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04/11/2010

Je voudrais vous entendre dans ce beau jour où vous prononcerez sans le savoir votre éloge en faisant celui de votre prédécesseur

 

 

Fatigué fatigué :  http://www.deezer.com/listen-3018672

La fièvre monte : http://www.deezer.com/listen-4651201

Que cette guerre est triste ! Guerre des hommes : http://www.deezer.com/listen-4651209

 

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« A Claude-Philippe Fyot de La Marche [i]

 

A Ferney 4 novembre [1761]

 

Je sors de la fièvre, mon respectable et digne appui, mon maître dans le chemin de la vertu et des arts ; mais mon sang n'est allumé que par le plaisir que me fait votre lettre du 30 octobre. Je voudrais vous entendre dans ce beau jour où vous prononcerez sans le savoir votre éloge en faisant celui de votre prédécesseur.[ii]

 

Je vous remercie tendrement de la bonté que vous avez de permettre que vos graveurs travaillent pour Corneille. Quoi ! Votre amitié va même jusqu'à souffrir que j'aie l'honneur de vous envoyer le portrait d'un homme aussi médiocre que maigre ? Je l'enverrai par pure obéissance . J'y ferai travailler dès que je serai aux Délices.

 

C'est donc cette maudite guerre qui empêche Mme la marquise de Paulmy de venir vous voir ! Car son droit chemin serait par Berlin, et non par le mont Crapac [iii] ! Que cette guerre est triste ! Et que de maux de toute espèce elle cause!

 

Pour ma guerre avec le fétiche [iv] elle n'est que ridicule. Si je veux de monsieur votre frère [v] pour arbitre ? Oui sans doute ; en pouvez-vous douter ? Et s'il avait voulu de vous, quel autre arbitre eussé-je pu prendre ! Mais il a refusé le père et le fils ; acceptera-t-il le frère ? Il a osé dire à monsieur votre fils qui me l'a mandé, qu'il avait fait une vente réelle ; et moi je lui abandonne tout mon bien si sa vente n'est pas simulée. L'objet est ridicule [vi]: j'en conviens, mais le procédé est infâme ; et si cette lâcheté est prouvée en justice, comme elle le sera, quelque crédit qu'il ait dans l'antre de Gex, comment peut-il rester dans le parlement ?

 

Mon affaire ne doit pas contenir deux lignes. Si vous avez fait une vente réelle, je paie. Si vous m'avez trompé, faites vite une vraie vente : vendez votre charge. Voilà un plaisant premier président de Besançon ! Oui, Monsieur, je m'en rapporte à monsieur votre frère et je suis sur qu'il sera indigné comme l'est toute la province et tout Genève. Pour moi, je ne sens que vos bontés, et c'est avec le plus profond respect.

 

 

V. »

 

ii Il succède à Jean de Berbisey au parlement de Dijon .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Premiers_pr%C3%A9sidents_du_...

 

iii = Les Carpathes car elle doit aller en Pologne rejoindre son mari ambassadeur.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Ren%C3%A9_de_Voyer_d...

 

iv « le fétiche » = le président De Brosses qui écrivit : Du culte des dieux fétiches ou Parallèle de l'ancienne religion de l'Egypte avec la religion actuelle de Nigritie , 1760

http://books.google.fr/books?id=bsecIlNrohYC&printsec...

 

v Charles-Philippe Fyot de Neuilly, premier président du parlement de Dôle.

 

vi De fait il s'agit de « douze moules de bois » (dit Mme Denis) valant « douze écus » (dit De Brosses) livrés par Charlot Baudry à V*. V* refuse de payer s'il n'est pas prouvé que la vente du bois par De Brosses est antérieure à la signature du contrat d'acquisition de Tournay.

tas de bois.jpg

 http://www.dailymotion.com/video/x58pah_generique-woody-w...

http://www.youtube.com/watch?v=bFdeuh6_1-I

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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