22/07/2009
. Il ne veut pas que les gens de lettres mêlent les dames dans leurs caquets. Et il a raison
En douceur, encourageant, planant, énergique, tenace, tendu, tout comme j’aime :
http://www.dailymotion.com/video/xqs3d_01-shine-on-you-cr...
Mais "quid nuper evenit" ?
Où étiez vous dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969 ?
Moi, je me souviens très bien de ce "bond de géant pour l'humanité" et de la mauvaise humeur de ma fiancée qui lasse d'attendre la sortie de Neil s'était endormie avec consigne de la réveille r au bon moment. Elle était si jolie endormie que je me suis réservé ce double plaisirde voir deux lunes dont une à portée de ma main de terrien. Je vous laisse deviner vers laquelle allait ma préférence. Ah ! jeunesse... Je n'ai jamais regretté de l'avoir laissée assoupie ; elle m'en a beaucoup voulu ; tant pis !
Volti et ses soucis postaux préfigure ceux plus véniels d'aujourd'hui, où pour des raisons financières, il est question de supprimer la distribution du samedi, au grand dam des facteurs, et je les approuve ...
« A Claude-Nicolas Thiriot
Mon cher correspondant, quid nuper evenit ? [que vient-il de se passer ?] J’avais envoyé pour vous un gros paquet à M. de Villemorien [directeur de la poste à Paris] il y a environ huit jours, et M. de Villemorien m’écrit qu’il ne peut plus servir à la correspondance .Et il me signifie cet arrêt sans me parler du paquet, et comme je ne me souviens plus de la date, je ne sais s’il m’écrit avant ou après l’avoir reçu, et cela me fait de la peine, et c’est à vous de savoir si vous avez mon paquet, et à le demander si vous ne l’avez pas, et à me dire d’où vient ce changement extrême.
Et vous noterez que dans ce paquet était entre autres ma lettre au Palissot, [lettre du 12 juillet adressée à l’auteur des Philosophes] laquelle vous vouliez lire, et faire lire. Mais les notes du Russe à Paris en disent plus que cette lettre.
Et vous noterez encore qu’il y avait dans mon paquet un billet pour Protagoras.[=d’Alembert]
On me mande de tous côtés que Lefranc de Pompignan est très mal auprès de l’Académie et du public, qu’on rit avec Vadé, [c'est-à-dire avec Le Pauvre Diable] qu’on bénit Le Russe, que le sermon sur la vanité plait aux élus et aux réprouvés [nombreux libelles]. Dieu soit béni, et qu’il ait la bonne cause en aide. Si on n’avait pas fait cette justice de Lefranc de Pompignan, tout récipiendaire à l’Académie se serait fait un mérite de déchirer les sages dans sa harangue. Je compte que M. Alétoph a rendu service aux honnêtes gens.
On dit qu’on imprime un petit recueil de toutes ces facéties.[Le Recueil des facéties parisiennes pour les six premiers mois de 1760 ; 1760.]. Hélas ! sans le malheureux passage du prophète [Melchior Grimm ; sur l’affaire concernant Mme de Robecq, voir lettres des 10 juin, 9 et 14 juillet 1760] sur Mme la princesse de Robecq on n’aurait entendu que des éclats de rire de Versailles à Paris.
A propos de l’édition vous noterez encore que dans le paquet Villemorien il y avait un paquet pour Corbi [libraire à Paris] .Est-il vrai qu’on va jouer l’Ecossaise ? Que dira Fréron ? Ce pauvre cher homme prétend, comme vous savez, qu’il a passé pour être aux galères mais que c’était un faux bruit .Eh ! mon ami que ce bruit soit vrai ou faux, qu’est-ce que cela peut avoir de commun avec l’Ecossaise ?
Jean-Jacques a-t-il signalé son crédit dans l’affaire de l’abbé mords-les ? [pour faire libérer l’abbé Morellet, auteur de La Vision]. S’il a échoué, je crois avoir plus de crédit que lui . Mais j’ai grand peur que le Roi en personne ne soit inflexible. Il ne veut pas que les gens de lettres mêlent les dames dans leurs caquets. Et il a raison .
Tuus V.
Aux Délices 22 juillet. »
10:23 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : voltaire, thiriot, grimm, fréron, lefranc, pink floyd