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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

vous sentez bien que je ne peux être juge dans ma propre cause

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La Communication NonViolente : Qu'est-ce que c'est ? Développement  personnel • ParcoursduLoupBlanc.com

 

 

 

« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet

à Prégny

Voici l'état des choses, madame ; Monpitan m'est venu trouver avec la copie d'un billet par lequel j'ai cédé à un maître maçon nommé Guillot la carrière de Tournay pour ma vie . Il n'est point dit par ce billet par quel chemin Guillot doit passer . Je lui ai toujours recommandé verbalement, et il m'a toujours promis de ne jamais passer par le petit chemin détourné que l'on a fait raccommoder, mais il n'y a nulle promesse par écrit 1.

Guillot a cédé son droit à Monpitan, et Monpitan en abuse . Je vois que je ne puis le réprimer, n'ayant point de titre contre lui . Si la cession dont il m'a montré la copie est énoncée telle qu'il me l'a fait voir, je n'ai d'autre recours contre lui que la voie de la représentation .

J'ai toujours cru que le chemin détourné qui conduit à votre maison, et à celle de M. Pallard, était interdit à tous les voituriers lesquels sont tenus de passer devant les bureaux . Je le crois encore ; et je pense que la seule voie pour réprimer Monpitan, est de présenter requête à M. l’intendant . C'est sur quoi il faudra consulter M. Fabry car vous sentez bien que je ne peux être juge dans ma propre cause 2.

Je vous prie, madame, de communiquer ce billet à M. Cramer . Vous sentez bien que je suis prêt à faire tout ce qui dépendra de moi pour vous marquer mon respect et mon zèle .

V.

19è novembre 1767 à Ferney. »

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11/06/2023 | Lien permanent

A force d'aller mal, tout ira bien

... "Laissez-moi faire, tout viendra à point" , on croirait entendre un gouvernant .

Armons-nous de patience et comme Voltaire soyons temporiseurs ! et comme lui aussi disons avec optimisme (et non avec des envies suicidaires, comme dit Super Z) :  "en tout cas, cela ne gâtera rien."

 tout ira bien.jpg

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 24 novembre [1759]
Mon cher ange, vous me trouvez bien indigne des plumes de vos ailes; mais c'est pour en être digne que je diffère l'envoi de la Chevalerie. Horace veut qu'on tienne son affaire enfermée neuf ans 1; je ne demande que neuf semaines : voyez comme l'âge m'a rendu temporiseur. Je suis un petit Fabius, un petit Daun. D'ailleurs, moi qui ai d'ordinaire deux copistes, je n'en ai plus qu'un, et il ne peut suffire à tenir l'état de mes vaches et de mon foin en parties doubles, à la correspondance, et aux tragédies, et à Pierre le Grand, et à Jeanne. Laissez-moi faire, tout viendra à point.
Dites-moi donc, mon divin ange, s'il ne vaut pas mieux bien faire que se presser. Quand on voudra faire la paix, qu'on se presse ; mais, en fait de tragédies, si on les veut bonnes, il faut qu'on ait la bonté d'attendre. Parlez-moi, je vous en prie, de la fortune que vous avez faite à Cadix, et dites-moi si vous mangez sur des assiettes à cul noir 2. Le crédit est-il toujours grand à Paris? le commerce florissant? M. le duc de Choiseul m'a mandé que feu M. de Meuse 3 avait une terre sur la porte de laquelle était gravé : A force d'aller mal, tout ira bien.
Je vous demandais s'il daignait être content de moi 4; je vous dis aujourd'hui qu'il a la bonté d'en être content.
Quand vous serez de loisir, et lui aussi, quand tout ira de pis en pis, quand on n'aura pas le sou, vous pourrez, mon divin ange, lui dire les belles lanternes dont il est question dans ma dernière épître 5 ; cela pourrait réussir ; et, en tout cas, cela ne gâtera rien. Vous êtes maître de tout.
Mais vraiment, mon cher ange, je crois que tout le monde fera la campagne prochaine, sur terre et sur mer; j'entends, sur mer, ceux qui auront des vaisseaux; il faut que je déraisonne 6 politique.
1° L’Espagne est seule en état de proposer la paix, d'offrir sa médiation, de menacer si on ne l'accepte pas, etc., etc.
2° Les Anglais peuvent nous prendre Pondichéry pendant que la gravité espagnole fera ses propositions.
3° Le Canada n'est qu'un sujet éternel de guerres malheureuses, et j'en suis fâché.
4° Il y a des gens qui prétendent que la Louisiane valait cent fois mieux, surtout si la Nouvelle-Orléans, qu'on appelle une ville, était bâtie ailleurs.
5° Je ne vois dans tout ceci qu'un labyrinthe, et peu de fil. J'aime à vous dire tout ce qui me passe dans la tête, parce que vous êtes accoutumé à rectifier mes idées.
6° Luc voudrait bien la paix 7. Y aurait-il si grand mal à la lui donner, et à laisser à l'Allemagne un contre-poids ? Luc est un vaurien, je le sais ; mais faut-il se ruiner pour anéantir un vaurien dont l'existence est nécessaire ?
7° Si vous avez de quoi bien faire la guerre, faites-la ; sinon, la paix.
Vous vous moquez de moi, mon divin ange : vous avez raison ; mais mes terres sont couvertes de neige ; tous mes travaux champêtres sont malheureusement suspendus ; permettez-moi de déraisonner, c'est un grand plaisir.
Mille tendres respects à Mme Scaliger. M. de Choiseul a bien de l'esprit. »

