Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

le titre dont il est question est une chose essentielle

... Je vous laisse juges :

https://people.bfmtv.com/musique/comment-l-eurovision-est...

Lizzy Howell, Bilal Hassani et Lin Ching Lan, lors de leur première répétition sur la scène de l'Eurovision, le vendredi 10 mai 2019.

As you like it !

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[18 avril 1764] 1

Devant Dieu soit l'âme de ce pauvre Guillaume Vadé à qui je souhaite toute sorte de prospérité . Mais certainement il lui arriverait de grands malheurs, et à monsieur son père 2, si les gens de monsieur Caro n'avaient pas ôté ce titre qu'on appelle perdu, et qui certainement me perdrait . J'ai grand-peur qu'on ait laissé ce malheureux intitulé , Collection incomplète etc. Je sais qu'on murmure déjà beaucoup, et je peux assurer qu'on saisira toute l'édition qui sera entièrement perdue pour l'éditeur . Il n'y a d'autre parti à prendre que de mander sans délai aux correspondants d'arracher ce feuillet qui est une pierre de scandale terrible . Je prie monsieur Cramer avec la plus vive instance de me mander nettement ce qui en est .

Je le prie aussi de me mander les noms des libraires d'Italie et d’Espagne qui doivent m'envoyer les nouveautés .

Je reviens encore à ce maudit titre perdu . Il faut qu'on l'ait vu à Paris ; et je le soupçonne d'autant plus, que jamais les ouvriers de monsieur Cramer n'ont corrigé la page 108 . Cette négligence n'est qu'une chose très désagréable, mais le titre dont il est question est une chose essentielle . J'attends réponse sur cet article important, et j'attends tout de l'amitié de monsieur Cramer .

Il y a 160 livres qui font un compte borgne 3, et qu'il faut mettre en exemplaires proprement reliés pour Mme Denis, M. et Mme Dupuits et pour moi . Je compte aussi qu'on a envoyé les 48 exemplaires à M. Damilaville et je prie monsieur Cramer de vouloir bien m'en donner des nouvelles positives . Pardon de tant de détails . »

1 L'édition Gagnebin est limitée à la première moitié de cette lettre .

2 Wagnière a d'abord écrit frère sur le manuscrit original .

3 Un compte borgne est d'ordinaire un compte embrouillé ; il semble que V* veuille dire ici que ce compte n'est pas un multiple exact du nombre de volumes nécessaires pour faire une collection complète ou que le complément de la somme sera réglé en nature,en livres reliés .

Lire la suite

17/05/2019 | Lien permanent

Tant qu’en ces lieux surtout je pourrai commander, N’espérez pas me nuire et me déposséder

... Also sprach (du moins je le souhaite ) Emmanuel Macron . Tenez-vous-le pour dit ô détestables candidats payés grassement par vos partis de malfaisants .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

21 décembre 1768

Mais, mon cher ange, l’empereur dit à la dernière scène 1 précisément ce que vous voulez qu’on dise dans votre lettre du 15 ; mais cela est annoncé dès la première scène dans les dernières additions ; mais le troisième acte finit par la prière la plus touchante et la plus orthodoxe ; mais il n’y a plus le moindre prétexte à l’allégorie. Oubliez-moi ; que Marin m’oublie ; mettez-vous bien tous deux La Touche dans la tête, et vous verrez qu’il n’y a pas la moindre ombre de difficulté à la chose. Me trompé-je ? ai-je un bandeau sur les yeux ? Mahomet et le Tartuffe n’étaient-ils pas cent fois plus hardis ? Quel est l’homme dans le parterre et dans les loges qui ne soit pas de l’avis de l’auteur, et qui ne le bénisse ? quel est dans la capitale des Welches le porte-Dieu ou le gobe-Dieu qui ose dire : « C’est moi qu’on a voulu désigner par les prêtres de Pluton » ? Quel rapport peut-on jamais trouver entre les juges d’Apamée et les chanoines de Notre-Dame ? Vous avez toujours l’auteur sur le bout du nez, et vous croyez l’ouvrage hardi, parce que cet auteur a une fort méchante réputation.

Mais, au nom de Dieu, ne pensez qu’à La Touche ; il vous a écrit un petit mot 2, en vous envoyant les trois premiers actes retouchés, sous l’enveloppe de M. le duc de Praslin. Vous trouverez sa lettre dans le paquet. Ma foi, ces trois actes raccommodent tout, et les deux anges doivent être très édifiés.

Je suis très fâché que votre fromage de Parmesan ne puisse être arrondi par Castro et Ronciglione 3. Je m’imaginais que l’aîné laisserait ces rognures à son cadet, d’autant plus qu’elles sont extrêmement à sa bienséance.

