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31/03/2014

Rien n'est plus méprisable sans doute que cette sottise imprimée pour gagner deux écus

... Imprimée sur des imprimés officiels, une déclaration de patrimoine volontairement tronquée, ce n'est pas à la gloire de Yamina Benguigui, qui je le souhaite sera dans peu appelée ex-ministre de la francophonie . Elle est loin d'être dans le besoin, son avenir plaisant ou désagréable m'est absolument indifférent . Ciao ! tricheuse !

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 Autre magnifique trompe-couillon qui s'attaque aux plus jeunes , miroir aux alouettes abject !

 

«Davis-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

Aux Délices 24 février [1759]

J'étais fort malade , monsieur, quand j'eus l'honneur de vous écrire le dernier ordinaire d’une autre main que la mienne, et je me flatte que vous me l'avez pardonné . Vous m'ordonnez de ne faire aucun usage de votre dernière lettre du 18. Je vous obéis très ponctuellement, et je n'en parle pas même à [ma]1 famille à qui je cache toute cette manœuvre du prêtre Lérèche ou Erleche ou Verlèche, et du sieur Arney, et du nommé Grasset le voleur, et ejusdem farinae hominum 2 . J’aurai l’honneur de vous dire (et je ne demande point le secret) que je fus averti de cette misère par un des principaux seigneurs du conseil de Berne, que l'ordre fût donné à M. le bailli de Lausanne sans que j'y eusse la moindre part, et que M. de Bonsteten m'a fait l'honneur de m'écrire que si le libelle était tel qu'on le dit les éditeurs seraient punis sévèrement . Un des avoyers a eu la bonté de m'écrire la même chose .

On a eu depuis l'attention de m'envoyer depuis un des exemplaires saisis afin que je l'examinasse . Ce que j'y ai trouvé de pis, c'est l'ennui mortel qu'il cause . On ne peut être plus platement impertinent . Voilà le jugement que j'en ai porté, sans attendre celui du théologien orthodoxe dont vous me parlez . Rien n'est plus méprisable sans doute que cette sottise imprimée pour gagner deux écus . Le sieur Darnay qui s'est associé avec cet honnête homme de Grasset n'aurait pas dû se déshonorer par cette infamie, il aurait obtenu à Berne l'argent qu'il demandait et qu'on lui a refusé .

Pour moi, mon cher monsieur, je dis hautement qu'autant que je dédaigne cette noirceur, autant je suis affligé qu'elle ait été faite dans une ville où l'on aurait dû ménager davantage l'amitié dont vous et toute votre famille voulez bien m'honorer .

Il est vrai comme vous le dites, monsieur, que ce n'est pas vous ni M. de Gentil qui m'avez proposé de m'établir à Lausanne, mais dès l'an 1751 M. Polier m'en avait prié par ses lettres 3, lorsque j'étais auprès d'un roi . M. des Gloires 4 m'y avait invité, et depuis M. de Brenles m'avait déterminé par plusieurs lettres 5 . Le bonheur de vivre avec vous m'a rendu ce séjour bien cher, et si la cabale qui manœuvre contre M. Polier et contre moi ne l'emporte pas, le premier devoir dont je m'acquitterai sera celui de vous venir remercier de vos bons offices .

Vous savez sans doute que les jésuites Mélégridi, Matos, Jérome et Emmanuel sont les principaux auteurs de l'assassinat du roi de Portugal . Melegridi était un prophète, un homme à miracles . On dit qu'il sera plus difficile des les convaincre juridiquement que de juger Watteville . Si vous avez quelque chose de nouveau, daignez en informer votre très humble et très obéissant serviteur V... qui vous sera toujours tendrement dévoué . »

1 Mot omis par V*.

2 Et d'autres hommes de même farine .

3 Ce sont des lettres de 1754 ! Voir lettre du 10 février 1754 à Jean-Antoine-Noé Polier de Bottens : page 165 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f168.image.r=2691.langFR

et du 12 février 1754 à Jacques-Abram-Elie-Daniel Clavel de Brenles : page 168 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f171.image.r=2691.langFR

4 Antoine des Gloires, déjà rencontré dans la lettre du 20 décembre 1754 à de Brenles, sous le nom de M. de Gloire : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/10/26/a-ceux-qui-sont-aussi-attaches-aux-papes-que-je-le-suis.html

5 Notamment par une lettre du 17 mai 1754 qui ouvrit une correspondance entre ces deux hommes d'août 1754 à février 1755

 

... que j'ai gardé trop longtemps, que je chasse trop tard, veut rester dans ma maison malgré moi, et mérite punition

... Phrase prémonitoire pour remaniement ministériel ?

 Qui en sortira le héros ?

Quelques maroquins vont se retrouver sur Le Bon Coin ou EBay , je ne serai pas enchérisseur .

