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04/05/2025

vous savez que les Anglais n’aiment pas les Irlandais

... Petit rappel qui fait mal ; la Rose est fanée : https://www.youtube.com/watch?v=x-i6SoSCIoE&ab_channel=Francetvsport

La France a heureusement remis les pendules à l'heure : https://www.youtube.com/watch?v=hedY65wp3Mc&ab_channe...

et : https://www.youtube.com/watch?v=c9ikv8D7hQI&ab_channe...

 

 

 

«  À Gottlob Louis , comte de Schomberg

31 octobre.

Je ne peux trop vous remercier, monsieur, des éclaircissements que vous avez la bonté de me donner sur les événements dont vous avez été témoin. Permettez-moi de répondre, par une petite anecdote, aux vôtres. C’est moi qui imaginai d’engager M. le maréchal de Richelieu à faire ce qu’il pourrait pour sauver la vie à ce pauvre amiral Bing 1. Je l’avais fort connu dans sa jeunesse ; et, afin de donner plus de poids au témoignage de M. le maréchal de Richelieu, je feignis de ne le pas connaître. Je priai donc votre général de m’écrire une lettre ostensible 2, dans laquelle il dirait qu’ayant été témoin de la bataille navale il était obligé de rendre justice à la conduite de l’amiral Bing, qui, étant sous le vent, n’avait pu s’approcher du vaisseau de M. La Calissonnière. Monsieur le maréchal eut la générosité d’écrire cette lettre ; je l’envoyai à M. l’amiral Bing ; elle fit impression sur l’esprit de deux juges du conseil de guerre ; mais le parti opposé était trop fort.

Vos réflexions, monsieur, sur cette mort sont bien justes et bien belles ; je crois, comme vous, qu’il est fort égal de mourir sur un échafaud ou sur une paillasse, pourvu que ce soit à quatre-vingt-dix ans.

Je n’ai pu faire autre chose à l’égard de M. de Bussy 3, que de le croire sur sa parole ; c’est le second de ceux qui portent nouvellement ce nom, avec qui la même chose m’est arrivée.

Je n’ai fait que copier ce que le frère de M. d’Assas et le major du régiment 4 m’ont mandé.

Si j’avais été assez heureux, monsieur, pour recevoir vos instructions plus tôt, j’aurais corrigé l’édition in-4° qu’on vient d’achever. Il n’est plus temps, et je n’ai que des remords.

Ma nièce, en arrivant de Paris, m’a parlé de Michon et Michette 5 ; on dit que c’est une satire violente contre trois membres du parlement, que, Dieu merci, je n’ai jamais connus. Il faut que celui qui a été assez hardi pour la faire soit bien lâche de me l’attribuer. Cet ouvrage, par conséquent, ne peut être que d’un coquin ; d’ailleurs le titre de la pièce annonce, ce me semble, un ouvrage du Pont-Neuf. Ce n’était pas ainsi qu’Horace et Boileau intitulaient leurs satires.

Au reste, j’aurai l’honneur de vous envoyer, dans quelques jours, une nouvelle édition des Guèbres, avec beaucoup d’additions et un discours préliminaire 6 assez philosophique, que je soumettrai à votre jugement.

S’il me tombe sous les mains quelque ouvrage passable imprimé en Hollande, je vous l’enverrai sous l’adresse que vous m’avez prescrite, à moins que vous ne donniez un contre-ordre.

Adieu, monsieur ; conservez-moi des bontés dont je sens si vivement tout le prix.

J’oubliais de vous parler du meurtre de Lally : vous savez que les Anglais n’aiment pas les Irlandais, et que Lally était surtout un des plus violents jacobites. Cependant toute l’Angleterre s’est soulevée contre le jugement qui a condamné Lally ; on l’a regardé comme une injustice barbare, et j’ai vu quelques livres anglais où l’on ne parle qu’avec horreur de cette aventure. Joignez-y celle de La Bourdonnais 7, et vous aurez le code de l’ingratitude et de la cruauté ; mais les Anglais ont aussi leur amiral Bing.

Ilacos intra muros peccatur et extra.8 »

5 Voyez une note sur la lettre du 15 octobre 1769 de d'Alembert : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7688

8 "Le péché est commis à la fois à l’intérieur des murs et à l’extérieur", inspiré de « tous les vices enfin, règnent dans les murs et hors des murs d’Ilion. » Horace, livre I , épître II, à Lollius : https://remacle.org/bloodwolf/horace/epitres.htm

03/05/2025

Je ne me souvenais pas de la belle défense, sur peine de la vie, d’avoir raison

... Est-ce cela qui empêche Mélenchon et Marine de demeurer du côté  de de la vérité et du droit ? Encore un premier mai gesticulatoire et bavard qui ne restera pas dans l'histoire .

 

 

«  À  Pierre-Michel Hennin

30 octobre 1769

En vous remerciant, monsieur, de toutes vos bontés.

Je vous renvoie l’estampe 1, comme vous l’ordonnez. Je crois qu’en y corrigeant quelque chose, surtout au bras droit de la dame, cela peut très bien passer ; mais je voudrais la faire voir à Cramer, qui doit la payer ; et s’il ne la paye pas, je m’en charge.

Je ne me souvenais pas de la belle défense 2, sur peine de la vie, d’avoir raison.

Je vous suis très obligé, monsieur, du paquet de M. Pingeron que vous avez bien voulu m’envoyer, concernant l’affaire de M. Luneau. M. de Pingeron est sans doute un homme de mérite, puisqu’il est connu de vous. Ainsi tout ce qui me viendra de sa part sera bien venu.

