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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je ne désespère pas, tandis que vous êtes en train, que vous ne ressuscitiez aussi La Femme qui a raison . On prétend qu

... Je n'y ai pas trouvé d'ordures, mais c'est sans doute que je ne suis pas assez dévot pour les repérer  . J'ai retenu quand même cette réplique dans la bouche de deux hommes d'affaires , la réalité étant conforme à la fiction :

DAMIS.

Prête-t-il de l'argent ?

MONSIEUR GRIPON.

En aucune façon,

Car il en a beaucoup.

 

 

 

« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu

A Genève, 16 Septembre 1765.

Vous vous êtes donc mis, monseigneur, à ressusciter les morts ? Vous avez déterré je ne sais quelle Adélaïde 1 morte en sa naissance, et que j’avais empaillée pour la déguiser en Duc de Foix. Vous lui avez donné la plus belle vie du monde. Tronchin n’approche pas de vous, quelque grand médecin qu’il soit ; il ne peut me faire autant de bien que vous en faites à mes enfants. Je ne désespère pas, tandis que vous êtes en train, que vous ne ressuscitiez aussi La Femme qui a raison 2. On prétend qu’il y a quelques ordures, mais les dévotes ne les haïssent pas ; que sait-on même si un jour vous ne ferez pas jouer La Princesse de Navarre ?3 La musique du moins en est très belle, et je suis sûr qu’elle ferait grand plaisir ; cela vaudrait bien un opéra-comique.

Je ne sais si mademoiselle Clairon rajuste sa santé dans le beau climat de Provence. Je crois que le public ferait en elle une perte irréparable. Vous aurez trouvé que j’ai poussé l’enthousiasme un peu loin dans certains petits versiculets ; mais si vous aviez vu comme elle a joué Electre dans mon tripot, vous me pardonneriez.

Vous allez vous occuper de plaisirs à Fontainebleau ; ces plaisirs-là sont de ma compétence, mais il ne m’appartient pas de les goûter à votre cour. J’ai environ deux douzaines d’enfants qui se produisent quelquefois sous votre protection ; mais pour le père, il fait fort bien d’aimer sa retraite et de ne pas désirer autre chose . Il ne regrette que le bonheur qu’il a eu si longtemps de vous approcher et d’admirer votre gaieté au milieu de vos affaires de toute espèce.

Ses yeux, pochés par le vent du nord, ne lui permettent pas de vous écrire de sa main à quel point il est pénétré de respect pour vous, et combien il prend la liberté de vous aimer.

V. »

 



1Adélaïde du Guesclin fut reprise le 9 septembre 1765 ; voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/VOLTAIRE_ADELAIDE.xml

3 Pièce non reprise . Voir : https://operabaroque.fr/RAMEAU_NAVARRE.htm

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13/01/2021 | Lien permanent

Allez jouir de tous vos succès, ils ne seront pas plus grands que les regrets que vous nous laissez

... Diable ! à qui pourrais-je bien dire cela ?

En attendant, je me dis ...

300 Citations sur la vie qui te changeront (à tout jamais)

 

 

« A Théodore Tronchin

A Ferney 20è janvier 1766 1

Mon cher Esculape, vos malades vous accompagnent à Paris, et mon cœur vous y suivra . Si Mlle Ferboz a l'honneur d'écrire à sa chère amie Mlle Levasseur, je vous enverrai sa lettre 2. Je n'ai plus qu'un désir, c'est celui de souper un jour entre vous et Mme d'Epinay, mais comme je n'ai pas la force de me transporter à Genève, il n'y a pas d'apparence que je puisse faire le voyage de Paris . Allez jouir de tous vos succès, ils ne seront pas plus grands que les regrets que vous nous laissez . »

1 L'édition Tronchin B. est incomplète et mal datée .

2 Ce qu'on sait de cette affaire ressort du début d'une lettre de Du Pan à Freudenreich du 18 janvier 1766 : « Nous attendons sa vingt-et-unième lettre , qui sera de Mlle Levasseur servante maîtresse de Jean-Jacques à Mlle Catherine Ferboz, ci-devant maîtresse de Covelle et à présent femme d'un quidam . Rousseau va être la bête à qui Voltaire adressera ses coups et si Rousseau répond, Volt garde pour la réplique les propres lettres dudit Jean-Jacques écrites de Venise et qu'il a en original, pour prouver que Rousseau n’était rien moins que premier secrétaire d'ambassade […] . C'est Rousseau qui a conseillé à nos souverains de se lier avec Voltaire, ces messieurs voulaient faire frapper une médaille à l'honneur de Rousseau, qui écrivit à l'un d'eux qu'ils feraient bien de s'attacher à Voltaire, et de lui décerner la médaille avec cette légende Phoebo pacificatori, à Apollon pacificateur . Ils ont fait leur cour à Voltaire qui les a bien reçus, mais comme ils sont faits pour l'ennuyer, il est vraisemblable que leur liaison avec lui ne sera pas de longue durée. »

