrai que les évêques se servent des rois, et les rois des évêques, pour affermir tour à tour leur pouvoir . Je crois qu'il faut tâcher d'éloigner ici cette question odieuse ; n'effarouchons point ces deux puissances, tâchons plutôt de leur plaire .
J'ai beaucoup retravaillé l'ouvrage en question ; je me dis toujours, il faut tâcher qu'on te lise sans dégoût ; c'est par le plaisir qu'on vient à bout des hommes ; répands quelques poignées de sel et d'épices dans le ragoût que tu leur présentes, mêle le ridicule aux raisons, tâche de faire naître l'indifférence, alors tu obtiendras sûrement la tolérance .
J'aurais bien des choses à vous dire sur tout cela, et principalement sur les voies qu'on pourrait prendre pour qu'on traitât comme des citoyens les malhonnêtes gens qui ne croient pas qu'un même corps puisse être à la fois en cent mille endroits différents, qu'un capucin fait Dieu, et que ce Dieu est mangé des rats quand ce capucin n'a pas soin de fermer la boîte .
Je vous remercie de vos livres : mais je vous remercierais bien davantage, si vous aviez la bonté de venir coucher à Ferney quelque jour avec notre arien 4, ou sans votre arien .
En cas que vous n'ayez pas votre équipage, ordonnez le mien pour le jour qu'il vous plaira .
Rien n'est égal à mon estime et à mon attachement pour vous . »
1 L'édition Taillandier donne la lettre sans date et très incomplète .
2 Deutéronome, XIII, 6-10 ; à ceci près que ce texte n'ordonne pas le meurtre des mères . Voir : http://saintebible.com/deuteronomy/13-6.htm et suiv.
3 Jacques Ier d'Angleterre .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_VI_et_Ier
4 Jacob Vernes .
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23/11/2017
petit billet d'édification qui est d'un bon catholique romain
... tel que moi ! non pratiquant, ne croyant ni au diable ni au bon dieu pour le repos de l'esprit .
La vie d'humain est déjà assez compliquée sans y ajouter des trouilles irraisonnables d'enfers doublées d'espoirs de paradis utopiques .
« A Philippe Debrus
Il faut calmer les alarmes de Mme Calas . L'article de la procession abominable dans laquelle on se vante à Dieu tous les ans, d'avoir égorgé il y a deux siècles quatre mille de ses concitoyens 1, est une chose qu'il faudrait graver en lettres d'or à toutes les portes des églises de Toulouse .
Cet article peut déplaire aux bedeaux et aux moines, et même aux marchands de cire qui vendent des cierges pour cette procession : mais tous les honnêtes gens de Paris en sont très contents . Cette procession doit révolter l'esprit des juges . Il est d'ailleurs très essentiel à la cause de faire voir l'excès du fanatisme qui règne dans la ville des jeux floraux et de montrer que c'est ce fanatisme qui s'est emparé de la tête des huit juges qui ont rendu cet arrêt infernal .
Mme Calas doit s’apercevoir qu'on ne pense point du tout dans la capitale de la France comme dans celle des Wisigoths .
Louis ne sait ce qu'il dit 2, il peut aller à la procession tant qu'il voudra, mais j'espère que cette cérémonie d'Iroquois ne subsistera pas encore longtemps .
On peut envoyer à Mme Calas ce petit billet d'édification qui est d'un bon catholique romain .
9è janvier [1763]. »
1 Commémorant le massacre des protestants de Toulouse en 1562 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Troubles_de_1562_%C3%A0_Toulouse
2 Louis Calas porte témoignage cependant en faveur de ses parents : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040676g/f1.image
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