Maman et moi, nous vous embrassons de tout notre cœur. »

1 Le dessin pour Les Guèbres dont il est question dans la lettre de Hennin : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7699

2 La Déclaration du roi, du 28 mars 1764, qui fait défense d’imprimer, débiter ou colporter, aucuns écrits, ouvrages ou projets, concernant la réforme ou l’administration des finances : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86221870

02/05/2025

Il n’y a point de grandes villes où il n’y ait beaucoup de fous

... La rubrique des faits divers en apporte la preuve tous les jours, toutes les heures, chaque minute . Les capitales et les chefs d'Etats nous offrent des cinglés de grande envergure du style Trump et Poutine, Kim Jung un , Javier Milei, Netanyahou, Erdogan, j'en passe et des moindres . Comment connaitre la paix quand on écoute, à notre modeste mesure, des pousse au crime de l'acabit Mélenchon et Marine Le Pen , aigris et haineux ?

 

 

« À Pierre-Michel Hennin

À Ferney, 30 octobre 1769

Ma haute dévotion, monsieur, m’ayant fait craindre qu’on ne fît accroire au roi de Prusse que je suis l’auteur de la lettre 1 véritablement digne d’un homme qui a fait ses pâques, j’envoie à M. Genep 2 mon désaveu dans une lettre à M. le duc de Grafton. La lettre 3 est à cachet volant ; je vous prie de la lire. Je me flatte que M. Genep aura la bonté de l’envoyer. Vous voyez que les Anglais ont des fanatiques, comme nous avons des jansénistes. Il n’y a point de grandes villes où il n’y ait beaucoup de fous.

Bonsoir, monsieur ; je vous supplie de vouloir bien mettre mon paquet pour M. Genep dans le vôtre pour la cour ; je vous serai sérieusement obligé. Maman et moi, nous sommes, comme vous le savez, entièrement à vos ordres.

V.

On dit les Russes à Yassi et à Bender. »

1 Voir la lettre de novembre 1769 à Frédéric II : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7702

2 Commis du ministère des affaires étrangères. Voir lettre du même jour : https://obtic.huma-num.fr/elicom/voltaire/doc.jsp?id=1769-10-30_49761

3 Elle manque.

01/05/2025

Vous avez fait une manœuvre de grand politique, en ne vous trouvant point au rendez-vous

... Vladimir Poutine , aux obsèques papales, voila une absence plus remarquable qu'une présence, vous n'êtes pas venu grossir les rangs des quelques chefs de gouvernements et d'Etats réputés pour leurs exactions davantage que par leur charité chrétienne . Cependant je vois cette absence comme une marque de lâcheté, la trouille de se faire éviter comme un pestiféré ou de se faire trucider en territoire étranger . Vlad tu es de plus en plus comme l'horrible Vlad l'Empaleur , le Sanglant ; le pieu de bois se rapproche de ta poitrine ; méfiat !

 

 

« A Charles Bordes

30 octobre 1769

Si j’en avais cru mon cœur, je vous aurais remercié plus tôt, mon très cher confrère. Vous avez fait une manœuvre de grand politique, en ne vous trouvant point au rendez-vous. Je suis persuadé qu’on aurait fait valoir en vain les louanges prodiguées dans la pièce 1 aux pontifes, gens de bien et tolérants. Il y a des traits qui auraient déplu à l’architriclin 2, tout homme de bien et tolérant qu’il est.

M. de La Verpilière 3 ne risque certainement pas plus à faire représenter cette pièce que de me donner à souper à Lyon, si j’étais homme à souper ; mais je crois toujours qu’il est bon d’en différer la représentation jusqu’au départ du primat : alors soyez très sûr que je partirai, et que je viendrai vous voir mort ou vif. Si je meurs à Lyon, ses grands vicaires ne me refuseront pas la sépulture ; et, si je respire encore, ce sera pour vous ouvrir mon cœur, et pour voir, s’il se peut, les fruits de la raison éclore dans une ville plus occupée de manufactures que de philosophie.

Si vous avez ces fragments de Michon et de Michelle 4, qu’on vous a tant vantés, je vous demande en grâce de me les envoyer. Le titre m’en paraît un peu ridicule. On dit que c’est une satire contre trois conseillers au parlement. Je soupçonne un très grand seigneur d’en être l’auteur, mais je ne puis lui pardonner de n’avoir pas le courage de l’avouer ; ce procédé est infâme. J’ai bien de la peine à croire qu’une satire sur un tel sujet soit aussi bonne qu’on le dit. Ceux qui font courir leurs ouvrages sous le nom d’autrui sont réellement coupables du crime de faux : mais il s’agit de confronter les écritures. Tout ce que je puis vous dire, c’est que je ne connais ni Michon ni Michette, ni les trois conseillers au parlement dont il est question ; et que l’auteur, quel qu’il soit, est un malhonnête homme s’il m’impute cette rapsodie. Adieu, mon cher confrère ; je vous embrasse toujours avec le désir de vous voir. »

1 Les Guèbres.

4 C’était un poëme contre Michaut de Montaron de Monblin et Michel Lepelletier de Saint-Fargeau (voyez lettre de d'Alembert du 9 novembre 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7706 ) ; La Harpe en rapporte quelques vers dans sa Correspondance littéraire. On l’attribua à Voltaire, puis à Turgot, mais Condercet en était l’auteur. On trouve cette pièce dans la lettre de Condorcet à Turgot du dimanche de Pâques, avril 1770 ; voirles Œuvres de Condorcet, édition de 1847-49, tome Ier, page 165. On avait dit à Voltaire, et il croyait en effet, que Turgot en était l’auteur.

Voir note 3 de la lettre de d'Alembert du 15 octobre 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7688