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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

C'est un assez grand point d'avoir secoué le joug de l'erreur, et de savoir bien positivement ce qui n'est pas ; on peut

... A l'attention de tous ceux qui font office de dirigeants nationaux et internationaux, de tous poils politiques , ne vous contentez pas de secouer le joug et mettre bas l'erreur, agissez pour la contrer sans répit .

 Une des erreurs humaines : Dieu et ses créateurs/créatures : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-l-...

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

au château de Dirac

près d'Angoulême

8è mai 1763

C'est beaucoup, mon cher adepte, d'avoir ôté comme vous avez fait, toutes les mauvaises herbes qu'on avait voulu faire croitre dans votre jardin , on y sème ensuite ce qui paraît le plus convenable . C'est un assez grand point d'avoir secoué le joug de l'erreur, et de savoir bien positivement ce qui n'est pas ; on peut tranquillement ignorer alors ce qui est, et s'en tenir au plus vraisemblable, jouir doucement de la vie, et attendre la mort sans crainte .

Je suis très affligé de l'interruption de votre voyage et des raisons qui vous ont retenu . Je me serais fait un plaisir bien sensible de vous embrasser, et de raisonner avec vous de philosophie ; si vous voulez y joindre un peu de physique, je vous supplierai d'y joindre votre remède pour les bœufs malades 1. Si vous avez aussi quelque secret pour la vieillesse et pour la faiblesse, je vous prie d'en gratifier un vieillard qui vous aime de tout son cœur . »

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01/05/2018 | Lien permanent

il faut bien pourtant qu’il y ait quelque chose de très-bon, puisque vous l’approuvez . Après tout, ce n’est qu’à la lon

... Mister Président, que d'engagements ! quel optimisme affiché ! quelle belle et saine méthode Coué pour sauver la vie de vos concitoyens, tant sanitaire que pécuniaire . Vous ne pouvez pas avoir tort sur tout, espérons-le (comme vous )!

Rendez-vous jeudi : https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-macron-presidera-jeudi-a-l-elysee-une-reunion-sur-la-sortie-de-crise-20210413

Épinglé sur oiseaux

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

21è décembre 1765.

Mes anges de paix, j’ai remis à M. Hennin les rameaux d’olivier que vous avez bien voulu m’envoyer. La consultation de vos avocats m’a paru, comme je vous l’ai mandé, pleine de raison et d’équité. Ils se sont trompés sur quelques usages de Genève, qu’ils ne peuvent connaître ; ils ont dit ce qui leur a paru juste ; et M. Hennin conciliera la justice et les convenances. Je crois surtout qu’il ne souffrira pas qu’on donne des soufflets impunément à nos présidents1, et qu’il soutiendra la dignité de résident de France mieux que ne faisait ce pauvre petit Montpéroux.

Berne et Zurich sont près d’envoyer des médiateurs à cette pauvre république qui ne sait pas se gouverner elle-même. On dit, dans Genève, que M. le duc de Praslin enverra M. le marquis de Castres 2. Si c’est un bruit faux, comme je le crois, je ne vois pas pourquoi le résident de France ne serait pas nommé médiateur. Il me semble que les lois en seraient plus respectées et la paix mieux affermie, quand le médiateur, restant résident, serait en état de faire aller la machine qu’il aurait montée lui-même.

De plus, M. Hennin, étant déjà très au fait du sujet des dissensions, serait plus capable que personne de concilier les esprits. Enfin c’est une idée qui me vient ; il ne me l’a point du tout suggérée 3, et je vous la soumets ; voyez si vous voulez en parler à M. le duc de Praslin.

Il y a quelques têtes mal faites dans Genève, qui trouvent mauvais, dit-on, qu’on ait consulté des avocats de la petite ville de Paris sur les affaires de la puissante ville de Genève ; on prétend même qu’elles veulent engager Crommelin à s’en plaindre. Je ne crois pas qu’elles veuillent pousser le ridicule jusque-là. Je n’ai d’ailleurs rien fait que sur les prières des meilleurs citoyens, je n’ai agi que dans des vues d’impartialité et de justice ; et cela est si vrai que je me suis adressé à vous.

