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17/09/2021

il s'agit encore de défendre l'innocence contre le fanatisme

... Alors ne lâchons pas la grappe aux talibans ( quand je pense à eux, je n'ai plus aucune formule polie qui me vient ) .

Le retour des talibans vu par Wingz pour l'Echo du Mardi - Actualité

 

 

 

« A Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, margravine de Baden-Durlach

A Ferney par Genève 23 juin 1766 1

Madame, j'en use avec Votre Altesse Sérénissime comme les catholiques avec les saints ; ils leur adressent des prières quand ils ont besoin d'eux . Vous verrez, madame, par le petit écrit que je mets à vos pieds, qu'il s'agit encore de défendre l'innocence contre le fanatisme . Permettez que votre nom soit au premier rang de ceux qui protègent une famille infortunée ; nous ne pouvons avoir recours qu'à des âmes aussi généreuses que la vôtre . Les plus faibles secours nous suffiront . Votre Altesse Sérénissime a fait éprouver ses bontés aux Calas ; il est bien étrange que la même horreur qui fait frémir la nature soit arrivée deux fois dans la même année et dans le même pays ; mais il ne sera pas extraordinaire que vous ayez deux fois signalé votre générosité . Je vous en aurai, madame, en mon particulier , une obligation que je ne puis vous exprimer . Les persécuteurs rougiront, quand ils sauront par qui l'innocence persécutée est secourue .

Je suis avec un profond respect, madame, de Votre Altesse Sérénissime le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1Lettre éditée par Éric Schmidt « Voltaire und der badische Hof », Im neuen Reich, 1879, d'après une copie conservée dans la archives de Bade, papiers Dominikus Ring.

Ce n’est point la vérité qui nous perd, c’est la manière de la dire... Il arrivera bientôt que les provinces prendront leur revanche du mépris que les Parisiens avaient pour elles

... D'où le manque de crédibilité de nos ministres, d'où leurs courses effrénées en province .

vérité - Le blog de sunsitari | Le chat geluck, Humour, Chat humour

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

22è juin 1766

Mon âme est entièrement réformée à la suite de mes anges ; je pense entièrement comme eux. Il faut donner la préférence à l’impression sur la représentation ; le temps ne fait rien à l’affaire 1 
et si l’ouvrage est passable, il sera donné toujours assez tôt. Je remercie mes anges de leurs nouvelles critiques ; j’en ai fait aussi de mon côté, et j’en ferai, et je corrigerai jusqu’à ce que la force de la diction puisse faire passer l’atrocité du sujet. On peut encore ajouter aux notes, que vous avez jugées assez curieuses. Il n’est pas difficile de donner aux proscriptions hébraïques un tour qui désarme la censure théologique. Ce n’est point la vérité qui nous perd, c’est la manière de la dire. Ne vous lassez point de me renvoyer ces manuscrits, qui sont si fort accoutumés à voyager.

Je voudrais bien savoir si M. le duc de Praslin et M. de Chauvelin ont été contents. Il est clair que vos suffrages et les leurs, donnés sans enthousiasme et sans séduction, après une lecture attentive, doivent répondre de l’approbation du public éclairé. On est bien loin de compter sur un succès pareil à celui du Siège de Calais, ni sur celui qu’aura la comédie de Henri IV 2. Il suffit qu’un ouvrage bien conduit et bien écrit ait un petit nombre d’approbateurs ; le petit nombre est toujours celui des élus.

