Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné
Je crois qu’il s’attirera quelque méchante affaire. Il n’est ni philosophe ni honnête homme ; s’il l’avait été, il aurai
...Mooosssieur François Ruffin exigeant la dissolution de l'Assemblée nationale, grenouille se prenant pour un boeuf (ce en quoi il fait un mauvais choix, mieux vaut être grenouille avec tous ses attributs que taureau castré, je crois ), député qui se prend pour président de la République, fait de la surenchère d'opposition, plus bête encore que son patron Mélenchon . LFI = Les Fumeuses Idioties !
« A Etienne-Noël Damilaville
26è Décembre 1764.
J’ai reçu, mon cher frère, l’Histoire de la destruction , qui est l’ouvrage de la raison et de l’esprit, mais qui ne sera pas enregistré. J’ai reçu aussi l’autre ouvrage 1 qui l’a été, mais qui, cenn me semble, ne vaut pas l’autre. Cramer va faire, avec grand plaisir, tout ce que vous m’avez recommandé. Vous me paraissez juger aussi bien de la déraison en finances, que du galimatias en théologie. Une des grandes consolations de ma vie, c’est que j’ai retrouvé toujours ma façon de penser dans tout ce que vous m’avez écrit ; cela est assez à l’honneur de la philosophie. Le bon sens parle le même langage. Les géomètres font dans tout l’univers les mêmes démonstrations, sans s’être donné le mot.
Voici un petit mot de lettre pour Archimède-Protagoras, dont l’ouvrage m’a enchanté. Que j’aime sa précision, sa force, et sa plaisanterie ! qu’il est sage et hardi ! qu’il est le contraire de Jean-Jacques !
Ce Jean-Jacques vient de traiter le conseil de Genève comme il a traité Christophe de Beaumont. Il veut mettre le feu dans sa patrie avec les étincelles du bûcher sur lequel on a brûlé son Emile. Je crois qu’il s’attirera quelque méchante affaire. Il n’est ni philosophe ni honnête homme ; s’il l’avait été, il aurait rendu de grands services à la bonne cause.
Je suis étonné que le médecin anglais ne soit pas encore arrivé à Paris, et qu’il ne vous ait pas rendu le petit paquet ; apparemment qu’il s’amuse à tuer des Français en chemin. Savez-vous que Marc-Michel Rey, imprimeur de Jean-Jacques, a eu l’abominable impudence de mettre sous mon nom le Jean Meslier, ouvrage connu de tout Paris pour être de ce pauvre prêtre, le Sermon des Cinquante de La Mettrie, l’Examen de la religion, attribué à Saint-Evremond, etc. , Tout a été incendié à La Haye avec le Portatif . Voilà une bombe à laquelle on ne s’attendait point.
Je prends toutes les mesures nécessaires pour détruire tant de calomnies ; mais j’ai grand’peur qu’Omer ne se réveille au bruit de la bombe. Il serait triste qu’on vînt m’enfumer dans mon terrier à l’âge de soixante-et-onze ans. Mme Denis, ma nièce, a écrit à d’Hornoy, son neveu, conseiller au parlement, et lui a insinué d’elle-même qu’il devait aller, si cela était nécessaire, parler à Omer au Palais, et lui dire que, s’il fait une sottise, il ne doit pas au moins me nommer dans sa sottise ; qu’il offenserait sans raison une famille nombreuse qui sert le roi dans la robe et dans l’épée ; qu’il est sûr que le Portatif n’est point de moi, et que cet ouvrage est d’une société de gens de lettres très connus dans les pays étrangers.
Vous avez vu mon d’Hornoy à l’occasion d’une certaine Olympie . Seriez-vous homme à le voir à l’occasion d’un certain Portatif ? pourriez-vous l’encourager, s’il a besoin qu’on l’encourage ? Vous êtes un vrai frère, qui secourez dans l’occasion les frères opprimés.
Je vous embrasse bien tendrement . Écr. l’inf.»
1 Les édits financiers .
03/03/2020 | Lien permanent
qu'un seul homme soit le propriétaire de toutes les terres, c'est une idée monstrueuse, et ce n'est pas la seule de cett
... Entends-tu détestable petit Poutine ?