La vingt-et-unième lettre ne parut pas .

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Th%C3%A9r%C3%A8se_Le_Vasseur

et : https://gw.geneanet.org/rossellat?lang=fr&p=catherine&n=ferboz

et :: https://gw.geneanet.org/rossellat?lang=fr&p=robert&n=covelle

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10/05/2021 | Lien permanent

cela ne vaudra-t-il pas à mes anges quelques fromages de parmesan ?

... Ces "anges" qui rêvent d'une culture légale de cannabis thérapeutique en France seront-ils récompensés par leur poids en fromage ?

 https://www.20minutes.fr/sante/2304095-20180708-elus-mede...

 

Idéal pour le pesto qui fait rire

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

26è juillet [1763] 1

Mes anges sauront qu’indépendamment des vers raboteux dont la tragédie des coupe-jarrets 2 fourmille, il y en a aussi d’assez incorrects qui ont échappé à la rapidité du mauvais style, comme par exemple au troisième acte, à la première scène, il y a : « Ces fers qui ont approché du grand Pompée 3, » et autres sottises pareilles qu’on corrigera à la main avec les autres, quand mes divins anges me renverront mon horreur.

J'ai reçu enfin le prospectus de messiers de La Gazette littéraire . Je souhaite qu'on y répande un peu de sel, afin de faire tomber le gros poivre de l'ami Fréron ; mais il sera bien difficile qu'un ouvrage sérieux dont le ministère répond soit si salé .

Je supplie mes anges de vouloir bien permettre que j’adresse ce paquet sous leurs ailes à frère Damilaville. Je leur demande bien pardon d’une lettre si courte ; mais je n’ai pas autant de loisir qu’on croirait.

N'ai-je pas un compliment à faire à monsieur d'Argental sur le traité 4 qui assure Plaisance au duc de Parme ? et cela ne vaudra-t-il pas à mes anges quelques fromages de parmesan ? »

1 L'édition de Kehl suite à la copie Beaumarchais joint les 2è et 4è paragraphes de cette lettre à la fin de la lettre du 27 juillet 1763 ; l'édition Cayrol donne seulement le 1er et le 3è § .

2 Octave ; voir aussi la lettre du 27 juillet 1763 .

3 Ce fragment de vers a disparu d'Octave, III, 1 .

4 Par le traité d'Aix-la-Chapelle, 1748, don Philippe a obtenu Parme et Plaisance ; les conventions signées à Paris le 10 juin 1763 lui restituent les revenus de Plaisance . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d%27Aix-la-Chap...)

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09/07/2018 | Lien permanent

je ne réponds de rien si on attend plus longtemps ; ... Toute cette affaire se consommerait en un quart d'heure entre d

... C'est en substance ce qu'a dit Elisabeth Borne avant de mettre en action le 49-3 pour faire passer la loi de programmation des finances publiques : https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elis...

221020-49-3-Sie-full.jpg

https://www.urtikan.net/dessin-du-jour/budget-elisabeth-borne-declenche-larticle-49-3-de-la-constitution/

 

 

« A François-Louis Jeanmaire, Conseiller de Son Altesse Sérénissime le duc de Wurtemberg, etc., à Montbéliard

Ferney 18 février 1768

J'espère, monsieur, recevoir demain à Genève les dix mille francs que vous m'envoyez ; j'ai en conséquence dépêché mon compte à messieurs de la Chambre des finances, vous verrez qu'il m'est dû actuellement cinquante et un mille et tant de livres .

J'ai proposé à messieurs de la Chambre des finances qu'ils voulussent bien me faire tenir les soumissions pures et simples des fermiers et régisseurs, suivant les arrangements qu'on a dû prendre, en attendant qu'on pût me donner des délégations en forme légale . Ces soumissions préliminaires peuvent suffire quand on agit de part et d'autre de bonne foi .

