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05/11/2018

si ses dépêches lui laissaient le temps de lire

... Peut-être, je dis bien peut-être, que cet énergumène de Donald Trump cesserait d'abreuver le monde de ses inepties et rodomontades, quand ce ne sont pas de purs appels au meurtre . Non au caillou, oui au Colt ! Inculte irrécupérable, adepte du charbon  propre  .

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

12è novembre 1763 1

Mes chers anges, j'écrivais à M. Hume lorsque j'ai été prévenu par sa lettre . Je lui envoie les Remarques sur l'histoire générale que vous n'avez pas désapprouvées . Je vous supplie de vouloir bien lui faire tenir son paquet . J'y joins un nouvel exemplaire pour vous, qui pourrait aussi amuser M. le duc de Praslin, si ses dépêches lui laissaient le temps de lire .

J'y joins un très petit morceau pour la Gazette littéraire, il vous paraîtra assez curieux . Je vous annonce un jeune M. Turretin 2, qui je crois sera de votre goût, et je me mets toujours à l'ombre de vos ailes .

V. »

1 L'édition de Kehl fond cette lettre, abrégée, dans celle du 19 novembre 1763 ;

 voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1763-partie-35.html

le partage des hommes est de faire des systèmes sur toutes les choses qui sont dérobées à leurs connaissances

... On ne parle jamais si bien et autant que de ce qu'on suppose être ou avoir été et nous sommes bien de terrible coupeurs de cheveux en quatre , masquant nos ignorances par le verbiage . Nos hommes politiques sont particulièrement doués dans ce domaine et se donnent volontiers en spectacle ; je ne cite pas de noms, je manquerais de place et n'ai pas de temps à perdre .

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« A monsieur de Valbène

Chez monsieur Delonne et Guibert Libraires

à Avignon

11è novembre 1763, au château de Ferney

par Genève 1

Les maladies, monsieur, dont je suis tourmenté depuis longtemps, jointes à une grande fluxion sur les yeux, ne m'ont pas permis de vous remercier plus tôt des anecdotes que vous avez bien voulu me communiquer sur l'aventure extraordinaire de l'homme au masque de fer . La vérité de cet événement n'est plus contestée ; mais la diversité des conjectures subsiste toujours ; le partage des hommes est de faire des systèmes sur toutes les choses qui sont dérobées à leurs connaissances . Pour moi je m'en suis tenu aux faits, et encore y ai-je eu bien de la peine .

J'ai l'honneur d'être avec bien de l’estime, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire de la chambre du roi. »

1 L'original est passé à la vente Sotheby le 11 juin 1968 . On a l'édition L. M. C. [Chesnay ?] « Lettre inédite à M. de Voltaire, d'un gentilhomme d'Avignon, sur le Masque de fer, avec la réponse », Bulletin polymathique du Museum d'instruction publique de Bordeaux, 1815 . Valbène a écrit à V* le 16 octobre 1763 pour lui apporter des « preuves beaucoup plus fortes » que la « lettre du seigneur de Palteau » citée par lui, dans la Supplément à l'Essai sur l'histoire générale, touchant l' « homme au masque de fer ». Voir : https://www.france-jeunes.net/lire-l-identite-du-masque-de-fer-confirmee-par-voltaire-11366.htm

et https://books.google.fr/books?id=UPxaAAAAcAAJ&pg=PA423&lpg=PA423&dq=Suppl%C3%A9ment+%C3%A0+l%27Essai+sur+l%27histoire+g%C3%A9n%C3%A9rale+voltaire+masque+de+fer&source=bl&ots=_RFFB-Fnrx&sig=eHnoWjYxNP6fpzg-bmNCoXohqCQ&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjgleiAzbzeAhVRxIUKHcgrBbsQ6AEwBXoECAQQAQ#v=onepage&q=Suppl%C3%A9ment%20%C3%A0%20l'Essai%20sur%20l'histoire%20g%C3%A9n%C3%A9rale%20voltaire%20masque%20de%20fer&f=false

04/11/2018

Pour moi qui combats sous vos étendards, j'ose me flatter d'un heureux succès

... Ainsi peut penser Emmanuel Macron lors de son périple mémoriel à la gloire des poilus , lui qui, comme bien des hommes politiques, n'a pas même fait son service militaire . Des discours, encore des discours ! qui les retiendra ?

