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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

nous sommes enchaînés à des formalités qui sont bien longues . Nous ne nous décourageons point

... Bureaucratie à la française ! That's life .

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence

Chevalier de Saint-Louis etc.

au château de Dirac

près d'Angoulême

5è juin 1765

Mon cher et aimable philosophe, M. le marquis de Charas 1 est aussi aimable par son esprit que par sa figure ; il vous dira combien la petite famille de Ferney vous est attachée.

Vous avez fait une bien bonne œuvre en faisant imprimer la lettre concernant les Calas et les Sirven 2. Nous venons de perdre la femme de Sirven, qui enfin est morte de chagrin, en protestant de son innocence. Nous n’entreprendrons pas moins le procès. Le factum de M. de Beaumont est déjà tout dressé ; mais nous sommes enchaînés à des formalités qui sont bien longues . Nous ne nous décourageons point, et Beaumont espère la même justice pour les Sirven que pour les Calas.

Voici un petit paquet qu’on m’a prié de vous envoyer. Quand vous m’écrirez, adressez votre lettre sous l’enveloppe de M. Camp, banquier à Lyon. Il y a quelquefois des curieux qu’il faut dérouter.

Mille tendres respects à M. votre frère comme à vous , le tout pour ma vie. »

1 Il pourrait s'agir de François de La Laurencie de Charras, seigneur de Neuvicq, ancien mestre de camp de cavalerie, futur député suppléant de la noblesse de la sénéchaussée de St Jean d'Angély aux États généraux de 1789 . Voir : https://francearchives.fr/fr/agent/19029455

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04/10/2020 | Lien permanent

C'est je crois une fièvre putride . Cela est toujours bien dangereux

... Voilà, je me mets à faire des diagnostics aussi pertinents que ceux du dangereux guignol US, et du coup vous ne serez pas étonnés si je vous donne mes conseils de traitement : une bonne douche glacée et une solide camisole de force pour maintenir le patient, puis l'écoute de l'intégrale des tweets du dit Donald Trump pour faire crever le virus ; ça rend dingue me direz-vous, oui ; on en meurt , oui , mais tout vaut mieux que supporter la trombine du roi de l'amoralité  et de la suffisance .

 

 

« A Gabriel Cramer

[juin 1765 ]

On m'a dit monsieur Caro que M. Camp était mieux, nous en serons informés demain au juste . C'est je crois une fièvre putride . Cela est toujours bien dangereux .

Quand mon cher Caro voudra commencer je serai tout prêt .

J'ai le concile des fous de Nicée . J'en remercie monsieur Caro .

Je vais tout quitter pour le dernier chapitre de la Tolérance .

Je n'aurai ce qu'on vous demande de Paris que dans quelques semaines .

Mais je vous demande en grâce de me faire avoir les journaux de Sheurler sans quoi je ne puis compléter l'Histoire générale .

Mille tendres respects à Mme Cara . Jean-Louis est-il toujours sourd ? »

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13/10/2020 | Lien permanent

Je sais bien que cette année-ci est rude, mais il faut en passer par là

..."2020, année de merde !" comme dit si bien Antoine de Caunes , que j'écoute quotidiennement, homme intelligent et cultivé, sur France Inter .

[NDLR - Remarquez l'utilisation de la ponctuation et ce qu'on peut faire dire différemment à cette phrase ]

 

 

« A Germon 1

[vers 1765]

Ne vous alarmez point, mon cher Germon, je suis très content de vous . Je sais bien que cette année-ci est rude, mais il faut en passer par là . Je fais venir de Bresse une femme qui sait faire des chapons et des poulardes et gouverner une basse-cour . Il faut absolument qu'on plante des arbres pour cacher le toit des granges qui feraient un aspect horrible devant mon château . Sachez mon cher Germon qu'on doit joindre l'agréable à l’utile .