Je suis encore plus fâché que ce Tanucci 4 soit une poule mouillée. Que peut-il craindre ? Est-ce qu’il n’entend pas les cris de l’Europe ? Est-ce qu’il ne sait pas que cent millions de voix s’élèveront en sa faveur ?

Avez-vous vu la Riforma d’Italia 5, mes divins anges ? Les livres français sont tous circonspects et honnêtes en comparaison. Quand l’auteur parle des moines, il ne les appelle jamais que canailles. Enfin tous les yeux sont éclairés, toutes les langues déliées, toutes les plumes taillées en faveur de la raison.

Damilaville était le plus intrépide soutien de cette raison persécutée ; c’était une âme d’airain, et aussi tendre que ferme pour ses amis. J’ai fait une cruelle perte, et je la sens jusqu’au fond de mon cœur. Faut-il qu’un tel homme périsse, et que Fréron vive !

Vivez longtemps, mon cher ange. Vous devez, s’il m’en souvient, n’avoir que soixante-sept ans : j’étais bien votre aîné, et je le suis encore. Je vous aimerai jusqu’à ce que ma drôle de vie finisse.

Cependant que penseriez-vous si, au premier acte 6, Iradan parlait ainsi à ces coquins de prêtres :

Nous sommes ses soldats, j’obéis à mon maître ;
Il peut tout.

Le grand prêtre.

Oui, sur vous.

Iradan.

Sur vous aussi peut-être.
Les pontifes divins, des peuples respectés,
Condamnent tous l’orgueil, et plus, les cruautés.
Jamais le sang humain ne coula dans leurs temples.
Ils font des vœux pour nous, imitez leurs exemples.
Tant qu’en ces lieux surtout je pourrai commander,
N’espérez pas me nuire et me déposséder
Des droits que Rome attache aux tribuns militaires.7

etc., etc.

Que peut-on dire de plus honnête et même de plus fort en faveur des prêtres ? Cela ne prévient-il pas toutes les allusions, et, s’il faut qu’on en fasse, ces allusions ne sont-elles pas alors favorables ?

Ces quatre vers ajoutés ne s’accordent-ils pas parfaitement avec les additions déjà faites dans la première scène ? n’êtes-vous pas parfaitement content ?

Toute cette affaire-ci ne sera-t-elle pas extrêmement plaisante ? Ma foi, ce La Touche était un bon garçon. Voici le papier tout musqué pour le premier acte ; il n’y aura qu’à l’ajuster avec quatre petits pains. 

V.»

1 Dans la tragédie des Guèbres.

7 Les Guèbres, Ac. I, sc. 3, quelque peu modifiée .

Lire la suite

27/06/2024 | Lien permanent

l'ouvrage du saint prêtre sur la tolérance ayant été très toléré des ministres et des personnes plus que ministres, et a

... NB. -- Note remise en ligne le 25/12 pour le 15/12/2018 suite à suppression de la première édition par je ne sais qui .

 

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

15è décembre 1763

Mon très cher philosophe, c'est pour vous dire que l'ouvrage du saint prêtre sur la tolérance ayant été très toléré des ministres et des personnes plus que ministres, et ayant même été jugé fort édifiant, quoiqu'il ait peut-être quelques endroits dont les faibles pourraient se scandaliser, il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous , mon cher frère, de vous supplier de donner une saccade, et un coup d'éperon, au cheval qui a rué contre la Tolérance, et qui l'a empêchée d'entrer en France par Lyon . Figurez-vous que ce ballot est actuellement sur l'avare mer, exposé à être pris par les Numides, avec qui nous sommes en guerre ; si votre ami M. Bourgelat avait un mors de votre façon, son allure deviendrait plus aisée . Les frères Cramer feraient au plus vite une nouvelle édition qu'ils enverraient en la cité de Lyon en guise d’un ballot de soie, et les fidèles jouiraient bientôt de l’œuvre honnête dont ils sont privés . Dieu sait quand vous recevrez votre exemplaire .

Je vous demande en grâce de m'envoyer copie de la lettre dont vous avez honoré Jean-Georges 1. Vous savez qu'on a imprimé un examen de notre sainte religion, attribué à Saint-Evremond et qui est de Du Marsais ; je ne l'ai point vu, mais comme je sais que Du Marsais était un très bon chrétien, je souhaite passionnément que cet ouvrage soit entre les mains de tout le monde . Soyons toujours tendrement unis dans la communion des gens de bien, lisons bien la Sainte Écriture et écr l'inf . »

1 D'Alembert a écrit le 8 décembre 1763 : « […] Jean-Georges  […] a fait une réponse impertinente à la lettre par laquelle je lui mandais que j'avais envoyé son instruction pastorale à son libraire et à ses moutons . J'ai répondu à sa réponse en lui prouvant très poliment qu'il était un sot et un menteur  […] »

Il enverra copie de cette correspondance à V* à la suite de la lettre du 29 décembre 1763 : « Monseigneur ,

«  On vient de m’apporter de votre part un ouvrage où je suis personnellement insulté . Je ne puis croire que votre intention ait été de me faire un pareil présent . C'est sans doute une méprise de votre libraire à qui je viens de le renvoyer . J'ai l'honneur d'être avec respect etc.

