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07/06/2023

il a eu la conduite d'un coquin avec le style d'un sot

... Ce qui n'excuse pas la violence de ceux qui, au fond tout autant répréhensibles , ne sont pas des saints , et se croient justiciers envers Adrien Quatennens : https://actu.orange.fr/france/lille-en-plein-concert-la-s... *

Je déteste ce politicien , mais je déteste aussi les petits donneurs de leçons qui recourent à la violence lâchement . Ils ont la même imbécilité que des supporters saouls .

* Cauchemar est exagéré !

Affaire Quatennens: LFI face à ses contradictions - l'Opinion

Pour mémoire !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

11 novembre 1767 1

J'ai aussi, mon cher ami, une très ancienne colique. Je suis à peu près de l'âge de M. de Courteilles 2, et beaucoup plus faible et plus usé que lui. Je dois m'attendre à la même aventure au premier jour. Que cette dernière facétie soit jouée dans mon désert ou demain, ou dans six mois, ou dans un an, cela est parfaitement égal entre deux éternités qui nous engloutissent, et qui ne nous laissent qu'un moment pour souffrir et pour mourir.

Je vous plains beaucoup d'avoir perdu votre protecteur; mais vous ne perdrez pas pour cela votre emploi. Vous vous soutiendrez par vos propres forces, et d'ailleurs vous avez des amis. Plût à Dieu que vous pussiez, au lieu de votre emploi, avoir un bénéfice simple, et venir philosopher avec moi sur la fin de ma carrière !

Mandez-moi, je vous prie, si M. Marmontel est revenu à Paris. Le voilà pleinement victorieux; et il le serait encore davantage si les chats fourrés de la Sorbonne étaient assez fous pour lâcher un décret. Vous m'avez envoyé deux exemplaires des Pièces relatives à Bélisaire 3 ; dans l'un il manquait le dernier cahier et dans l'autre il manquait le premier 4.

Il n'est pas juste de m'attribuer L’Honnêteté théologique quand je ne l'ai pas faite. Il faut que chacun jouisse de sa gloire. Ceux qui font ces bonnes plaisanteries sont trop modestes de les mettre sur mon compte. J'ai bien assez de mes péchés, sans me charger encore de ceux de mon prochain.

Je ne suis point du tout fâché qu'on ait imprimé ma lettre à Marmontel 5. J'y traite Coger de maraud ; et j'ai eu raison, car il a eu la conduite d'un coquin avec le style d'un sot. On peut même imprimer cette lettre que je vous écris, je le trouverai très bon.

Je vous ai prié, mon cher ami, de me faire avoir par Briasson ou un autre, les Mémoires du maréchal de Luxembourg ; ils me sont d'une nécessité indispensable . Je vous prie d'ajouter au plaisir que vous me ferez, en me les envoyant, celui de me les faire tenir promptement ; je vous aurai une véritable obligation . Je vous embrasse de toutes les forces qui me restent. »

1 Copies contemporaines : Darmstadt B., B.H. ; l'édition de Kehl ajoute le second paragraphe mais omet en revanche le dernier à l'exception de la dernière phrase .

2 Dominique-Jacques Barberie, marquis de Courteilles, est mort le 3 novembre 1767, à soixante-et-onze ans : https://data.bnf.fr/fr/16642179/jacques-dominique_de_barberie_de_courteilles/

Voir lettre du 15 décembre 1766 : https://artflsrv04.uchicago.edu/philologic4.7/grimm/navigate/5/20

3 Sur ces Pièces relatives à Bélisaire, voir lettre du 16 mai 1767 à Marmontel : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/12/05/il-ne-s-agit-plus-ici-de-plaisanter-il-faut-ecraser-ces-sots-6415489.html

4 Dans l'édition Garnier ,1877-1885, il y a simplement : mais elles ne sont pas complètes.

il importe qu'on ne fasse point une guerre de barbares

... Ce dont se fiche complètement ce damnable Poutine capable du plus lâche , du pire : https://actu.orange.fr/monde/ukraine-les-evacuations-cont...

https://images.laprovence.com/media/afp/7de09f07a59d6d682e354d5644722c32d58269a0.jpg?twic=v1/crop=1730x972@0x0/cover=1140x641

Travail d'un nuisible

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini, Secrétaire

Intime, et Historiographe de Son Altesse Sérénissime

à Manheim

11è novembre 1767 à Ferney

Mon cher ami, oublierez-vous toujours que j'ai soixante-quatorze ans ? que je ne sors presque plus de ma chambre ? Il s'en faut peu que je ne sois entièrement sourd et aveugle . Vous m'écrivez comme si j'avais votre jeunesse et votre santé. Soyez très sûr que si je les avais, je serais à Manheim ou à Schwetzingen.

