28/08/2023
Il est poltron comme un lézard. Il est difficile à présent de le mettre en prison
... Mais Vladimir Poutine, dégonflé qui se retranche bien à l'abri, tu ne finiras pas doucettement ta détestable vie dans une de tes datchas, attends-toi à une chasse sans fin . Tu es passé maître dans le rôle de capo mafioso, assassin par procuration, ton tour viendra d'être du coté de la gueule du canon , toi et tes soutiens .
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
A Ferney 22è janvier 1768
En réfutation, monseigneur, de la lettre dont vous m'honorez, du 15 de janvier, voici comme j'argumente. Quiconque vous a dit que j'avais soupçonné ce Gallien d'être le fils du plus aimable grand seigneur de l'Europe est un enfant de Satan. Il se peut que ce malheureux l'ait fait entendre à Genève, pour se donner du crédit dans le monde et auprès des marchands; mais, comme j'ai eu chez moi deux de ses frères, dont l'un est soldat, et dont l'autre a été mousse, il est bien impossible qu'il me soit venu dans la tête qu'un pareil polisson fût d'un sang respectable. C'est encore une autre calomnie de dire que Mme Denis et moi nous ayons mangé avec lui. Mme Denis vous demande justice. Il n'a jamais eu à Ferney d'autre table que celle du maître d'hôtel et des copistes, comme vous me l'aviez ordonné. On lui fournissait abondamment tout ce qu'il demandait; mais on ne lui laissait prendre aucun essor dans la maison, et on se conformait en tout aux règles que vous aviez prescrites. Ses fréquentes absences, qu'on lui reprochait, ne pouvaient être prévenues. On ne pouvait mettre un garde à la porte de sa chambre.
Dès que je sus qu'il prenait à crédit chez les marchands de Genève, je fis écrire des lettres circulaires par lesquelles on les avertissait de ne rien fournir que sur mes billets.
Dès que M. Hennin, résident à Genève, en eut fait son secrétaire, il le fit manger à sa table, selon son usage, usage qui n'est point établi chez moi. Alors Gallien vint en visite à Ferney, il mangea avec la compagnie; mais ni Mme Denis ni moi ne nous mîmes à table, nous mangeâmes dans ma chambre . Voilà l'exacte vérité.
C'est principalement chez M. Hennin qu'il a acheté des montres ornées de carats 1, et des bijoux. Le marchand dont je vous ai envoyé le mémoire ne lui a fourni que le nécessaire. Ne craignez point d'ailleurs qu'il soit jamais voleur de grand chemin. Il n'aura jamais le courage d'entreprendre ce métier, qu'il trouve si noble. Il est poltron comme un lézard. Il est difficile à présent de le mettre en prison. Il partit de Genève le lendemain que le résident l'eut chassé, et dit qu'il allait à Berne ordonner aux troupes de venir investir la ville. Le fond de son caractère est la folie. En voilà trop sur ce malheureux objet de vos bontés et de ma patience. Je dois, à votre exemple, l'oublier pour jamais.
J'ai pris la liberté de vous consulter sur les calomnies d'un autre misérable 2 de cette espèce, qui, dans ses mémoires, a insulté indignement les noms de Guise et de Richelieu en plus d'un endroit. Le monde fourmille de ces polissons qui, nés pour être domestiques, s'érigent en juges des rois et des généraux d'armée, dès qu'ils savent lire et écrire.
Les deux partis de Genève prennent des mesures d'accommodement toutes différentes de l'arrêt des médiateurs. Ce n'était pas la peine de faire venir un ambassadeur de France chez eux, et d'importuner le roi une année entière. Voilà bien du bruit pour peu de chose, mais cela n'est pas rare.
Agréez, monseigneur, mon tendre et profond respect.
V. »
1 De petits diamants d'un carat .
2 La Beaumelle, l'un des nombreux « misérables » ennemis de V* . Voir lettre du 18 janvier 1768 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/26/je-compte-pour-rien-ceux-qui-n-ont-fait-que-vivre-et-vieillir-et-dont-l-his.html
18:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
une si bonne cause défendue par de si mauvaises raisons
... Ce titre m'a permis, par recherche sur le net, de découvrir un texte remarquable d'Olympe de Gouges , femme défendant, elle, une juste cause avec d'excellentes raisons, mais dont les idées et prises de position l'ont menée à la guillotine . Les féministes contemporaines de bon nombre de pays courent les mêmes risques et les mêmes peines . Les hommes montrent qu'ils peuvent être de parfaits dégueulasses, lâches au delà de tout .
"Si tenter de donner à mon sexe une consistance honorable et juste est considérée dans ce moment comme un paradoxe de ma part , et comme tenter l'impossible, je laisse aux hommes à venir la gloire de traiter cette matière ; mais, en attendant , on peut la préparer par l'éducation nationale, par la restauration des moeurs et par les conventions conjugales ." Olympe de Gouges .
N. B. - Que le ministre Attal retienne et applique la consigne de cette révolutionnaire exemplaire .
« A André Morellet
Vous savez, monsieur, qu'on a donné six cents francs de pension à celui qui a réfuté Fréret 1 . En ce cas, il en fallait donner une de douze cents à Fréret lui-même. On ne peut guère réfuter plus mal. Je n'ai lu cet ouvrage que depuis quelques jours, et j'ai gémi de voir une si bonne cause défendue par de si mauvaises raisons. J'admire comme cet écrivain soutient la vérité par des bévues continuelles, et suppose toujours ce qui est en question. Il n'appartient qu'à vous, monsieur, de combattre avec de bonnes armes, et de faire voir le faible de ces apologies, qui ne trompent que des ignorants. Grotius, Abadie, Houteville, ont fait plus tort à notre sainte religion que milord Shaftsbury, milord Bolingbroke, Colins, Volston, Spinosa, Boulainvilliers, Boulanger, La Mettrie, et tant d'autres.