« Réponse de l'évêque

« Ce n'est point par mon ordre, monsieur, que mon Instruction pastorale vous a été envoyée ; je vous le déclare volontiers et je suis fâché de cette méprise puisqu'elle vous a déplu . Je le suis aussi de ce que vous vous regardez comme personnellement insulté dans un ouvrage où vous ne l'êtes pas .

« J'ai l’honneur d'être avec les sentiments les plus sincères etc.

« Réplique

« Vous m'avez mis expressément, monseigneur, dans votre Instruction pastorale, au nombre des ennemis de la religion, que je n'ai pourtant jamais attaquée, même dans les passages que vous citez de mes écrits . J’avais cru qu'une imputation si publique, et si injuste, faite par un évêque, était une insulte personnelle, sans parler des qualifications peu obligeantes que vous y avez jointes, et qui à la vérité n'y ajoutent rien de plus.

« Quoiqu’il en soit, je vois par votre lettre que votre libraire a été peu attentif à vos ordres, puisqu'il m'a expressément écrit que vous l'aviez chargé d'envoyer votre mandement à tous les membres de l'Académie française . Vous voyez bien, monseigneur, qu'il était nécessaire de vous avertir de cette petite méprise, dont je ne suis d'ailleurs nullement blessé, non plus que de l'insulte ; j'espère qu'au moins en cela vous ne me trouverez pas mauvais chrétien . C'est dans ces dispositions que j'ai l'honneur d'être , monseigneur, votre etc. »

Lire la suite

15/12/2018 | Lien permanent

les rois titulaires feront gloire d’imiter les rois régnants

... On croirait bien que Volti connait Zidane et ses doutes pour le mercato madrilène .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

29è juin 1764 à Ferney 1

Mes divins anges, vous devez avoir reçu, de la part de l’ex-jésuite, force vers pour les roués. Ce pauvre diable me dit toujours que la chaleur de la saison et la froideur de la pièce le font trembler. Il se souvient surtout qu’il a oublié de corriger ce vers :

A mon cœur désolé que votre pitié s’ouvre.2

Il dit qu’il ne manquera pas de le corriger pour la première poste . Il dit qu’il n’est pas aujourd’hui fort en train.

Seriez-vous capable de me dire quel Fargès a opiné pour faire des injonctions aux juges de Toulouse ?3 C'est très noblement opiner , à mon avis . J'ai vu chez moi un Fargès pas plus haut que ma jambe ressemblant assez à monsieur le coadjuteur . J’ai reçu une lettre anonyme de Toulouse, assez bien raisonnée en apparence ; mais le fond de la lettre est que tous les Calas étaient complices, et que les juges n’ont à se reprocher que de ne les avoir pas tous condamnés. Cette lettre ne me donne aucune envie d’avoir un procès à Toulouse.

Je pense toujours que M. de Hulin doit se contenter du paquet qui l’attend chez M. de Laleu 4, et que les rois titulaires feront gloire d’imiter les rois régnants.

Au reste, je me flatte que mes anges auront aisément trouvé quelque bavard qui parlera de Pierre-le-Cruel à des bavards de sa connaissance. M. de Chauvelin l’ambassadeur est dans le secret, comme vous le savez . Je ne crois pas qu’il en parle à la Sérénissime République. Je n’ai plus rien à dire.

Respect et tendresse. »



1 L'édition de Kehl, suivant la copie Beaumarchais, supprime la première moitié du second paragraphe biffée sur la copie .

2 Ce vers fut supprimé .

3 Il s'agissait de François Fargès de Polisy, 1738-1792, (fils du personnage, Jean-François-Marie Fargès de Polisy ,1700-1779, avocat du roi de 1720 à 1723, cité dans la lettre à Thieriot de 1720 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-quand-francois-marie-arouet-devient-voltaire-partie-6-71583397.html ). Voir : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=en&p=francois&n=de+farges+de+polisy

Ce maître des requêtes a opiné que les juges de Toulouse fussent punis .