« A Etienne-Noël Damilaville
16è octobre 1767 1
Je reçois, mon cher ami, votre lettre du 10 avec un exemplaire de Charlot auquel il manque la feuille D. Je vous prie de me suppléer cette feuille D, et d'y ajouter encore la faveur d'un autre exemplaire . Vous avez sans doute fait à ma nièce Florian, l'amitié de lui faire tenir cette bagatelle en Champagne où la scène s'est passée .
Je n'ai encore rien écrit sur mon cher Henri IV 2, mais j'ai tout dans ma tête et, s'il arrivait que la mémoire de ce grand homme fût assez chère aux Français pour qu'ils pardonnassent aux fautes de ce petit ouvrage; si, malgré les cris des Fréron et des autres Welches, il s'en faisait une autre édition après celle de Genève, je vous enverrais une petite diatribe sur Henri IV vous n'auriez qu'à parler.
J'ai lu une grande partie de L'Ordre essentiel des Sociétés 3; cette essence m'a porté quelquefois à la tête, et m'a mis de mauvaise humeur. Il est bien certain que la terre paye tout ; quel homme n'est pas convaincu de cette vérité ? Mais qu'un seul homme soit le propriétaire de toutes les terres, c'est une idée monstrueuse, et ce n'est pas la seule de cette espèce dans ce livre, qui d'ailleurs est profond, méthodique, et d'une sécheresse désagréable. On peut profiter de ce qu'il y a de bon, et laisser là le mauvais . C'est ainsi que j'en use avec tous les livres.
J'ai été bien étonné, en lisant l'article « Ligature »4 dans le Dictionnaire encyclopédique, de voir que l'auteur croit aux sortilèges. Comment a-t-on laissé entrer ce fanatique dans le temple de la vérité? Il y a trop d'articles défectueux dans ce grand ouvrage, et je commence à croire qu'il ne sera jamais réimprimé. Il y a d'excellents articles mais, en vérité, il y a trop de pauvretés.
Portez-vous mieux que moi, mon cher ami . Mon esprit est encore quelquefois un peu prompt, mais la chair est faible, et je dégringole furieusement . Je vous aimerai jusqu'à mon dernier soupir autant que je détesterai les fanatiques et les persécuteurs . »
1 Copie Beaumarchais-Kehl ; copie contemporaine B. H. ; édition de Kehl ; voir le lettre du 12 octobre 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/17/ne-nomen-ejus-vilesceret-pour-que-son-nom-ne-soit-pas-avili-6443636.html
2 Voir la lettre du 2 octobre 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/05/12/voici-un-petit-ecrit-sur-les-dissidents-6442748.html
3 Sur cet ouvrage de Le Mercier de La Rivière, voir la lettre du 8 août 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/03/29/je-vous-l-avais-bien-dit-qu-il-fallait-passer-sa-vie-a-comba-6435778.html
4 L'article « Ligature (Divinat.) » considère effectivement comme prouvé le cas d'une « impuissance vénérienne causée par quelque charme ou maléfice » ( Encyclopédie, IX, 516 a) . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Encyclop%C3%A9die/1re_%C3%A9dition/LIGATURE
Cet article est de Diderot, comme l'a montré R. N. Schwab « Inventory of Diderot's Encyclopédie » , 1972 . Diderot avait pu être influencé par l'Histoire de Dupuis, la dernière histoire des Illustres Françaises, de Robert Challe, un roman qu'il connaissait assez bien pour s'en inspirer en composant l'histoire de M. des Arcis et de Mme de La Pommeraye , dans Jacques le fataliste.
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Illustres_Fran%C3%A7aises
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_le_Fataliste_et_son_ma%C3%AEtre
et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86133565/f11.item
et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8613357k.r=jacques+le+fataliste.langFR
24/05/2023 | Lien permanent
Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit
Hier, 26 juin 2010, s'est déroulée la Fête à Voltaire à Ferney-Voltaire .
Immense plaisir de partager cette journée avec Monsieurdevoltaire sous la forme de son auteur LoveV et d'une de ses amies.
Promenades animées par les spectacles donnés tant au château que dans les rues de Ferney.
Très agréable programme concocté par Mme Audemars et le service culturel mené par Olivier Guichard.