V. »

1 Employé de Voltaire . On retrouve un Germon dans différentes pièces de Voltaire : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00968766/document

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08/11/2020 | Lien permanent

On peint toujours fort bien les endroits qu'on habite

... Et ceux qu'on aimerait habiter, Mam'zelle Wagnière ?

L'objet des activités du Centre d'Étude du Siècle des Lumieres «  Bibliothèque de Voltaire »

 

 

 

« Au comte Giorgio di Polcenigo E Fanne 1

Du château de Ferney par Genève 25 mars 1766 2

Monsieur,

Je vous remercie de la seconde consolation que vous me donnez 3 dans mes maux et dans ma vieillesse . Je ne suis pas étonné que vous ayez si bien peint le palais de la gloire . Vous avez imité Pline qui dans ses lettres fait une belle description de sa maison de campagne 4. On peint toujours fort bien les endroits qu'on habite . Je reçois aussi un petit poème manuscrit de M. le comte Nollini 5. Je ne sais si mes yeux qui sont fort affaiblis pourront le lire ; j'y ferai mes efforts pour avoir un nouveau plaisir . Je vous prie de lui présenter mes remerciements et de recevoir les miens . J'ai l'honneur d'être avec toute la reconnaissance,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

2 L'édition Quirico Viviani : Lettere inedite d'illustri Friulani del secolo XVIII o scritte da altri uomini celebri a personnaggi friulani, 1826, incomplète .

3 Sous la forme de l'ouvrage Il Tempio della gloria, 1765 .

4 Dans une lettre à Domitius Apollinaris (Epistolae, V, vi)

5 Suivant Joseph G. Fucilla : « Unedited Voltaire letters to Count di Polcenigo », 1939, il s'agit là d'un pseudonyme de Polcenigo dont le « poème manuscrit » est soit Il Viaggio concineo, soit La Lettiera precipitata .

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30/06/2021 | Lien permanent

Il faudrait que nous fussions bien malheureux si nous ne réussissions pas avec de tels protecteurs

... Tels que ce Donald Trump qui se veut le roi du monde et non content d'être absurde en paroles l'est aussi en actes comme le prouve sa signature grand-guignolesque . Ri-di-cu-le ! et dangereux .

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« A César-Gabriel de Choiseul, duc de Praslin

Aux Délices 14 mai [1763]

Monseigneur,

Lorsque monsieur le duc de Choiseul était ministre des Affaires étrangères, il voulut bien me faire accorder le brevet du roi annexé à la requête que je présente .

Les bontés du roi me deviendraient inutiles si les droits de la terre de Ferney, confirmés par plusieurs rois, et fondés sur leurs traités avec les dominations voisines, étaient en compromis au parlement de Dijon qui ne connait pas ces traités, et qui juge suivant le droit commun .

Je n'ai acheté la terre de Ferney pour ma nièce que sur l'assurance que monsieur le duc de Choiseul voulut bien me donner que je serais maintenu dans les anciens privilèges . Ils me sont contestés aujourd'hui par des curés qui veulent me traduire au parlement de Dijon 1. En ce cas la terre est réduite à rien . J'ai donc recours à vos bontés monseigneur et Mme Denis vous présente sa requête . Nous vous supplions elle et moi de nous accorder votre protection dans une affaire qui nous est si essentielle . Si notre demande vous semble aussi juste qu'elle nous le paraît, nous sommes sûrs que vous daignerez nous favoriser . Notre demande est la suite naturelle de notre brevet . Nous sommes dans un cas unique, lequel ne peut tirer à aucune conséquence .

Nous vous supplions d'ajouter cette grâce aux bontés dont vous nous avez toujours honorés .

Nous envoyons copie de la requête et du brevet à monseigneur le duc de Choiseul . Il faudrait que nous fussions bien malheureux si nous ne réussissions pas avec de tels protecteurs . Nous pensons que cette grâce dépend de votre ministère , et nous attendons tout de la bonté de votre cœur .

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect

monseigneur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 A propos de l'affaire des dîmes, avec le curé de Ferney .

