09/11/2017
je lui pardonne, il est tout occupé de la République
... Ce que peut dire chacun des ministres qui se sont fait souffler dans les bronches - remonter les bretelles - admonester (au choix) par le président qui est plus qu'agacé par leur comportement d'ados boutonneux en cours de récré .
Dans un autre domaine, il en est un que je déteste au plus haut point, et qui est loin de travailler pour la République, c'est Marcel Campion, plutôt "roi de l'embrouille et de l'arnaque" que des forains, un "parrain" ; je serais curieux de voir leurs déclarations de revenus à tous, et leurs feuilles d'impôts !
Pour le hors-le-loi (friqué) à Paris , la roue tourne .
« A Gabriel Cramer
à Genève
[vers le 1er janvier 1763]
Le compositeur me demande de la copie pour les remarques sur l’Histoire générale . J'ai tout envoyé à monsieur Cramer . J'ai l'honneur de l'en avertir .
Où en est-il de ces tristes comédies du grand Corneille ?
Monsieur Caro me néglige terriblement, mais je lui pardonne, il est tout occupé de la République . »
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08/11/2017
J'espère plus que jamais que tout ira bien, mais je présume, quoi qu'on dise, qu'il faudra encore des secours
... Ainsi se résigne temporairement Nicolas Hulot qui se heurte à la dure réalité économique concurrente des exigences d'une écologie que l'on n'a que trop tardé à respecter .
C'est terriblement vrai .
« A Philippe Debrus
[1762-1763] 1
Mille tendres amitiés . J'espère plus que jamais que tout ira bien, mais je présume, quoi qu'on dise, qu'il faudra encore des secours . Je me flatte que nous en aurons .
Vous me feriez grand plaisir de faire présenter mes respects à Mme de Haran . On dit qu'elle a signalé sa générosité dans cette affaire qui sera la honte de la nation si on ne fait pas une entière justice . »
1 L'édition Lettres inédites place ce billet avant une lettre du 25 décembre, et Moland la place entre le 13 et le 16 décembre 1762 .
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07/11/2017
La tolérance est le premier article de mon catéchisme, et je mourrais content si je voyais la persécution et le fanatisme décrédités
... "Je sais bien que vous serez damnés dans l'autre monde, mais il n'est pas juste que vous soyez persécutés dans celui-ci ."
Qui dit mieux et plus simplement que Voltaire à tous ceux qui se targuent d' "avoir de de la religion" ?
En user sans modération
« A Philippe Debrus
Mardi soir [1762-1763] 1
Qu'importe, monsieur, qu'un Anglais 2 parle ou ne parle pas au roi d'un jugement inique d'un parlement français ? Soyez persuadé qu'on ne parle pas au roi si aisément, et que d'ailleurs Sa Majesté est l'homme du royaume qui influe le moins sur cette affaire ; il ne s'en mêle ni ne s'en mêlera ; il laissera agir la commission du conseil, et dira seulement son mot comme les autres . Nous dépendons absolument des juges, et nous les aurons pour nous, soyez-en sûr . C'est alors que tout retentira auprès du roi de ce qu'on doit à l'innocence persécutée . Je vous dirai plus ; cette affaire est très capable de faire obtenir à vous autres huguenots, une tolérance que vous n'avez point eue depuis la révocation de l'édit de Nantes . Je sais bien que vous serez damnés dans l'autre monde, mais il n'est pas juste que vous soyez persécutés dans celui-ci 3.
La tolérance est le premier article de mon catéchisme, et je mourrais content si je voyais la persécution et le fanatisme décrédités .
Je vous embrasse de tout mon cœur . »
1 L'édition Lettres inédites place la lettre entre le 17 octobre et le 25 décembre 1762 .
2 Cet Anglais est sans doute le duc de Bedford dont il est plusieurs fois question dans la correspondance de cette époque .