Oserai-je vous exprimer ma (notre ) frustration ? Oui, bien sûr !
Pourquoi, encore une fois au nom du principe du moindre effort d'un agent de l'état que je ne nomme plus (ça lui ferait trop d'honneur ), n'a-t-il pas été possible de faire la visite du château l'après-midi ?
Autre temps, autres moeurs ! L'an passé, avec les mêmes contraintes de lieu et de personnel, les visites se sont déroulées normalement, avec un succès accru par l'ambiance festive .
L' administrateur, entreprenant pour faire parler du site, n'est pas capable de passer outre la mauvaise volonté d'un subalterne mielleux (lèche-cul et faux jeton ) et fainéant (ce n'est pas de la diffamation, mais un constat -non amiable, je le reconnais- !!).
C'EST LAMENTABLE !!
Manque de réflexion, manque d'initaitive ! Petit bras ! comme on dit au tennis .
Je déteste ce manque de respect du visiteur qui fait 300 km dans la journée pour se retrouver à la porte du monument. Encore plus quand ce visiteur est un proche !
Allons ! oublions ces trublions et publions ces brouillons !
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.cosmovisions.com/M15240.jpg&imgrefurl=http://www.cosmovisions.com/Strabon.htm&usg=__OlRPQo8Nu1qah0n-MmLNKqXkka4=&h=430&w=671&sz=90&hl=fr&start=7&um=1&itbs=1&tbnid=_RagL2ZIlKKu0M:&tbnh=88&tbnw=138&prev=/images%3Fq%3Dstrabon%26um%3D1%26hl%3Dfr%26lr%3Dlang_fr%26sa%3DN%26rlz%3D1G1TSEH_FRFR383%26tbs%3Disch:1,lr:lang_1fr
Strabon , était-il l'inventeur du strabisme ? Je vous le demande . En voyant ses cartes on pourrait l'imaginer ! Là, je suis volontairement de mauvaise foi, c'est vrai .
« A Monsieur le ministre [Paul-Claude] Moultou
à Genève.
[vers juin 1764]
Je pourrais bien , mon cher philosophe, dans les moments où ma mauvaise santé me donne quelque relâche, m'amuser un peu de l'histoire ancienne, c'est à dire des fables 1. Je n'ai ni Strabon, ni Hyde De veter persarum religione. Si vous pouviez me prêter ces deux livres, ou les demander à la bibliothèque, je vous serais obligé. Songez combien Dieu vous bénira d'avoir le courage de lever le voile qui cache les trois premiers siècles de notre ère vulgaire 2. Vous serez assurément le seul qui aurez dit la vérité. »
1V* travaille à La Philosophie de l'histoire. Il dit que ceux qui ont écrit l'histoire ancienne n'ont fait que « compiler » des « fables » sans esprit critique. Dans la Gazette littéraire du 6 juin : « Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit … Tous nos compilateurs recueillent (d)es contes sans le moindre examen ; tous sont copistes, aucun n'est philosophe ... »
2Le 8 juin à Damilaville : « Je suis enfoncé à présent dans des recherches pédantesques de l'Antiquité. Tout ce que je découvre dépose furieusement contre l'Infâme. »
27/06/2010 | Lien permanent
Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit
... Ni même dit ?
« A la « Gazette littéraire de l'Europe » 1
[mai 1764]
Vous avez dit, messieurs, en rendant compte de l'ouvrage de M. Hooke 2, que l'histoire romaine est encore à faire parmi nous, et rien n'est plus vrai . Il était pardonnable aux historiens romains d'illustrer les premiers temps de la république par des fables qu'il n'est plus permis de transcrire que de les réfuter . Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit .
On commence par nous dire que Romulus ayant rassemblé trois mille trois cents bandits , bâtit le bourg de Rome de mille pas en carré : or mille pas en carré suffiraient à peine pour deux métairies ; comment trois mille trois cents hommes auraient-ils pu habiter ce bourg ?
Quels étaient les prétendus rois de ce ramas de quelques brigands ? n'étaient-ils pas visiblement des chefs de voleurs qui partageaient un gouvernement tumultueux avec une petite horde féroce et indisciplinée ?