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09/05/2018 | Lien permanent

Tout va bien, préparez du papier pour les contes , il ne faut pas rester oisif

... Vous  disent  les conseillers (conseilleurs mais pas payeurs ! ) de Pôle emploi .

-- Traversez la rue dit un président .

-- Et regardez bien à gauche et à droite avant de le faire , comme me le conseillaient mes parents attentionnés .

 -- Rien à gauche ! rien à droite ! rien à l'extrême gauche ! rien à l'extrême droite ! j'ai le champ libre .

 

 

« A Gabriel Cramer

[janvier-février 1764]

Tout va bien, préparez du papier pour les contes 1, il ne faut pas rester oisif . Posuit hominem in paradiso ut operaretur eum 2.

Eh mon Dieu, à qui ai-je prêté le droit public d'Allemagne, en trois volumes 3? Bon ouvrage, que je regrette beaucoup qu'on ne retrouve point à Genève , car Dieu merci on n'y trouve rien . Je prie Caro Gabriele d'écrire au sec Duclos pour savoir s'il a reçu la Tolérance que vous lui avez envoyée . »

1 Contes de Guillaume Vadé .

2 Genèse, II, 15 : il a placé l'homme dans le paradis pour qu'il le travaillât .

3 Il s'agit sans doute des Institutiones juris […] de Vitriarius, mentionnées à propos de la lettre du 23 novembre 1753 à Mme de Fontaine : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1753-partie-12-112530487.html

et : https://en.wikipedia.org/wiki/Johann_Jacob_Vitriarius

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09/02/2019 | Lien permanent

Quand on a si bien montré les chemins, on y marche sans s’égarer

... Cher président Macron, j'aimerais tant que les faits et actes soient conformes à vos discours . Hélas , nous n'en sommes pas à une reculade près . Gouverner c'est prévoir, dit-on ; à prouver ! approuvé ?

Pour frayer un sentier nouveau, il faut être capable de [...] - Jean Rostand

Un moment d'égarement est si vite arrivé ! et bienvenu ... parfois .

 

 

« A Melchior Cesarotti 1

10è janvier 1766 au château de Ferney par Genève

Monsieur,

Je fus bien agréablement surpris de recevoir ces jours passés la belle traduction que vous avez daigné faire de la Mort de César et de la tragédie de Mahomet.2

Les maladies qui me tourmentent, et la perte de la vue dont je suis menacé, ont cédé à l’empressement de vous lire. J’ai trouvé dans votre style tant de force et tant de naturel que j’ai cru n’être que votre faible traducteur, et que je vous ai cru l’auteur de l’original. Mais plus je vous ai lu, plus j’ai senti que, si vous aviez fait ces pièces, vous les auriez faites bien mieux que moi, et vous auriez bien plus mérité d’être traduit.

Je vois, en vous lisant, la supériorité que la langue italienne a sur la nôtre ; elle dit tout ce qu’elle veut, et la langue française ne dit que ce qu’elle peut.

Votre discours sur la tragédie, monsieur, est digne de vos beaux vers ; il est aussi judicieux que votre poésie est séduisante. Il me paraît que vous découvrez d’une main bien habile tous les ressorts du cœur humain ; et je ne doute pas que, si vous avez fait des tragédies, elles ne doivent servir d’exemples comme vos raisonnements servent de préceptes.

Quand on a si bien montré les chemins, on y marche sans s’égarer. Je suis persuadé que les Italiens seraient nos maîtres dans l’art du théâtre comme ils l’ont été dans tant de genres, si le beau monstre de l’opéra n’avait forcé la vraie tragédie à se cacher. C’est bien dommage, en vérité, qu’on abandonne l’art des Sophocles et des Euripides pour une douzaine d’ariettes fredonnées par des eunuques. Je vous en dirais davantage si le triste état où je suis me le permettait. Je suis obligé même de me servir d’une main étrangère pour vous témoigner ma reconnaissance, et pour vous dire une petite partie de ce que je pense ; sans cela, j’aurais peut-être osé vous écrire dans cette belle langue italienne qui devient encore plus belle sous vos mains.