1 Nonum prematur in annum....= puis , gardez votre manuscrit pendant neuf ans. Tant qu'il n'a pas vu le jour, on peut, à son aise, revenir sur des pages inédites : une fois parti, le mot ne revient plus. Horace, Art Poétique., 388-389 ;http://latinjuxtalineaire.over-blog.com/article-24224678.html

2 Un arrêt du conseil du 26 octobre 1759 exhortait les Français à porter leur vaisselle à la Monnaie pour être convertie en espèces pour les besoins de l'État, et fixait le prix qui en serait donné. Le roi donna l'exemple, qui ne fut suivi que par Mlle Hus, actrice, et quinze cents citoyens. On se servit alors de plats dont le dessous était recouvert d'un vernis brun, et auxquels on donna le nom de culs noirs. http://www.leblogantiquites.com/2007/06/cul-noir-de-for.html

et : http://www.alienor.org/ARTICLES/faience_patronyme/prod02.htm

3 Henri Louis de Choiseul-Meuse (1689-1754), marquis de Meuse (1703-1754), comte de Sorey, lieutenant général des armées du Roi (1738), gouverneur de Saint-Malo (1743), chevalier du Saint-Esprit (reçu le 2 février 1745 dans la chapelle royale du château de Versailles) , mort brigadier d'infanterie en 1746. http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_de_Choiseul

Dans sa lettre du 12 novembre 1759, Choiseul disait : « Avez-vous connu Meuse, mon cher ermite ? Il avait une terre en Lorraine qui s'appelle Sorey […] Meuse était de mes parents ; je n'ai point sa terre , mais j'ai conservé sa devise [... ]»

4 Voir lettre du 15 novembre 1759 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/25/u...

6 V* a d'abord écrit raisonne .

7 Frédéric II écrit à V* le 19 novembre 1759 : « Vous apprendrez par la déclaration de La Haye [avec l'Angleterre et la Russie] si le roi d'Angleterre et moi nous sommes pacifiques […] La porte est ouverte, peut venir au parloir qui voudra . la France est maitresse de s'expliquer . C'est aux Français , qui sont naturellement éloquents, à parler, à nous à les écouter avec admiration, et à leur répondre dans un mauvais baragouin, le mieux que nous pourrons […] L'Angleterre a à la tête de ses affaires un ministre [William Pitt] modéré et sage […] Je suis sur le point de m'accommoder avec les Tusses, ainsi il ne me restera que la reine de Hongrie, les malandrins du saint Empire et les brigands de Laponie pour l'année qui vient . »

 

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01/12/2014 | Lien permanent

Ce qu'on aime fait bien porter

... Je confirme .

 Pour moi, Voltaire et Mam'zelle Wagnière sont des sources de vie et santé .

 DSCF8271bien se porter.png

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de LUTZELBOURG.
Votre santé m'inquiète beaucoup, madame ; mais, si vous avez le bonheur d'avoir encore auprès de vous monsieur votre fils, j'attends tout de ses soins. Ce qu'on aime fait bien porter. Je prends mes mesures, autant que je le peux, pour avoir encore la consolation de passer quelques journées auprès de vous; mais je suis devenu un si grand laboureur, un si fier maçon, que je ne sais plus quand mes bœufs et mes ouvriers pourront se passer de moi.
Nous laisserons, vous et moi, madame, ce monde-ci aussi sot, aussi méchant que nous l'avons trouvé en y arrivant. Mais nous laisserons la France plus gueuse et plus vilipendée. Voilà encore ce pauvre capitaine Thurot 1 gobé, lui et son escadre et ses gens. La mer n'est pas du tout notre élément, et la terre ne l'est guère. Il est dur de payer un troisième vingtième pour être toujours battus.
On dit qu'il se forme de petits orages à la cour qui pourront bien retomber sur la tête d'une personne 2 que vous aimez, et à laquelle je suis attaché. Rien ne vous surprendra. Votre machine a donc pris une plume et de l'encre! il y a longtemps que je suis persuadé que nous ne sommes que de pauvres machines. Mais quand je vous écris, c'est mon cœur qui prend la plume. Je m'intéresse à votre santé avec la plus vive tendresse, et j'espère vous faire ma cour dans votre jardin cet été.