Moyennant ces soumissions qui serviront de caution, je pourrai faire prêter dans Genève de l'argent à Mgr le duc de Virtemberg ; mais certainement aucun Genevois n'en prêtera s’il ne voit des sûretés .

Je suis très flatté de pouvoir rendre service à Son Altesse Sérénissime , mais le préalable que je demande est absolument nécessaire .

Ces soumissions ne seront autre chose que des promesses écrites de la main des fermiers et régisseurs, de me payer, de préférence à tout, les sommes qui me sont dues, sur le prix des bans et des régies . Cela seul tranchera toutes les difficultés, et Mgr le duc de Virtemberg pourra recevoir dès les premiers jours de mars l'argent qu'on lui prêtera à Genève ; mais je ne réponds de rien si on attend plus longtemps ; parce que l'homme qui veut bien prêter peut disposer de ses fonds d'un jour à l'autre . Toute cette affaire se consommerait en un quart d'heure entre des particuliers .

J'ai envoyé à messieurs de la Chambre le modèle du billet que Son Altesse Sérénissime doit faire : c'est un billet à ordre tout simple ; on peut me le confier par la poste, et je le renverrai si l'affaire n' a pas lieu .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Je prie M. de Surleau de vouloir bien agréer mes très humbles compliments . »

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30/09/2023 | Lien permanent

vos bontés ne me sont parvenues que par les cascades de la dragonnade

...

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul-Stainville

À Ferney, 20 février 1767 1

Monseigneur,

J’ai reçu les deux lettres dont vous m’avez honoré, avec un passeport général, mais non pas dans leur temps, parce que vos bontés ne me sont parvenues que par les cascades de la dragonnade.

Je vous ai envoyé le discours 2 de M. de La Harpe, qui a remporté le prix à l’Académie. La justice qu’il vous a rendue a beaucoup contribué à lui faire remporter ce prix. Son ouvrage a été applaudi de tout le public.

Je ne sais si on vous a envoyé le mémoire ci-joint : permettez-moi la liberté de vous le présenter ; comptez qu’il est exact et fidèle. Il sera bien difficile de vivre dorénavant dans le pays de Gex sans votre protection. Je vous la demande aussi pour les Scythes ; ]e les ai retravaillés suivant les judicieuses remarques que vous avez daigné faire. Je n’en ai fait imprimer que quelques exemplaires, pour épargner la peine des copistes ; l’édition ne paraîtra à Paris que quand vous en serez content.

Je serais bien flatté si vous pouviez honorer la première représentation de votre présence. J’ai bien des querelles avec M. d’Argental pour les Scythes, sur le cinquième acte ; mais je m’en rapporte à vous.

Je suis pénétré de vos bontés, elles font ma consolation dans mes misères. M. le chevalier de Jaucourt ne m’a vu qu’aveugle et malade. J’étais mort, si je [ne]3 m’étais pas égayé aux dépens de Jean-Jacques, de la demoiselle Levasseur, et de Catherine 4.

Je me mets à vos pieds avec la plus tendre reconnaissance et le plus profond respect.

Votre pauvre marmotte »

1 L'original porte la mention « M. de Bournonville ».

2 La Harpe :Discours des malheurs de la guerre et des avantages de la paix, qui obtint en effet le prix de l’Académie française en janvier 1767.

3 Cette négation est omise dans l'original .

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13/07/2022 | Lien permanent

Il n'importe pas qu'on accuse les morts, mais il importe beaucoup que l'on n'accuse pas les vivants

...

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

Mon cher ange, mon gendre 1 m'apporte votre lettre ; il est enchanté de vos bontés, et moi je suis désespéré. M. le duc de Choiseul s'est déclaré violemment contre les Sirven, après m'avoir promis qu'il serait leur protecteur 2. Mais le repas dont vous me parlez me fait encore plus de peine . Saint-Hyacinthe était, à la vérité, un sot dans la conversation, mais il écrivait bien . Il a fait de bons journaux, et il y a de lui un Militaire philosophe, imprimé depuis peu en Hollande, lequel est ce qu'on a fait peut-être de plus fort contre le fanatisme 3. Le dîner a été imprimé sous son nom pourquoi donc l'attribuer à une autre personne? Cela est injuste et barbare . Il y a plus, cela est très dangereux et d'une conséquence affreuse. On est déchaîné de tous les côtés ; on cherche l'ouvrage de Saint-Hyacinthe pour le faire brûler. M. Suard est l'homme du monde le plus capable de détourner des soupçons odieux qui perdraient un vieillard aimé de vous, et rempli pour vous de la tendresse la plus inaltérable.