En voilà assez pour Genève ; venons à l’autre tripot. Il se peut faire qu’en lisant rapidement la copie d’Adélaïde du Guesclin, que Lekain m’avait envoyée, et la voyant en général assez conforme à un exemplaire que j’avais, je n’aie pas fait assez d’attention à ces deux malheureux vers qui feraient tomber Phèdre et Athalie :

Gardez d’être réduit au hasard dangereux
Que les chefs de l’État ne trahissent leurs vœux4.

Je n’aurais pas fait de pareils vers à l’âge de quatorze ans . On a fait une coupure en cet endroit ; il se peut que cette coupure ait été faite autrefois pour une seconde représentation, et qu’on ait cousu ces deux vers diaboliques pour attraper la rime.

Quand je les ai vus imprimés, j’ai été sur le point de m’évanouir, comme vous croyez bien. Si vous voyez Lekain, je vous prie de lui peindre le juste excès de ma douleur. Je suis bien loin de l’accuser de ce sanglant affront, j’en rejette l’opprobre sur Quinault5, et sur qui on voudra ; mais je prie Lekain instamment de faire mettre à la fin de l’édition, en errata, ce que je lui ai envoyé6. Comptez que ces deux vers-là, et ceux qu’on m’envoie de Paris, contribueront à abréger ma vie.

On m’a mandé que le Philosophe sans le savoir n’avait ni nœud, ni intrigue, ni dénoûment, ni esprit, ni comique, ni intérêt, ni vraisemblance, ni peinture des mœurs ; mais il faut bien pourtant qu’il y ait quelque chose de très-bon, puisque vous l’approuvez 7. Après tout, ce n’est qu’à la longue, comme vous savez, que les ouvrages en tous genres peuvent être appréciés.

Je vous souhaite les bonnes fêtes, comme on dit à Parme ; et puisse le temps des bonnes fêtes ne vous pas faire le même mal qu’il a fait à ma poitrine et à mes yeux .

Vous serez bien aimable de faire valoir un peu auprès de M. le duc de Praslin la manière franche et désintéressée dont je me suis conduit avec mes voisins, avant l’arrivée de M. Hennin.

Respect et tendresse.

V. »

2 Certainement Charles-Gabriel de La Croix, marquis de Castries : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Eug%C3%A8ne_Gabriel_de_La_Croix_de_Castries

3 C'est vrai, voir lettre du 18 décembre 1765 de Hennin : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6192

5 Quinault-Dufresne était retiré du théâtre depuis 1741 ; mais c’était lui qui avait, en 1734, créé le rôle de Vendôme, et il pouvait avoir fait ou fait faire des corrections dans la pièce. Les deux vers que Voltaire blâme dans cette lettre étaient acte II, scène vii, où les interlocuteurs sont Vendôme et Coucy.  ; voir : https://www.comedie-francaise.fr/fr/artiste/quinault-dufr...#

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Quinault-Dufresne

7 Voir lettre du 22 novembre 1765 à Florian : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/03/18/j....

Le Philosophe sans le savoir est le plus réussi des drames bourgeois . V* attaché à la distinction des genres sous la forme la plus classique ne peut apprécier beaucoup plus le drame bourgeois qu'il n'a apprécié la comédie larmoyante .

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14/04/2021 | Lien permanent

Ce n’est pas un petit renversement du droit divin et humain que la perte d’un conte à dormir debout, et d’un 5è acte qui

... C'est un petit renversement du droit législatif et présidentiel que la tenue de comptes à dormir debout , et une 11è mobilisation ictérique ne peut faire le même effet sur les badauds qui ont le malheur d'être encore debout à Paris .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Aux Délices près de Genève,