Nous sommes bien heureux, mes anges, d’avoir des philosophes qui n’ont pas la prudente lâcheté de Fontenelle 3. Il paraît un livre intitulé Examen critique des Apologistes, etc., par Fréret. Je ne suis pas bien sûr que Fréret en soit l’auteur 4, mais je suis sûr que c’est le meilleur livre qu’on ait encore écrit sur ces matières. Les provinces sont garnies de cet ouvrage ; vous n’êtes pas si heureux à Paris. Il arrivera bientôt que les provinces prendront leur revanche du mépris que les Parisiens avaient pour elles. Comme on y a moins de dissipation, on y a plus de temps pour lire et pour s’éclairer. Je ne désespère pas que dans dix ans la tolérance ne soit établie à Toulouse. En attendant que le règne de la vérité advienne, je voudrais bien que vous lussiez le mémoire de Beaumont en faveur des Sirven, et que vous voulussiez bien m’en dire votre avis. Ma destinée est de n’être pas content des arrêts des parlements. J’ose ne point l’être de celui qui a condamné Lally ; l’énoncé de l’arrêt est vague et ne signifie rien. Les factums pour et contre ne sont que des injures. Enfin je ne m’accoutume point à voir des arrêts de mort qui ne sont pas motivés . Il y a dans cette jurisprudence welche une barbarie arbitraire qui insulte au genre humain.

Cette lettre n’est pas écrite par mon griffonneur ordinaire ; et je suis si malingre que je ne puis écrire moi-même. Tout ce que je puis faire, c’est de me mettre au bout de vos ailes avec mes sentiments ordinaires, qui sont bien respectueux et bien tendres. 

V.»

1 Réminiscence du Misanthrope, Ac. I, sc. 2 , vers 314 : http://www.toutmoliere.net/acte-1,405469.html#scene_ii

2 La Partie de chasse de Henri IV, de Collé est une comédie : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Partie_de_chasse_de_Henr... ; Le Siège de Calais de Du Belloy est une tragédie de 1765 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Laurent_Buirette_de_Belloy

3 Fontenelle disait que s’il avait la main pleine de vérités il se garderait bien de l’ouvrir.

16/09/2021

Ce sont des plaideurs acharnés qui plaident poliment : ils ne sont pas assez puissants pour s’égorger

... Tous les candidats de toutes les élections passées, présentes et à venir correspondent à cette description en régime démocratique, pour les autres l'égorgement ou la fusillade sont de mise sans remord .

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

À Ferney, par Genève, 21 juin 1766

Madame,

Votre Altesse Sérénissime sait que mon état me permet bien rarement d’écrire . Elle daigne y compatir. L’occasion qui se présente me rend un peu de force. Il s’agit de faire du bien, de secourir des innocents infortunés, et de désarmer la superstition. Qui sera à la tête de cette entreprise, si ce n’est madame la duchesse de Saxe-Gotha ? Daignez lire ce mémoire, madame, et votre cœur généreux sera touché.

Permettez que votre auguste nom honore la liste des princes qui veulent bien secourir la famille dont j’ai dû prendre les intérêts. La société humaine bénira tous ceux qui daigneront favoriser une si juste cause.

La ville de Genève, à laquelle Votre Altesse Sérénissime a paru s’intéresser, est toujours dans le même état. Elle attend que les médiateurs décident de sa destinée et qu’ils lui donnent des lois, puisqu’elle n’a pas su s’en donner elle-même. Rien n’est plus divisé et plus tranquille que cette petite république. Les deux partis ennuient leurs juges par des mémoires très longs et très embrouillés. L’animosité et la haine sont respectueuses et honnêtes. Ce sont des plaideurs acharnés qui plaident poliment : ils ne sont pas assez puissants pour s’égorger.

Il en est à peu près de même dans le duché de Virtemberg. C’est tout le contraire, madame, dans vos États , tout y est tranquille parce que vous y êtes adorée.

Je me flatte, madame, que votre santé s’est raffermie dans le printemps, et que vous êtes toujours aussi heureuse que vous méritez de l’être. Toute votre auguste famille contribue à votre félicité . Je fais toujours mille vœux pour elle. Je n’oublie jamais la grande maîtresse des cœurs. Daignez me conserver des bontés qui font la consolation de mes derniers jours, et que Votre Altesse Sérénissime daigne agréer le profond respect et l’attachement inviolable que je lui conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie. 