Vous ai-je prié de persuader M. Suard ? Non ; je vous ai supplié de l'engager à rendre un service digne d'un honnête homme. Il n'importe pas qu'on accuse les morts, mais il importe beaucoup que l'on n'accuse pas les vivants. Que vous coûterait-il de prier M. Suard de passer chez vous, et de l'engager à rendre ce service ? Je vous le demande au nom de l'amitié. Les personnes avec lesquelles vous vivez en intimité croiront ce qu'elles voudront . Je suis bien sûr qu'elles ne me feront pas de mal mais les autres peuvent en faire beaucoup.

La poste va partir, je n'ai que le temps de vous dire combien il est nécessaire qu'on ne me calomnie point auprès du roi, et que M. Suard et M. l'abbé Arnaud, que je vous crois attachés, empêchent qu'on ne me calomnie dans la ville.

Je vous embrasse avec la plus vive tendresse. 

V.

6è février 1768.»

1 Dupuits .

2 La requête des Sirven fut admise le 23 janvier 1768 au Conseil du roi , mais rejetée . Les ministres, dont Choiseul ont craint de soulever toute la magistrature en ayant l'air de mettre en cause les prérogatives des parlements régionaux . Il faudra donc utiliser une autre tactique .Voir : https://www.site-magister.com/afsirv.htm

3 Bien entendu Le Dîner du comte de Boulainvilliers .

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13/09/2023 | Lien permanent

j’ai vu en peu d’années mon petit territoire peuplé de trois fois plus d’habitants qu’il n’en avait, sans avoir eu pourt

... Mais adorable Voltaire, tu as une foule d'enfants adoptifs .

 

 

« A Daniel-Marc-Antoine Chardon

A Ferney, 20 Décembre 1766 1

Vraiment, monsieur, vous ne sauriez mieux placer vos bienfaits, et surtout en fait de colonie. J’en ai fondé une dans le plus bel endroit de la terre pour l’aspect, et dans le plus abominable pour la rigueur des saisons, dans un bassin d’environ cinquante lieues de tour, entouré de montagnes éternellement couvertes de neiges, par le quarante-sixième degré, de sorte que je me crois en Calabre l’été et en Sibérie l’hiver. Je n’ai trouvé, en arrivant, que des terres incultes, de la pauvreté et des écrouelles. J’ai défriché les terres, j’ai bâti des maisons, j’ai chassé l’indigence ; j’ai vu en peu d’années mon petit territoire peuplé de trois fois plus d’habitants qu’il n’en avait, sans avoir eu pourtant l’agrément de contribuer par moi-même à cette population.

Vous m’instruirez, monsieur, et vous me fortifierez dans mon entreprise d’embellir des déserts et de rendre l’horreur agréable. J’attends avec impatience le mémoire dont vous voulez bien m’honorer. Vous pouvez m’envoyer votre mémoire sous le contre-seing de M. le duc de Choiseul. Lorsque je le suppliai de vous demander pour rapporteur à M. le vice-chancelier, dans l’affaire des Sirven, il me répondit qu’il était votre ami, et il est bien digne de l’être. Je ne connais point d’âme plus noble et plus généreuse, et jamais ministre n’a eu tant d’esprit. Il dit que vous étiez intendant dans une île 2 où il n’y avait que des serpents . Ma colonie à moi est environnée de loups, de renards et d’ours . On a presque partout affaire à des animaux nuisibles.

Si nous sommes assez heureux, monsieur, pour que vous rapportiez l’affaire des Sirven, c’est un sujet digne de votre éloquence, et je ne doute pas que cette affaire d’éclat ne vous fasse beaucoup d’honneur ; mais vous y êtes tout accoutumé. M. de Beaumont me mande qu’il y a des préliminaires difficiles. Si on ne peut lever ces obstacles, j’aurai eu du moins la consolation d’être honoré de vos lettres et de connaître votre extrême mérite.

J’ai l’honneur d’être, avec bien du respect, monsieur, votre, etc.