le 20 janvier 1764

Ce n’est pas un petit renversement du droit divin et humain que la perte d’un conte à dormir debout, et d’un 5è acte qui pourrait faire le même effet sur le parterre, qui a le malheur d’être debout à Paris. J’ai écrit à mes anges gardiens une lettre ouverte que j’ai adressée à M. le duc de Praslin 1; j’adresse aussi mes complaintes douloureuses et respectueuses à M. Jeannel, qui, étant homme de lettres, doit favoriser mon commerce. Je conçois après tout que, dans le temps que l’Anti-financier causait tant d’alarmes, on ait eu aussi quelques inquiétudes sur l’Anti-intolérant  . Ce dernier ouvrage est pourtant bien honnête, vous l’avez approuvé. MM. les ducs de Praslin et de Choiseul lui donnaient leur suffrage ; Mme de Pompadour en était satisfaite. Il n’y a donc que le sieur évêque du Puy et ses consorts qui puissent crier. Cependant, si les clameurs du fanatisme l’emportent sur la voix de la raison, il n’y a qu’à suspendre pour quelque temps le débit de ce livre, qui aurait le crime d’être utile ; et, en ce cas, je supplierais mes anges d’engager frère Damilaville à supprimer l’ouvrage pour quelque mois, et à ne le faire débiter qu’avec la plus grande discrétion. Ah ! si mes anges pouvaient m’envoyer la petite drôlerie de l’hiérophante de Paris, qu’ils me feraient plaisir ! car je suis fou des mandements depuis celui de Jean-George. Mes anges me répondront peut-être qu’ils ne se soucient point de ces bagatelles épiscopales, qu’ils veulent qu’Olympie meure au cinquième acte, que c’est là l’essentiel . Je leur enverrai incessamment des idées et des vers. Mais pourquoi avoir abandonné la conspiration ? pourquoi s’en être fait un plaisir si longtemps pour y renoncer ? Si vous trouvez les Roués passables, que ne leur donnez-vous la préférence que vous leur aviez destinée ? Si vous trouvez les Roués insipides, il ne faut jamais les donner. Répondez à ce dilemme : je vous en défie ; au reste, votre volonté soit faite en la terre comme au ciel 2!  Je me prosterne au bout de vos ailes.

N.B. – J’ai écrit une lettre fort bien raisonnée à M. le duc de Praslin sur les dîmes 3.

Respect et tendresse. »

1 Cette lettre n'est pas connue, non plus que celle que V* dit envoyer à Jeannel . M. Besterman se demande si la correspondance de V* n'était pas à cette époque systématiquement interceptée, mais on voit mal pourquoi on aurait visé des lettres adressées à des officiels, de la perte desquelles V* a beau jeu de se plaindre auprès de ses correspondants . On peut se demander si ce ne sont pas ces derniers qui ont préféré ne pas faire état des lettres reçues de V*.

2 Rappel du pater noster rapporté par Matthieu, VI, 10, etc.

3 Lettre non connue .

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26/01/2019 | Lien permanent

il y a au moins de la piété dans ces meurtres, et cela est bien consolant

... Tel est l'avis de ce salopard de patriarche Kirill , chef orthodoxe inféodé à Poutine, qui soutient les armées russes et leur "croisade d'épuration". Comment peut-on être aussi pourri, si ce n'est par intérêt bassement matériel : garder le financement des églises et du clergé par l'état .

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/11/g...

Le patriarche de Moscou, à la cathédrale du Christ-Sauveur, à Moscou, le 27 février 2022.

Le chef des Guignols, doré à l'extérieur, pourri à l'intérieur .

 

« A Jacques Lacombe

Errata pour la tragédie du Triumvirat 1

Page 5, vers 8è : Oserait-il vous faire une pareille injure !

corrigez

Il vous brave à ce point ! Il vous fait cette injure !

Page 6, vers 4 : goûter la folle ivresse . Corrigez : chercher la folle ivresse ;

page 9, après Des vainqueurs de Pompée et de vos oppresseurs

mettez

Mais que résolvez-vous ?

Fulvie

De me venger .

Aufide

Sans doute,

Vous le devez Fulvie .

Fulvie

Il n'est rien qui me coûte,

Il n'est rien que je craigne, etc.

Page 17, vers 3 : coûte, corrigez coûta .

Page 20, vers 7 : funestes édits, corrigez, malheureux édits.

Page 29, vers 6 : J'irai chercher, corrigez : J'irai chercher.

Page 45, vers 10è : Et dans les champs d'honneur, qu'il ne doute, peut-être

corrigez

Et dans les champs d'honneur qu'il redoute peut-être

Page 45 , vers 14 : Est tombé sous, corrigez : expira sous .

Page 46, vers 2 : J'ai su tenter la foi, corrigez : Je tenterai la foi .

Page 51, vers pénultième, ôtez les deux virgules .

Page 53 : Viens guider mes fureurs, corrigez : Vien guider mes fureurs .

Page 66, après Elle parle avec Rome, elle vous dit « frappez ».

ajoutez

Ils partent dès demain, ces destructeurs du monde,

Ils partent triomphants ; et cette nuit profonde

Est le temps, le seul temps, où nous pouvons tous deux

Sans autre appui que nous venger Rome sur eux.

Seriez-vous en suspens ? etc.