Il y aura toujours un peu de nuage sur la lettre amère de l'électeur au maréchal de Turenne . Ce fait, entre nous, n'est pas trop intéressant, puisqu'il n'a rien produit. C'est un pays en cendre qui est intéressant. Il importe peu au genre humain que Charles-Louis ait défié Maurice de La Tour 1 mais il importe qu'on ne fasse point une guerre de barbares.

Gatien de Courtilz, caché sous le nom de Du Buisson 2, avait déjà été convaincu de mensonges imprimés par l'illustre Bayle, avant que le marquis de Beauvau eût écrit. Il est donc très vraisemblable que le marquis de Beauvau n'eût point parlé du cartel s'il n'avait eu que Gatien de Courtilz pour garant 3. Bayle, qui reproche tant à ce Courtils Du Buisson, ne lui reproche rien sur le cartel. Il faut donc douter, mon cher ami de las cosas mas seguras, la mas segura es dudar 4. Mais ne doutez jamais de mon estime et de ma tendre amitié pour vous. Mme Denis vous en dit autant.

V. »

1 Ou plutôt Henri de La Tour d'Auvergne .

3 Collini a objecté à V* le 8 novembre 1767 : « Ne pourrait-on pas penser que, comme ils ne vous ont parlé du cartel que dans un temps où on avait sur cette anecdote une foule d'ouvrages imprimés, ils ont été charmés d'adopter cette histoire ? »

4 Collini a complété l'aphorisme espagnol en ajoutant la mia segura avant es dudar . Traduction : des choses les plus sûres, [la plus sûre] est de douter .

J'ai ménagé vos intérêts comme les miens mêmes

... Paroles de syndicaliste manifestant inutile, marchand de casquettes made in China ? Mensonge récurrent à coup sûr !

https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/XrKcTSX-mEUtx0v_YKZ-SKDYOf4/600x400/regions/2023/06/06/647f39eb42150_whatsapp-image-2023-06-06-at-15-34-52.jpeg

Comment voulez vous faire  ? Même pas "plus beau parce que c'est inutile ", c'est simplement ridicule et enfantin :"Nous on veut pas ! Na ! Y'a Ka ! "

 

 

« Au Conseil suprême de Montbéliard

Au château de Ferney par Genève 10è novembre 1767 1

Messieurs,

Je dois vous informer que M. Jeanmaire m'étant redevable d'une somme très considérable, et me trouvant dans la plus triste situation, je pris le parti d’écrire au mois de septembre à Mgr le duc de Virtemberg, et de le supplier de vouloir bien me faire tenir trois cents louis d'or, en attendant mon paiement . Son Altesse Sérénissime en donna l'ordre ; mais il se passa six semaines avant qu'il fût exécuté ; et M. Jeanmaire ne m'envoya que quatre mille cinq cents livres en lettres de change payables au 12 novembre .

Dans cet intervalle j'appris la saisie faite par des marchands de Lyon sur les terres de Riquewihr . On m'avertit que d'autres créanciers voulaient se faire payer à mon préjudice sur les terres de Franche-Comté . J'ai été obligé de faire constater l’antériorité de mon hypothèque en faisant contrôler et insinuer un contrat de deux cent mille livres, et en envoyant un avocat à Besançon .

Si j'avais fait contrôler et insinuer les autres contrats, ces dépenses qui sont à votre charge auraient monté à plus de quatre mille livres, et s'il y avait procès entre les autres créanciers et moi, vous n'en seriez pas quittes pour six mille . J'ai ménagé vos intérêts comme les miens mêmes, et si vous voulez, messieurs, me donner des délégations acceptées par les fermiers solvables avec quelque argent comptant 2, je me fais fort d'arrêter les poursuites des marchands de Lyon . Il n'y a rien que je ne fasse pour témoigner mon respect et mon attachement à Son Altesse Sérénissime .

Je vous supplie , messieurs, de vouloir bien prendre des mesures sûres et promptes qui assurent votre repos et le mien. On me devra au 1er janvier soixante et douze mille cinq cents livres, sauf erreur, en cas que je reçoive le paiement des lettres de change de M. Jeanmaire de 4500 livres ; et on me devra 77 500 livres , si je ne reçois pas le montant des lettres de change sur Lyon . Il vous est très aisé de me faire tenir une délégation de cette somme et du courant, acceptée par vos fermiers ou régisseurs, alors les frais ne tomberont plus sur vous quand il y aura de la faute de vos fermiers .Vous serez débarrassés de toute cette discussion avec moi ; et Son Altesse Sérénissime ne sera plus importunée de ces minuties qui sont au-dessous de Sa Grandeur .

J'attends votre réponse, et j'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

messieurs,

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Edition Rossel .

2 Avec quelque argent comptant, rajouté dans la marge par V*.