Ne doit-on pas, quand on compile l'histoire ancienne, faire sentir l'énorme différence de ces capitaines de bandits avec de véritables rois d'une nation puissante ?
Il est avéré par l'aveu des écrivains romains que pendant près de quatre cents ans l’État romain n'eut pas plus de dix lieues en longueur et autant en largeur . L’État de Gênes est beaucoup plus considérable aujourd'hui que la république romaine ne l'était alors .
Ce ne fut que vers l'an 360 que Véies fut prise après une espèce de siège ou de blocus qui avait duré dix années . Véies était auprès de l'endroit où est aujourd'hui Civita-Vecchia 3, à cinq ou six lieues de Rome ; et le terrain autour de Rome, capitale de l'Europe, a toujours été si stérile que le peuple voulut quitter sa patrie pour aller s’établir à Véies .
Aucune de ses guerres, jusqu'à celle de Pyrrhus, ne mériterait de place dans l’histoire si elles n’avaient été le prélude de ses grandes conquêtes . Tous ces évènements jusqu'aux temps de Pyrrhus sont pour la plupart si petits et si obscurs qu'il fallut les relever par des prodiges incroyables ou par des faits destitués de vraisemblance, depuis l'aventure de la louve qui nourrit Romulus et Rémus, et depuis celles de Lucrèce, de Clélie, de Currius, jusqu'à la prétendue lettre du médecin de Pyrrhus qui proposa, dit-on, aux Romains d'empoisonner son maître, moyennant une récompense proportionnée à ce service . Quelle récompense pouvaient lui donner les Romains qui n'avaient alors ni or, ni argent ; et comment soupçonne-t-on un médecin grec d'être assez imbécile pour écrire une telle lettre ?
Tous nos compilateurs recueillent ces contes sans le moindre examen ; tous sont copistes, aucun n'est philosophe . On les voit tous honorer du nom de vertueux des hommes qui au fond n'ont jamais été que des brigands courageux ; ils nous répètent que la vertu romaine fut enfin corrompue par les richesses et par le luxe, comme s'il y avait de la vertu à piller les nations, et comme s'il n'y avait de vice qu'à jouir de ce qu'on a volé . Si on a voulu faire un traité de morale au lieu d'une histoire, on a dû inspirer encore plus d'horreur pour les déprédations des Romains que pour l'usage qu'ils firent des trésors ravis à tant de nations qu'ils dépouillèrent l'une après l'autre .
Nos historiens modernes de ces temps reculés auraient dû discerner au moins les temps dont ils parlent ; il ne faut pas traiter le combat peu vraisemblable des Horaces et des Curiaces, l’aventure romanesque de Lucrèce, celle de Clélie, celle de Currius, comme les batailles de Pharsale et d'Actium . Il est essentiel de distinguer le siècle de Cicéron de ceux où les Romains ne savaient ni lire, ni écrire et ne comptaient les années que par des clous fichés dans le Capitole . En un mot, toutes les histoires romaines que nous avons dans les langues modernes n'ont point encore satisfait les lecteurs .
Personne n'a encore recherché avec succès ce qu'était un peuple attaché scrupuleusement aux superstitions et qui ne sut jamais régler le temps de ses fêtes, qui ne sut même pendant près de cinq cents ans ce qu’était qu'un cadran au soleil ; un peuple dont le Sénat se piqua quelquefois d'humanité , et dont ce même Sénat immola aux dieux deux Grecs et deux Gauloises pour expier la galanterie d'une de ses vestales ; un peuple toujours exposé aux blessures et qui n'eut au bout de cinq siècles qu'un seul médecin, qui était à la fois chirurgien et apothicaire .
Le seul art de ce peuple fut la guerre pendant six cent années ; et comme il était toujours armé, il vainquit tour à tour les nations qui n’étaient pas continuellement sous les armes .
L'auteur du petit volume sur la grandeur et la décadence des Romains 4 nous en apprend plus que les énormes livres des historiens modernes ; il eût seul été digne de faire cette histoire s'il eût pu résister surtout à l'esprit de système et au plaisir de donner souvent des pensées ingénieuses pour des raisons .
