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04/02/2010

Il est bon d’écraser deux fois le fanatisme, c’est un monstre qui lève toujours la tête.

"La déclaration du roi sera un bouclier contre la prêtraille."

Remplacez "roi" par "président de la république française", et alors là je ne suis pas sûr que l'on se retrouve avec un bouclier contre les extrémismes religieux de toutes confessions ; je suppose même qu'on doit alors se retrouver aussi protégé qu'une strip- teaseuse par son string  !

N'oublions pas que notre Sarko fait montre d'une foi catholique à toute épreuve !

Voir ses déclarations !

http://www.mouton-noir.net/info-quotidienne/Quand-Sarkozy... 

et

http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/...

Le divorce ne l'a pas rendu rancunier bien qu'il le prive normalement de certains rites dont la privation fait la souffrance de certains catho praticants . J'en déduis qu'il n'est qu'un catho en peau de lapin ! L'hypocrisie a l'air de lui convenir au teint (allez ! halé ! alléluyah ! ).

 

bouclier.jpg

 

 

 

http://www.dailymotion.com/video/x3riyb_johnny-que-jai-to...

 

http://www.youtube.com/watch?v=lQVogwzdY2I

 

 

 

 

« A Charles –Augustin Ferriol, comte d’Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

                   4 février 1766

 

                            Je renvoie à mes divins anges le mémoire de M. de La Voute pour les comédiens. Je les supplie très humblement de trouver que j’ai raison parce que je crois avoir raison,[a[f1] ] mais s’ils me condamnent, je croirai que j’ai tort. La tournure que vous avez prise est très habile. La déclaration du roi sera un bouclier contre la prêtraille. Elle sera enregistrée, et quand les cuistres refuseront la sépulture à un citoyen pensionnaire du roi, on leur lâchera le parlement. Ne vous ai-je pas mandé que ma Catherine vient de chasser les capucins pour n’avoir pas voulu enterrer un violon français ? [b[f2] ]

 

                            Vous êtes donc de très bons politiques, vous auriez donc arrangé les Genevois en vous jouant ? On dit M. le chevalier de Beauteville malade [c[f3] ]. Il peut se donner tout le temps de raffermir sa santé. Rien ne presse. Il n’y a pas eu une patte froissée dans la guerre des rats et des grenouilles [d[f4] ]. M.Crommelin est un peu ardent. On aurait dit que le feu était aux quatre coins de Genève. Comptez que les médiateurs se mettront à pouffer de rire quand ils verront de quoi il s’agit. On a trompé monsieur le duc [e[f5] ], on l’a engagé à précipiter ses démarches. Les Zurikois qui n’aiment pas à dépenser leur argent inutilement commencent à murmurer qu’on les envoie chercher pour une querelle d’auteur [f[f6] ], car c’est là l’unique fond de la noise. Si je ne m’occupais pas tout entier de l’affaire Sirven qui est plus sérieuse, je ferais un petit Lutrin de la querelle de Genève. J’ai vu l’esquisse du mémoire d’Elie de Beaumont. [g[f7] ]. Je me flatte qu’il fera un très grand effet, et que nous obtiendrons un arrêt d’attribution. Vous nous protègerez, mes chers anges. Il est bon d’écraser deux fois le fanatisme, c’est un monstre qui lève toujours la tête. J’ai dans la mienne de soulever l’Europe pour les Sirven [h[f8] ]. Vous m’aiderez.

 

 

                            Respect et tendresse.

 

                            V. »

 

 

 

 

 


 [f1]Il renvoie le mémoire de Pierre Jabineau de La Voute en faveur des comédiens (pour préparer une déclaration au roi) avec des remarques ; V*propose des suppressions, des atténuations, distinctions et additions fondées sur des textes juridiques et sur l’histoire. Il ne faut  pas « faire sans correctif le triste aveu que les comédiens ont été déclarés infâmes à Rome. » Il faut distinguer bateleurs et acteurs de tragédies et comédies. Il ne faut pas choquer la noblesse en paraissant inviter les gentilshommes à être comédiens : « ce qui peut se dire historiquement ne peut se dire quand on fait parler le roi. Il faut tâcher de rendre l’état de comédien honnête et non pas noble. ». Ce mémoire ne fut pas utilisé.