Je ne puis finir, monsieur, sans vous parler de vos ïambes latins3 , et, si je n’y étais pas tant loué, je vous dirais que j’ai cru y retrouver le style de Térence.

Agréez, monsieur, tous les sentiments de mon estime, mes sincères remerciements, et mes regrets de n’avoir point vu cette Italie à qui vous faites tant d’honneur.

J'ai l'honneur d'être avec ces sentiments

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire ,

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi. »

 

2 Melchior Cesarotti, né à Padoue en 1730, mort, en 1808, venait de publier il Cesare e il Maometto, tragédie del signor di Voltaire, trasportate in versi italiani con alcuni ragionamenti del traduttore ; Venezia, presso Giambatista Pasquali, 1766, in-8°.

3 Ils ont pour titre Mercurius, de Poetis tragicis. Voir le passage relatif à Voltaire :

Sed quot fuere, suntque ubique gentium,
Eruntque posthac (Delius jurat pater),
Sceptro potitur aureo (consurgite,
Consurgite omnes ilicet) Voltærius,
Dudum creatus, omnium suffragiis,
Tragicæ tyrannus artis, arbiter, deus.

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30/04/2021 | Lien permanent

songez bien aux cartons et aux titres, aux maudits titres

... Par exemple, faites votre choix : https://news.google.com/topics/CAAqJggKIiBDQkFTRWdvSUwyMH...

 

 

« A Gabriel Cramer

[août 1767]

Caro je suis bien embarrassé, les yeux me font grand mal, je n'ai point de clerc . Wagnière ne sera sur pied de longtemps . Caro songez bien aux cartons et aux titres, aux maudits titres . »

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05/04/2023 | Lien permanent

Est-il possible que nous ne ferons du bien que dans les pays étrangers !

...

 

« A Jean Le Rond d'Alembert à Ferney

6è mars 1768

Jugez, mon très cher philosophe, si j’ai envie de faire du tort à M. de La Harpe, et si j'ai mérité qu'il m'en fît . J'écrivis à monsieur le contrôleur général pour les affaires du pays de Gex au commencement du mois d'août . Je pris cette occasion pour le prier d'accorder à M. de La harpe la moitié d'une ancienne pension que j'ai, et dont je n’avais point sollicité le paiement depuis le commencement de la guerre, et même depuis la paix . Monsieur le contrôleur général me répondit sur les affaires du pays, et non sur M. de La Harpe ; mais il dit à M. de Boullongne 1 qu'il lui ferait accorder une gratification . M. de Boullongne me le manda par sa lettre du 14 août, et j'en ai toujours gardé le secret à M. de La Harpe jusqu'au jour de son départ .

Il sait qu'en envoyant à M. le duc de Choiseul son éloge de Charles V, je lui représentai le mérite et le peu de fortune de l'auteur . Il sait que sur-le-champ M. le duc de Choiseul eut la générosité de lui donner une pension . Je suis toujours dans la même résolution par rapport à la pension sur le roi que je voulais lui faire partager . Le fond de mon amitié pour lui n'a point été altéré par les violents chagrins qu'il m'a causés .

Tronchin, procureur général de la petite république ma voisine, fut assailli hier soir à la porte de sa maison par plus de cinq cents personnes, dont plus de la moitié criait qu'il fallait le mettre en pièces . Les commissaires du peuple eurent beaucoup de mal à le tirer de leurs mains, et le firent garder toute la nuit par cinquante bourgeois 2 . Il n'y a plus là de plaisanterie . Voyez combien il est cruel que le chant où il est question des Tronchins très mal voulus à Genève paraisse pendant des mouvements si violents .