Page 67 : Du sang de ce tyran c'est peu que je dispose.

corrigez

De cet indigne sang c'est peu que je dispose .

Page 72 : et descendu sans effroi. Corrigez : descendant sans effroi 2.

Page 75 : Séjour des meurtriers . Corrigez : Séjour de meurtriers .

Page 83 : Les monstres que le ciel . Corrigez : ces monstres que le ciel.

Page 108, ligne première : non fu si tanto .Corrigez : non fu si santo .

Page 137 , ligne dernière : l'avoir . Corrigez : L'avoir.

Page 138 , ligne 12 : Mintiane. Corrigez : Minturne .

Page 140 : telle fut la même conspiration . Corrigez : telle fut même la conspiration 3.

Page 149, ligne 4 : des Faisands . Corrigez : des faisans.

Ibid f° 10 : signifiait . Corrigez : signifiât.

Page 158, ligne après par une piété mal entendue, ajoutez : il y a au moins de la piété dans ces meurtres, et cela est bien consolant .

Page 171, ligne 9 : cent cinquante mille, corrigez : quatre-vingt mille.

 

Dans l'histoire des proscriptions vous mettrez les titres suivants chacun à leur place .

Celles de Juifs

Celle de Mithridate.

Celles de Scylla, de Marius et des triumvirs.

Celle des juifs sous Trajan.

Celle de Théodose .

Celle de l'impératrice Théodora .

Celle de la croisade contre les Albigeois .

Les vêpres siciliennes .

Les templier .

Massacres dan le nouveau monde .

Proscription de Mérindol .

Proscription de la saint Barthélémy .

Proscription dans les vallées du Piémont .

 

5è janvier 1767 à Ferney

Voici monsieur, un errata beaucoup plus ample, et des corrections très nécessaires pour le Triumvirat , encas que vous en fassiez une nouvelle édition, et vous ne pouvez , je crois, faire cette édition nouvelle qu'au cas que vous ayez quelque ami qui puisse faire insérer dans les journaux et dans l'avant-coureur quelque chose d’intéressant et de piquant sur l'histoire des proscriptions, sur les anecdotes concernant Octave et Antoine ; sur la découverte assez bien fondée que la conspiration de Cinna n'est point une vérité historique . On pourrait citer le portrait que Fulvie fait d'Auguste, le public est actuellement si dégoûté de tout ce qui s'appelle tragédies représentées ou imprimées, qu'à moins d’annoncer notre vin d'une manière avantageuse, vous courez risque de ne le pas vendre . Tel est le sentiment de mon ami, et tel est le mien . Sa pièce a des beautés de style, mais elle manque de cet intérêt qui fait pleurer les femmes et battre les mains aux hommes . Mon ami n'a écrit que pour un petit nombre de lecteurs ; mais moi j’ai fait Les Scythes pour le parterre . Mes amis de Paris veulent qu'on joue Les Scythes avant de les imprimer ; j'ai peine à y consentir . Je vous embrasse de tout mon cœur . »

1 V* a d'abord dicté des Scythes .

2 La correction à la page 72 est ajoutée entre les lignes .

3 La correction relative à la page 140 est aussi entre les lignes .

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10/04/2022 | Lien permanent

Nisi quid non simul esses , coetera laetus / Si ce n'est que nous ne sommes pas ensemble, au demeurant je suis heureux

...

 

 

 

« Au comte Francesco Algarotti

à Bologne

16 août [1759]1

M'avete favorito di due lettere mio caro cigno d'Italia, et di due tragedie una delle quali é dedicata a un papa . Oh che consolation per un povero profano mezzo donnato , di vedere il sacro santo nome d'un sommo pontefice nel' frontispizio d'un dram ! Miseri calvinisti, e jansenisti siate istrutti da questo exempio . Barbari riverite le muse .

Vi ringrazio caro signor mio tutti j vostri favori, et dell' onor che il signor' Agostino Paradi[si] 2 si compiace di far mi . Se il destin' a ordinato che io mora senza aver veduto la bella Italia, sono un poco confortato col' sentir che un de' vostri belli ingegni si degna di rivestire di fregi toscani il moi Cesare franceze . Si placeo, tuum est . Il vostro libraio non e tanto cortese come voi siete . Sospiro in vano per la raccolta dele vostre dilettevole oper .