Voltaire. »

1 Le manuscrit olographe est passé à la vente Henkels (Philadelphie, 28 janvier 1925 ).

2 Sainte-Lucie, au sud de la Martinique .

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20/03/2022 | Lien permanent

Les petits chiens aboient, quand les gros dogues dorment

... Quand vont-ils enfin se réveiller ? Il est plus que temps .

Comportement : comment dissuader un chien d'aboyer ? | animOgen

Remplaçons le seau d'eau par des bulletins de vote !

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

27è octobre 1766 à Ferney

Madame,

La vieillesse et la maladie, qui m’empêchent de venir apporter moi-même à Votre Altesse Sérénissime ce qu’elle demande, me privent encore de la consolation de lui écrire de ma main. Je n’ai que ce seul exemplaire 1, j’en détache la couverture, afin qu’il puisse arriver plus commodément par la poste. L’ouvrage ne vaut pas le port. Cent soixante et dix pages pour dire qu’on ne sait rien sont des pages fort inutiles ; mais les livres de ceux qui croient savoir quelque chose sont plus inutiles encore. Votre esprit, digne de votre cœur, aime encore mieux les indigents qui conviennent de leur pauvreté que les pauvres qui se donnent des airs et qui veulent passer pour riches. Votre Altesse Sérénissime recevra donc mes haillons avec bonté. Vos lumières sont bien capables de me faire l’aumône. Les articles où l’on parle de la charlatanerie des savants pourront bien vous ennuyer, mais les derniers chapitres pourront vous amuser . Il est du moins permis à un ignorant comme moi de plaisanter.

La plaisanterie de Genève va bientôt finir . Il y a trop longtemps qu’on y dispute pour bien peu de chose. Les savants médiateurs vont leur proposer un code ; après quoi, l’on disputera encore comme des théologiens, pour lesquels il a fallu toujours assembler des conciles. L’esprit de contumace a choisi son domicile dans cette petite ville de Genève. Elle est encore plus heureuse que la Corse, qu’on ne peut pacifier depuis cinquante ans. Toute l’Europe est en paix, excepté ces deux petits coins de terre. Les petits chiens aboient, quand les gros dogues dorment. Ce qui me plaît des dissensions de Genève, c’est qu’elles ont valu une troupe de comédiens que les médiateurs y ont établie 2. Je n’y vais jamais, car il y a deux ans que je ne peux sortir de ma chambre. Si je pouvais voyager deux lieues, j’en ferais cent pour aller me mettre à vos pieds ; je viendrais renouveler à Vos Altesses Sérénissimes le plus profond respect et l’attachement le plus inviolable.

Votre vieux Suisse V. »

1 Du Philosophe ignorant

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24/01/2022 | Lien permanent

ni mes maladies, ni la rigueur du climat, ne me découragent.Quand je n'aurais défriché qu'un champ, et quand je n'aurais

... Que tous les grands brasseurs de paroles, donc de vents, se le tiennent pour dit . Qu'ils fassent le tiers du quart du dixième de ce qu'ils réclament des autres et  la planète s'en trouverait mieux, sinon je les tiens pour de dangereux branleurs impuissants , des faut-qu'on (les vrais c...) y'a ka dont la race se perpétue infiniment .

Il serait extraordinaire et pour tout dire inespéré que l'union de Marc Fesneau , ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique,  Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité , gouvernants de fraiche date, réussisse à faire autre chose que de créer de sempiternelles commissions , suivies de banales résolutions incompréhensibles, donc inapplicables par vous ou moi . Savent-ils.elles seulement faire la différence entre un poireau et un peuplier ? Cette bande des cinq m'inquiète . Alors faisons comme Voltaire, retroussons nos manches et travaillons sur le terrain sans rien attendre de ces zozos .

P. S. :: Amicales salutations aux deux (+1) visiteurs.ses non virtuels.les qui resteront toujours les bienvenus.es ici ( le langage inclusif est décidément un grand bienfait pour l'entente entre les multi-sexes, non ? )  

 

 

« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette

A Ferney, 18 janvier 1768 1

Je vous renouvelle, monsieur, cette année, les justes remerciements que je vous ai déjà faits pour les arbres que j'ai reçus et que j'ai plantés. Ni ma vieillesse, ni mes maladies, ni la rigueur du climat, ne me découragent. Quand je n'aurais défriché qu'un champ, et quand je n'aurais fait réussir que vingt arbres, c'est toujours un bien qui ne sera pas perdu. Je crains bien que la glace, survenant après nos neiges, ne gèle les racines car notre hiver est celui de Sibérie, attendu que notre horizon est borné par quarante lieues de montagnes de glaces. C'est un spectacle admirable et horrible, dont les Parisiens n'ont assurément aucune idée. La terre gèle souvent jusqu'à deux ou trois pieds, et ensuite des chaleurs telles qu'on en éprouve à Naples la dessèchent.

