Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/12/2009

à Montriond. J’y cherche la santé et la solitude, et je n’y trouve ni l’une ni l’autre

 

Sourire ? Sans souris ! Sans soucis !... 

http://www.youtube.com/watch?v=b7e9s9srnmg&feature=re...

 

Hommage (?! ) au monde paysan qui se crève la nénette la plupart du temps pour jongler avec des prix de vente indécemment bas et la paperasse des aides européennes.

http://www.youtube.com/watch?v=2bHTnEsMbUk&feature=re...

 

Puisque j'y suis autant vous faire profiter de ce petit "chef-d'oeuvre" machin plus près du style Ingmar Bergman que Wallace et Grommit !

Je vous autorise à me jeter la pâte à modeler qui vous reste en travers du clavier !

http://www.youtube.com/watch?v=857uO3LT8vU&feature=re...

 

 

montriond.jpg

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

19 décembre [1755] à Montriond

 

                            Mon cher ange, je vous demande pardon de vous envoyer des vers tragiques qui ne sont pas d’une tragédie [Poème sur le désastre de Lisbonne ? ], mais ils pourront exercer votre philosophie et celle de votre société. Je les crois aussi sages qu’il est possible, et de nature cependant à n’être qu’en vos mains [à Thiriot, il écrit qu’il a « fait un sermon … sur Lisbonne » mais ne lui envoie pas .] .Mandez-moi, je vous prie, votre sentiment et celui des anges.

 

                            Je ne sais si vous avez reçu une lettre où je vous annonçais une tragédie pour vos menus plaisirs [Les Commènes, de François Tronchin, annoncée dès le 10 décembre, jamais jouée à Paris]. L’auteur dit qu’il a une voie  pour vous la faire tenir, mais je ne crois pas que vous en ayez une pour la faire jouer. Songez, je vous prie, qu’il faut que je termine Jeanne, et La Guerre de 1741, et l’Histoire universelle, et mes Œuvres qu’on imprime, et songez que je n’ai point de santé.

 

                            Donnez-moi toujours vos ordres sous l’enveloppe de M. Tronchin. Je passe mon quartier d’hiver à Montriond. J’y cherche la santé et la solitude, et je n’y trouve ni l’une ni l’autre. Il me faut cependant l’une et l’autre pour vous donner des tragédies, puisque vous les aimez.

 

                            Adieu mon divin ange.

 

                            V. »

Montriond ? A Lausanne ?

Connais pas ?

A voir :

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.lausanne...

 

28/01/2009

S’il y a quelque sottise nouvelle...

« A Frederic II, roi de Prusse

 

                            Sire,

                           

                   Je mets aux pieds de Votre Majesté un ouvrage [ Le Siècle de Louis XIV  ] que j’ai composé en partie dans votre maison . Et je lui en présente les prémices longtemps avant qu’il soit publié . Votre Majesté est bien persuadée que dès que ma malheureuse santé pourra me le permettre je viendrai à Potsdam sous son bon plaisir .

 

                   Je suis bien loin d’être dans le cas d’un de vos bons mots : qu’on vous demande la permission d’être malade. J’aspire à la seule permission de vous voir et de vous entendre . Vous savez que c’est ma seule consolation et le seul motif qui m’a fait renoncer à ma patrie, à mon roi, à mes charges, à ma famille, à des amis de quarante années ; je ne me suis laissé de ressource que dans vos promesses sacrées qui me soutiennent contre la crainte de vous déplaire.

                   Comme on a mandé à Paris que j’étais dans votre disgrâce, j’ose vous supplier très instamment de daigner me dire si je vous ai déplu en quelque chose [ V. avait fait des « tracasseries » à propos d’ « éditions subreptices » du Siècle de Louis XIV ce qui fâcha le roi ]. Je peux faire des fautes ou par ignorance ou par trop d’empressement . Mais mon cœur n’en fera jamais . Je vis dans la plus profonde retraite, donnant à l’étude le temps que les maladies cruelles peuvent me laisser . Je n’écris qu’à ma nièce, ma famille, et mes amis ne se rassurant contre les prédictions qu’ils m’ont faites que par les assurances respectables que vous leur avez données [ Mme Denis et les d’Argental entre autres ]. Je ne lui  parle que de vos bontés, de mon admiration pour votre génie, du bonheur de vivre auprès de vous [ c’est ce qu’il fait dans les lettres aux correspondants autres que sa nièce ]. Si je lui envoie quelques vers où mes sentiments pour vous sont exprimés, je lui recommande même de n’en jamais tirer de copie et elle est d’une fidélité exacte.

                   Il est bien cruel que tout ce qu’on m’a mandé à Paris la détourne de venir s’établir ici avec moi et d’y recueillir mes derniers soupirs . Encore une fois, Sire, daignez m’avertir s’il y a quelque chose à reprendre dans ma conduite. Je mettrai cette bonté au rang de vos plus grande faveurs . Je la mérite m’étant  donné à vous sans réserve ; le bonheur de me sentir moins indigne de vous  me fera soutenir patiemment les maux dont je suis accablé .

 

                            V.

                            27 janvier 1752. »

 

 

Un bon résumé de la volonté de Volti* :"...celui qui rit de toutes les sottises qui sont frivoles, et qui tâche de réparer celles qui sont barbares ". Humoristes de tous temps et optimistes de tout poil, Hommes de bonne volonté , je vous le dis, je trouve que c'est une bonne attitude .

 

« A Jean Ribote-Charron, à Montauban

 

                   D’une main on donne le fouet aux parlements, et de l’autre on les caresse ; on déclare que les commandants n’ont fait qu’obéir aux ordres supérieurs, et on les rappelle [ allusion au duc de Fitz-James qui ayant fait arrêter des membres du parlement de Toulouse qui refusaient d’appliquer les édits du roi, fut relevé de ses fonctions par le roi après libération des parlementaires décembre 1763 ]. On chasse les jésuites, et on en garde quatorze à la cour qui confessent, ou font semblant de confesser. On est irrité des remontrances, et on invite à en faire ; ce monde est gouverné par des contradictions . Nous verrons quelle contradiction résultera du procès des Calas qui est actuellement sur le bureau . Est-il vrai que votre parlement s’est avisé de casser l’arrêt de celui de Paris, qui cassait le décret d’appréhension au corps du duc commandant de la province [ duc de Fitz-James ]?

                   S’il y a quelque sottise nouvelle, Monsieur Ribote est prié d’en faire part à celui qui rit de toutes les sottises qui sont frivoles, et qui tâche de réparer celles qui sont barbares .

 

                   Voltaire

                   Le 27 janvier 1764. »