Je ne sais comment on a renouvelé depuis peu une ancienne plaisanterie de l'auteur de Mathanasius 2. Un de mes amis est au désespoir qu'on ose lui attribuer cette brochure, imprimée en Hollande il y a quarante ans. Ces rumeurs injustes peuvent faire un tort irréparable à mon ami et vous savez quels sont les droits de l'amitié. C'est au nom de ces droits sacrés que je vous conjure de détruire, autant qu'il sera en vous, une calomnie si dangereuse.
Au reste, je suis en tout à vos ordres, et vous pouvez compter sur l'attachement inviolable de votre très humble et très obéissant serviteur.
L'abbé Yvroie.3
22è janvier 1768. »
1 L'abbé Nicolas-Sylvestre Bergier a publié la Certitude des preuves du christianisme ou Réfutation de l'examen critique des apologistes d ela religion chrétienne, 1767 deux parties in-12. C'est une réfutation de l'Examen critique,etc. attribué à Fréret, qui est peut-être de Levesque de Burigny ; voir tome XXVII, page 35 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/43
et XLIV, 257 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome44.djvu/267
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6364
Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome31.djvu/139
Voir lettre du 16 octobre 1765 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/13/y-a-t-il-rien-de-plus-tyrannique-par-exemple-que-d-oter-la-l-6297342.html
et lettre du 23 novembre 1767 à Christin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/11/avant-de-faire-des-procedures-il-faut-que-j-aie-des-procedes-6447198.html
et 20 décembre 1768 à Villevielle .
2C'est-à-dire Le Dîner du comte de Boulainvilliers, œuvre prétendue de Thémiseul de Saint-Hyacinthe (auteur réel du Chef d'Oeuvre d'un inconnu, mis sous le nom du pseudo- « docteur Mathanasius » ; voir : https://data.bnf.fr/fr/11923358/themiseul_de_saint-hyacinthe/
et : https://wikimonde.com/article/Th%C3%A9miseul_de_Saint-Hyacinthe )
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Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ?
... Je ne connais aucun.e politicard.e assez modeste pour en dire autant, tous.tes se croyant infaillibles, perchés sur leurs ergots/egos, volailles piaillantes même pas bonnes à pondre autre chose que des invectives et des âneries ras les pâquerettes . Ségolène le coucou et Jean-Luc le vantard se la jouent Embrassons-nous Folleville , et dire qu'ils sont payés pour ça ! https://www.francetvinfo.fr/politique/nupes/elections-eur...
« A Jean-François Marmontel
Voici, mon cher ami, un petit rogaton 1 qui m'est tombé entre les mains. Il ne vaut pas grand'chose, mais il mortifiera les cuistres, et c'est tout ce qu'il faut. Je vous demande en grâce de ne jamais dire que je suis votre correspondant, cela est essentiel pour vous et pour moi . On est épié de tous côtés.
J'apprends, avec une extrême surprise, qu'on m'impute un certain Dîner du comte de Boulainvilliers, que tous les gens un peu au fait savent être de Saint-Hyacinthe. Il le fit imprimer en Hollande en 1728 . C'est un fait connu de tous les écumeurs de la littérature. J'attends de votre amitié que vous détruirez un bruit si calomnieux et si dangereux 2. Rien ne me fait plus de peine que de voir les gens de lettres, et mes amis mêmes, m'attribuer à l'envi tout ce qui paraît sur des matières délicates. Ces bruits sont capables de me perdre, et je suis trop vieux pour me transplanter. Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ? Je vous supplie de dire et de faire dire à M. Suard, dont j'ambitionne l'amitié et la confiance, qu'il est obligé plus que personne à réfuter toutes ces calomnies.
Adieu, vainqueur de la Sorbonne, personne ne marche avec plus de plaisir que moi après votre char de triomphe.
Gardez-moi un secret inviolable.
22è janvier 1768.»
1 Il peut s'agir de l’Épître écrite de Constantinople aux frères, ce qui est douteux , ou de la Prophétie de la Sorbonne de l'an 1530, voire même le Sermon prêché à Bâle le premier jour de l'an, 1768 ,(voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/583 )
publié sous le pseudonyme de Josias Rossette ; voir lettre du 11 février 1768 à Moultou : « Mon cher philosophe, je vous envoie un Sermon prêché à Bâle et imprimé à Genève chez Pellet."
Voir : https://www.voltaire.ox.ac.uk/publication/writings-1768-iii/
2 Une fois de plus V* est bien renseigné par ses amis de Paris . Selon la Correspondance littéraire, VIII, 52, du 15 avril 1768, Pasquier « avait dit cet hiver à M. l'abbé Chauvelin qu'il n'était pas possible de souffrir davantage les entreprises de M. de Voltaire contre la religion, et que si Le Dîner du comte de Boulainvilliers lui tombait entre les mains il le dénoncerait au Parlement et ferait décréter M. De Voltaire de prise de corps » ; voir page 52 http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-23427&I=56&M=tdm
Il est vrai que cet ouvrage va plus loin dans le sens de l'athéisme que tous les autres écrits de V*, ou peu s'en faut .
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