14/10/2020
J'attends l'Origène
... En attendant Godot !
Triste mine ? Quand vous saurez qu'il s'est auto-castré , vous comprendrez qu'il fait la tête du "si j'aurais su ! " . Origène père de l'Eglise, mais pas plus .
« A Gabriel Cramer
[juin 1765 ]
Je renvoie à monsieur Cramer le Lactance 1 dont je le remercie . J'attends l'Origène . Il aura incessamment le dernier chapitre de la Tolérance 2. Je crois qu'il ne serait pas mal d'y joindre aussi la lettre à M. Damilaville . »
1 Voir lettre du 10 mai 1765 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/08/25/quid-novi-6259390.html
2 En vue du second volume des Nouveaux mélanges, qui inclut la Letttre à M. Damilaville.Voir : https://voltairefoundation.wordpress.com/2017/09/19/les-nouveaux-melanges-recette-dune-bonne-capilotade-facon-voltaire/
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13/10/2020
C'est je crois une fièvre putride . Cela est toujours bien dangereux
... Voilà, je me mets à faire des diagnostics aussi pertinents que ceux du dangereux guignol US, et du coup vous ne serez pas étonnés si je vous donne mes conseils de traitement : une bonne douche glacée et une solide camisole de force pour maintenir le patient, puis l'écoute de l'intégrale des tweets du dit Donald Trump pour faire crever le virus ; ça rend dingue me direz-vous, oui ; on en meurt , oui , mais tout vaut mieux que supporter la trombine du roi de l'amoralité et de la suffisance .
« A Gabriel Cramer
[juin 1765 ]
On m'a dit monsieur Caro que M. Camp était mieux, nous en serons informés demain au juste . C'est je crois une fièvre putride . Cela est toujours bien dangereux .
Quand mon cher Caro voudra commencer je serai tout prêt .
J'ai le concile des fous de Nicée . J'en remercie monsieur Caro .
Je vais tout quitter pour le dernier chapitre de la Tolérance .
Je n'aurai ce qu'on vous demande de Paris que dans quelques semaines .
Mais je vous demande en grâce de me faire avoir les journaux de Sheurler sans quoi je ne puis compléter l'Histoire générale .
Mille tendres respects à Mme Cara . Jean-Louis est-il toujours sourd ? »
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12/10/2020
vous pouvez compter que les sentiments que vous m'avez connus s'affermiront dans moi jusqu'au dernier moment, et que je vous aimerai toujours avec la même tendresse
...
« A François Achard Joumard Tison , marquis d'Argence
etc.
au château de Dirac
près d'Angoulême
15è juin 1765 1
Heureusement, monsieur, le gouverneur de Pierre-Encise, est un officier rempli d'honneur, et qui a les mœurs les plus aimables . Il n'est occupé que d'adoucir le sort de ceux qu'il est obligé de recevoir dans le château, et la personne dont vous me parlez ne pouvait être en de meilleures mains .
Vous aurez pu recevoir déjà un petit paquet que M. le marquis de Charas doit vous remettre ; c'est un jeune homme qui m'a paru bien digne de l'amitié que vous avez pour lui . Je suis un peu tombé en décadence depuis que j'ai eu l'honneur de vous voir ; les longues maladies ont précipité chez moi la décrépitude . Je ne crois pas que j'aie longtemps à vivre, mais vous pouvez compter que les sentiments que vous m'avez connus s'affermiront dans moi jusqu'au dernier moment, et que je vous aimerai toujours avec la même tendresse . Il me sied plus de vous parler de pâté de perdrix, mais quand vous voudrez donner quelques ordres adressez- les à M. Wagnière chez M. Souchay à Genève .
Mme Denis vous regrette toujours, vous et monsieur votre frère, et vous ne doutez pas que je n'enchérisse sur ses regrets . Mille tendres respects .
V. »
1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais, suivie des autres éditions, mêle des extraits de cette lettre à celle du 3 juillet 1765, en datant du 15 juin 1765.
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Tout ce qui est à Ferney vous dit les choses les plus tendres
... A vous tous et plus particulièrement à Mam'zelle Wagnière .
« A François Tronchin, Conseiller d’État
de Genève
Chez M. Camp Banquier
à Lyon
Nous avons, mon cher ami, ressenti une joie bien vive Mme Denis et moi en apprenant que M. Camp est hors de danger . Mme Dupuits a dit qu'elle était bien fâchée de ne pouvoir embrasser son cher Docteur, car vous savez qu'elle appelle toujours M. Camp son docteur .
Puisque vous avez la bonté de vous mettre à la tête des affaires pendant sa maladie, me permettrez-vous de vous recommander un petit paquet de livres que le libraire Briasson envoie pour moi à M. Camp par la diligence ? On adresse d'ordinaire ces paquets à Meyrin au sieur Guercher, receveur du bureau .
Je ne sais rien de nouveau . J'embrasse de tout mon cœur le malade convalescent . J'en dis autant à M. Tronchin votre frère . Tout ce qui est à Ferney vous dit les choses les plus tendres .
12è juin 1765 à Ferney.