 

 

« A Jacob Favre

11è novembre 1763 à Ferney 1

Monsieur,

Comme il n'est nullement vraisemblable que Sa Majesté fasse enregistrer au parlement de Dijon d'anciens traités, ni même de nouveaux, et qu'on me mande de Paris que l'intention de M. le duc de Praslin n'est pas de prendre ce parti, je m'en remets à la prudence du magnifique Conseil, qui surement prendra la voie la plus convenable pour assurer ses droits . Ils souffriraient peut-être un jour quelques difficultés, si les traités ayant été enregistrés, toutes les affaires concernant les dîmes étaient portées au parlement de Dijon . Ces enregistrements pourraient bien ne pas empêcher le parlement d'adjuger les dîmes aux curés, suivant le droit commun qui est sa seule règle . Toutes les affaires de cette nature ont été jusqu'à présent décidées au conseil du roi, qui a maintenu, et qui maintiendra vos prérogatives . Ce n'est que par un manque de formalité, que le procès de MM. de Budé, concernant la dîme, a été tiré du Conseil pour être renvoyé au parlement de Dijon . Le curé de Ferney, contre lequel MM. de Budé plaidaient au Conseil du roi, n'a obtenu son renvoi au parlement de Dijon que par défaut, et parce que MM. de Budé, ayant perdu de vue cette affaire, n'avaient pas répondu aux sommations du curé .

Il paraît aisé de revenir contre cet arrêt, et je dois croire que Sa Majesté, persistera dans l'intention qu'il a témoignée au parlement de Dijon, de maintenir les prérogatives de la République de Genève et celles des seigneurs qui en dérivent .

Au reste, M. Crommelin pourra facilement connaître les intentions de M. le duc de Praslin sur ce sujet . Quelque parti qu'il prenne, il est sûr qu'il vous sera avantageux ; et qu'ayant une fois sa parole, comme celle du roi, vos possessions ne souffriront pas de difficultés à la cour . Pour moi qui combats sous vos étendards, j'ose me flatter d'un heureux succès .

Je prends la liberté de présenter mon respect au Conseil . Agréez celui avec lequel j’ai l'honneur d'être

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 La manuscrit original se trouve aux Archives d’État de Genève ; la lettre fut lue au conseil le 14 .

03/11/2018

ce sont des bagatelles qui échappent, qui font l'amusement de la société pendant quelques jours et dont on ne se souvient plus

... Qu'il me soit permis de vous montrer/faire écouter Geek bagatelles qui vous prend à rebrousse-poils, c'est le moins que je puisse dire . Fans de Beethoven, vous allez  dire que ce n'est qu'Halloween qui joue les prolongations, et allez vite en consultation chez votre O.R.L. Smartphone et harmonie sont bien décidément inconciliables .

 https://www.youtube.com/watch?v=Qmm_tVa-vm0

Aussi, je vous donne volontiers et recommande un antidote de qualité en compagnie de cet homme exemplaire, Camille Gauthier, merrandier,  modèle de  simplicité qui réconcilie avec le vrai bon travail et la vie : https://www.youtube.com/watch?v=jsei4x9uXH4

 

Cet homme fait plus de bien à l'humanité que ces vedettes people qui grouillent aujourd'hui .

