06/12/2010
On pourrait même dans ce programme, donner quelque échantillon, comme, par exemple, l'article « Femme » , afin d'amorcer vos chalands
"Cela dépend entièrement de toi, elle sera comme tu la vois, si tu penses que c'est une belle femme, elle sera une belle femme, si dans ton coeur tu nourris des pensées pernicieuses, tu ne verras qu'un monstre."
Gao Xingjian, (Prix Nobel de littérature)"La montagne de l'âme" Ed. L'aube poche
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Et je vous recommande particulièrement ceci :http://www.deezer.com/listen-4122806 , et autres cris du coeur de cette chanteuse engagée, Mannick .
Comme vous pouvez le constater, l'homme du XVIIIè siècle n'est au fond pas fait autrement que celui du XXIè ...
... Sauf quelques imbéciles qui se croient bénis de Dieu quand ils infligent des règles scélérates aux femmes ; ils iront en paradis quand on pourra faire passer un chameau par le chas d'une aiguille -comme il est dit dans les Ecritures -. Pierre Perret, je vous salue : http://www.deezer.com/listen-7604656
Volti aurait fait un redoutable publicitaire si j'en crois les conseils qu'il donne à un éditeur ; certes il ne propose pas d'affiche en 4x5 m avec une dame-oiselle dénudée pour vendre un presse-purée, mais quand même, il est assez réaliste pour dire qu'un article "Femme" est une bonne accroche pour l'acheteur de prose philosophique.
Et ce qui me fait encore bondir de joie, c'est son aveu frais et ingénu de "jeune homme" de 76 ans qui est heureux (comme je le suis moi-même ! ) de la beauté de certaines femmes : "mes compliments à madame votre femme dont j'ai toujours l'idée dans la tête depuis que je l'ai vue à Ferney" . Il ne manque pas de franchise, ni d'audace ce Volti. Cet "aveugle" est assez sélectif dans ce qui est capable d'imprimer ses rétines !
Qu'il me soit permis de le paraphraser et de dire "mes tendres compliments à Mam'zelle Wagnière dont j'ai chaque jour l'idée en tête et au coeur depuis qu'elle est venue à Ferney".
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« A Charles-Joseph Panckoucke
6 de décembre [1769]
Vous savez, Monsieur, que je vous regarde comme un homme de lettres i et comme un ami ; c'est à ces titres que je vous écris.
On a besoin sans doute d'un supplément à l'Encyclopédie ; on me l'a proposé ii; j'y ai travaillé avec ardeur ; j'ai fait servir tous les articles que j'avais déjà insérés dans le grand dictionnaire ; je les ai étendus et fortifiés autant qu'il était en moi ; j'ai actuellement plus de cent articles de prêts. Je les crois sages ; mais s'ils paraissent un peu hardis, sans être téméraires, on pourrait trouver des censeurs qui feraient de mauvaises difficultés, et qui ôteraient tout le piquant pour y mettre de l'insipide. Je vous réponds bien que tous ceux qui sont à la tête de la librairie ne mettront aucun obstacle à l'introduction de cet ouvrage en France, et je vous réponds d'ailleurs qu'il sera vendu dans l'Europe, parce que, tout sage qu'il est, il pourra amuser les oisifs de Moscou, aussi bien que les oisifs de Berlin. Puisque vous avez été assez hardi pour vous charger de mes sottises in-4°, il faut que cette sottise-ci soit de la même parure.
Il ne serait pas mal à mon avis de faire un petit programme par lequel on avertirait Paris, Moscou, Madrid, Lisbonne et Quimper-Corentin, qu'une société de gens de lettres, tous Parisiens, et point Suisses, va , pour prévenir les jaloux, donner un Supplément, etc. On pourrait même dans ce programme, donner quelque échantillon, comme, par exemple, l'article « Femme » iii, afin d'amorcer vos chalands.
Au reste, je pense qu'il faut se presser, parce qu'il se pourrait bien faire qu'étant âgé de soixante et seize ans, je fusse placé incessamment dans un cimetière, à côté de mon ivrogne de curé iv qui prétendait m'enterrer, et qui a été tout étonné que je l'enterrasse.
Encore un mot, Monsieur, ; avant que vous vous fussiez lancé dans les grandes entreprises, vous aviez, ce me semble, ouvert une souscription pour les malsemaines de Martin Fréron v. Je me suis aperçu, à mon article « Critique vi» que je dois dévouer à l'horreur de la postérité les gueux qui pour de l'argent, ont voulu décrier l'Encyclopédie et tous les bons ouvrages de ce siècle, et que c'est une chose aussi amusante qu'utile de rassembler les principales impertinences de tous ces polissons. Envoyez-moi tout ce que vous avez , jusqu'à ce jour, des imbéciles méchancetés de Martin, afin que je le fasse pendre avec les cordes qu'il a filées.
Je vous embrasse de tout mon cœur, sans cérémonie, et je vous prie de vouloir bien faire mes compliments à madame votre femme, dont j'ai toujours l'idée dans la tête depuis que je l'ai vue à Ferney. »
i Il avait en particulier traduit Lucrèce et publié De l'homme et de la reproduction... 1761. http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Joseph_Panckoucke
Page 575 : http://books.google.be/books?id=egkJAAAAQAAJ&pg=PA575...
ii Cf lettre à d'Alembert du 28 octobre.
iii Qui paraitra dans les Questions sur l'Encyclopédie . V* avait beaucoup critiqué l'article « femme » de Desmahis paru dans l'Encyclopédie ; cf. lettre à d'Alembert du 13 novembre 1766.
http://www.monsieurdevoltaire.com/article-36117250.html
iv Le curé Pierre Gros. Quelques rapports plus ou moins houleux avec ce curé en 1769 : pages 72-73 : http://books.google.be/books?id=KS0HAAAAQAAJ&pg=PA73&...
v A savoir pour L'Année littéraire de « l'âne » Fréron.
vi Qui paraitra dans les Questions sur l'Encyclopédie ; un article « critique » a déjà paru dans le Dictionnaire philosophique.
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