24/07/2018
me dire s'il est vrai qu'on soit assez absurde au parlement de Toulouse pour reconnaître des quarts de preuve, des huitièmes de preuve
...Ce genre de folie défiant la vérité au dix-huitième siècle semble être encore en vigueur à l'Assemblée nationale et au Sénat aujourd'hui, dès lors que dans l'affaire Benalla on cherche stupidement des commencements de preuves de la culpabilité du président de la république et de ses ministres . A ce train là, peut-on dire que les millions d'électeurs d'Emmanuel Macron détiennent chacun un millionième de responsabilité et doivent en répondre eux aussi ? Et eux-aussi devront-ils démissionner ? et comment ?
Nous avons bien en France l'opposition la plus ridicule du monde, elle me semble aussi passionnante que les tabloïds de tous bords . Allez ! je repars en vacances à Groland -plage .
« A Charles Manoël de Végobre
à Genève
A Ferney 6è auguste [1763]
Je présente mes très humbles obéissances à monsieur de Végobre . Je le supplie de me dire s'il est vrai qu'on soit assez absurde au parlement de Toulouse pour reconnaître des quarts de preuve, des huitièmes de preuve 1, de façon que quatre ouï-dire d'un côté, et huit bruits populaires de l'autre fassent deux preuves complètes, et tiennent lieu de deux témoins oculaires ?
On m'assure qu'on est assez barbare en Septimanie pour admettre cette jurisprudence, et que c'est l'excuse du parlement de Toulouse .
Si monsieur de Végobre n'est pas instruit de cette horreur, je le supplie de s'en informer à Toulouse, et de vouloir bien me faire part de ce qu'on lui aura répondu .
V. »
1 Voir lettre du 23 mars 1763 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/03/17/cet-homme-serait-bien-dangereux-s-il-avait-autant-de-pouvoir-6035066.html
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23/07/2018
J'en demande bien pardon, mais mon erreur était bien excusable
... sera, soit l'introduction, soit la conclusion de l'audition de M. Collomb, ministre de l'Intérieur, ce propos étant possible tant de la bouche du ministre que dans celle d'un des députés interrogateurs . Je doute cependant qu'on entende cette excuse de qui que ce soit .
"Il n'y a pas eu et il n'y aura pas d'impunité !" , qu'on se le dise !
https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/agr...
Qui dit mieux ?
https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/affaire-bena...
« A Philippe Debrus
à Genève
6è auguste [1763] à Ferney 1
J'avais mandé une nouvelle prématurée il y a environ quinze jours . J'en demande bien pardon, mais mon erreur était bien excusable ; M. Mariette m'écrivait je vais voir des pièces qui doivent être chez M. de Crosne . Elles n'étaient pourtant point arrivées, monsieur le chancelier ne les reçut que dix jours après , il les garda quelque temps avant de les remettre au rapporteur .
Vous croyez bien que nos amis ne s'endormiront pas à Paris ; mais s'ils s'endorment je leur donnerai de furieux coups d'aiguillon pour les éveiller . J'espère venir dans quelques jours embrasser monsieur Debrus, et lui faire mes tendres compliments . »
1 Debrus a noté sur le manuscrit « R[épondu] le 8 août » .
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22/07/2018
envoyer le manuscrit sur la Compagnie des Indes , chez M. Souchay au Lion d'Or
... et le contrat juteux de la Chine avec le Sénégal à Xi Jinping-président-fortuné-à-vie et Maki Sall-président-des-ex-Y-en-a marre à Dakar .
Business is business !
http://www.rfi.fr/afrique/20180722-xi-jinping-senegal-acc...
« A François Tronchin
Conseiller d’État
rue des Chaudronniers
à Genève
[vers le 5 août 1763]
M. de Voltaire présente ses respects à monsieur Tronchin, et il le supplie d'envoyer le manuscrit sur la Compagnie des Indes 1, chez M. Souchay au Lion d'Or . »
1 Simon Gilly a envoyé à François Tronchin, par l'intermédiaire de Jean-Robert Tronchin de Lyon, des « Mémoires imprimés de la Compagnie des Indes et de M. Law contre M. Dupleix » [voir : https://archive.org/details/memoirepourlacom00comp ], et une lettre à V* « au sujet de divers passages de son Essai sur l'hist[oire] générale où il parle de la Comp[agnie] des Indes » ; Gilly se plaignait du tort qu'avait fait V* à la compagnie et à ses employés en se rapportant à des « mémoires infidèles ». Voir sa lettre du 29 juillet 1763 . Voir aussi pages 117, 239 et suiv . , 262 : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/mm/media/download/FRAN_ANX_011407.pdf
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21/07/2018
les gens faibles, quelque esprit qu'ils aient, sont capables de croire que deux et deux font cinq
... et nos faibles députés de l'opposition ,eux , sont capables de sauter sur n'importe quel prétexte pour quitter leur travail normal d'examen des textes de lois et réclamer à hauts cris la mise au rebut du premier ministre et celle de celui de l'Intérieur . Ah qu'ils sont magnifiques ces LR, RN et FI braillards, tous trainant des casseroles judiciaires et jouant de leurs immunités parlementaires pour échapper à quelque examen et condamnation que ce soit, nicht wahr Jean-Luc ? Marine ? Balkany and Co ?
