12/05/2023
Voici un petit écrit sur les dissidents
... Russes, en particulier ...https://legrandcontinent.eu/fr/2023/03/13/en-russie-de-la...
« A Etienne-Noël Damilaville
2 octobre 1767 1
Fondez donc cette maudite glande, mon cher et digne ami 2. Que l'exemple de M. Dubois vous rende bien attentif et bien vigilant . Vous n'avez pas, comme lui, cent mille écus de rente à perdre mais vous avez à conserver cette âme philosophique et vertueuse, si nécessaire dans un temps où le fanatisme ose combattre encore la raison et la probité. Si par hasard son édition a quelque succès dans ce siècle ridicule, je lui prépare un petit morceau sur Henri IV 3 qu'il pourra mettre à la tête de la deuxième édition, et je vous réponds que vous y retrouverez vos sentiments . Je finis ma carrière littéraire par ce grand homme, comme je l'ai commencée, et je finis comme lui. Je suis assassiné par des gueux, Coger est mon Ravaillac. Adieu, mon cher ami je suis trop malade pour dicter longtemps mais ne jugez point de mes sentiments par la brièveté de mes lettres.
Je vous demande en grâce que Merlin ne tire pas plus de 350 exemplaires et surtout qu'il ne fourre point là mon nom, et qu'il ne demande point de privilège 4 .
Faudra-t-il que je meure sans vous revoir?
Voici un petit écrit sur les dissidents 5 qui m'a été envoyé de Hollande 6.»
1 Copie contemporaine Darmstadt B. ; B.H ; édition de Kehl . Ces trois textes présentent quelques variantes . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/06/correspondance-annee-1767-partie-50.html
2 Cette phrase n'est pas dans les manuscrits .
3 Ce morceau n'est pas connu .
4Ms 2 et les éditions donnent à la place de ce paragraphe le texte suivant : « Vous êtes dans la force de l'âge vous serez utile aux gens de bien qui pensent comme il faut, et moi, je ne suis plus bon à rien. Je suis actuellement obligé de me coucher à sept heures du soir. Je ne peux plus travailler. Que Merlin ne fourre pas mon nom à la bagatelle que je lui ai donnée. »
Voir le début de la lettre du 23 septembre 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/08/m-6442020.html
5 Voir lettre du 21 août 1767 à Vorontsov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/03/vous-verrez-que-mes-dernieres-volontes-sont-la-liberte-de-co-6441276.html
6 Le dernier paragraphe manque dans le manuscrit 1 et les éditions .
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La facétie, dont vous avez vu une faible répétition, a été jouée bien supérieurement.
... Bravo Recep Tayyip Erdogan , doubler le salaire des fonctionnaires pour se faire élire ressemble comme deux gouttes d'eau à une corruption de fonctionnaire, ce qui laisse froid ta "justice" [sic] ( à géométrie variable : https://www.arte.tv/fr/videos/113761-000-A/en-turquie-cor... ), le mieux payant ayant toujours raison, c'est bien connu ( voir Trump ! ) : https://www.lefigaro.fr/international/election-presidenti...
« A François-Gabriel Le Fournier, chevalier de Wargemont
A Ferney, 1er octobre 1767
Je venais, monsieur, d'écrire à Mme la comtesse de Beauharnais, lorsque je reçois la lettre dont vous m'honorez, du 24è septembre. Je vous confirme ce que je dis à Mme de Beauharnais, que je suis à vos ordres jusqu'au dernier moment de ma vie.
La facétie, dont vous avez vu une faible répétition, a été jouée bien supérieurement. Tous les acteurs vous regrettaient, car c'est à vous qu'on veut plaire. On regrettait bien aussi les officiers de la légion de Soubise ; il n'y a point de corps mieux composé. Tel maître, telle légion.
Je suis bien honteux, monsieur, des peines que je vous ai données ; je vous en demande pardon, autant que je vous en remercie. Je ne sais pas trop où demeure Thieriot ; tout ce que je sais, c'est qu'il est correspondant du roi de Prusse . C'est une fonction qui ne lui produira pas des pensions de la cour. Si vous vouliez avoir la bonté d'ordonner à votre secrétaire de mettre le paquet pour Thieriot dans celui de Damilaville 1, et de l'envoyer sur le quai Saint-Bernard, au bureau du vingtième, il serait sûrement rendu. Damilaville n'est que le premier commis du vingtième mais c'est un homme d'un mérite rare, et d'une philosophie intrépide. Il a servi, il s'est distingué par son courage . Il se distingue aujourd'hui par un zèle éclairé pour la philosophie et pour la vertu . C'est un homme qui mérite votre protection.
Tout ce qui habite mes déserts vous présente ses hommages. Recevez, monsieur, avec la bonté à laquelle vous m'avez accoutumé, mes très sincères et très tendres respects.
V. »
1 Lettre du 30 septembre 1767 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/09/si-bene-vales-ego-quldem-valeo-6442196.html
et du même jour à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/08/m-6442020.html
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