Remember me while I am alive and remember I ouve all my happiness to liberty . Le roi de France a comblé mon bonheur en déclarant libres les terres que j'ai en France auprès des Délices . There I do not bewail the lost of Argaleon, who writes to me pretty often .3

Nisi quid non simul esses , coetera laetus 4.

V. »

1 On ne connait pas les lettres d'Algarotti .

2 Le mot suivant a provoqué l'omission de la dernière syllabe . Agostino Paradisi avait écrit à V* le 5 août pour lui annoncer qu'il traduisait Tancrède en italien avec La Mort de César et Mahomet .

3 Vous m'avez favorisé de deux lettres mon cher cygne d'Italie, et de deux tragédies dont une est dédiée à un pape . Oh quelle consolation pour un pauvre profane à moitié damné, de voir le nom sacro-saint d'un souverain pontife au frontispice d'un drame ! Misérables calvinistes, et jansénistes, soyez instruits par cet exemple . Barbares recevez les muses . Je vous rends grâces, mon cher monsieur, de toutes vos faveurs, et de l'honneur que le sieur Agostino Paradisi a la complaisance de me faire . Si le destin a ordonné que je meure sans avoir vu la belle Italie, je suis un peu consolé à la pensée qu'un de vos beaux génies daigne embellir d'ornements toscans mon César français . Si par lui je vous plais, il est à vous . Votre libraire n'est pas aussi honnête homme que vous ; je soupire en vain après le recueil de vos œuvres délectables . Souvenez-vous de moi aussi longtemps que je serai en vie, et rappelez-vous que je dois tout mon bonheur à la liberté […] Là je ne pleure pas la perte d'Argaleon, qui m'écrit fort souvent .[...] »

4 Horace , Épîtres, I, x, 30 : Si ce n'est que nous ne sommes pas ensemble, au demeurant je suis heureux .

 

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08/09/2014 | Lien permanent

sur cent hommes, il y en a au moins quatre-vingt-dix qui sont à plaindre. Tout est bien n'est donc pas fait pour le genr

 ... Heureusement chacun peut avoir sa part de bonheur et de misère, malheureusement ce sont les proportions de ces parts qui fait du bien ou du mal . J'ose me placer dans les dix pour cent de ceux qui ne sont pas à plaindre, non pas que je sois riche et beau (ça se saurait !), non que j'aie une santé à faire taire toute la faculté de médecine, non que je sois animé de la foi du charbonnier qui tient son ticket pour le paradis d'une main et sa pelle de l'autre, mais tout simplement chaque jour je peux fréquenter Voltaire, penser à une amie, à des proches, à des projets .

 Et puisque Volti nous donne des statistiques peu joyeuses pour les hommes, il en est d'autres navrantes encore plus pour les femmes , écoutez :

 http://www.youtube.com/watch?v=61klageOn-4

 

 

« A M. DUPONT.

Aux Délices, près de Genève, 20 (juin) 1756 1

Je vous avais envoyé, mon cher ami, deux petits ouvrages assez tristes et assez conformes à l'état où doit être votre âme après la perte d'un jeune homme de si grande espérance, à qui vous étiez tendrement attaché 2. Vous devez avoir reçu mes jérémiades, et vous devez sentir que le Tout est bien de Pope n'est qu'une plaisanterie qu'il n'est pas bon de faire aux malheureux. Or, sur cent hommes, il y en a au moins quatre-vingt-dix qui sont à plaindre. Tout est bien n'est donc pas fait pour le genre humain. Je suis honteux de dater ma lettre des Délices en écrivant à M. de Klinglin. Mais enfin il faut bien que j'aie un port après avoir essuyé tant d'orages. Je suis très-aise d'être loin des jésuites et des médecins de Colmar. Ces charlatans-là nuisent au corps et à l'âme. Nous avons à présent un vrai médecin 3 qui est allé de Genève à Paris apprendre aux Français à préserver leurs enfants de la petite vérole en la leur donnant. Ce ne sont pas là des exemples à remettre devant les yeux de monsieur le premier président, ils redoubleraient trop sa douleur.
Si le Port-Mahon n'est pas pris quand vous recevrez ma lettre, il ne le sera jamais. Mme Denis et moi, nous vous assurons, vous et Mme Dupont, de la plus tendre amitié.
VOLTAIRE »

1 Placée par le premier éditeur et par Beuchot au 20 août, cette lettre, antérieure à la prise de Port-Mahon, ne peut être que du 20 juin au plus tard.

