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29/07/2017

Vous me demanderez pourquoi je me suis chargé de ce procès ; c’est parce que personne ne s’en chargeait, et qu’il m’a paru que les hommes étaient trop indifférents sur les malheurs d’autrui

... Ami Voltaire tu es bien bon de dire "étaient", c'est plutôt "sont" qui convient .

Je viens de regarder "Les routes de l'impossible", reportage passionnant une fois de plus, et une fois de plus me partageant entre l'admiration et la rage . Admiration des exploits de ces humains qui risquent leur vie pour se nourrir et nourrir leurs familles, rage devant l'abyssale gabegie de leurs gouvernements et souvent l'abominable surexploitation de ces pays par des multinationales infernales (le mot étant encore trop faible) . A ceux qui hurlent "dehors" aux émigrés, je dis , "allez chez eux, bandes de dégonflés", vous n'y tiendriez pas deux jours , spectateurs béats des conneries de Cyril Hanouna et des calembredaines d'Arthur .

Bonnes vacances, et bons gros bouchons dans vos voitures climatisées . Roulez au pas, ne roulez plus, gardez le sourire, ne pensez qu'à vous, plaignez-vous , râlez encore , et si jamais (on peut rêver)  vous êtes encore lucides pensez qu'il y a en ce monde des humains sans vacances qui doivent subir trois jours et trois nuits exposés aux intempéries pour faire 300 km !

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« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

Aux Délices le 3 septembre [1762] 1

Je suis affligé en mon étui, monseigneur ; mes sens me quittent l’un après l’autre, en dépit de Tronchin. La nature est plus forte que lui dans une machine frêle qu’elle mine de tous les côtés. Une fluxion diabolique m’a privé de l’ouïe, et presque de la vue. La famille d’Alexandre s’en est mal trouvée . Je l’ai abandonnée jusqu’à ce que je souffre moins ; mais je n’ai pas abandonné la famille des Calas, qui est aussi malheureuse que celle d’Alexandre. Je prends la liberté d’envoyer à Votre Éminence un petit mémoire assez curieux sur cette cruelle affaire 2; la première partie pourra vous amuser, la seconde pourra vous attendrir et vous indigner. Le conseil enfin est saisi des pièces, et l’on va revoir le jugement de Toulouse. Vous me demanderez pourquoi je me suis chargé de ce procès ; c’est parce que personne ne s’en chargeait, et qu’il m’a paru que les hommes étaient trop indifférents sur les malheurs d’autrui. Si Pierre III n’avait pas été un ivrogne, son aventure serait un beau sujet de tragédie. Deux rivales, une femme près d’être répudiée, une révolution subite ; l’étoffe ne manque pas 3.  L’amour encore a fait assassiner le roi de Portugal  4; et puis qu’on aille dire que nous avons tort de mettre de l’amour dans nos pièces !

En voilà trop pour un sourd presque aveugle. Nous répétons Cassandre. Mademoiselle Corneille ne jouera pas mal Olympie ; mais elle jouera mieux Chimène, comme de raison.

Je vous réitère mes très tendres respects.

V.»

1 Bernis a écrit à V* le 7 août 1762 .

2 Histoire d’Élisabeth Canning . Voir : http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/144379333

3 Le complot est de septembre 1758 ; l'amour y a-t-il joué un rôle ?V* avait-il reçu la lettre que François-Pierre Pictet avait envoyée le 4/15 août 1762, sans doute à l'instigation de Catherine ? Voir page 13 : http://www.archivesfamillepictet.ch/bibliographie/documents/VoltaireetRousseau.pdf

Voir Albert Lortholary : Le Mirage russe en France au XVIIIè siècle, 1931 ; http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1952_num_7_4_2123_t1_0549_0000_2

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