Je compte, si vous m'approuvez, faire enlever la glace autour des nouveaux plants que je vous dois, et faire répandre au pied des arbres du fumier de vache mêlé de sable.

Le ministère nous a fait un beau grand chemin, j'en ai planté les bords d'arbres fruitiers ; mangera les fruits qui voudra. Le bois de ces arbres est toujours d'un grand service. Je m'imagine, monsieur, que vous n'avez guère plus profité que moi de tous les livres qu'on fait à Paris, au coin du feu, sur l'agriculture. Ils ne servent pas plus que toutes les rêveries sur le gouvernement : Experientia rerum magistra.2

J'ai l'honneur d'être avec bien de la reconnaissance, monsieur, votre, très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Édition « Correspondance »1801-1802 .

2L'expérience maîtresse des choses.

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25/08/2023 | Lien permanent

je n’avais jeté sur le papier que des notes informes, de simples indications pour me faire souvenir de ce que je dois di

... Pap  Ndiaye dixit [ou aurait pu le dire], à qui on rappelle la réalité du terrain, bêtement occultée par une tentative de mensonge ministériel : "La rentrée s'est bien passée, dans de bonnes conditions (...), c'est un sujet de satisfaction et de fierté", a-t-il indiqué depuis une école de Toulouse . C'est de l'auto-satisfaction puissance dix, de l'incompétence et de l'imbécilité puissance cent . Si de telles conditions réelles sont dites  "bonnes", je n'ose imaginer quand elles seront déclarées mauvaises . Ce ministre se contente de peu, mouche du coche en plus .

https://www.bfmtv.com/societe/education/pap-ndiaye-se-dit...

La « refondation » Ndiaye : en débattre ou la combattre ? - SNUDI-FO 53

 

 

 

« A Augustin Marie, marquis de Ximénès

18è mars 1767

Je vous ai déjà mandé, monsieur le marquis, que je n’avais jeté sur le papier que des notes informes, de simples indications pour me faire souvenir de ce que je dois dire quand vous m’aurez envoyé le reste. Si vous ne me l’envoyez pas, que puis-je faire ? Rien. Je sais bien que Racine est rarement assez tragique ; mais il est si intéressant, si adroit, si pur, si élégant, si harmonieux ; il a tant adouci et embelli notre langue, rendue barbare par Corneille 1, que notre passion pour lui est bien excusable. M. de La Harpe est tout aussi passionné que nous ; il s’indigne avec moi qu’on ose comparer le minéral brut de Corneille à l’or pur de Racine.

Vous savez qu’il a répondu à l’abbé de Rancé, et que l’épître du moine vaut beaucoup mieux que l’épître de l’abbé. Je présume qu’il vous a envoyé les corrections nécessaires qu’il a faites à ce bel ouvrage. Je me flatte que vous en ferez faire plusieurs copies, pour l’édification de ceux qui aiment la raison et les vers.

Si vous n’avez vu les Scythes que dans l’édition des Cramer, vous n’avez point vu la pièce. Je la corrige tous les jours, et j’y ai fait plus de cent vers nouveaux ; on n’a jamais fini avec une tragédie. Il est beaucoup plus aisé de faire toute l’histoire de Rollin qu’une seule pièce de théâtre. Je ne sais si on jouera les Scythes avant ou après Pâques et si même on les jouera jamais. J’ai fait cette pièce pour m’amuser, et pour la jouer à Ferney. Si elle peut servir à faire gagner quelque argent aux comédiens de Paris à la bonne heure. Nous fermons notre théâtre à Ferney tant que Mme la dauphine sera en danger. Je vous assure pourtant que je ne crois pas qu’elle meure ; et ma raison, c’est que les médecins l’ont condamnée.

Adieu, monsieur ; mille tendres respects du meilleur de mon cœur.

V. »

 

1 Certains estiment que c'est là un des plus injustes et des plus faux jugements de V* sur Corneille .

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03/09/2022 | Lien permanent

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