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
3è auguste [1763]
Je dois cette lettre à Lekain, et je supplie mes anges de vouloir bien la lui faire donner quand ils iront à la comédie 1.
Si mes anges m 'avaient renvoyé ma drogue, je la leur aurais dépêchée sur le champ corrigée autant qu'on corrige pour la première fournée, et cela aurait été encore un amusement pour mes anges .
On dit que le président Hénault est fort malade, il semble qu'il retombe bien souvent, cela fait peine ; je voudrais bien savoir s'il joint à sa maladie celle de la dévotion : serait-il bête à ce point là avec l'esprit qu'il a ? mais les gens faibles, quelque esprit qu'ils aient, sont capables de croire que deux et deux font cinq . J'ai une autre maladie, c'est d'être sensiblement affligé de voir tant de faiblesse dans les hommes de mérite . On me console beaucoup en me disant que le président n'a pas infiniment de compagnons de sa maladie d'esprit . Le nombre des sages augmente, dit-on, à vue d’œil ; Dieu soit loué, c'est tout ce qu'on veut dans Alep . »
1Les d'Argental faisaient-ils quelque difficultés à remettre la lettre à Lekain ? Il semble, plus simplement, que V* leur demande de ne pas oublier la commission qu'il leur avait donnée, il s'agit sans doute de la lettre du 27 juillet 1763 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/07/13/tout-a-ses-inconvenients-et-le-chemin-du-bon-est-bien-etroit.html
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20/07/2018
Il en sait plus qu'il n'en dit ...
... le parrain de la nouvelle Marianne qui ornera, moyennant finances, le recto de nos lettres , en deux mots le président Macron au sujet de l'affaire Benalla . Statistiquement parlant, c'était fatal que cela arrive, à partir d'un certain nombre on est sûr d'avoir à son service un homme qui vous fera regretter de l'avoir engagé, que l'on soit président ou petit patron . Ne perdons pas de temps à savoir ce que sait ou ne sait pas big chief , et que passe la justice promptement (il est déjà loin le 1er mai ! non ? ).
Alors , en parfait accord avec les Ogres de Barback : Vous m'emmerdez : https://www.youtube.com/watch?v=eKBu3WDQEXs
A écouter, plutôt que les brêles rappeuses et les braillards sans âmes
Bonus, entre autres : https://www.youtube.com/watch?v=Xy66aSALt50
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
1er auguste [1763]
Ô anges de lumière, voici ce que M. de Thibouville me mande sous votre cachet :
Mais , j'aurai bien autre chose encore . Oui, oui, oui, j'en sais plus que je n'en dis, peut-être plus que vous même qui me tenez rigueur, entendez-vous ? Mon Dieu que cela sera beau !
Il en sait plus qu'il n'en dit ; donc il a lu mes roués [= Octave ou Le Triumvirat]. Il en sait plus que moi, donc il sait votre sentiment sur mes roués, que je ne sais pas encore. Il est donc dans la bouteille. Vous lui avez donc fait jurer de garder le secret. Ce secret est essentiel. C'est en cela que consiste tout l'agrément de la chose. Figurez vous quel plaisir de donner tout cela sous le nom d'un adolescent sortant du séminaire . Comme on favorisera ce jeune homme qui s'appelle, je crois, Marcel [+]! Voilà la vraie tragédie, dira Fréron . Les soldats de Corbulon [= les partisans de Crébillon, allusion aux vers de Rhadamiste et Zénobie de Crébillon : « De quel front osez-vous, soldats de Corbulon / M'apporter dans ma cour les ordres de Néron ? »] diront : ce jeune homme pourra un jour approcher du grand Crébillon ; et mes anges de rire. Si on siffle, mes anges ne feront semblant de rien quoi qu'il arrive. C'est un amusement sûr pour eux ; et c'est tout cela que je prétendais.
Mais me voici à présent bien loin de la poésie et de cette niche que vous ferez au public. Mon procès me tourmente [++]. Je prévois une perte de temps effroyable. Si je peux parvenir à raccrocher cette affaire au croc du Conseil dont on l'a décrochée, je suis trop heureux. Elle y pendra longtemps, et j'aurai toujours le plaisir de me moquer d'un homme d'Église, ingrat et chicaneur. Il y a un siècle que je n'ai reçu de nouvelles de mon frère Damilaville. Je ne sais comment le monde est fait.
Respect et tendresse. »
+Quelques jours avant, V* écrit à Choiseul-Praslin : « il faut mettre la conspiration sous le nom d'un jeune novice jésuite, qui, grâce à la bonté du parlement , est rentré dans le monde, et qui … attend son dîner du succès de son ouvrage. Je m'imagine que les girouettes françaises tournent actuellement du côté des jésuites ; on commence à les plaindre … on aimera passionnément un pauvre petit diable jésuite, qui donnera l'espérance d'être un jour un Lemierre, un Colardeau, un Dorat. Je persisterai toujours à croire qu'il faut donner un nom à ce jeune jésuite … Si on ne nomme personne on me nommera, et tout sera perdu. »
La « conspiration » est le code utilisé pour parler de la pièce et ce qui la concerne.
