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13/08/2014

Vous êtes mal outillés, je l'avoue, mais allons toujours

... Nous mettre dans cette galère orientale irakienne, ça nous rappellera la piteuse époque où nous, Roumis, ramions sur la Méditerranée sous le fouet des barbaresques , pirates entre les pirates, voleurs sanguinaires . Comble de l'ironie, cette fois on fournit le fouet !

 galere barbaresque.jpg

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 30 juin 1759]1

Il faut avouer mon cher ami que l'imprimeur de Socrate 2 est bien allemand . Espérons que Pierre sera mieux traité, le caractère est beau, et avec une grande marge on peut réparer votre réputation . Donnons-y tous nos soins . Le manuscrit est un peu difficile à déchiffrer . Je vous prie très instamment de ne faire tirer aucune feuille sans que j'aie revu la dernière épreuve 3. Comptez que nous avons besoin de la plus grande exactitude .

Il faudra je crois imprimer en demi-feuilles pour la commodité de la révision .

Le graveur en bois peut fournir des vignettes à mesure .

Il faudrait la médaille du csar à la tête de l'avant-propos .

Je soupçonne que vous n'avez point de lettres grises 4. Vous êtes mal outillés, je l'avoue, mais allons toujours .

Je vous embrasse de tout mon cœur .

V. »

1 Datée d'après la date d'impression de l'Histoire de l'empire de Russie, et d'après le fait que V* envoya Socrate à d'Argental le 20 juillet 1759 ( voir lettre du 20 juillet 1759 page 142 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f154.image )

La première partie de l’Histoire de Russie fut imprimée en 1759. Toutefois, la publication n’eut lieu que l’année suivante, car Voltaire attendait le consentement de la cour de Pétersbourg, où son ouvrage fut gardé un an. La seconde partie ne vit le jour qu’en 1763. Cette édition sans mention de lieu a paru a Lyon, chez Bruyset. En 1763 le même editeur publiera un second volume.

2 Ceci semble confirmer l'existence d'une édition de Genève de Socrate ; l'édition de Paris porte comme titre : Socrate , ouvrage dramatique traduit de l'anglais de feu M. Tompson ,par feu M. Fatéma comme on sait ,1759 ; voir page 908 : http://books.google.fr/books?id=aB0TAAAAQAAJ&pg=PA908&lpg=PA908&dqn&source=bl&ots=801mZarBaG&sig=pBLK2w65bB6XjWuknblpJxUtqbU&hl=fr&sa=X&ei=i13rU5nQJKeb0QXdkICICQ&ved=0CCUQ6AEwAA#v=onepage&q=Socrate%20%2C%20ouvrage%20dramatique%20traduit%20de%20l%27anglais%20de%20feu%20M.%20Thompson&f=false

3 Le mot est écrit preuve, par saut du même au même .

4 « Grandes lettres gravées sur bois ou sur cuivre, qui ont des vides de manière à ne pas être tout à fait noires, et dont on se sert au commencement des chapitres » Littré .

 

Ce n'est pas assez de faire des tragédies il faut payer ses dettes

... Une seule remarque : qui paye les armes fournies aux Kurdes en Irak ?

A suivre ...

 dette a regler.jpg

 

 

 

 

 

« A monsieur le ministre Jacob Vernes

chez Monsieur son père

[vers le 29 juin 1759]

Mon cher confrère en poésie, la tragédie n'est pas finie . Pierre le Grand, mes foins et mes charrues retardent un peu cette besogne .

Il y a longtemps que messieurs les joaillers qui m'ont fait parvenir du vin muscat 1 doivent être remboursés . Ce n'est pas assez de faire des tragédies il faut payer ses dettes .

On me mande qu'on a enfin brûlé trois jésuites à Lisbonne . Ce sont là des nouvelles bien consolantes . Mais c'est un janséniste qui les mande . »