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05/09/2010

l'auteur se moque également des prêtres ... plus on rend ces gens-là ridicules, plus on mérite du genre humain

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http://www.deezer.com/listen-5820509 : Ah ! Ah ! on rit déjà moins !

Orgueil des prêtres ? Rêve d'humains : "Que les mortels servent de modèle à Dieu"  . Volti plus modestement dit "Dieu nous a créé à son image et nous le lui avons bien rendu !"  : http://www.deezer.com/listen-2829102

 

 

 

« A Charles Bordes


5è septembre 1760 aux Délices


Jérôme Carré [i] est très flatté, Monsieur, de tout le bien que vous lui dites de M. Friport, et de L'Écossaise. Si vous voulez faire un petit pèlerinage vers le 18 septembre, vous trouverez à Tournay sur un théâtre de marionnettes [ii] deux ou trois acteurs qui valent bien ceux de Lyon, et surtout une actrice qui ne cède, je crois, à aucune de Paris ; vous verrez si le népotisme m'aveugle ; je ne suis pas si bon père que bon oncle; j'abandonne mes enfants [iii], mais je soutiens que ma nièce joue la comédie on ne peut pas mieux.


Il faut que vous me fassiez un petit plaisir ; un libraire nommé Rigolet, a imprimé à Lyon une petite brochure dans laquelle l'auteur se moque également des prêtres de Juda et des prêtres de Baal [iv] ; c'est toujours bien fait, plus on rend ces gens-là ridicules, plus on mérite du genre humain ; mais l'ouvrage est médiocre, et j'en suis fâché ; ce n'est pas assez de compiler, compiler [v], et d'écrire, d'écrire en faveur des philosophes ; tous ces ragoûts qu'on présente au public se gâtent en deux jours s'ils ne sont pas salés ; ce qu'il y a d'assez désagréable, c'est que Rigolet s'est avisé d'intituler sa feuille Dialogues chrétiens par M. V... imprimés à Genève.


Le second dialogue désigne un prêtre de Genève nommé Vernet auquel on reproche une demi-douzaine de friponneries [vi]; vous me rendriez un vrai service si vous pouviez savoir de Rigolet d'où il tient ces dialogues si chrétiens ; j'ai un très grand intérêt de le savoir. Si Rigolet vous confie son secret, soyez sûr que je ne vous compromettrai pas ; s'il ne veut point vous le dire, il le dira peut-être au lieutenant de police [vii] qui est votre ami. Je vous demande en grâce d'employer tout votre savoir-faire, tout votre esprit, toute votre amitié, pour contenter ma louable curiosité [viii]. Je vous embrasse de tout mon cœur ; Mme Denis vous en fait autant.


L'Ermite V. »

i Prétendu traducteur du prétendu auteur de l'Écossaise = V* ; « M. Friport » personnage de la pièce.

ii Allusion aux petites dimensions du théâtre de Tournay, et résurgence du travail de composition du Pot pourri qu'il a commencé et où la religion catholique est assimilée à un spectacle de marionnettes. Cf. Lettre du 24 octobre 1759 où il décrit la représentation de Tancrède chez lui : « Le théâtre de Polichinelle est bien petit ..., mais nous y tînmes neuf ... »

iii Ses œuvres.

iv Le 10 septembre il écrira au lieutenant de police Laffrusse que dans « ce libelle » imprimé à Lyon et « envoyé à un nommé Bardin, libraire genevois » « l'église de Lyon et celle de Genève sont également insultées. »

v Expression du Pauvre Diable.

vi Vernet avait entre autres écrit contre V* une lettre datée du 30 mai 1757, publiée dans le Journal helvétique de juin 1757 et reproduite dans La guerre littéraire en 1759 ; il y attaquait ce que V* avait dit explicitement dans une lettre à Thiriot datée du 26 mars 1757, publiée dans le Mercure de mai, et moins explicitement dans le chapitre 134 de l'Histoire -sur « l'âme atroce » de Calvin- qui avait fait brûler Servet et sur l'approbation que ces propos avait recueillie à Genève. Sur ces polémiques, voir lettres des 20 mai, 19 août, 6 septembre 1757 ; 27 décembre 1758 ; 7 et 10 février 1759.

Dans une lettre à d'Alembert du 29 décembre, V* proférait d'autres accusations contre Vernet : « ce Vernet convaincu d'avoir volé des manuscrits, convaincu d'avoir supposé une lettre de feu Giannone, Vernet qui fit imprimer à Genève les deux détestables premiers tomes de cette prétendue Histoire universelle » (en 1754, les deux volumes de l'édition Néaulme de 1753, reniés par V*, censés avoir été corrigés par Vernet), « Vernet qui reçut trois livres par feuille du libraire. »

vii Christophe de Laffrusse de Seynas, à qui V* écrira le 10 .

viii V* proposera même qu'on brûle la brochure à Genève, mais les Dialogues chrétiens ou Préservatif contre l'Encyclopédie sont actuellement publiés dans ses Œuvres.

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