Un des défauts qui rendent la lecture des nouvelles histoires romaines peu supportable, c'est que les auteurs veulent entrer dans les détails comme Tite-Live . Ils ne songent pas que Tite-Live écrivait pour sa nation à qui ces détails étaient précieux . C'est bien mal connaître les hommes d'imaginer que les Français s’intéresseront aux marches et aux contremarches d'un consul qui fait la guerre aux Samnites et aux Volsques, comme nous nous intéressons à la bataille d'Ivry et au passage du Rhin à la nage .
Toute histoire ancienne doit être écrite différemment de la nôtre, et c'est à ces convenances que les auteurs des histoires anciennes ont manqué . Ils répètent et ils allongent des harangues qui ne furent jamais prononcées, plus soigneux de faire parade d'une éloquence déplacée que de discuter des vérités utiles . Les exagérations souvent puériles, les fausses évaluations des monnaies de l'Antiquité et de la richesse des États, induisent en erreur les ignorants et font peine aux hommes instruits . On imprime de nos jours qu'Archimède lançait des traits à quelque distance que ce fût , qu'il élevait une galère du milieu de l'eau et la transportait sur le rivage en remuant le bout du doigt, qu'il en coûtait six cent mille écus pour nettoyer les égouts de Rome, etc.
Les histoires plus anciennes sont encore écrites avec moins d'attention . La saine critique y est plus négligée ; le merveilleux, l'incroyable, y domine ; il semble qu'on ait écrit pour des enfants plus que pour des hommes ; le siècle éclairé où nous vivons exige dans les auteurs une raison plus cultivée . »
2 Compte-rendu de l'ouvrage de Nathaniel Hooke : The Roman history from the building of Rome to the ruin of the commonwealth, 1757-1771, dans la Gazette littéraire de l'Europe du 28 mars 1764 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nathaniel_Hooke
3 V* commet ici un légère erreur ; le site actuellement abandonné de Véies est environ à 15 km au nord-ouest de Rome, tandis que Civita-Vecchia est à une cinquantaine de kilomètres, sur l’emplacement de l'ancienne Centum Cellae . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9ies
4Montesquieu, bien entendu . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Consid%C3%A9rations_sur_les_causes_de_la_grandeur_des_Romains_et_de_leur_d%C3%A9cadence
15/06/2019 | Lien permanent
On cherche à tromper son ennui par des fausses imitations des plaisirs de Paris qu'on ne peut se procurer qu'avec des fr
... Paris étant décidément inimitable, voici quelques destinations recherchées par les fêtards qui veulent jouer dans la cour des peoples : https://www.liligo.fr/magazine-voyage/meilleures-destinat...
« A Marie-Louise Denis
6è février 1769
Ma chère amie, vous voilà donc entièrement rétablie . De quoi vous avisiez-vous d'être malingre dans le séjour de l'opéra et de la comédie, des soupers gais et des nouvelles du jour ?
Je suis bien content de l'ami Marin ; Dieu nous le devait . Ces Deux Frères ou les Guèbres de feu La Touche seront un jour appelés La Tolérance , et comptez que ce sera une époque singulière ; on a déclaré aux cantons suisses effarouchés du port de Versoix qu'on ne voulait point y faire de fortifications 1, mais une ville libre qui serait un essai de tolérance . Cette bienheureuse tolérance s'établira donc infailliblement avec le temps .
Je crois vous avoir déjà mandé que la raison faisait d'immenses progrès dans tous les parlements de province et que toute la jeunesse de Toulouse était convertie ; j'en ai reçu des compliments, et j'envoie les Sirven incessamment à Toulouse demander hautement leur justification sur la cendre de Calas . Je ne l'enverrais peut-être pas devant les assassins du chevalier de La Barre .
Jugez si je m'intéresse à une tragédie dont le vrai titre est cette tolérance même à laquelle j'ai tant sacrifié . C'est dommage que le cœur du sire de Coucy doive passer devant dans un plat, car en vérité Les Guèbres intéressent un peu plus le genre humain .
Je suis bien curieux de savoir des nouvelles de la fête de la Présentation . M. le prince de Soubise et M. le duc de Noailles m'ont fait de grands remerciements du Siècle de Louis XIV et m'ont écrit les lettres les plus agréables et les plus encourageantes 2.