 

 

« A Adrien-Michel-Hyacinthe Blin de Sainmore

Au château de Ferney par Genève

11 novembre 1763 1

Les vieillards malades et presque aveugles sont, monsieur, de mauvais correspondants . Je n'ai conservé aucune de ces pièces fugitives dont vous me parlez ; ce sont des bagatelles qui échappent, qui font l'amusement de la société pendant quelques jours et dont on ne se souvient plus . On recueillait autrefois ces petits ouvrages du temps de Voiture et de Sarrazin quand ils étaient rares ; mais à présent on en est inondé . Si j'en retrouve quelques-uns, je me ferai un plaisir de vous les communiquer, quelques indignes qu'ils en soient 2.

J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 L'original signé est passé à la vente Alfred C. Meyer à New York en décembre 1943 . L'édition William C. Holbrook , « Voltaire and Blin de Sainmore : an unpublished Voltaire letter », 1934, date de 1768 d'après une lecture fautive . La lettre à laquelle V* répond n'est pas connue .

2 Blin de Sainmore avait dû solliciter le concours de V* pour la composition de son Élite des poésies fugitives, 1764-1770 (voir par ex . : https://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10090873_00009.html

). Lorsque Blin de Sainmore et son collaborateur Luneau de Boisgermain publièrent les deux derniers volumes, 1769-1770, ils contiennent près de quatre vingts poésies de V*.

Voir : http://data.bnf.fr/12207208/adrien-michel-hyacinthe_blin_de_sainmore/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Adrien-Michel-Hyacinthe_Blin_de_Sainmore

et : https://www.idref.fr/030710839

Voir : http://data.bnf.fr/fr/12207206/pierre-joseph-francois_luneau_de_boisjermain/

et : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/533-pierre-luneau-de-boisjermain

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Luneau_de_Boisjermain

02/11/2018

Il me vient quelquefois des Italiens fort aimables

... Et Pierre Moscovici serait heureux d'en rencontrer au moins quelques uns au parlement européen . Le malotru qui a essuyé sa chaussure sur les écrits de notre commissaire européen est un balourd de la pire espèce et qui ne se rend pas même compte qu'il enfonce son pays avec des projets irréalistes .

D'autre part on a retrouvé des ossements au Vatican : Rantanplan fait son enquête 

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Mio prosciutto per me !

 

« A Carlo Goldoni

9è novembre 1763 à Ferney 1

Aimable peintre de la nature, vous avez, la France et vous, tant de charmes l’un pour l’autre, que je serai mort avant que vous puissiez revenir en Italie, et passer par mes petites retraites.

Je ne vous ai point encore envoyé les rêveries qu’on a imprimées sous mon nom, et qui courent le monde. La raison en est que je lis vos ouvrages, et que plus je les lis, moins j’aime les miens ; mais aussi je vous en aime davantage . Cependant j’aurai soin de vous payer mon tribut, tout indigne qu’il est de vous.

J’ai eu l’honneur de voir vos ambassadeurs vénitiens 2; sont venus sur ma Brenta 3. Je les ai reçus de mon mieux. Il me vient quelquefois des Italiens fort aimables, et ils ne servent qu’à vous faire désirer davantage. Je reçois quelquefois des nouvelles de votre ami le sénateur de Boulogne 4, qui est aussi le sénateur de Melpomène et de Thalie. Je vois qu’il est constant dans son goût pour le théâtre, et que par conséquent Dieu le bénira toujours.

Vivez heureux où vous êtes , et quand vous repasserez les Alpes, souvenez-vous qu’entre elles et le mont Jura il y a un bassin d’environ quarante lieues, où demeure le plus constant de vos admirateurs, qui demande place au rang de vos amis.

V. »

1 V* répond ici à un mot du 3 octobre 1763 .

2 Ces ambassadeurs vénitiens ont été annoncés par Goldoni le 9 juillet 1763 ; il s'agit de Querini (Andrea, mécène et protecteur de Goldoni ) et de Morosini di San Canciano e di Santo Stefano ( voir : https://archive.org/stream/carlogoldonieven00gala/carlogo... ).

Wagnière a oublié un mot, ils ou qui .

3 La Brenta se jette dans le golfe de Venise .

4 Sic, pour Bologne . Il s'agit d'Albergati Capacelli .

01/11/2018

vivons unis

...