Jean-Jacques va devenir le législateur des Corses 1; j'aime mieux qu'il soit le leur que le mien . »
1 Voir lettre du 20 Mai 1765 à Gian Francesco Marengo : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/09/09/si-vous-voulez-avoir-des-informations-je-crois-qu-il-les-faut-juridiques-vo.html
J.-J. Rousseau écrit par ailleurs le 31 mai 1765 à V* : « Si monsieur de Voltaire a dit qu'au lieu d'avoir été secrétaire de l'ambassadeur de France à Venise j’ai été son valet, monsieur de Voltaire en a menti comme un impudent . Si dans les années 1743 et 1744, je n'ai pas été premier secrétaire de l’ambassadeur de France, si je n'ai pas fait les fonctions de secrétaire d'ambassade, si je n'en ai pas eu les honneurs au sénat de Venise j'en aurai menti moi-même. » Voir : https://luxeavenise.altervista.org/sur-les-pas-de-jean-jacques-rousseau-de-bruno-planty/
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11/10/2020
C'était un homme qui aimait passionnément la vérité, et qui détestait souverainement la tyrannie ecclésiastique ...Cet homme pensait que de tous les fléaux qui affligent le genre humain, l'intolérance n'est pas le moins abominable
... Que tous ceux qui ne connaissent pas Voltaire retiennent les deux phrases susdites, et si nous voulons les mettre au présent n'hésitons plus . Pour moi, Voltaire c'est cela , un promoteur de liberté .
« A Dominique Audibert
A Ferney le 12 juin [1765] 1
On ne peut obliger, monsieur, ni avec plus de bonté ni avec plus d'esprit : vous m'avez écrit une lettre charmante que je préfère encore à votre lettre de change . J'ai été en effet si malade que M. le marquis de *** 2 a quelque raison de douter que je sois en vie . Descartes disait : Je pense donc je suis ; et moi je dis : Je vous aime , donc je suis .
L'abbé dont vous me parlez vous en dirait autant s'il n'était pas mort . C'était un homme qui aimait passionnément la vérité, et qui détestait souverainement la tyrannie ecclésiastique . On dit qu'on a trouvé dans ses manuscrits quelques morceaux qui répondent assez aux idées que vous proposez . Cet homme pensait que de tous les fléaux qui affligent le genre humain, l'intolérance n'est pas le moins abominable .
Nous allons entreprendre un nouveau procès assez semblable à celui des Calas . Vous avez peut-être entendu parler de la famille Sirven, accusée d'avoir noyé sa fille que l'évêque de Castres avait enlevée pour la faire catholique . Le même préjugé dont la fureur avait fait rouer Calas fit condamner Sirven à être rompu vif, la mère à être pendue, et deux de leurs filles à assister à la potence et à être bannies . Heureusement ce jugement, plus cruel encore que celui de Calas et non moins insensé, n'a été exécuté qu'en effigie . Mais la famille, dépouillée de tous ses biens, est dans le dernier malheur .
M. de Beaumont à qui j'ai envoyé toutes les pièces que j'ai pu recouvrer, prétend qu'il y a des moyens de cassation encore plus forts que ceux qu'on a employés en faveur des Calas . Il nous manque encore des pièces importantes ; nous essuyons bien des longueurs ; mais nous ne nous décourageons point . Il faut enfin déraciner le préjugé monstrueux qui a fait deux fois des assassins de ceux dont le premier devoir est de protéger l'innocence .
Adieu, monsieur ; Mme Denis et toute ma famille vous font les plus sincères compliments . »
1 L'édition de Kehl, suite à la copie Beaumarchais rattache cette lettre à la fin de celle du 13 décembre 1763 à Audibert. Cette lettre a toujours été datée de 1763, mais les références à l'abbé Bazin et à Sirven indiquent sans aucun doute 1765, ainsi que le note Élie Galland (Affaire Sirven, 1910). Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/12/10/j-espere-que-vous-verrez-incessamment-a-marseille-un-petit-t-6112031.html
2 Saint-Tropez, ainsi que le complète Renouard d'après la lettre du 13 décembre 1763 .
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10/10/2020
je mourrai consolé de toutes les injustices que j'ai essuyées, si je peux parvenir à faire réparer des injustices plus criantes
... Admirable , tout simplement .
« A Etienne-Noël Damilaville
A Genève 10è juin 1765
Je vous prie, mon cher ami, de communiquer ce mémoire à M. de Beaumont . Tout languissant que je suis, je m'occupe de l'affaire du malheureux Sirven, et je mourrai consolé de toutes les injustices que j'ai essuyées, si je peux parvenir à faire réparer des injustices plus criantes .
Avez-vous fait commencer l'estampe des Calas ? Il ne faut pas laisser refroidir la chaleur du public . Il oublie vite et il passe aisément du procès des Calas à un opéra-comique . De quoi se mêle le parlement de Pau de donner aussi sa démission ? Pour moi j'ai donné la mienne des vers et de la prose, et pourvu que la calomnie me laisse en paix, je mourrai tout doucement . En attendant je vis pour vous aimer .
V. »
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09/10/2020
Les affaires de Cadix n'ont jamais été si mal
... Ou peut-être si, mais je manque d'informations . On n'a plus ni l'or ni l'argent pillés autrefois aux quatre coins de la terre, mais on a l'importation d'un virus et la face du monde change : https://coronavirus.test.fr/cadix.html
Ah ! l'heureux temps sans distanciation !
Mais seulement un affichage du nom deux fois plus petit pour l'actrice, pourtant "La Belle" . Machisme quand tu nous tiens ...
« A François Tronchin
J'ai dîné aujourd'hui, mon cher ami, avec une partie de votre famille . J'ai appris d'elle que M. Camp est beaucoup mieux . Je vous supplie de lui dire combien je m’intéresse à lui, et de lui faire les plus tendres compliments de la part de tout ce qui habite Ferney .
Permettrez-vous que je vous envoie ce petit billet de change ? Il est vrai que le temps est un peu passé, mais il n’y aura aucune difficulté . Les affaires de Cadix n'ont jamais été si mal .
Toute ma petite famille se joint à moi pour vous dire combien nous vous sommes tendrement attachés .
V.
7è juin 1765 à Ferney .»
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