Le marquis de Bélestat s'est enfin déclaré l'auteur du petit livre qu'on m'imputait 3, et dans lequel le président Hénault était si maltraité .
Vous avez dû recevoir un projet de mémoire 4 pour être envoyé à M. Gayot . En vérité le pauvre village de Ferney serait abîmé si on nous envoyait encore des soldats .
Je crois que Mme Dupuits s'amusera très bien de l'éducation de sa fille, et du gouvernement de sa maison . Elle n'a guère connu les enchantements de Paris qui ne rendent point heureux et qui empêchent qu'on ne le soit ailleurs . La vie à la campagne est horrible pour quiconque n'a pas le goût de la solitude et de l'agriculture . On cherche à tromper son ennui par des fausses imitations des plaisirs de Paris qu'on ne peut se procurer qu'avec des frais immenses . On reçoit des étrangers qui vous oublient pour jamais . Cette vie me parait intolérable . Il faut avoir la passion de l'étude et celle de la campagne pour vivre entre les Alpes et le mont Jura .
Adieu, ma très chère amie, soyez heureuse à Paris .
V.
On m'apporte tous les jours d'anciens mémoires où je n'entends rien . Je vous prie de me renvoyer le présent certificat transcrit et signé par Maton .
Voulez-vous bien envoyer à votre neveu d'Hornoy la lettre qui est pour lui ? »
1 Il avait bien été prévu de fortifier Versoix (voir lettre de Dupan du 21 février 1769 ) mais ce projet a été abandonné : https://fr.wikipedia.org/wiki/Versoix
2 Ces lettres des 15 novembre et 10 décembre 1768 nous sont parvenues . L'une et l'autre sont en effet aimables .
3 Voir lettre du 5 janvier 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/15/que-le-parlement-commence-a-ouvrir-les-yeux-que-plusieurs-jeunes-conseiller.html
4 Ce mémoire a été envoyé en même temps que la lettre du 20 janvier 1769 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/08/01/est-il-vrai-qu-on-ait-supprime-la-caisse-d-escompte-6509121.html
15/08/2024 | Lien permanent
cela n'est pas juste
... https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/micr...
Emmanuel et Marine après le débat hier soir
« A Joseph-Marie Balleidier 1
Le nommé Bouquet, Suisse, fermier de M. Duval à Vérat, et le mien à l'Ermitage, abuse de l'interdiction présente de commerce avec Genève pour ne me point payer deux années qu'il me doit . Il a résilié comme vous savez son bail, ainsi il n'a nulle excuse . Voyez si vous pouvez obtenir un décret contre lui . Il mérite punition . Vous aviez promis de faire des voyages à Ferney . Vous n'en faites point, cela n'est pas juste .
Voltaire .
10 janvier [1767] 2.»
1 Voir : Liste des maires de Gex
- Raymond Gay, au , vraisemblablement natif de Gex, notaire, procureur au bailliage de Gex.
- Joseph Marie Balleidier, né le 23 décembre 1727 à Cruseilles, mort le 13 octobre 1794 à Gex, homme d'affaires de Voltaire, procureur au bailliage de Gex, procureur d'office de la seigneurie de Ferney et syndic de l'Hôtel de Ville de Gex.
- Camille Vincent Balleidier, fils du précédent, né le 7 octobre 1766 à Gex, procureur du Roi à Nantua, président du tribunal civil de Nantua et maire de Gex.
- Louis Gaspard Fabry (1720-1791), subdélégué de l’intendant de Bourgogne sous l’Ancien Régime, puis premier syndic du Tiers-État, chevalier de Saint-Michel et enfin maire de Gex, jusqu'en 1780 où lui succède son gendre Jean-Louis Girod. À un visiteur, Voltaire le décrit comme s’étant illustré « dans l’art de… » puis il allongea les doigts pour les recourber plusieurs fois.
2 Date complétée par Balleidier qui note aussi « R[épondu] led[]it jour ».
21/04/2022 | Lien permanent
daignez venir dans ma cabane, quand vous serez las de vous crever à Genève. Gardez-vous bien de me faire cet honneur av
... Aurait-on là une version du couvre-feu selon Voltaire ?