V.»

Les bienfaiteurs de l’humanité doivent être connus. Leur nom sera cher à tous les esprits tolérants et toutes les âmes sensibles

... Ce qui les rendra détestés d'une grande part de notre globe, hélas ! Les malfaisants ont aussi leurs têtes de gondoles .

https://association-camille-guerin.com/bienfaiteurs-de-lh...

Les Bienfaiteurs de l'Humanité - Savants et Inventeurs - N°4

 

 

 

« A Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel

A Ferney, le 21 juin 1766

Monseigneur,

Les maladies qui persécutent ma vieillesse sans relâche m’ont privé longtemps de l’honneur de renouveler mes hommages à Votre Altesse Sérénissime. Souffrez que l’amour de la justice et la compassion pour les malheureux m’inspirent un peu de hardiesse. Ce sont vos propres sentiments qui encouragent les miens. J’ai pensé qu’un esprit aussi philosophique que le vôtre, et un cœur aussi généreux, protégeraient une cause qui est celle du genre humain.

Permettez, monseigneur, que votre nom soit publié au premier rang de ceux qui auront daigné aider les défenseurs de l’innocence à la secourir contre l’oppression. Les bienfaiteurs de l’humanité doivent être connus. Leur nom sera cher à tous les esprits tolérants et toutes les âmes sensibles.

Je suis persuadé que Votre Altesse Sérénissime sera touchée après avoir lu seulement la page qui expose le malheur des Sirven. Plusieurs personnes se sont réunies dans le dessein de poursuivre cette affaire comme celle des Calas. Nous ne demandons qu’un léger secours. Nous savons que vos sujets ont le premier droit à vos générosités. La moindre marque de vos bontés sera précieuse. Que ne puis-je les venir implorer moi-même, et être témoin du bonheur qu’on goûte dans vos États ? Je suis réduit à ne vous présenter que de loin le profond respect et le dévouement inviolable avec lequel je serai jusqu’au dernier moment de ma vie, etc.

Voltaire. »

 

15/09/2021

il songe à se rendre à Clèves

... Why not ? Mais la princesse n'y est plus .

 

 

« A Frédéric II, roi de Prusse

[21 juin 1766] 1

[Dit au roi qu'il le croit l'auteur de l'Abrégé de l'histoire ecclésiastique et de sa préface ; lui envoie l'Avis au public sur les parricides imputés aux Calas et aux Sirven ; lui demande de contribuer au fonds de défense des Sirven ; lui dit qu'il songe à se rendre à Clèves.]

1 Les indications données ici sont tirées de la réponse de Frédéric : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6409

. Pour la date, voir la lettre précédente à Catherine II ( http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/13/deux-puissances-il-n-y-en-a-qu-une-madame-et-c-est-celle-qui-6337346.html

) et celles à Frédéric II, landgrave de Hesse-Cassel ( https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6368

) et à la duchesse de Saxe-Gotha ( https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6371

) , du même jour . Il est intéressant de voir que V* a consacré sa journée du 21 juin 1766 à entretenir ses correspondants princiers et s'est encore remis à la même tâche le 23 en écrivant à la margravine de Baden-Durlach ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Caroline-Louise_de_Hesse-Darmstadt ) .

14/09/2021

deux puissances. Il n’y en a qu’une, madame, et c’est celle qui est bienfaisante

... Or bien faire ne me semble pas du tout le nerf de votre programme Mme Le Pen , non plus que ceux de Mme Hidalgo et de Mme Pécresse aux intentions irréalistes . Si ça peut vous rassurer , mesdames, les programmes masculins ne sont pas encore bien performants, ni attirants pour une majorité .

La citation du jour... | Le chat geluck, Chat humour, Dessin humoristique

Pour mémoire .