4 Pour le roi de Pologne .

Lire la suite

12/08/2019 | Lien permanent

Cette démarche est délicate ; mais je parle à des politiques, à des conjurés qui peuvent rectifier mes idées, et les fai

...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol,comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

10 juillet [1765]

Je dépêche à mes anges le dernier mot du petit prêtre tragique ; il vient de m’apporter ses Roués, et les voilà. Vous ne sauriez croire à quel point ce petit provincial vous respecte et vous aime. Je sens bien, m’a-t-il dit, que mon œuvre dramatique n’est pas digne de vos anges . Le sujet ne comporte pas ces grands mouvements de passions qui arrachent le cœur, ce pathétique qui fait verser des larmes ; mais on y trouvera un assez fidèle portrait des mœurs romaines dans le  temps du triumvirat. Je me flatte qu’on trouvera plus d’union dans le dessein qu’il n’y en avait dans les premiers essais, que les fureurs de Fulvie sont plus fondées, ses projets plus dévoilés, le dialogue plus vif, plus raisonné, et plus contrasté, les vers plus soignés et plus vigoureux. Le sujet est ingrat, et les connaisseurs véritables me sauront peut-être quelque gré d’en avoir surmonté les difficultés.

Je vous avoue que j’ai à peu près les mêmes espérances que le petit novice ex-jésuite. Si vous trouvez la pièce passable, pourrait-on la faire jouer à Fontainebleau ? Les places sont prises. Ce serait peut-être un assez bon expédient de faire présenter la pièce à M. le maréchal de Richelieu par quelqu’un d’inconnu que Lekain détacherait, ou par quelque actrice que Lekain mettrait dans la confidence de l’ouvrage, sans lui laisser soupçonner l’auteur. Cette démarche est délicate ; mais je parle à des politiques, à des conjurés qui peuvent rectifier mes idées, et les faire réussir.

J’ai reçu de quelques amis d’assez amples paquets contresignés Courteil, qui n’ont point été ouverts, et qui sont venus très librement à mon adresse. Vous avez fait enfin, divins anges, précisément ce que je demandais ; vous m’avez instruit de ce que contenait la demi-page 1. Permettez que je pousse la curiosité jusqu’à demander si le maître de la maison 2 l’a vue, où si elle n’a été que jusqu’à monsieur son secrétaire.

Je voudrais bien que M. le d[uc] de P[raslin] protégeât fortement M. d’Alembert ; il ferait une action digne de lui.

Respect et tendresse.

V. »

2 Louis XV .

Lire la suite

16/11/2020 | Lien permanent

lui mettre d’autre sang dans les veines ; celui qu’il a est un composé de vitriol et d’arsenic

 

 arsenic1.jpgSurprise ?

http://www.youtube.com/watch?v=wrEX6nSP1-c

Je ne veux cependant pas la mort du lecteur ! A consommer avec modération ! s'il en est encore temps, méfiez vous de la galette des rois "faite maison" !.... 

 

 

 

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville  vitriol1.jpg

 

31è décembre 1764

 

                            Les gens de bien, et surtout mon cher frère, doivent savoir que Jean-Jacques a fait un gros libelle [Lettres écrites de la montagne, de JJ Rousseau en réponse aux Lettres de la campagne de Tronchin (automne 1763) ] contre la parvulissime république de Genève, dans l’intention de soulever le peuple contre les magistrats [V* en citait ce passage à François Tronchin : « Quand vous prendriez un mauvais parti, prenez-le tous ensemble, par cela seul, il deviendra le meilleur » ; V* commente : « ce qui veut dire : si vous êtes tous d’accord pour poignarder le Conseil, vous aurez raison ».]. Le Conseil de Genève est occupé à examiner le livre, et à voir quel parti il convient de prendre.

 

                            Dans ce libelle, J.-J. fâché qu’on ait brûlé Emile m’accuse d’être l’auteur du Sermon des Cinquante [qui est effectivement de V*].Ce procédé n’est pas assurément d’un philosophe ni d’un honnête homme. Je voudrais  bien savoir ce qu’en pense M. Diderot ; et s’il ne se repent pas un peu des louanges prodiguées à Jean-Jacques dans l’Encyclopédie [dans le Discours préliminaire de l’Encyclopédie]. Vous remarquerez que pendant que J.-J. faisait cette belle manœuvre à Genève, il faisait imprimer le Sermon des cinquante, et d’autres brochures, par son libraire d’Amsterdam Marc-Michel Rey, sous le titre de Collection complète des œuvres de M. de V. [V*, le 24 novembre a écrit une lettre de reniement à M.-M. Rey]. Cela peut être adroit, mais cela n’est pas honnête.