Les Genevois se disent prêts pour bloquer le variant Delta du Covid , mais de son côté l'équipe suisse sera-t-elle assez forte pour bloquer les attaques françaises sur le gazon ce soir ?
En attendant : https://www.watson.ch/fr/suisse/gen%C3%A8ve/129284808-var...
https://www.swissinfo.ch/fre/multimedia/mieux-vaut-en-rir...
« Au chevalier Pierre de Taulès
À Ferney, 19 mars, par la commodité de M. Souchay,
marchand de drap, au Lion d’or, à Genève.1
Quand je n’avais que soixante ans, monsieur, vous m’auriez vu venir à cheval au-devant de monsieur l’ambassadeur ; mais j’en ai soixante-douze passés, et il y a plus d’un an que je ne suis pas en état de sortir de ma chambre ; je m’adresse à vous hardiment pour faire agréer mes excuses et mon respect. Je prends cette liberté avec vous, parce que je vous ai obligation. On m’a dit, monsieur, que c’est à vous que je dois quelques anecdotes tirées du dépôt des affaires étrangères 2: de plus, M. de Chabanon, qui est très véridique, m’assure que vous m’honorez de quelque bonté ; je vous supplie de me la conserver, et de me procurer celle de Son Excellence. Si j’avais de la santé, je viendrais vous présenter cette double requête, et vous assurer des sentiments respectueux avec lesquels j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire.
gentilhomme ordinaire du roi.
M. de Chabanon dit encore que vous daignez 3 venir dans ma cabane, quand vous serez las de vous crever à Genève. Gardez-vous bien de me faire cet honneur avant deux heures. Demandez à M. Hennin. »
1 Le chevalier de Taulès, né en Béarn, était entré, en 1754, dans les gendarmes de la garde du roi, et quelques années après dans les bureaux des affaires étrangères. Il fut, en 1766, nommé secrétaire auprès de M. de Beauteville, qui avait été nommé médiateur, au nom de la France, dans les querelles de Genève. Il eut depuis différentes missions. Mais sa santé le força, en 1779, à demander sa retraite. Il est mort en 1820, laissant en manuscrit un ouvrage sur l’Homme au masque de fer, qui a été publié en 1825, in-8°. (Beuchot.)
Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56240393.texteImage
2 Dans une lettre conservée, du 16 juillet 1765 . Ce 19 mars 1766, Taulès vient d'arriver à Genève comme secrétaire de l'envoyé Beauteville .
3 Clogenson, suivi des autres éditions corrige daignez en daignerez .
28/06/2021 | Lien permanent
Vous voyez bien que tout ne peut pas être inondé à la fois
... mais presque !
Les candidats présidentiables tentent d'inonder le pays entier de leurs shows, les grandes gueules vont bon train, c'est la foire d'empoigne , une surenchère de promesses d'aisance salariale et de renvoi de ces étrangers "qui viennent manger le pain de Français" . On croirait entendre le génie de la lampe d'Aladin pour lequel l'impossible n'existe pas , et il serait bienvenu s'il pouvait dire où on va trouver les sommes pharamineuses nécessaires qu'on nous fait miroiter ; le Jean-Luc Mélenchon étant particulièrement grand-guignolesque à ce propos avec la promesse de décrets magiques que lui seul saura rédiger et signer . Zemmour minus n'est pas en reste , le raisonnable n'étant pas ce qui plait à ces grincheux toujours pour ce qui est contre et contre ce qui est pour, son peuple suiveur étant aussi bête que les supporters obtus de l'Om et du PSG .
Dans les circonstances actuelles, est-ce bien le moment de diviser les Français ?
« A Jean Ribote Charron
à Montauban
Vous avez donc eu, monsieur, le déluge de Deucalion 1 dans un des faubourgs de Montauban pendant qu'on se plaignait de la sécheresse dans nos cantons . Vous voyez bien que tout ne peut pas être inondé à la fois . Je me flatte que l'eau ne s'est pas élevée chez vous quinze coudées 2 au-dessus des montagnes des Cévennes . Vous m'avez envoyé une description fort touchante de cet accident 3, on dit qu'elle sera dans les papiers publics .
C'est dommage que le jeune jésuite au derrière duquel marchait le grand Pompignan à la procession ne se soit pas trouvé dans vos cantons . Ce ne serait pas par l'eau que les endroits bas auraient risqué de périr .