2 Le second fils de M. de Klinglin, attaqué d'une paralysie depuis longtemps.

3 Le docteur Théodore Tronchin .

 

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13/07/2012 | Lien permanent

Le parlement de Paris est bien loin de ressembler au parlement d'Angleterre . Aussi n'est-il pas fait pour cela

... Qui vient de crier "heureusement !"

 Frenchy

parlement.jpg

British

 parlement-britannique.jpg

 

 

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

Grâces soient rendues à monsieur Camp pour ses fleurs . Nous avons un théâtre qu'on va voir par curiosité . Rien n'est si brillant .

Les saucières comme monsieur Tronchin voudra . Il est bien le maître de tout .

Nous allons faire la muraille de Chine à nous deux . Je me charge du remuement des terres, terrible ouvrage .

Pouvez-vous mon cher correspondant fournir à la fin d'octobre lettre de 12000 livres à Turin sans perte ?

Le parlement de Paris est bien loin de ressembler au parlement d'Angleterre 1. Aussi n'est-il pas fait pour cela .

Je vous réitère mes tendres remerciements pour toutes vos bontés .

V.

Aux Délices 28 [septembre 1759] »

 

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13/10/2014 | Lien permanent

L'homme de bien dédaigne les propos Des étourdis, des fripons et des sots. Et ce n'est pas sur les discours du monde

... Etourdis, fripons et sots sont légions , et nous en faisons partie, chacun à notre tour, selon les circonstances, c'est humain . Mais jamais au grand jamais ne soyons fanatiques, la pire espèce humaine, si tant est qu'il soit encore possible de les considérer comme humains .

DSCF1877 étourderie.JPG

Etourderie de photographe

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

24 août [1761] 1

M. Le Goût maître des comptes de Dijon, jeune homme qui aime les arts et les cacouacs, veut bien qu'on sache que Le Droit du seigneur, alias L'Ecueil du sage est de lui . Il m'envoie cette petite addition et correction que les frères jugeront absolument nécessaire . Je crois que la pièce de M. Le Goût restera au théâtre, et qu'ainsi le nom de philosophe y restera en honneur . Je m'imagine que frère Platon ne sera pas fâché .

Il est absolument nécessaire que M. Le Goût soit reconnu . Il compte enjoliver cette petite drôlerie par une préface en l'honneur des cacouacs qui sera un peu ferme, et qui parviendra en cour, comme dit le peuple . Il y aura aussi une Epître dédicatoire qui ira en cour . Mais si un gros fin de Préville s'obstine à dire qu'il croit l'ouvrage d'un certain V. , tout est manqué, tout est perdu . Il est absolument nécessaire qu'on ne me soupçonne pas de ce que je n'ai pas fait . On doit faire entendre aux comédiens qu'ils se font un grand tort à aux-mêmes s'ils s'opiniâtrent à me charger de cette iniquité . C'est M. Le Goût, vous dis-je qui a fait cette coyonnerie . Mais comment se porte frère Thieriot ? Il est bien heureux de ne rien commenter . S'il lui fallait faire des notes sur Agésilas et Attila, il serait aussi embarrassé que moi . C'est une terrible entreprise que ce commentaire ; j'y perds mon temps et les yeux .

Voici une petite lettre pour frère d'Alembert : dirons-nous aussi frère Du Molard ? Ce sera comme vous voudrez .

V.

Mille tendres remerciements .

 

Acte troisième, scène première

Après ces mots : Et le vrai sage est encore à trouver, ôtez ce que l'auteur avait mis, et mettez ce qui suit :

Et le vrai sage est encore à trouver.

Craignez surtout le titre ridicule

De philosophe .

 

Le marquis

Oh l'étrange scrupule !

Ce noble nom, ce nom tant combattu,

Que veut-il dire ? Amour de la vertu.

Le fat en raille avec étourderie .

Le sot le craint, le fripon le décrie.

L'homme de bien dédaigne les propos

Des étourdis, des fripons et des sots.

Et ce n'est pas sur les discours du monde

Que le bonheur et la vertu se fondent .