 

 

« A Catherine II, impératrice de Russie

À Ferney, par Genève, 21 juin 1766

Madame,

C’est maintenant vers l’étoile du Nord qu’il faut que tous les yeux se tournent. Votre Majesté Impériale a trouvé un chemin vers la gloire, inconnu avant elle à tous les autres souverains. Aucun ne s’était avisé de répandre des bienfaits à sept ou huit cents lieues de ses États. Vous êtes devenue réellement la bienfaitrice de l’Europe, et vous avez acquis plus de sujets par la grandeur de votre âme que d’autres n’en peuvent conquérir par les armes.

Il y a peut-être de l’indiscrétion à oser implorer la protection de Votre Majesté pour les Sirven, après les bontés dont elle a comblé la famille Calas. Je sais ce que Votre Majesté fait de grand et d’utile pour ses peuples. Ce serait se rendre coupable envers eux que de vous supplier de détourner pour une malheureuse famille du Languedoc une partie de la source des biens que vous répandez en Russie. Je ne prends la liberté de vous écrire, madame, que pour vous prier de modérer vos bontés. Le moindre secours nous suffira. Nous ne demandons que l’honneur de placer votre auguste nom à la tête de ceux qui nous aident à écraser le fanatisme et à rendre les hommes plus tolérants et plus humains.

J’ai une autre grâce à demander à Votre Majesté, c’est de daigner permettre que je communique le mémoire dont elle m’a honoré au sujet de cet évêque de Rostow 1 puni pour avoir imaginé qu’il y avait deux puissances. Il n’y en a qu’une, madame, et c’est celle qui est bienfaisante.

Je suis avec le plus profond respect et la plus vive reconnaissance,

madame,

de Votre Majesté Impériale

le très humble, très obéissant et très obligé serviteur

Voltaire. »

13/09/2021

Je vous en donne avis

...  What's new ? https://news.google.com/topstories?hl=fr&gl=FR&ceid=FR:fr

De tout un peu .

Comme d'hab, on trouve des titres aux relents "catastrophiques" , par exemple : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/vaccination-obligatoire-des-soignants-au-15-septembre-la-situation-est-catastrophique-dans-certains-1631459525 , et d'autres qui sont d'une importance cruciale comme la tristesse de Laeticia Halliday et la candidature d'Anne Hidalgo ; j'en passe et des meilleurs .

Un soignant dans un Ehpad (photo d'illustration)

Pourquoi refuser le vaccin quand on est un soignant ?

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence etc.

au château de Dirac

par Angoulême

21 juin [1766] 1

M. Boursier me mande, mon respectable philosophe, qu’il vous a dépêché par la voie de Lyon et de Limoges un petit paquet de raretés du pays. Je vous en donne avis, quoiqu’il soit vraisemblable que vous recevrez le paquet avant ma lettre. Les paquets vont en droiture, et les lettres passent par Paris, ce qui fait cent lieues de plus, et opère un retardement considérable, sujet à beaucoup d’inconvénients.

M. Boursier m’assure qu’il aura toujours soin de vous faire parvenir toutes les choses que vous paraissez désirer . Il vous est tendrement attaché. Il est vrai qu’on peut lui reprocher un peu de paresse ; mais on doit l’excuser : il traîne une vie fort languissante et est très rarement en état d’écrire.

Je reçois dans ce moment une de vos lettres, par laquelle vous me mandez que princes et princesses peuvent passer dans nos déserts. Ces déserts sont bien indignes d’eux . Il n’y a plus de théâtre : les ailes qu’on bâtit ne sont pas encore achevées ; le prieur du couvent est malade, la prieure aussi . Ils seraient désespérés tous deux de ne pouvoir recevoir de tels hôtes d’une manière qui pût leur plaire. Le voisinage est très-triste. Cependant, si les dieux s’avisaient de descendre dans ces hameaux, ils trouveraient encore des Baucis et des Philémon ; mais il vaudrait encore mieux recevoir des philosophes que des princess[es]2. »

1 Date complétée par d'Argence .

2 Papier du manuscrit endommagé par le cachet .