 [f2]Catherine, le 22 août a.s. (2 septembre n.s.), racontait que « les capucins s’étant opiniâtrés cet hiver à ne pas vouloir enterrer un Français qui était mort subitement sous prétexte qu’il n’avait pas reçu les sacrements … à la fin on leur fit dire de choisir ou de passer la frontière ou d’enterrer ce Français. Ils partirent… »

 [f3]Ambassadeur que la France doit envoyer à Genève pour la médiation.

 [f4]Réf à la Batrachomyomachie faussement attribuée à Homère.

 [f5]Duc de Praslin, ministre des Affaires étrangères.

 [f6]« Les jugements portés contre (Charles Pictet) et contre le sieur Jean-Jacques Rousseau ont été les deux premiers objets des plaintes des représentants ; c’est là l’origine de tout le mal » ; voir lettre du 19 juillet 1763

 [f7]Pour les Sirven.

 [f8]A Damilaville il précise : « Je voudrais bien que ce divin Elie m’envoyât un précis de son mémoire dépouillé entièrement des accessoires qui sont nécessaires pour les juges et qui ne font que ralentir l’intérêt et refroidir les lecteurs étrangers . J’enverrais ce précis à tous les princes protestants et à l’impératrice de l’Eglise grecque. Je l’accompagnerais d’un petit discours sur le fanatisme… »

 

 

 

guitare manouche.jpg

 

Jazz ! j'aime ! et je ne suis d'aucune obédience , je touche à tout du bout des oreilles, comme ce qui suit :

http://www.youtube.com/watch?v=SkN3EL68dYo&feature=re...

03/02/2010

le malheur qu’ont tous les rois, de ne savoir pas un mot de la vérité

A l'heure où je mets cette note en ligne, je ne sais encore ce que sera l'actualité, mais d'un naturel optimiste (qui se soigne ! ) j'écoute ce qui suit, car c'est guilleret : http://www.youtube.com/watch?v=-76Ca9MRo-I&feature=related

verite.jpg

                      A débattre !

« A Johann Samuel König

 

Berlin le 3 février 1753

 

                            Je viens de lire la première feuille de la Défense de votre Appel [Défense de l’Appel au public, La Haye 1753]. C’est la victoire de Rocou [Rocou ou Raucoux : 11 octobre 1746, Fontenoy : 11 mai 1745] après celle de Fontenoy . Il est bien douloureux que jamais Sa Majesté prussienne n’ait lu votre Appel [L’Appel au public du Jugement de l’Académie royale de Berlin, La Haye 1752], qui est un chef-d’œuvre de logique ; il n’aurait certainement pas fait cette Lettre cruelle [La Lettre d’un académicien de Berlin à un académicien de Paris ], qui est le plus grand de mes chagrins, puisque c’est ce qui lui a fait le plus grand tort dans l’Europe. Il a le malheur qu’ont tous les rois, de ne savoir pas un mot de la vérité. Il ignore qu’à l’Académie Maupertuis fit apporter le jugement contre vous, tout dressé ; il ignore qu’aucun académicien ne signa, et que la chose ne fut seulement pas mise en délibération . Comment le saurait-il ? Aucun académicien n’ose parler, et Maupertuis a été le Phalaris [tyran d’Agrigente qui brûlait ses victimes dans un taureau d’airain] de la littérature . Je vous écris par Rotterdam sur une autre affaire [sa plainte contre le libraire hollandais Pierre Grosse qui a accusé V* dans La Bigarrure de lui avoir vendu un manuscrit déjà vendu à deux de ses confrères]. Vale.

 

                            Voltaire. »

Encore un mot sur la vérité ? à voir : http://www.guillermito2.net/archives/2006_02_21.html

 

02/02/2010

les suffrages d’un public toujours inconstant qui se plait à élever des idoles pour les détruire

Dédicace à celle qui ...

http://www.youtube.com/watch?v=cdje1bpjbgc

... et qui ...

http://www.youtube.com/watch?v=2kylDMPYFE8&NR=1

... ou inversement ?

samson.jpg

 Rameau, "tête à double croches" et Volti librettiste ... Je n'ai pas trouvé d'illustration musicale pour Samson, mais profitez de celle-ci quand même : "Règne Amour" (cri du coeur !!) extrait de Zoroastre : http://www.youtube.com/watch?v=gpDkWDQzN38

 

 

 

 

« A Berger

 

A Cirey [vers le 2] février 1736

 