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C'est simple ! non ?

 

« A Etienne-Noël Damilaville

9è novembre 1763

Voici ce qu'on a donné à un frère pour amuser les frères . Ne citons jamais aucun frère ; vivons unis en Platon, en Bayle, en Epictète, en Marc-Antonin, et surtout écr l'inf . »

l’Europe me suffit, je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l’envie, par la cabale, par le mauvais goût et par mille petits intérêts qui s’opposent toujours à l’intérêt commun

... dit , fort justement, Emmanuel Macron, à qui l'opposition reproche de prendre un repos dont ils jouissent , eux , à temps plein . L'opposition, c'est vraiment elle la véritable planque, et il est vrai que la connerie ne prend jamais de vacances .

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Pour information à tous, tant ceux qui sont tentés par une vie de dirigeant que tous  autres :

https://www.canal-u.tv/video/universite_paris_1_pantheon_...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

9è novembre 1763 1

Mes anges, en attendant la tragédie, voici la farce ; il faut toujours s’amuser, rien n’est si sain. Votre lettre du 3è octobre, qui veut dire 3è novembre, parle d’une méprise dont je suis étonné et fâché. Le billet qui était pour vous avec le paquet pour mon frère Damilaville, ne devait pas être dans ce paquet, mais avec ce paquet  et même ce paquet pour frère Damilaville ne devait point être cacheté. C’est apparemment cette méprise qui a fait croire que je voulais solliciter la représentation d’Olympie ; c’est de quoi je suis très éloigné ; et je vous dirai très modestement , l’Europe me suffit, je ne me soucie guère du tripot de Paris, attendu que ce tripot est souvent conduit par l’envie, par la cabale, par le mauvais goût  et par mille petits intérêts qui s’opposent toujours à l’intérêt commun.

Conduisez toujours, mes chers anges, votre conjuration 2 avec votre prudence ordinaire ; ce ne sera pas moi qui vous trahirai, il faut être aussi ferme que je le suis, pour avoir résisté si constamment à M. de Chauvelin l’ambassadeur. Puisque j’ai eu cette force avec lui, je ne mollirai avec personne. Soyez les maîtres absolus, et puisse cette facétieuse conjuration vous donner quelque plaisir !

J'enverrai incessamment les Remarques sur l'Histoire générale à ce M. Hume 3, cousin de cet autre Hume, charmant auteur de L’Écossaise . Ce Hume me plait d'autant plus , qu'il a été qualifié d'athée dans le Journal encyclopédique . Je sens bien, mes anges, qu'il faut qu'un Français fasse les avances avec les Anglais ; ces messieurs doivent être fiers . Je ne fonde pas leur orgueil sur ce qu'ils nous ont pris le Canada, la Guadeloupe, Pondicheri, la Gorée 4, et qu’avec environ dix mille hommes ils ont rendu les efforts des maisons d'Autriche et de Bourbon impuissants, mais sur ce qu'ils disent ce qu'ils pensent, et qu'ils l’impriment . Il est vrai que j'agis à peu près avec la même liberté qu'un Anglais, mais je ne fais qu’usurper le droit qu'ils ont, et partant, je leur dois toute sorte de respect .

Permettez mes anges que je fourre ici pour frère Damilaville un paquet dans lequel il n'y a point de méprise . Je me mets plus que jamais à l'ombre de vos ailes .

N.B. – Il est bien vrai qu'on critiqua autrefois, Et mes derniers regards ont vu fuir les Romains 5, mais il est encore plus vrai que ce vers est admirable . »

1L'édition de Kehl est limitée à la seconde moitié de cette lettre ; celle de Cayrol est limitée à la première moitié ; Moland imprime encore les deux parties comme deux lettres .

2 La représentation du Triumvirat .

4 Gorée, île du Sénégal, prise par les Anglais en 1763 ; les Français en reprendront possession en 1817 .