Genève est dans une grande crise ; on pourrait bien y envoyer des troupes, mais il faut espérer que les Genevois seront sages .
20è décembre 1766. »
2 Rappel de la Genèse, VII, 20 : https://saintebible.com/genesis/7-20.htm
3Ribote- Charron a écrit à V* le 24 novembre 1766, pour raconter cette crue du Tarn « qui n'a pas eu d'exemple jusqu’ici », « qui a détruit plusieurs faubourgs et réduit à l’extrémité un nombre prodigieux de familles », ainsi que la belle attitude de l'intendant de Gourgues, qui « entra dans les maisons les plus exposées pour engager les habitants à fuir le pays. Il prit amicalement par la main une femme prête à accoucher qui ne voulait jamais quitter sa maison ni ses meubles , dans le temps que sa maison allait crouler et la fit conduire en lieu de sûreté et lui disant : ''Allez, ma mie, ne vous embarrassez de rien, je paierai tout'' . »
Voir : http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Crue-du-Tarn-a-Montauban.html
23/03/2022 | Lien permanent
Il paraît par la dernière émeute que votre peuple de Lyon n'est pas philosophe
... Voilà l'actualité des violences en terre lyonnaise qui confirme le jugement voltairien : https://www.lyonmag.com/category/36/faits-divers
Qu'en sera-t-il ce soir après cette journée d'élections ? https://www.lyonmag.com/article/136496/europeennes-2024-s...
« A Charles Bordes
29 novembre 1768 1
Mon cher confrère, vous m'abandonnez . J'ai besoin que vous me disiez ce que vous pensez des trois premières lettres de l'alphabet de M. Huet .
Je ne vous demande point de nouvelles des Corses ni de madame Du Barry ; mais je vous en demande de L'ABC 2. Je veux surtout en avoir des vôtres : car je vous aime autant que vous me négligez .
Il paraît par la dernière émeute que votre peuple de Lyon n'est pas philosophe 3 ; mais pourvu que les honnêtes gens le soient je suis fort content . Il s'est fait un prodigieux changement dans Toulouse .
Votre très humble et très obéissant serviteur. »
1 Original ; édition Kehl : voir lettre du 16 septembre 1768 à Bordes : ; édition Cayrol.
2 L 'ABC dialogue curieux [1762 mais en fait 1768] . Charles Bonnet mentionne cet ouvrage le 7 décembre 1768 et Caroline de Hesse-Darmstadt le dit , le 18 décembre « venant tout chaud de la fabrique de Ferney » [ Bräning-Oktavio, col. 725, n°44 ) . Cet ouvrage est important pour l'étude de la pensée politique de V* ainsi que l'a souligné René Pommeau dans sa Politique de Voltaire .
3 Dans une dépêche de Paris du 5 décembre, le Supplément aux nouvelles de divers endroits ( 10 décembre 1768 ) rapporte : « On mande de Lyon qu'il y a eu en cette ville une émeute populaire très dangereuse . La populace a cru que les chirurgiens enlevaient des enfants pour les disséquer tout vifs et s'est attroupée jusqu'au nombre de 15000 . La garde a été forcée de faire feu sur ces mutins dont près de sept ou huit ont été tués et plusieurs blessés ; ce qui a dissipé l'orage » ; voir aussi le numéro du 14 décembre 1768 .
09/06/2024 | Lien permanent
Personne n'est sûr de voir le lendemain
... Est-ce bien sûr ? Paroles d'optimiste ? Jusque là tout va bien .
« A Gabriel Cramer
Jeudi au soir [vers juin 1768]
Monsieur Caro est prié de considérer que la vie est courte, et que depuis le temps que l'exact Bigex et le laborieux Wagnière ont envoyé la table des matières 1 , ils n'ont reçu aucun signe de vie de la part du gros Suisse qui dirige la typographie grammairienne . Personne n'est sûr de voir le lendemain . Je prie monsieur Caro de songer que je suis dans ma soixante et quinzième, et que le temps presse . »
1 La « table générale » du volume X de l'édition quarto qui est dite « rédigée par M. Bigex ».
01/02/2024 | Lien permanent