 

                            Mon cher frère avait bien raison de me dire quand Jean-Jacques maltraita si fort les philosophes dans son roman d’Emile, que cet homme était l’opprobre du parti. Je prie mon cher frère de me mander s’il a reçu le paquet du médecin anglais. Ce médecin aurait dû faire l’opération de transfusion à J.-J. et lui mettre d’autre sang dans les veines ; celui qu’il a est un composé de vitriol et d’arsenic. Je le crois un des plus malheureux hommes qui soit au monde, parce qu’il est un des plus méchants.

 

                            Omer travaille à un réquisitoire [prononcé le 9 mars 1765] pour le Dictionnaire philosophique. On continue toujours à m’attribuer cet ouvrage auquel je n’ai point de part. Je crois que mon neveu qui est conseiller au parlement, l’empêchera de ma désigner [« Mme Denis ma nièce a écrit à d’Hornoy mon neveu … et lui a insinué d’elle-même qu’il devait aller, si cela était nécessaire, parler à Omer au palais, et lui dire que s’il fait une sottise il ne doit pas au moins me nommer dans sa sottise ; qu’il offenserait … une famille nombreuse qui sert le roi dans la robe et dans l’épée ; qu’il est sûr que le Portatif n’est point de moi, et que cet ouvrage est d’une société de gens de lettres… »].

 

                            Voilà, mon cher frère, toutes les nouvelles que je sais. La philosophie est comme l’ancienne Eglise, il faut qu’elle sache souffrir pour s’affermir et pour s’étendre.

 

                            Je crois  qu’on commence aujourd’hui l’édition de la Destruction, [ouvrage de d’Alembert Sur la destruction des Jésuites en France…] c’est un livre qui ne sera point brûlé, mais qui fera autant de bien que s’il l’avait été.

 

                            J’embrasse tendrement mon cher frère, et je me recommande à ses prières dans les tribulations où les méchants m’ont mis. Les orages sont venus des quatre coins du monde, et ont fondu sur ma petite barque que j’ai bien de la peine à sauver.

 

                            Voltaire. »

 

 

Lire la suite

31/12/2009 | Lien permanent

En tout cas, Berne a de bonnes lois

...  Bonnes ou non, c'est selon le point de vue du citoyen helvétique, lequel citoyen, par votation récente, se fait fort d'imposer des quotas d'immigration .

Je conçois assez mal comment ils vont calculer les chiffres à respecter, pourcentage ? nombre absolu ? L'ironie de l'histoire  est que ce sont les cantons recevant le moins d'étrangers qui ont jugé ceux-ci les plus indésirables . Ces Suisses qu'on dit de la Suisse profonde ne voient pas plus loin que le bout de leur jardinet propret sur lequel flotte le drapeau national, ils se contentent évidemment de faire fructifier les capitaux étrangers, seuls étrangers à se faire naturaliser d'un trait de plume ou clic de souris et qui ne risquent pas de reconduite à la frontière .

 A suivre ...

 

contre immigration suisse.jpg

 

 

« A Élie BERTRAND
Aux Délices, 30 février 1 [janvier] 1759 .

 Il faut vous mettre au fait, mon cher ami, d'une friponnerie typographique qu'on fait à Lausanne. Il y a déjà onze feuilles d'imprimées d'un libelle intitulé La Guerre de M. de V.... 2; il contient des lettres supposées sur quelques pairs anglais, sur le roi de Prusse, sur Calvin, sur plusieurs particuliers. On soupçonne un nommé Grasset d'être l'imprimeur. Ce Grasset est un fripon chassé de Genève. On dit qu'un M. Darnay 3, fils du professeur , ci-devant associé de Bousquet 4, a les feuilles chez lui. En tout cas, Berne a de bonnes lois. J'en écris à Leurs Excellences, et surtout à M. de Freudenreich. Je n'ai que le temps de vous en faire part, et de vous demander assistance in hoc genere pravitatis 5. Je vous embrasse de tout mon cœur.

V.
P. S. Le catéchiste Chavanes 6, de Vevay, n'est point, à ce qu'on m'assure avec serment, l'auteur du libelle. Allamand est homme à être informé de cette intrigue; mais je ne veux pas lui écrire.7 »

1 Lapsus calami, le 30 février n'a pas lieu d'exister même les années bissextiles !

2 La Guerre littéraire, ou Choix de quelques pièces, de M. de V***; voir lettre du 27 décembre 1758 à de Brenles : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/01/12/l...