Écoutez-moi ; je suis las aujourd'hui 2.

etc. »

 

1Copie Beaumarchais-Kehl . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-36-122312059.html . Dans cette édition, la présente lettre est amalgamée avec la lettre du 31 août 1761 à Damilaville et l'on ne peut être assuré que la division adoptée ici restaure les textes originaux . Ainsi le passage concernant la « petite lettre » pourrait aussi bien se rapporter à la lettre du 31 août 1761 à d'Alembert et former une troisème lettre .

2 Ce passage est effectivement dans l'acte III, sc. 1 du Droit du seigneur : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-theatre-le-droit-du-seigneur-partie-9-121976709.html, et ne figure pas dans la copie Beaumarchais, mais dans une copie ancienne datée à tort de 1762 .

 

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29/07/2016 | Lien permanent

ils peuvent aussi faire des remontrances, et ce n'est pas toujours un bien ; car elles servent à décourager la nation, e

... Dit la majorité actuelle . Et pourtant ...

No comment ...

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« A Anne-Robert-Jacques Turgot, maître des

requêtes, Intendant de Limoges

En son hôtel

à Paris

Au château de Ferney par Genève

2è septembre 1761 1

Je vous grondais, monsieur, et je vous remercie . Vous allez donc gagner les bourses et les cœurs des Limousins, et faire payer le troisième vingtième à toute la famille de M. Pourceaugnac ? Le frère de M. Omer, me mandait il y a quelques années , qu'un intendant n'était bon qu'à faire du mal . Révérence parler, il en a menti, et vous le prouverez bien . Je crois même qu'il n'y a qu'un intendant qui puisse être utile . Ne peut-il pas faire réparer les chemins de traverse qui sont absolument abandonnés dans le royaume ? ne peut-il pas faire défricher des terres, dessécher des marais, encourager des manufactures ; les parlements ne peuvent que faire rendre la justice, et la justice est souvent un grand mal ; ils peuvent aussi faire des remontrances, et ce n'est pas toujours un bien ; car elles servent à décourager la nation, et encourager nos ennemis , il n'y a que celles du parlement de Douai qui me plaisent . Vous serez peut-être un jour contrôleur général, mais alors je serai mort .

Le malingre n'a pas l'honneur de vous écrire de sa main, mais il ne vous en est pas moins attaché avec une très respectueuse tendresse . »

1 Turgot avait annoncé à V* sa nomination à Limoges par une lettre du 24 août 1761, précisant : «  J'aurais beaucoup mieux aimé Grenoble, qui m'aurait mis à portée de faire de petits pèlerinages à la chapelle de Confucius, et de m'instruire avec le grand prêtre . Mais votre ami M. de Choiseul, a jugé que, pour remplir une place aussi importante, j'avais encore besoin de quelques années d'école : ainsi je n'espère plus vous voir de longtemps [ …]. »

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Robert_Jacques_Turgot

 

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10/08/2016 | Lien permanent

rien n'est plus triste que de donner des sujets de plainte à ceux à qui on a rendu service

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1er mai, fête du travail, et aussi mon jour de fête jusqu'à ce qu'on modifie la répartition des saints au long des jours du calendrier . Ce qui me vaut un sympathique rapprochement festif avec LoveVoltaire .

auréole.jpg

1er mai 2011 : Jean Paul II , à titre posthume, prend encore du grade, et lui qui fut un grand arpenteur du monde, va avoir droit, encore une fois, à un petit, tout petit  voyage . Cependant, ce jour-ci, fidèles catholiques ne vous attendez pas à le voir baiser le sol de la basilique, lieu de son atterrissage, ça fait quelques années qu'il a le nez collé dessus, ou plutôt dessous ; ça lasse à la fin ! Pour l'auréole, on a choisi le même couturier/bijoutier que celui de Catherine Milieu -Tonne , ce qui est un gage de qualité et de bon goût .

Hier soir, sur Arte, -oui ! il m'arrive de m'informer sur ce qui se passe actuellement !-, j'ai vu un reportage sur la nouvelle mode en manière de prédication chez les évangélistes, au Brésil : les prédicateurs sont des enfants, surtout des fillettes me semble-t-il . Les USA ont montré la voie du commerce de l'image infantile en développant les concours de Mini-Miss, eh bien ! les voici battus largement par leurs voisins du sud qui, eux, suivent béatement , imbécilement, ridiculement des gosses qui ne font que singer les télévangélistes . Je pense que l'étape suivante du prêche évangéliste sera de suivre des singes assistés de perroquets !

