Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/01/2011

j'aurai toujours beaucoup de respect pour les belles et tout vieux que je suis, j'aime encore mieux en parler que des horreurs de la guerre

 http://www.deezer.com/listen-7796849

 http://www.deezer.com/listen-789017

 http://www.deezer.com/listen-788968

 http://www.deezer.com/listen-788976

 http://www.deezer.com/listen-788996

http://www.deezer.com/listen-789052

corpse-bride-frontside-b.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je viens de voir Tim Burton's Corpse bride , dessin animé déjanté et poétique , comme je les aime. Comme Volti, j'ai bien du respect pour les belles, et même beaucoup plus pour l'une d'elles, ce qui n'empêche pas que je garderai toujours aussi mon attrait pour la BD et les dessins animés . Je vous laisse profiter d'une partie de la bande son ci-dessus.

 

 

« A Louise Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

 

Aux Délices 26 janvier [1760]

 

Madame,

 

Si mon petit commerce avec la personne que vous savez trouve quelques épines, il me vaut bien des fleurs de la part de Votre Altesse Sérénissime . Je la crois un peu coquette. Ce n'est pas vous, assurément que je veux dire, c'est la belle i dont Votre Altesse Sérénissime favorise les beautés et les prétentions. Elle a fait part de ses amours ii à un confident qui n'a pas le cœur tendre iii et je crois que son amant iv pourrait être un peu refroidi. Voilà, Madame, la première fois que j'ai parlé galanterie au milieu des neiges des Alpes . Je me sens plus à mon aise et plus dans mon naturel en parlant à Votre Altesse Sérénissime des talents de votre auguste famille, des grâces d'Alzire, et de celles de Gusman, d'un jupon à falbalas de plumes, et d'un habit à l'espagnole v. Je devrais bien être le souffleur. Ce rôle me conviendrait mieux que celui que je fais je ne sais comment. J'ai de la peine avec la coquette vi. Je sais bien qu'elle est faite pour séduire, et qu'avec tant de beauté on n'attend pas d'elle beaucoup de bonne foi. Je souhaite qu'on respecte ses caprices, et qu'elle ne s'en repente pas. Pour moi j'aurai toujours beaucoup de respect pour les belles et tout vieux que je suis, j'aime encore mieux en parler que des horreurs de la guerre, et des tigres de l'espèce mâle qui se déchirent dans les glaces vii.

 

On a imprimé, Madame, les Poésies du philosophe de Sans-Souci viii. Je n'ai pu encore parvenir à en avoir un exemplaire . Il serait plaisant qu'il eût imprimé ses vers pour en faire présent à M. de Daun ix, je crois que ces poésies seront mises à Rome à l'index x. Daignez agréer toujours, Madame, le profond respect du Suisse.

 

V. »

 

i Frédéric II.

ii Des négociations secrètes de paix avec la France, désignées sous le code de fiançailles dans les lettres précédentes.

iii William Pitt.                http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Pitt_l%27Ancien

iv La France, et plus précisément son Secrétaire d'État aux Affaires étrangères , Choiseul. Celui-ci, écrit à V* le 14 janvier, mécontent qu'une lettre privée adressée à V* se soit retrouvée jusqu'en Russie où l'on accuse alors la France de vouloir faire une paix séparée.

v La duchesse avait demandé à V* de dessiner les costumes afin que ses enfants puissent jouer Alzire. V* se contenta le 15 janvier de donner une description détaillée où il est question d'une jupe à plumes pour Alzire et d'un habit à l'espagnole pour son fils et Alvares.

vi Toujours Frédéric.

vii Guerre au Canada entre Français et Anglais.

viii Elles paraissent à Lyon chez Bruyset le 17 janvier 1760, puis à Paris le 30 janvier. C'est sans doute le chevalier de Bonneville qui avait vendu le manuscrit.

http://www.voltaire-integral.com/__La%20Bibliotheque/Tabl...

http://books.google.fr/books?id=dU4OAAAAQAAJ&printsec...

ix Quelques jours plus tard, V* citera à ses correspondants ( la duchesse, De Brosses, ...) ce vers de l'Épitre au maréchal Keit : « Allez, lâches chrétiens... » Voir page 272, et vers fin de page 285 : http://books.google.be/books?id=c38HAAAAQAAJ&pg=RA1-P...

Le marquis d'Argens sera plus timide et demandera l'autorisation à Frédéric de mettre « mortels craintifs » à la place                                                                                                                   CF. lettre du 1er avril 1761 : http://books.google.be/books?id=rc1WAAAAMAAJ&pg=PA227...

Frédéric malmenait du même ton l'Angleterre et la Russie. Ce qui fait que le gouvernement français n'empêcha pas la publication. V* ne craint pas qu'on le soupçonne d'être l'éditeur du recueil, écrira-t -il à Thieriot le 18 février , puisque « Salomon fit la niche de le défaire de ses œuvres à Francfort, et son ambassadeur en cette ville signa » un reçu ;                                                                           cf. lettres du 20 juin et 8 juillet 1753 :  http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/21/n...

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/07/08/b...

x Frédéric y revendiquait aussi son athéisme.

Les commentaires sont fermés.