4 Marc-Michel Bousquet, imprimeur à Lausanne : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F44384.php

5 Dans ce cas de scélératesse .

6 Voir encore lettre du 27 décembre 1758 à de Brenles .

7 Du Pan écrit le 31 janvier 1759 à Freudenreich au même sujet : « On dit que ce M. Darnex aidé de Grasset fait imprimer actuellement à Lausanne un recueil de diverses pièces dont quelques unes sont de Voltaire, ou prétendues de lui […] et les autres pièces sont des réponses des critiques, ou des insultes à Voltaire, le tout accompagné de notes piquantes et injurieuses à Voltaire . Cet ouvrage dont l'impression est déjà avancée, aura pour titre Supplément aux œuvres de Voltaire . Ce livre a déjà été annoncé à Paris par l'éditeur . Voltaire le sait, mais il n'en connait que le titre, il ignore qu'on rassemble dans ce volume toutes les invectives qui ont été débitées contre lui [...]Si ce livre est publié, on aura raison de croire qu'il jouit de bien peu d'estime et de considération à Lausanne et à Berne [...]Je vous prie donc , mon cher ami, de voir et d'examiner par quels moyens, s'il y en a, l'on pourrait arrêter le cours de cette impression [...] »

 

Lire la suite

16/02/2014 | Lien permanent

si populus dives, rex dives / si le peuple est riche, le souverain est riche

... Il serait bon que l'inverse soit vrai : un riche roi pour un peuple riche lui aussi , n'est-ce pas Charles ?

 

 

"A Catherine II, impératrice de Russie

26 Mai [1767] 1

Un voyage en Asie ! Allez-vous l’entreprendre,

Belle et sublime Thalestris ?

Que ferez-vous dans ce pays ?

Vous n’y verrez point d’Alexandre

Hélas ! Votre Majesté Impériale ferait le tour du globe, qu’elle ne rencontrerait guère de rois dignes d’elle. Elle voyage comme Cérès la législatrice, en faisant du bien au monde. Je ne sais point la langue russe ; mais par la traduction que vous daignez m’envoyer 2, je vois qu’elle a des inversions et des tours qui manquent à la nôtre. Je ne suis pas comme une dame de la cour de Versailles, qui disait : « C’est bien dommage que l’aventure de la tour de Babel ait produit la confusion des langues, sans cela tout le monde aurait toujours parlé français ».

L’empereur de la Chine, Camhi, votre voisin, demandait à un missionnaire si on pouvait faire des vers dans les langues de l’Europe . Il ne pouvait le croire.

Je remercie Votre Majesté de la bonté qu'elle a de daigner s'intéresser pour deux paquets 3 envoyés de Suisse à l'Académie économique . Ils sont de deux Français qui demeurent entre la Franche-Comté et l’État de Berne .

Je reçois en ce moment une lettre de l'un d'eux . Elle m'apprend que la devise de l'un d'eux est ex tellure omnia 4, et celle de l'autre si populus dives, rex dives 5. Mais leur véritable devise est leur admiration pour votre personne . C'est assurément la mienne.

Que Votre Majesté Impériale daigne agréer mes sentiments et le très profond respect de ce vieux Suisse

Voltaire »

1L'édition de Kehl est incomplète des deux paragraphes qui précèdent le dernier ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-35175925.html

2 Il s’agit ici du Manifeste qui convoquait les députés pour la réforme des lois, et la politique à l'égard de la Pologne .

3Ces deux paquets ne sont pas, comme le dit Besterman l'Anecdote sur Bélisaire et la Lettre sur les panégyriques . Il s'agit de mémoires envoyés à la Société économique de Saint-Pétersbourg, comme l'indique clairement le texte de la lettre de Catherine II à laquelle V* répond ici .

Voir lettre de Catherine, du 26 mars 1767 (6 avril nouveau style ) : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-35175925.html

et sa version complète : « Monsieur, j’ai reçu votre lettre du 27 Février, où vous me conseillez de faire un miracle pour changer le climat de ce pays. Cette ville-ci était autrefois très accoutumée à voir des miracles, ou plutôt les bonnes gens prenaient souvent les choses les plus ordinaires pour des effets merveilleux ; j’ai lu dans la préface du concile du tzar Ivan Basilewitz, que lorsque le tzar eut fait sa confession publique, il arriva un miracle ; le soleil parut en plein midi, et que la lueur donna sur lui, et sur tous les pères rassemblés ; notez que ce prince, après avoir fait une confession générale à haute voix, finit par reprocher au clergé, dans des termes très vifs, tous ses désordres, et conjura le concile de le corriger, lui, et son clergé aussi. A présent les choses sont changées. Pierre-le-Grand a mis tant de formalités pour constater un miracle, et le synode les remplit si strictement, que je crains d’exposer celui dont il vous plaît de me charger avant votre arrivée. Cependant, je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour procurer à la ville de Pétersbourg un meilleur air ; il y a trois ans qu’on est après à saigner par des canaux les marais qui l’entourent, à abattre les forêts de sapins qui la couvrent au midi , et dès à présent il y a déjà trois grandes terres occupées par des colons, là où un homme à pied ne pouvait passer sans avoir de l’eau jusqu’à la ceinture : les habitants ont semé, l’automne dernier, leurs premiers grains.