 

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 http://occupyvousdefrance.wordpress.com/tag/eelv/

« A l'auditeur de Saint-Jean 1

Un jardinier nommé Pierre Nerfin , qui s'enivre souvent, qui se bat quand il est ivre, qui est accusé d'avoir vendu les légumes de son maître, qui a ouvert la petite porte du jardin aux voleurs lesquels ont crocheté la cave de M. Pictet, qui a bu avec eux le vin de M. Pictet dans mon jardin pendant la nuit, qui m'a été donné par M. Cathala , seulement pour quelques mois, que j'ai gardé trop longtemps, que je chasse trop tard, veut rester dans ma maison malgré moi, et mérite punition .

Un autre jardinier, natif de Lausanne, nommé Bourgeois, plus ivrogne encore et qui a fait des absences de trois ou [quatre j]ours très fréquentes, prête […].2

Je supplie instamment Monsieur l'auditeur de vouloir bien envoyer ses ordres , et de ranger à leur devoir ces deux hommes qui mettent le trouble parmi les domestiques, et toute la maison en désordre . Je le supplie d'envoyer main forte s'ils ne veulent pas sortir . J'attends cette justice de monsieur l'auditeur .

Voltaire

Aux Délices 22 février [1759 ?] »

1 Le manuscrit est intitulé par V* : « Requête à monsieur l'auditeur, quartier Saint-Jean ». malgré les recherches il a été impossible de retrouver dans les archives trace de cette affaire, aussi n'y a-t-il pas de certitude sur l'année . Le destinataire n'a pu être identifié ; les auditeurs étaient en place pour trois ans, deux d'entre eux changeant chaque année .Voir page 78 : http://archivesfamillepictet.ch/bibliographie/documents/VoltaireetRousseau_06_2013.pdf

2 Papier abimé, il manque une ligne enfin de paragraphe .

 

30/03/2014

Vous vous êtes donc alarmé trop vite

... Dira le candidat élu de justesse à sa troupe de co-listiers municipaux.

Dira (in petto) François H. aux quelques ministres sur siège éjectable qui garderont un portefeuille .

 Et puis surprise !!...

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« A Jean-Louis Labat, baron de Grandcour 1

[vers le 20 février 1759] 2

Vous êtes donc content . Vous vous êtes donc alarmé trop vite . J'ai donc dit des injures très mal à propos à la Sérénissime . Il faudra donc que je demande pardon d'avoir grondé . Vous êtes donc un baron trop craignant les princesses . Je vous remercie de l'appoint bernois . Dieu vous tienne en sa sainte et digne garde , noble et généreux baron que j'embrasse cordialement . »

2 Lettre datée d'après la réponse que fit V* le 21 février 1759 à la lettre du 10 février 1759 où la duchesse de Saxe-Gotha écrivait : « Ce n'est pas la faute de notre ministre qui est très exact que votre baron genevois n'a pas reçu à temps, les lettres et les avis qu'il lui a adressés . Maintenant je ne doute pas que notre honnête créancier ne soit content de nous tous, car il vient d'écrire à notre ministre et d'accuser ses lettres [...] »

Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/03/30/les-causes-de-vos-guerres-sont-toujours-tres-minces-et-les-e-5335356.html

 

Les causes de vos guerres sont toujours très-minces, et les effets abominables... On ruine cent villes, on égorge cent mille hommes ; et qu'en résulte-t-il ? Rien

... Vos guerres, nos guerres, vos morts, nos morts, quel gâchis irréparable . Voltaire a mille fois raison d'être outré .

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« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA
Au château de Tournay, par Genève, 21 février [1759]
Madame, la nature nous fait payer bien cher la faveur qu'elle nous fait de changer l'hiver en printemps . Votre Altesse sérénissime a été malade, et la princesse sa fille a été attaquée de la petite vérole. Ce qui est encore très-cruel, c'est qu'on est un mois entier dans la crainte avant de recevoir une nouvelle consolante.
Vous daignez, madame, me mander, du 10 février, que j'ai à trembler pour votre santé et pour celle de la princesse 1 ; mais quand daignerez-vous rassurer le cœur qui est le plus sensible à vos bontés, et le plus attaché à votre bien-être ? Quand apprendrai-je que la petite vérole a respecté la vie et la beauté d'une princesse née pour vous ressembler, et que Votre Altesse sérénissime a recouvré cette belle santé que je lui ai connue, cet air de fraîcheur et de félicité qui l'embellissait encore ?
Pour la félicité, madame, il y faut renoncer jusqu'à la paix.
J'apprends, et Dieu veuille qu'on me trompe, qu'on foule encore vos États, et qu'on exige des fournitures pour aller faire ailleurs des malheureux. Il faut avouer que les princes chrétiens et les peuples de cette partie de l'Europe sont bien à plaindre ; on met en campagne quatre fois plus de troupes pour disputer une petite province que le Grand Turc n'en a pour conserver ses vastes États. Les causes de vos guerres sont toujours très-minces, et les effets abominables ; vous êtes le contraire de la nature, chez qui l'effet est toujours proportionné à la cause. On ruine cent villes, on égorge cent mille hommes ; et qu'en résulte-t-il ? Rien. La guerre de 1754 a laissé les choses comme elles étaient ; il en sera de même de celle-ci. On fait, on aime le mal pour le mal, à l'imitation d'un plus grand seigneur que les rois, qui s'appelle le Diable. On dit que nos Suisses sont sages : leur pays est en paix. Oui ; mais ils vont tuer et se faire tuer pour quatre écus par mois, au lieu de cultiver leurs champs et leurs vignes. Le roi de Prusse vient de m'envoyer deux cents vers de sa façon, tandis qu'il se prépare à deux cent mille meurtres. Mais que dire des jésuites Malagrida, Mathos, Jéronime, Emmanuel, qui ont fait assassiner le roi de Portugal au nom de la vierge Marie et de saint Antoine?
Profond respect, et inquiétude sur la santé de Vos Altesses sérénissimes.
Je crois que la grande maîtresse des cœurs n'a guère dormi.2 »