                            Le succès de mes Américains  [Alzire ou les Américains , jouée la première fois le 27 janvier 1736, 20 fois à la Comédie française et 2 fois à la cour] est d’autant plus flatteur pour moi, mon cher Monsieur, qu’il justifie votre amitié pour ma personne et votre goût pour mes ouvrages. J’ose vous dire que les sentiments vertueux qui sont dans cette pièce sont dans mon cœur, et c’est ce qui fait que je compte beaucoup plus sur l’amitié d’une personne comme vous dont je suis connu, que sur les suffrages d’un public toujours inconstant qui se plait à élever des idoles pour les détruire, et qui depuis longtemps passe la moitié de l’année à me louer et l’autre à me calomnier. Je souhaiterai que l’indulgence avec laquelle cet ouvrage vient d’être reçu pût encourager notre grand musicien Rameau à reprendre en moi quelque confiance et à achever son opéra de Samson sur le plan que je me suis toujours proposé [V* l’a commencé à l’automne 1733]. J’avais travaillé uniquement pour lui. Je ne m’étais écarté de la route ordinaire dans le poème que parce qu’il s’en écarte dans la musique. J’ai cru qu’il était temps d’ouvrir une carrière nouvelle à l’opéra comme sur la scène tragique les beautés de Quinault et de Lully sont devenues des lieux communs, il y aura peu de gens assez hardis pour conseiller à M. Rameau de faire de la musique pour un opéra dont les deux premiers actes sont sans amour ; mais il doit être assez hardi pour se mettre au dessus du préjugé . Il doit m’en croire et s’en croire lui-même. Il peut compter que le rôle de Samson, joué par Chassé, fera autant d’effet au moins que celui de Zamore [dans Alzire], joué par Dufresne. Tâchez de persuader cela à cette tête à double croches. Que son intérêt et sa gloire l’encouragent ; qu’il me promette d’être entièrement de concert avec moi ; surtout qu’il n’use pas sa musique en la faisant jouer de maison en maison ; qu’il orne de beautés nouvelles les morceaux que je lui ai faits. Je lui enverrai la pièce quand il le voudra, M. de Fontenelle en sera l’examinateur. Je me flatte que M. le prince de Carignan [Victor-Amédée de Savoie, prince de Carignan, directeur de l’Opéra] la protègera et qu’enfin ce sera de tous les ouvrages de ce grand musicien celui qui, sans contredit, lui fera le plus d’honneur.

 

                            A l’égard de M. de Marivaux, je serais très fâché de compter parmi mes ennemis un homme de son caractère et dont j’estime l’esprit et la probité. Il a surtout dans ses ouvrages un caractère  de philosophie, d’humanité et d’indépendance dans lequel j’ai trouvé, avec plaisir, mes propres sentiments. Il est vrai que je lui souhaite quelquefois un style moins recherché et des sujets plus nobles. Mais je suis bien loin de l’avoir voulu désigner en parlant des comédies métaphysiques [pourtant si, dans les lettres à Formont d’avril 1732 et à Moncrif en avril 1733]. Je n’entends par ce terme que ces comédies [par exemple Le Triomphe de Plutus de Marivaux, 1730 ] où l’on introduit des personnages qui ne sont point dans la nature, des personnages allégoriques propres tout au plus pour le poème épique, mais très déplacés sur la scène, où tout doit être peint d’après nature. Ce n’est pas, ce me semble, le défaut de M. de Marivaux. Je lui reprocherai au contraire de trop détailler les passions et de manquer parfois le chemin du cœur, en prenant des routes un peu trop détournées. J’aime d’autant plus son esprit que je le prierais de le moins prodiguer ! [V* écrit à Formont le 29 mai 1732 : « Nous aurons aussi les Serments indiscrets de Marivaux, où j’espère que je n’entendrai rien. »] Il ne faut point qu’un personnage de comédie songe à être spirituel, il faut qu’il soit plaisant malgré lui et sans croire l’être. C’est la différence qui doit être entre la comédie et le simple dialogue. Voilà mon avis, mon cher Monsieur ; je le soumets au vôtre.

 

                            J’avais prêté quelque argent à feu M. de La Clède, mais sans billet. Je voudrais en avoir perdu dix fois davantage et qu’il fût en vie. Je vous supplie de m’écrire tout ce que vous apprendrez au sujet de mes Américains. Je vous embrasse tendrement.