Si M. de La Harpe avait eu assez d'amitié pour moi pour m'avouer , au moins dans son premier voyage à Paris qu'il avait emporté ce manuscrit de ma maison, qu'il vous l'avait donné à vous, à M. de Rochefort, à M. Dupuits et à une autre personne, il aurait prévenu le désagrément que j'éprouve . Je l'aurais conjuré de prier ceux à qui il avait donné cette plaisanterie devenue si dangereuse, de n'en point donner de copie . Ces balivernes sont d'ailleurs fort insipides pour Paris qui ne se soucie point du tout de Genève , et très désagréables pour moi dans le pays que j’habite . Mais M. de La Harpe, au lieu de réparer le mal qu'il m'avait fait, m’écrivit de sa chambre à la mienne une lettre fort dure dans laquelle il m'insultait sans se justifier . Je ne lui ait fait à son départ aucun reproche ni sur ses procédés envers moi, ni sur sa lettre . Voilà où nous en sommes .

Je l'avais chargé en partant d'un paquet pour vous dans lequel il y avait une partie des choses que vous demandiez, et une lettre pour vous dans laquelle je vous rendais un compte succinct de cette aventure, et que je vous priais même de lui montrer .

Je suppose que vous avez reçu le tout et que vous en aurez fait l'usage que vous aurez cru convenable .

Je vous réitère encore que j’oublie entièrement cette petite imprudence de M. de La Harpe qui m'a été si préjudiciable ; que je lui rendrai tous les services qui dépendront de moi ; que ma grande passion est que tous ceux qui cultivent les beaux-arts avec succès soient tous unis, et qu'il faut oublier tous le sujets de plainte en faveur de la vérité et du bon goût dont ils doivent être les soutiens . Est-il possible que nous ne ferons du bien que dans les pays étrangers !

Je vous embrasse avec douleur, et avec la plus vive amitié .

V. »

2Pendant quelque temps les Tronchins se sont abstenus de remplir leurs charges officielles . Une élection de nouveaux syndics ayant été fixée au 5 mars, un mouvement de protestation populaire prit presque des dimensions d'émeute . Jean Robert Tronchin se trouva même en danger de mort et n'échappa qu'avec peine à la populace .Voir : pièce 19: journal relatant les événements du 5 mars et du 6 mars 1768, soit la décision des syndics, Petit et Grand Conseil de renvoyer à huitaine le Conseil général pour procéder à l'élection des syndics, suivi des "Propositions remises à Messieurs les sindics le 5 mars 1768 [...]". 3 f. : https://archives.bge-geneve.ch/archive/fonds/tronchin_141_397

Sur les réactions de V*, voir lettre du 6 mars 1768 à Jacob Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/10/26/c...

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26/10/2023 | Lien permanent

Ceux qui voudraient me venir voir ne feront pas mal, et seront très bien reçus

...On le dit à bord du "Tonnerre" : https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-pa...

 

 

« A Jacob Tronchin

Conseiller d’État

à Genève

J'admire votre gaieté, monsieur, autant que votre esprit et votre philosophie . Si vos perruques 1 avaient été aussi philosophes que vous, et s'ils avaient connu alors leurs véritables amis, vous ne seriez pas où vous en êtes . La terre de Ferney est à votre service, la maison Racle, la maison de l'Ermitage, les autres maisons que j'ai bâties, le château, les meubles. Que vos parents et vos amis disposent de tout .

À l’égard de la vente de Ferney, j'ai peur que le marché ne soit un peu cher . Je prévois qu'il faudra faire un pont d'or à maman pour l'engager à déguerpir . Mais on ne vous fera pas un pont d'or pour déguerpir de Genève . Ceux qui voudraient me venir voir ne feront pas mal, et seront très bien reçus .

Je vous prie de dire à Gabriel de n'y pas manquer . Pour vous, monsieur, soyez bien persuadé que mon cœur sera à vous tant qu'il me battra dans le corps .

Mille tendres respects aux ingrats de votre famille .

V.

6è mars [1768] »

1 Ce sont les « négatifs » ; V* appelle les «  bourgeois »  tignasses .

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26/10/2023 | Lien permanent

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