23/09/2010
j'ose dire qu'il y a une espèce de plaisir à sentir qu'on ne peut souffrir que par le malheur des autres
"Il faut que tous les musulmans soient naturellement bien malpropres, puisque Dieu a été obligé de leur ordonner de se laver cinq fois par jour "
Le ramadan est fini depuis peu. Yom kippour avait lieu ce week-end dernier.
Je ne sais quel autre dieu ou saint exige une reconnaissance éperdue de sa créature bipède à bouche ventrale ; en tout cas Volti, une fois de plus, appuie là où ça peut faire mal dans ces religions où le rite est d'une bêtise remarquable et culpabilise le croyant qui ose sortir du carcan.
Esclaves du rituel, libérez-vous ! Dieu n'est pas aussi c.. que ses représentants patentés qui vivent à vos dépens!
Persiste et signe .
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« A Maria Anna Louisa Jablonowska, princesse de Talmont
23è septembre 1771, à Ferney
Madame,
J'ai soixante-dix-huit ans [i], je suis né faible, je suis très malade et presque aveugle. Moustapha lui-même excuserait un homme qui dans cet état ne serait pas exact à écrire.
Si monsieur le prince de Salm [ii] vous a dit que je me portais bien, je lui pardonne cette horrible calomnie en considération du plaisir infini que j'ai eu quand il m'a fait l'honneur de venir dans ma chaumière.
A l'égard du Grand Turc , Madame, je ne puis absolument prendre son parti ; il n'aime ni l'opéra, ni la comédie, ni aucun des beaux-arts ; il ne parle point français ; il n'est pas mon prochain ; je ne puis l'aimer. J'aurai toujours une dent contre ces gens qui ont dévasté, appauvri et abruti la Grèce entière. Vous ne pouvez honnêtement exiger de moi que j'aime les destructeurs de la patrie d'Homère, de Sophocle et de Démosthène. Je vous respecte même assez pour croire que dans le fond du cœur vous pensez comme moi.
J'aurais désiré que vos braves Polonais qui sont si généreux, si nobles et si éloquents et qui ont toujours résisté aux Turcs avec tant de courage, se fussent joints aux Russes [iii] pour chasser d'Europe la famille d'Ortogul [iv]. Mes vœux n'ont pas été exaucés, et j'en suis bien fâché. Mais quelque chose qui arrive, je suis persuadé que votre respectable nation conservera toujours ce qu'il y a de plus précieux au monde : la liberté. Les Turcs n'ont jamais pu l'entamer, nulle puissance ne la lui ravira. Vous essuierez toujours des orages, mais vous ne serez jamais submergés. Vous êtes comme les baleines qui se jouent dans les tempêtes.
Pour vous, Madame, qui êtes dans un port assez commode [v], je conçois quel est le chagrin de votre belle âme de voir les peines de vos compatriotes. Vous avez toujours pensé avec grandeur, et j'ose dire qu'il y a une espèce de plaisir à sentir qu'on ne peut souffrir que par le malheur des autres. Je ne puis qu'approuver tous vos sentiments, excepté votre tendre amitié pour des Barbares qui traitent si mal votre sexe, et qui lui ôtent cette liberté dont vous faites tant de cas. Que vous importe, qu'ils se lavent en commençant par le coude ? Comme vous n'avez aucun intérêt à ces ablutions, autant vaudrait pour vous qu'ils fussent aussi crasseux que les Samoyèdes . Il faut que tous les musulmans soient naturellement bien malpropres, puisque Dieu a été obligé de leur ordonner de se laver cinq fois par jour .
Au reste, Madame, je sens que je serai toujours rempli de respect et d'attachement pour vous, soit que vous fussiez née à La Mecque ou à Jérusalem, ou dans Astracan. Je finis mes jours dans un désert fort différent de tous ces lieux si renommés. J'y fais des vœux pour votre bonheur supposé qu'en effet il y ait du bonheur sur notre globe. Vous avez vu des malheurs de toutes les espèces, je vous recommande à votre esprit et à votre courage.
Agréez, madame, le profond respect de votre très humble et très obéissant serviteur
Le vieux malade de Ferney V. »
i En réalité, soixante-dix-sept en février passé.
ii Friedrich Johann Otto, prince de Salm-Kyrburg, qui est venu en août, lui apportant les compliments de la princesse (de Talmont) que V* « avait beaucoup vue autrefois à Paris. »
iii Le 6 mai, plus ou moins anonymement la princesse lui avait envoyé un Manifeste des Confédérés (polonais) et le 4 juin V* lui exprimera son désaccord : les Polonais ne peuvent s'allier aux Russes qui les oppriment.
iv Les Ortokid.
v Paris.
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