singe et perroquet.jpg

Comme il est aisé de duper le monde ! Ces sots brésiliens suivent des gosses qui ont pour modèles des évangélistes frelatés qui prêchent pour s'enrichir . Ce qui me rassure, c'est que pendant ce temps-là " l'opium du peuple " les réjouit et les emmène vers la dite vie éternelle en les couillonnant de bon coeur sans violence .

 http://videos.arte.tv/fr/videos/arte_reportage-3869280.html

Trop forts ces gamins évangélistes qui n'ont absolument rien d'angélique, plus forts que Jordy, bébé chanteur à la carrière et au succès heureusement éphémères .

http://www.youtube.com/watch?v=7IiLZ0dvDWU

A quand un gamin à la tête du gouvernement ?

Ecr[asons] l'Inf[âme] .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

 

5 mai 1764 aux Délices

 

Mes divins anges verront par la lettre ci-jointe dans quel embarras je me trouve . Je me flatte que la bonté de monsieur d'Argental m'en tirera, et qu'il m épargnera une violente tracasserie que j'essuie pour des contes dont je ne me soucie guère i. J'avais très grand sujet de me plaindre que mon nom se trouvât à la tête des fadaises de Guillaume Vadé, d'autant plus que parmi ces fadaises il y a des choses qu'on trouvera trop hardies ii, et je consens de tout mon cœur qu'on les supprime entièrement ; mais je ne me suis point servi des paroles choquantes rapportées par M. Crommelin iii.

 

D'ailleurs, Cramer m'a juré qu'il avait supprimé toutes les feuilles du titre dont j'avais lieu de me plaindre . Je vous demande en grâce de m'écrire [un mot] par lequel vous me renvoyez la lettre que je vous écrivis au mois d'avril pour cette petite affaire iv; j'en ai gardé copie, je la montrerai au plaignant, et tout sera apaisé . Je vous aurai la plus grande obligation du monde, car rien n'est plus triste que de donner des sujets de plainte à ceux à qui on a rendu service v.

 

Je vous supplie de ne point donner encore à Lekain la nouvelle copie des Roués ; vous recevrez par la première poste des changements nouveaux, qui m'ont paru d'une nécessité absolue . Je vous demanderais pardon de toutes les peines que je vous donne, s'il ne s'agissait pas d'une conspiration dont vous êtes le premier mobile vi. Plus je m'efforce de rendre la pièce tolérable, et plus j'ai droit à votre indulgence. »

Ce sont les Contes de Guillaume Vadé .

Voir pages 430 et 431 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80036m/f435.image.r...

lettres du 18 avril à Damilaville et à d'Argental . V* écrit :  « Les frères Cramer ont envoyé à Paris les Contes de Guillaume Vadé avec quelques autres pièces qu'on pourrait très bien brûler ... Vous pensez bien que ces pièces ne sont pas de moi .... » ; il en résulta une « tracasserie » avec Cramer .

V* écrit à Damilaville les 5 et 7 mai qu'il a « mandé à Gabriel Cramer qu'(il) (s)e plaignait de lui dans les termes les plus violents » « de la manière la plus dure et la plus humiliante pour lui »  . Cramer lui « a communiqué copie de plusieurs lettres reçues de Paris dans lesquelles il parait un dessein formé de le détacher de (lui) ... » ; voir page 438 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80036m/f443.image.r...

ii  En particulier dans le Discours aux Welches : http://www.voltaire-integral.com/Html/25/12_Welches.html

à propos duquel il écrira à Damilaville le 7 mai : « Il y a des gens qui prétendent que la plaisanterie des Welches est trop forte . En ce cas il faudrait des cartons . J'en avais déjà fait un, mais on n'a pas daigné l'imprimer. »

iii  Voir note ci-dessus et, le 14 mai V* écrit aux d'Argental que Crommelin (ministre de Genève à Paris) aura pu faire cette « tracasserie » ; voir page 444 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80036m/f449.image.r...

iv  La lettre du 18 avril à d'Argental, et voir aussi la lettre du même jour à Damilaville.

En contribuant à faire leur fortune, comme il l'écrit le 16 mai à Damilaville .

vi  Il s'agit toujours du Triumvirat et de la conspiration qui doit faire attribuer la pièce à un jeune auteur, par exemple un jeune ex-jésuite .

http://www.voltaire-integral.com/Html/06/03TRIUMV.htm

 

 

 

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01/05/2011 | Lien permanent

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