Comme vous paraissez, monsieur, prendre intérêt à ce que je fais, je joins à cette lettre la moins mauvaise traduction française du Manifeste que j’ai signé le 14 décembre de l’année passée et qui a été si fort estropié dans les gazettes de Hollande, qu’on ne savait pas trop ce qu’il pouvait signifier ; en russe, c’est une pièce estimée : la richesse et les expressions fortes de notre langue l’ont rendue telle , la traduction en a été d’autant plus pénible. Au mois de juin, cette grande assemblée commencera ses séances, et nous dira ce qui lui manque , après quoi on travaillera à aux lois que l’humanité, j’espère, ne désapprouvera pas ; d’ici à ce temps-là, j’irai faire un tour dans différentes provinces, le long du Volga ; et au moment peut-être que vous vous y attendrez le moins, vous recevrez une lettre datée de quelque bicoque de l’Asie. Je serai là, comme partout ailleurs, remplie d’estime et de considération pour le seigneur du château de Ferney.

Catherine .

P.S. – Le comte Schouvallow m'a montré une lettre par laquelle vous lui demandez, monsieur, des nouvelles de deux écrits envoyés à la Société économique de Pétersbourg . Je sais que parmi une douzaine de mémoires qui lui ont été envoyés pour résoudre sa question, il y en a un en français qui est adressé par Schaffouse . Si vous pouviez m'indiquer les devises de ceux pour lesquels vous vous intéressez, je ferai demander à la Société si elle les a reçus . »

4 Nous corrigeons le texte de Besterman, ex tellusa omnia, les mots du texte signifient tous les biens proviennent de la terre . C'est une des thèses favorites des physiocrates, voir L'Homme aux quarante écus .

5 Traduction : si le peuple est riche, le souverain est riche .

Lire la suite

17/12/2022 | Lien permanent

la hideuse créature se représente devant votre face, toute recousue et toute recrépie.

... Marine, tu es démasquée !

Résultat de recherche d'images pour "programme politique de marine le pen  caricature"

 https://www.follownews.com/greenpeace-parodies-the-simpso...

 https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental1

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

A Ferney 22 février 1762

O anges !

Vous connaissez les faibles mortels, ils se traînent à pas lents. Quatre vers le matin, six le soir, dix ou douze le lendemain, toujours rentrayant 2, toujours rapetassant, et ayant bien de la peine pour peu de chose. Renvoyez-moi donc ma guenille, afin que sur-le-champ elle reparte  avec pièces et morceaux, et que la hideuse créature se représente devant votre face, toute recousue et toute recrépie.

Mais, ô mes divins anges ! le drame de Cassandre est plus mystérieux que vous ne pensez. Vous ne songez qu’au brillant théâtre de la petite ville de Paris, et le grave auteur de Cassandre a de plus longues vues. Cet ouvrage est un emblème ; que veut-il dire ? que la confession, la communion, la profession de foi, etc., etc., sont visiblement prises des anciens. Un des plus profonds pédants de ce monde , et c’est moi , a fait une douzaine de commentaires par A et par B à la suite de cet ouvrage mystique, et je vous assure que cela est édifiant et curieux. Le tout ensemble fera un singulier recueil pour les âmes dévotes.

J’ai lu la belle lettre de madame Scaliger à la nièce. Nous sommes dans un furieux embarras . Si Mlle Dumesnil est ivre, adieu le rôle de Statira. Si elle n’est pas ivre, elle sera sublime. Mlle Clairon, vous refusez Olympie ! mais vraiment vous n’êtes pas trop faite pour Olympie, et cependant il n’y a que vous : car on dit que cette Dubois est une grande marionnette, et que mademoiselle Hus n’est qu’une grande catin. Tirez-vous de là, mes anges ; vous serez bien habiles .

Et ma tracasserie avec cet animal de Guy Duchesne ? Vous ne me l’avez jamais mise au net. Encore une fois, je ne crois pas avoir fait un don positif à Guy Duchesne ; et je voudrais savoir précisément de quel degré est ma sottise.

Mon plus grand malheur, vous dis-je, est la mort d’Élisabeth. Je crois mon Schowalow disgracié. On dit la paix faite entre Pierre III 3 et Frédéric II. Ma chère Élisabeth détestait Luc . Je n’y avais pas peu contribué, et je riais dans ma barbe, car je suis un drôle de corps . Mais je ne ris plus, mademoiselle Clairon m’embarrasse.

Je baise le bout de vos ailes .