3 C'est ici la fin de la première page du manuscrit ; le reste du texte au verso manque dans les éditions .
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06/11/2017
J'avais oublié cette lettre dans mes papiers, j'en demande mille pardons
... s'écrie Elisabeth II à l'annonce de ses placements de fonds dans des paradis fiscaux, lesquels accueillent aussi bien les nobles que les manants milliardaires . Good gracious ! How shoking ! il est n'est-il pas ? Que de distraits chez les riches !
On va encore me faire porter le chapeau !
« A Philippe Debrus
[1762-1763]1
J'avais oublié cette lettre dans mes papiers, j'en demande mille pardons à monsieur Debrus . Je n'ai eu aucune nouvelle de Paris ces jours-ci touchant cette importante affaire 2. Je persiste toujours à croire le succès infaillible . Dès que je pourrai sortir, j'irai embrasser monsieur Debrus à tâtons, car je deviens bien aveugle . »
1 Le catalogue B. M. date de janvier 1763 ; l'édition Lettres inédites entre le 25 décembre 1762 et le 2 janvier 1763 ; Moland entre le 31 décembre 1762 et le 2 janvier . Outre les autres raisons de placer ce billet à cette époque, on sait que les yeux de V* étaient affectés par la vue de la neige .
2 Affaire Calas .
09:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
On ne le fera pas attendre un moment .
... Telle est la conclusion de la décision de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, d'offrir "un soutien scolaire gratuit dès aujourd'hui [lundi 6 novembre 2017] à tous les collégiens ". Qui dit mieux ?
Qui va trouver que cette mesure est une concurrence déloyale ? Les profs qui arrondissaient leurs fins de mois en donnant des cours privés bien payés ( tant pis pour eux), et malheureusement les étudiants ( aux tarifs raisonnables ) qui voulaient simplement gagner de quoi ne pas coucher sous les ponts.
« A Gabriel Cramer
[1762-1763] 1
Je renvoie la feuille G.
Je prie instamment monsieur Cramer de vouloir bien me dire quelles pièces on lui a envoyées et à quoi l'on travaille à présent, afin qu'on puisse se régler . On ne le fera pas attendre un moment .
Il y aura une feuille de cartons à faire . Il est prié d'envoyer le petit avis aux Deux-Ponts 2. L'avocat B.3 lui demande en grâce d'empêcher Chirol 4 d'envoyer à Paris son discours 5. On dit que cela est important .
Votre premier garçon vous envoie Héraclius , Don Sanche et Andromède . »
1 Lettre très partiellement publiée par Gagnebin .
2 Le duc régnant des Deux-Ponts, le prince Maximilien-Joseph de Bavière qui en 1770 encouragera le lancement de la Gazette des Deux-Ponts ? voir http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0507-gazette-des-deux-ponts
3 Debrus .
4 Libraire à Genève .
5 A propos de l'affaire Calas .
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05/11/2017
Il ne m'appartient que de vous témoigner ma vénération pour votre corps
... Ce qui parait être une parfaite déclaration d'amour sensuel est un bel exemple de ce qu'on peut faire dire à quelqu'un en sortant une phrase de son contexte, et ce que je fais ici, en toute clarté, certains le font à des fins mensongères politiques, ne l'oublions pas et ne nous limitons pas à des spots radio-télévisés de quelques secondes ou demi-lignes de journaux tendancieux .
Bisous !!!
« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault
A Ferney par Genève,
31 décembre 1762
Monsieur,
Premièrement j’ai l'honneur de vous demander un tonneau de votre meilleur vin ; et pour celui qui s'est tourné en huile, comme ce n'est point oleum laetitiae 1 permettez que je n'en demande pas . Voulez-vous avoir la bonté d'envoyer votre bon tonneau avec double futaille à M. Camp à Lyon lequel me le dépêchera . Les rouliers ordinaires feront cette besogne sans envoyer un roulier exprès passer à grands frais la Faucille .
Secondement puis-je implorer votre protection pour avoir quatre mille plantons 2 des meilleures vignes de Bourgogne . Je sais bien qu'il est ridicule de planter à mon âge ; mais quelqu'un boira un jour le vin de mes vignes ; et cela me suffit , homo sum et vini nihil a me alienum puto 3. Dites-moi du moins à qui je dois m'adresser en bien payant . On m’enverra les plants en mars, et je les planterai en avril ; et si le temps est beau, on me les enverra en février, et je les planterai en mars .