 

                            Qu’est devenu l’abbé Desfontaines ? [condamné par la chambre de l’Arsenal pour avoir fait un libelle contre l’Académie.] Dans quelle loge a-t-on mis ce chien qui mordait ses maîtres ? Hélas ! je lui donnerais encore du pain, tout enragé qu’il est. Je ne vous écris point de ma main, parce que je suis un peu malade. Adieu.

 

                            Voltaire. »

Esprit peu contrariant, comme vous diront mes meilleurs amis, je place en conclusion une ouverture : http://www.youtube.com/watch?v=Uh4O6bGBQNo&NR=1

 

 

 

01/02/2010

C’est ainsi à peu près que j’en use depuis quarante ans, disant toujours : j’aurai demain du régime

Je ne regrette pas mon abonnement au Point !

N'y voyez pas ici l'affichage de mes opinions politiques !

Non!

Seulement, le n° 1949 sous la plume de Claude Imbert donne un éditorial titré "Le glas d'Haïti" . A mon grand plaisir, il cite Voltaire qui écrivit un magnifique et poignant poème suite au désastre du tremblement de terre de Libonne en novmbre 1755. Quelle solidarité fut mise en branle à cette époque, je dois avouer que je ne le sais pas ; elle ne fut sans doute pas internationale comme de nos jours .

Claude Imbert écrit :"D'abord le chaos, l'effarement, la compassion . Mais très vite la compassion se périme." , ce que je mets en parallèle avec cette citation d'une lettre du 11 août 1770 de Voltaire à Catherine II, suite au terrible tremblement de terre de Saint Domingue de juin 1770 : "On apprend à Paris le tremblement de terre qui a bouleversé trente lieues de pays à Saint Domingue, on dit : "C'est dommage", et on va à l'opéra."

Les Français n'ont guère changé depuis le XVIIIème siècle ? Si ! quand même, la générosité a été manifeste, mais n'oublions pas qu'Haïti c'est loin, et que nos misères quotidiennes prennent le pas sur les gros coups durs des autres !

Pour l'avenir, Imbert dit : "Cultiver notre jardin ? Jouir d'être épargné ? Chacun sa recette ! Mais ce serait une encourageante surprise qu'en faveur d'Haïti le monde se bouge.... Mais on ne peut, d'avance, désespérer de tout.".

http://www.dailymotion.com/video/x29zaf_salut-a-toi-les-ogres-de-barback_music

 

 

le monde bouge.jpg

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

A Lunéville 1er février [1748]

 

                            Mes divins anges ont-ils reçu des copies bien pleines de fautes de cette Sémiramis qu’ils ont prise sous leur protection ? Me voici donc à Lunéville ! et pourquoi ? [en remerciement des honneurs reçus à la cour, V* avait rimé un compliment à Mme de Pompadour susceptible d’offenser le parti de la reine ; on dit donc qu’il était exilé volontairement ou sur ordre ] . C’est un homme charmant que le roi Stanislas, mais quand on lui joindrait encore le roi Auguste, tout gros qu’ils sont, dans une balance, et mes anges dans l’autre, mes anges l’emporteraient. J’ai toujours été malade, cependant, ordonnez, et s’il y a encore des vers à refaire, je tâcherai de me bien porter. M. de Pont de Veyle et M. de Choiseul [Choiseul-Praslin] sont-ils enfin contents de ma reine de Babylone ? [Sémiramis] . Comment va leur santé ? Sont-ils bien gourmands ? Oui, et ensuite on prend de l’eau de tilleul. C’est ainsi à peu près que j’en use depuis quarante ans, disant toujours : j’aurai demain du régime. Mais Mme du Châtelet qui n’en eut jamais se porte merveilleusement bien. Elle vous fait les plus  tendres compliments. Je ne sais si elle ne restera point ici tout le mois de février. Pour moi qui suis une petite planète de son tourbillon, je la suis dans son orbite cahin-caha, et quoique je mène ici la vie la plus douce et  la plus commode je reviendrai avec délices vous faire ma cour. Adieu, mes adorables anges, je vous serai fidèle jusqu’au dernier moment de ma vie et votre culte sera toujours dans mon cœur.

 

                            V. »

 

 

Un flash-back sur un remède de grand-mère  qui vous soulageait et vous donnait une irrépressible envie de ne plus en avoir besoin : http://www.ina.fr/pub/alimentation-boisson/video/PUB3212825042/boldoflorine-tisane.fr.html

 

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