11/05/2023
Vous savez qu'il suffit d'un homme malintentionné ou mal instruit pour répandre les rumeurs les plus odieuses
... Pour peu qu'il utilise et abuse de ce que permet l'IA CHatGéPéTé, la foule simplette va gober une masse d'horreurs et les vomir à son tour comme si c'étaient des paroles d'Evangile . Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son ! plus que jamais faisons travailler ce qui se trouve entre les deux oreilles ( du moins le peu qu'il en reste après avoir admiré les nouveaux gourous influenceurs. ceuses )
« A François de Chennevières
1er octobre 1767 1
Il est vrai, mon cher confrère, qu'il a couru des bruits ridicules. Une parente 2 de M. le duc de Choiseul a daigné même venir m'en instruire dans ma retraite. Vous savez qu'il suffit d'un homme malintentionné ou mal instruit pour répandre les rumeurs les plus odieuses. Il n'y avait pas le plus léger fondement à tout ce qu'on a débité ; d'ailleurs je compte sur les bontés de M. le duc de Choiseul, qui me fait l'honneur de m'écrire quelquefois de sa main. M. le duc de Praslin et lui sont mes deux protecteurs très constants, et je crois d'ailleurs mériter leur protection et les bontés du roi par ma conduite. Si tous ceux qui habitent leurs terres faisaient ce que je fais dans les miennes, l'État serait encore plus florissant qu'il ne l'est. J'ai défriché des terrains considérables, j'ai bâti des maisons pour les cultivateurs, j'ai mis l'abondance où était la misère, j'ai construit des églises . Mes curés, tous les gentilshommes mes voisins, ne rendent pas de moi de mauvais témoignages, et quand les Fréron et les Pompignan voudront me nuire, ils n'y réussiront pas. Je vous remercie tendrement de votre attention et de la lettre de notre chevalier 3. Nous vous embrassons tous, vous et la sœur-du-pot .4 »
1Dans l'édition Cayrol manque le mot absolument (7è ligne ) , et avec notre chevalier à l'avant-dernière ligne.
2 Sans doute Mme de Saint-Julien.
3De Rochefort ; sa lettre n'est pas connue .
4 Anne-Charlotte de Crussol-Florensac, épouse du duc d'Aiguillon ( Armand-Louis Duplessis-Vignerod de Richelieu, duc d'Aiguillon, soutenait les philosophes et jouait ainsi auprès d'eux un rôle de «sœur du pot» .) . La duchesse d'Aiguillon, est surnommée par Voltaire la «sœur du pot des philosophes» (le terme désignant alors une religieuse dans un hôpital, une fille de la Charité ). Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Charlotte_de_Crussol_de_Florensac_d%27Aiguillon
et : https://aiguillon47.pagesperso-orange.fr/Ducs_Anne_Charlotte_de_Crussol.htm
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Je fais ce que je peux pour que les officiers et les soldats soient contents
... Ouvrez le ban !
Also sprach Sébastien Lecornu, ministre des armées : "Il faudra enfin tirer les conséquences des échecs militaires de 1940 pour renforcer les armées de la France face aux menaces qui la visent. "
https://www.rhone.gouv.fr/Actualites/Message-de-Monsieur-...
Fermez le ban !
M. Sébastien Lecornu, et Mme Patricia Miralles : aux armes citoyens !
« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence, etc.
à Angoulême
1er octobre 1767 à Ferney 1
Par votre lettre du 20è septembre, mon cher philosophe militaire, vous m'apprenez que MM. de Broglie s'imaginent que je ne leur suis pas attaché . Cela prouve que ni MM. de Broglie ni vous n'avez jamais lu Le Pauvre Diable . Il a pourtant été imprimé bien souvent. Vous y auriez trouvé ces vers-ci, lesquels sont adressés à un pauvre diable qui voulait faire la campagne
Du duc Broglie osez suivre les pas
Sage en projets, et vif dans les combats,
11 a transmis sa valeur aux soldats;
Il va venger les malheurs de la France
Sous ses drapeaux marchez dès aujourd'hui,
Et méritez d'être aperçu de lui 2.
Pour moi, je suis un pauvre diable environné actuellement du régiment de Conti, dont trois compagnies sont logées à Ferney. Si elles étaient venues il y a dix ans, elles auraient couché à la belle étoile. Je fais ce que je peux pour que les officiers et les soldats soient contents mais mon âge et mes maladies ne me permettent pas de faire les honneurs de mon ermitage comme je le voudrais. Je ne me mets plus à table avec personne. J'achève ma carrière tout doucement et, quand je la finirai, vous perdrez un serviteur aussi attaché qu'inutile.
V. »
1 L'édition de Kehl corrige à tort de Broglie en Broglie . Broglie ne compte que pour une syllabe lorsque le e final est élidé, puisque l'i qui précède ne sert qu'à marquer la mouillure du l .
2 Le Pauvre Diable, vers 16-21 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8598918/f9.image.r=duc%20de%20Broglie
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On meurt plus à son aise chez soi que chez des rois
...
« Au marquis Francesco Albergati Capacelli , Senatore di Bologna, etc.
à Verone
Italie
Je suis encore entre le mont Jura et les Alpes, monsieur, et j'y finirai bientôt ma vie. Je n'ai point reçu la lettre par laquelle vous me faisiez part de votre chamberlanie 1. Je vous aimerais mieux dans votre palais à Bologne, que dans l'antichambre d'un prince. Si vous allez en Pologne je vous recommande la tolérance avec les dissidents 2. J'ai été aussi chambellan d'un roi, et d'un roi victorieux 3, mais j'aime cent fois mieux être dans ma chambre que dans la sienne. On meurt plus à son aise chez soi que chez des rois; c'est ce qui m'arrivera bientôt. En attendant, je vous présente mes respects.
V.
1er octobre 1767 à Ferney. »
1 Néologisme pour chambellanie.
2 La phrase considérée comme choquante a té omis par l'édition de Kehl . Les « dissidents » sont les orthodoxes soutenus par Catherine II contre leur patrie .
3 Ces cinq mots manquent dans toutes les éditions .
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