Troisièmement n'êtes-vous pas arbitre entre MM. les premiers présidents de La Marche ? Du moins vous connaissez ces affaires malheureuses que je voudrais voir terminées . Je prêtai il y a plus d'un an vingt mille livres à monsieur l'ancien premier président . On me dit que la terre de La Marche répond de la dot de mesdames ses filles et des biens maternels de monsieur le premier président son fils . Il se présente un mari pour Mlle Corneille, et je lui donne ces 20 000 livres pour dot, si l'affaire réussit . Mais je dois craindre de lui assigner une dot litigieuse, et je voudrais des affaires nettes . Je voudrais surtout ne déplaire ni au père ni au fils . J'espère qu'ils seront bientôt d'intelligence, mais en attendant puis-je vous demander la vérité ? Je vous demande le secret et je vous le garderai . Pardonnez la liberté que je prends et ne l'imputez qu'à ma confiance respectueuse .
Le rapporteur de l’affaire du parlement au conseil vint chez moi au commencement de l'automne . J'ai lu tous les mémoires . Il ne m'appartient que de vous témoigner ma vénération pour votre corps . Vous êtes les pères du peuple, je fais des vœux pour que tout rentre dans l’ordre accoutumé .
Puis-je prendre la liberté de vous supplier, monsieur, de présenter mes respects à monsieur le premier président et à monsieur le procureur général ?
Pardon de mes libertés et de mes trois numéros .
Si le vin de Madame le Bault n'est pas comme les lys qui ne filent point 4, ce n'est pas sa faute . Ce n'est pas non plus la vôtre , qui ne pouvez aller juger vos tonneaux dans vos terres .
J’ai l'honneur d'être avec les sentiments les plus respectueux
monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1Huile de la joie ; Psaumes, XLV, 8 ; https://www.biblestudytools.com/ost/passage/?q=psaume+43;+psaume+44;+psaume+45;+psaume+46;+psaume+47;+psaume+48;+psaume+49
.
2 Dans son Dictionnaire de l'ancienne langue française, 1889, Godefroy note que ce mot est d'usage en Suisse romande ( http://micmap.org/dicfro/search/dictionnaire-godefroy/planton ); voir aussi Nouveau glossaire genevois, 1752 , de Jean Humbert (page 103 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k50673v/f394.image ) .
3 Je suis homme et j'estime que rien de ce qui touche au vin ne m'est étranger ; adapté du mot fameux de Térence dans l'Heautontimoroumenos « Le bourreau de soi-même », I, i, 25 , voir : « CHRÉMÈS
Je suis homme, et rien de ce qui touche l'homme ne me paraît indifférent Prends que je te conseille ou te questionne, ce que je veux, si tu fais bien, t'imiter; si tu fais mal, t'en détourner. »
4 Allusion à l'évangile de Matthieu, VI, 28 [voir : https://www.aelf.org/bible/Mt/6 ]; cette aventure est survenue à un tonneau de vin de La Bault, voir lettre du 8 septembre au même : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/06/monsieur-on-dit-que-votre-parlement-va-reprendre-ses-seances-5969108.html
18:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Préparez-vous à quelque autre chose d'intéressant . Je ne vous laisserai pas chômer
... Ce que prévoit le gouvernement actuel, ce qu'auraient dû réaliser les précédents .
« A Gabriel Cramer
[vers le 30 décembre 1762]
Je vous renvoie, caro , la dernière feuille, qui ne sera pas la dernière . Il faut mettre à la fin du volume les pièces indiquées en petits caractères, et imprimer la préface en lettres plus grosses que le texte .
Vous aurez la fin de l'Histoire quand il vous plaira .
Préparez-vous à quelque autre chose d'intéressant 1. Je ne vous laisserai pas chômer mais point d’infidélités dans nos amours . »
1 Très certainement Le Traité sur la tolérance .
16:22 | Lien permanent | Commentaires (0)