21/02/2025
Je ne crois pas que le spirituel Moustapha persiste dans la politesse dont il a usé envers votre ministre et toute sa suite
... Et pourtant si ! Moustapha , dressé sur ses ergots, plus connu sous le nom de Recep Tayyip Erdogan actualise ce méfait : https://www.aa.com.tr/fr/turkiye/erdogan-la-turkiye-brise-les-moules-de-la-politique-%C3%A9trang%C3%A8re-/3486678
« A Catherine II, impératrice de Russie
A Ferney 12 auguste 1769
Madame,
Le bon vieillard Siméon est au comble de ses vœux . On m'apprend que Votre Majesté Impériale a vaincu cinquante mille turbans auprès de Choczim et qu'elle est triomphante de tous les côtés .
Je la supplie de me mander en quel endroit je dois venir mourir de joie à ses pieds . Est-ce à Yassi, à Adrianople ou à Constantinople ? Je ne peux aller à cheval, car je ne ressemble point au général Munich qui était excellent écuyer à quatre-vingts ans passés, mais je viendrais en litière .
Comme le voyage est un peu long, je compte que votre Majesté sera dans l’Asie Mineure et qu'elle aura poussé jusqu'à Alep quand je ne serai encore qu'à Scurari .
Je ne crois pas que le spirituel Moustapha persiste dans la politesse dont il a usé envers votre ministre et toute sa suite 1.
Je me flatte qu'il vous a déjà demandé très humblement parton, et que Votre Majesté a corrigé pour jamais cette insolente nation ; peut-être Moustapha est-il lui-même à présent dans une de ses sept tours .
Enfin, madame, vous seule avez vengé l'Europe, et c'est encore un de mes étonnements qu’aucun potentat ne saisisse une conjoncture si favorable pour avoir quelque part à votre gloire ; au contraire , il semble qu'on en soit jaloux. Pour moi,madame, je serai jusqu'à mon dernier soupir votre vieux et inutile chevalier .
Que Votre Majesté Impériale daigne agréer le respect profond, la reconnaissance et l’attachement de l'ermite de Ferney.
V. »
1 Voir lettre du 3 décembre 1768 à Schouvalov : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/06/12/m-6502704.html
Le procédé s'explique par le fait que pour les Turcs toute guerre est une guerre sainte . L'emprisonnement des ambassadeurs était un geste symbolique, dont même Guilleragues, pourtant très considéré à la Porte, avait failli être victime dans l'affaire de Chio ; voir Guilleragues, Correspondance (Droz, 1976), t. I, p. 398- .
Et voir : https://books.openedition.org/psorbonne/63649?lang=fr
00:36 | Lien permanent | Commentaires (0)
Écrire un commentaire