++ Le curé Pierre Gros de Ferney voulait faire payer la dîme à V*, propriétaire de la terre de Ferney, et avait porté l'affaire devant le tribunal de Dijon, à la suite de la condamnation du précédent propriétaire par défaut devant le Conseil du roi.
V* voulait « en vertu du traité d'Arau » la faire porter à nouveau devant le Conseil du roi, où le curé avait toutes les chances de perdre.
V* demandait à cet effet l'appui du duc de Choiseul-Praslin, ministre des Affaires étrangères, directement par lettre (6 juin) et indirectement par les d'Argental.
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19/07/2018
Il est question vraiment d'une affaire considérable
... Je vous fais juges : https://www.sudouest.fr/2018/07/18/perigueux-colere-24-de...
Belle Marianne, d'amour pour vous etc., etc.
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI
[30 juillet 1763] 1
J'ai pris la liberté d'envoyer des paperasses à mes anges , attendu qu'on ne peut pas toujours envoyer des tragédies . J'ai recours à leurs bontés en prose et en vers .
Il est question vraiment d'une affaire considérable . Si M. d'ArgentaI veut seulement jeter les yeux sur le précis de ma requête au roi en son Conseil il verra de quoi les prêtres sont capables . Je ne sais comment m'y prendre pour faire parvenir par la poste un si énorme paquet à M. Mariette . Pardon encore une fois mes divins anges si je vous importune à ce point . N'y a-t-il pas toujours un contresigneur chez M. de Courteilles? ce contresigneur ne peut-il pas avoir la bonté de faire tenir ces pièces à l'avocat quand vous lui aurez fait dire un petit mot ?
Si vous êtes content du quatrième et du cinquième acte, je vous supplie de vouloir bien me renvoyer les trois premiers que je vous dépêcherai sur-le-champ .
Je vous ai mandé que j'ai obéi à vos ordres en écrivant à M. Douet . Mais comme je vous ai écrit par M. le duc de Praslin qui est à Compiègne mon paquet ne vous sera pas si tôt parvenu .
Je crois qu'on peut faire quelque chose de mes roués . Êtes-vous de cet avis ? Savez-vous qu'il est horriblement difficile de trouver des sujets et de faire du neuf ? Vous voyez : je suis obligé de revenir à Rome , après avoir fait le tour du monde .
Respect, tendresse et pardon. »
1 Le manuscrit original a été partagé en deux il y a environ un siècle et demi ; la première feuille ( jusqu'à contresigneur) est conservée à Bruxelles, la seconde à la Bibliothèque nationale . Cependant le bas de cette seconde feuille a été déchiré, et le texte manquant (à partir de M. Douet) a dû être suppléé à partir de la copie Beaumarchais-Kehl . Le texte de l'édition correspondante (Kehl) est d'ailleurs altéré par l'insertion, à la place d'un passage assez long (de n'y a-t-il pas, deuxième paragraphe, jusqu'à la fin du paragraphe 4) d'un extrait de la lettre du 3 août 1763 à d'Argental (voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-25.html ).
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18/07/2018
Je tâche autant que je peux de dérouter les curieux
... dit Donald le caméléon US qui ne sait plus ce qu'il dit et est de toujours de l'avis de celui qui lui fait le plus peur . Ah qu'il est beau "le pays le plus puissant du monde" [sic] quand son président se déculotte à tout va ! Le mensonge lui tient lieu de mode de pensée , qui l'aime le suive .
https://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2018/07/17/ap...
Possible !
Mais pour en revenir à des choses et gens plus utiles, ne pas oublier de donner un peu de son sang pour soigner et sauver malades et blessés : http://www.leparisien.fr/societe/don-du-sang-l-efs-lance-...
A faire sans délai et sans crainte : https://dondesang.efs.sante.fr/
« A Etienne-Noël Damilaville
29 juillet [1763]
Je me sers de la route de Lyon mon cher frère pour vous dire qu'il y a un petit paquet pour vous chez M. d'Argental qu'il peut avoir remis au suisse de M. de Courteilles 1. Je tâche autant que je peux de dérouter les curieux . Vous devez avoir reçu un envoi par Besançon .
N. B. – Le paquet que je vous annonce chez M. d'Argental a été adressé à M. le duc de Praslin, or M. de Praslin est à Compiègne, ainsi le paquet aura retardé de deux ou trois jours .
N. B. – Autre paquet par la même poste .
N. B. – Je vous supplie de me mander ce que vous avez reçu .
N. B. – Je vous aime tendrement bien mais je désespère de vous posséder . »
1 Voir lettre du même jour à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/07/16/on-coupe-les-vivres-a-l-ame-comme-on-coupe-les-bourses-6066664.html
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