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04/12/2009

Je vous crois, Monsieur, actuellement en train d’être grand-père ; car je m’imagine qu’on ne perd pas son temps dans votre beau climat

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L'âme du nouveau-né, celle du bébé dans le sein de sa mère, la mienne, la vôtre est-elle prête à se détacher de notre corps comme cette goutte d'eau va quitter ce pétale ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Toujours est-il que Volti, fidèle à sa pensée et qui garde un bon sens -à mes yeux : souverain- remarquable remet les pendules à l'heure vis à vis du droit d'entrée au paradis (si jamais il existe ! ) .

 

 http://www.youtube.com/watch?v=9VsVjG8SNmw : écoutez, lui, doit y être, pour peu que Dieu lui ait laissé sa "gratte"  !!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d’Argence

brigadier des armées du roi etc.

à Angoulême

 

                            Je vous crois, Monsieur, actuellement en train d’être grand-père ; car je m’imagine qu’on ne perd pas son temps dans votre beau climat. Notre petite Dupuits [Marie-Françoise Corneille] a perdu le sien, elle s’est avisée d’accoucher d’un petit drôle gros comme le pouce qui a vécu environ deux heures. On était fort en peine de savoir s’il avait l’honneur de posséder une âme ; père Adam, qui doit s’y connaître et qui ne s’y connait guère, n’était pas là pour décider la question ; une fille l’a baptisé à tout hasard, après quoi il est allé tout droit en paradis, où votre archevêque d’Auch prétend que je n’irai  jamais [mandement de l’archevêque Jean-François de Chatillard de Montillet le 23 janvier 1764 (condamné au feu par le parlement de Bordeaux) ; V* répondit par la Lettre pastorale à m. l’archevêque d’Auch.], mais il devrait savoir que ce sont les calomniateurs qui en sont exclus, et que la porte est ouverte aux calomniés qui pardonnent et qui font du bien.

 

                            Permettez-moi de présenter mes respects à toute votre famille présente et à venir. Tout Ferney vous fait les plus sincères compliments.

 

 

4è décembre 1765.

 

25/06/2009

Le révérend père Voltaire donne sa très sainte bénédiction à ses anges

« …pardon d’une lettre blog si courte. », mais les jours sont heureusement parfois trop courts pour tout faire et tout dire. Tout faire, c’est fait, en tout cas l’essentiel . Tout dire, cela reste à dire. De toute façon Volti écrit que « la meilleure façon d’ennuyer est celle de tout dire. » Je ne vous ennuie pas davantage …

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

           Le révérend père Voltaire donne sa très sainte bénédiction à ses anges [V* s’était permis de faire un sermon à l’église le jour de Pâques], et leur envoie le paquet ci-joint qui pourrait les faire pouffer de rire si les calomnies qui vont aux oreilles du roi n’étaient pas toujours sérieuses. On soupçonne fort un certain abbé d’Estrées, ci-devant barbouilleur de papier, devenu espion, prieur auprès de Ferney et n’étant pas encore cardinal, quoiqu’il se soit dit ici neveu du cardinal d’Estrées. On soupçonne, dis-je, ce petit maraud [d’] avoir été l’auteur de la tracasserie [V* fait déjà état de l’abbé d’Estrées en 1764].

 

 

           Le prédicateur demande à ses anges {s’] il est convenable que Mme Denis aille gronder M. le comte de Saint-Florentin respectueusement et tendrement, et lui dire qu’avant d’écrire des pouilles au nom du roi [lettre de Saint Florentin à V* le 18 juin :  « …le roi a été informé, par des plaintes qui en ont été portées à Sa Majesté, que le jour de Pâques dernier vous avez fait dans votre paroisse de Ferney une exhortation publique au peuple, et même pendant la célébration de la messe… Il n’appartient à aucun laïc de faire ainsi une espèce de sermon dans l’église et surtout pendant le service divin. » ; V* écrit à Richelieu le 29 juin :  « j’envoyai la lettre à mon curé qui fut aussi étonné que moi….Il donna sur le champ un certificat qui atteste qu’en rendant le pain bénit selon ma coutume le jour de Pâques, je l’avertis, et tous ceux qui étaient dans le sanctuaire , qu’il fallait prier tous les dimanches pour la santé de la reine dont on ignorait la maladie dans mes déserts, et je dis aussi un mot touchant un vol qui venait de se commettre pendant le service divin . La chose a été certifiée par l’aumônier du château (le père Adam), et par un notaire au nom de la communauté. »].Il n’est pas mal auparavant de s’informer si le fait est vrai. En cas que mes anges jugent la démarche convenable, je me mets à l’ombre de leurs ailes, et je les supplie d’en parler à Mme Denis le plus tôt qu’ils pourront. Je leur demande pardon d’une lettre si courte.

 

 

           Voltaire

           25 juin 1768. »

Ce Saint -Florentin à qui Volti avait écrit en 1762 pour l'affaire Calas .

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/caran_fr?ACTION...

letr à saint florentin pour calas.jpg

Sans doute est-ce pour ce passé là qu'il demande de le gronder "respectueusement et tendrement" !...