1 La lettre commençait par : « Je souffre de corps et d'âme, un rhumatisme fort et opiniâtre s’est emparé de mon individu et me retient au lit depuis plusieurs jours . Très souvent je ne puis me servir ni de bras ni de jambes . Ma fille ne laisse pas de m'inquiéter aussi extrêmement quoiq'uon m'assure que la petite vérole qu'elle a depuis trois jours soit des meilleures et des plus discrètes. » et concluait par : « {…] ma mauvaise écriture vous prouvera monsieur l'embarras de ma main. »

2 Surnom donné par V* à Mme de Buchwald, dame de compagnie de la duchesse avec rang officiel de « grande maitresse de la cour » qui donne naissance au calembour de V* .

Voir note 4, page 335 : http://books.google.fr/books?id=zUwA2HOSLtsC&pg=PA332&lpg=PA332&dq=Louise-Doroth%C3%A9e+de+Saxe-Meiningen,++duchesse+de+Saxe-Gotha&source=bl&ots=lY2vU-1Sqt&sig=kYQLUYKiXF1A1qeHIJ6BVaYOlTc&hl=fr&ei=bhN-TtjPJNGV0QXPmfzrDw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=2&ved=0CCUQ6AEwAQ#v=onepage&q=Louise-Doroth%C3%A9e%20de%20Saxe-Meiningen%2C%20%20duchesse%20de%20Saxe-Gotha&f=false

Cette phrase est ajoutée en marge au bas de la lettre .

 

29/03/2014

Marie-Louise Denis et Voltaire à Louis-Gaspard Fabry maire et subdélégué à Gex

... Et que dire à son lointain, et actuel, successeur Patrice Dunand, si ce n'est "bonne chance et gardez le bon sens qui vous anima  bien des années en qualité de premier adjoint" . Bonne retraite à Gérard Paoli .

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 Un honnête homme (qui déteste le vedettariat)

 

 

«Marie-Louise Denis et Voltaire

à Louis-Gaspard Fabry 1

maire et subdélégué

à Gex

Mme Denis fait les plus sincères compliments à monsieur Fabry . Le vieil oncle lui en dit autant ; ils le prient de vouloir bien leur envoyer la copie de l'ordonnance d'Henri IV touchant les dîmes, enregistrée en parlement de Dijon .

20 février [1759] »

Aujourd'hui, 29 mars 2014 à 10h, ouverture au public du château de Voltaire

http://voltaire.monuments-nationaux.fr/fr/bdd/page/visites

 

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Bienvenue et bonne visite !

 

n'est-il pas utile de faire sentir aux prêtres qu'il ne leur est pas plus permis de farcir des libelles de leurs ordures, que d'assassiner leurs pénitents ?

... Groooossse colère !

Prêtres de toutes religions, tenez-vous le pour dit ! Charia, guerre sainte, croisade : foutaises de malfaisants !

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« A Jacques-Abram-Elie-Daniel Clavel de Brenles

A Tournay, le 20 février [1759]

Les jésuites font donc pis que G***1 cher ami, ils assassinent donc le roi qu'ils ont confessé ! Que ne les jugez-vous, monsieur l'assesseur baillival ! Que ne sont-ils tous au tribunal de la rue du Bourg !2 Voilà qui est fait, disait un vieux galant, à propos de la Brinvilliers, si les dames se mettent à empoisonner je n'aurai plus d'estime pour elles . Je n'en ai plus pour G*** ni même pour Watteville 3 et entre nous je ne conçois guère comment D***4 s'est associé avec le valet des Cramer décrété de prise de corps pour avoir volé ses maîtres . On me paraît très indigné à Berne contre cette manœuvre . G*** demandait à être naturalisé, et a été refusé . D*** demandait de l'argent et n'en a point eu . Je sens au reste, mon cher philosophe combien ce libelle est méprisable mais n'est-il pas utile de faire sentir aux prêtres qu'il ne leur est pas plus permis de farcir des libelles de leurs ordures, que d'assassiner leurs pénitents ? Et n'est-il pas convenable que votre ami fait Suisse par vous ne soit pas outragé dans votre ville ? Mille respects à la philosophe .

Voltaire. »

1Grasset .

2Voir lettre du 12 février 1759 à de Brenles : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/03/12/t...

et lettre du 8 février 1759 à Constant de Rebecque : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/02/28/i...

3 Golovkin a lu ici Maubert que Clogenson restitue en Watteville .

 

4D'Arnay.