Accusez-moi donc la réception de Jean Meslier, c'est un élixir pour les âmes chancelantes . »

1 L'édition Vie privée, suite à une copie ancienne, publie comme une seule lettre une version déformée de trois lettres fondues ensemble . Le dernier paragraphe est écrit dans la marge du bas . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-8-122895691.html

2 Rentrayer ou rentraire signifie coudre ensemble deux morceaux d'étoffe de façon que la couture ne paraisse pas .

3 Pierre III, qui admirait Frédéric, n'eut rien de plus pressé que d'engager avec lui des pourparlers de paix qui aboutirent le 5 mai , à un traité de paix, et peu après , le 19 juin 1762 à une alliance militaire . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_III_(empereur_de_Rus...)

et : http://www.universalis.fr/encyclopedie/pierre-iii-fedorovitch/

 

 

Lire la suite

12/02/2017 | Lien permanent

Je me suis fait une destinée à moi tout seul, et j'ai acquis cette précieuse liberté après laquelle j'ai soupiré toute m

... Afficher l'image d'origine

 Le faire c'est bien, pouvoir le dire c'est mieux et vice-versa !

 

 

« A la comtesse Sabina von Bassewitz

Aux Délices 25 décembre 1761

Madame,

Vous m’inspirez autant d'étonnement que de reconnaissance . Non seulement vous écrivez des lettres charmantes à la barbe des housards noirs, mais vous écrivez des mémoires qui méritent d'être imprimés , et tout cela dans une langue qui n'est point la vôtre, avec l'exactitude d'un savant, et avec les grâces de nos dames de la cour de Louis XIV, car nous n'avons point aujourd'hui de dame que je vous compare .

Je n'ai reçu, madame, aucune des lettres dont vous me faites l'honneur de me parler . Quand il n'y aurait que ce malheur attaché à la guerre, je la détesterais ; c'est être véritablement pillé, que de perdre les lettres dont vous m'honorez .

Je n'ai point changé de demeure ; je conserve toujours mes Délices auprès de Genève ; elles me seront toujours chères, puisqu'un fils de notre adorable Mme la duchesse de Gotha a daigné les habiter . Mais comme j'ai des terres en France dans le voisinage, et que par les circonstances les plus singulières et les plus heureuses, ces terres sont libres, j'y ai fait bâtir un château assez joli . Si je n'étais que Genevois, je dépendrais trop de Genève, si je n’étais que Français, je dépendrais trop de la France . Je me suis fait une destinée à moi tout seul, et j'ai acquis cette précieuse liberté après laquelle j'ai soupiré toute ma vie , et sans laquelle je ne crois pas qu'un être pensant puisse être heureux .

Je suis pénétré de vos bontés , madame, j'ai le règlement ecclésiastique de ce Pierre le Grand, qui savait si bien contenir les prêtres . J'ai son oraison funèbre, et toute oraison funèbre est suspecte ; les matériaux ne me manquent point, mais rien n'approche de vos mémoires ; l'aventure de la glace cassée 1, et la réponse de Catherine, sont des anecdotes bien précieuses . On voit bien tout ce que cela signifie, mais il n'est pas encore temps de le dire . Les vérités sont des fruits qui ne doivent être cueillis que bien mûrs . Je n'avais jamais entendu parler, madame, des mémoires du baron de Wissen 2, qui avait élevé cet infortuné czarovitz . Ils doivent être fort curieux . Je vous avoue que je vous aurais la plus grande obligation de vouloir bien me les faire parvenir . J'implore la protection de Mme la duchesse de Gotha pour obtenir cette grâce, vous ne refuserez rien à ce nom . Je souhaite que ce baron Wissen ait dit la vérité . Il devait bien connaître son élève, mais la vérité qu'il peut dire est bien délicate . On m'ouvre en Russie à deux battants les portes de l'amirauté, des arsenaux, des forteresses et des ports, mais on ne communique guère la clef du cabinet et de la chambre à coucher .

Quand j'aurai un peu de santé, madame, il me prend une forte envie de faire un tour d'Allemagne, d'aller surtout à Gotha, puis à Hambourg, puis à Rostok, et de me présenter en chevalier errant à la porte de Dalvitz, mais après ce beau rêve, quand je considère que j'ai bientôt soixante et dix ans, et que je deviens borgne, je reste à ma cheminée, et entre deux poêles, tout plein de la respectueuse et tendre reconnaissance avec lesquels j'ai l'honneur d'être madame

vôtre . »

1 Voir l'Histoire de l'empire de Russie, II, xvii

2 Il doit s'agir ici du « Huyssen » dont la comtesse de Bassewitz avait parlé à V* dans sa longue lettre du 17 novembre;mais ce baron Hendrik Van Huyssen ne semble rien avoir écrit sur Pierre le Grand .

 

Lire la suite

23/12/2016 | Lien permanent

Page : 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128