Aux Délices 19 mars [1760] »

1 François Thurot, né à Nuits vers 1727, avait été tué, le 28 février 1760, dans le combat livré entre le môle de Galloway et l'île de Man. (Beuchot.) ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Thurot

et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k44784j.pdf

Voir lettre du 7 août 1759 à Jean-Robert Tronchin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/09/06/que-dites-vous-de-moi-qui-vous-commande-des-decorations-tand-5441724.html

et lettre du 10 novembre 1759 à Pierre Pictet : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/11/20/mme-denis-et-moi-nous-sommes-bien-faches-contre-l-hiver.html

2 Mme de Pompadour.

 

 

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19/03/2015 | Lien permanent

Il y a une destinée sans doute, et souvent elle est bien cruelle

- Partir à la cloche de bois, quelle inélégance Mme Denis !!

- Oh ! c'est bien vrai ça !!

- Bon ! faute avouée est à demi-pardonnée  (seulement à demi ) .

 

« A Marie-Louise Denis

 

A Ferney mardi 1er mars

à 2 heures après midi [1768]

 

             Il y a une destinée sans doute, et souvent elle est bien cruelle. Je suis venu trois fois à votre porte, vous avez frappé à la mienne. J’ai voulu promener ma douleur dans le jardin. Il était 10 heures, je mettais l’aiguille sur 10 heures au globe solaire, j’attendais que vous fussiez éveillée. J’ai rencontré M. Mallet. Il m’a dit qu’il était affligé de votre départ. J’ai jugé qu’il sortait de votre appartement. J’ai cru que vous dîneriez au château comme vous l’aviez dit. Aucun domestique ne m’a averti de rien, ils croyaient tous que j’étais instruit. J’ai fait venir Christin[f1]  et  père Adam. Nous nous sommes entretenus jusqu’à midi. Enfin je retourne chez vous. Je demande où vous êtes. Wagnière me dit : « Eh quoi ! Vous ne savez pas qu’elle est partie à 10 heures : » Je me retourne plus mort que vif vers père Adam. Il me répond comme Wagnière : « J’ai cru que vous le saviez ! » Sur le champ j’envoie chercher un cheval dans l’écurie. Il n’y avait personne. Ainsi dans la même maison avec vingt domestiques nous nous sommes cherchés sans nous voir. Je suis au désespoir, et cette obstination de mon malheur m’annonce un avenir bien sinistre. Je sais que le moment de la séparation aurait été affreux ; mais il est plus affreux encore que vous soyez partie sans me voir, tandis que nous nous cherchions l’un l’autre. J’ai envoyé vite chez Madame Racle pour pleurer avec elle. Elle dîne avec Christin, Adam et son mari[f2]  ; et moi je suis très loin de dîner. Je me dévore et je vous écris. J’espère que ma lettre et les paquets pour M. de Choiseul et pour Marmontel vous seront rendus vendredi matin par M. Tabareau. Je les tenais tout prêts. J’avais encore d’autres papiers à vous communiquer quand vous êtes partie !

 

             Voici bien une autre preuve des persécutions de ma destinée. La Harpe est cause de mon malheur[f3]  . Qui m’aurait dit que La Harpe me ferait mourir à cent lieues de vous  n’aurait pas été cru. Enfin tout est avéré. Damilaville est allé chez cet Antoine qui demeure rue Hautefeuille. Cet Antoine que La Harpe disait lui avoir donné la copie de cette misère en question, cet Antoine qui ne lui avait donné qu’une copie infidèle sur laquelle il rectifia celles que lui La Harpe fit courir (parce que apparemment La Harpe en avait une copie fidèle). Remarquez bien tout cela ; Antoine a répondu que La Harpe en avait menti ; et n’a pas ajouté à son nom des épithètes bien honorables. La Harpe ne s’en est guère mieux conduit dans sa tracasserie avec Dorat[f4]  . Enfin voilà l’origine de mon malheur. Voilà ce qui ouvre à Ferney le tombeau que j’y ai fait bâtir. Je ne me plaindrai point de La Harpe ; je n’accuserai que cette destinée qui fait tout, et je pardonne entièrement à La Harpe.

 

             Vous verrez MM. de Choiseul, de Richelieu, d’Argental. Vous adoucirez mes malheurs ; c’est encore là votre destinée. Vous réussirez à Paris dans vos affaires et dans les miennes[f5]  , vous reverrez votre frère et votre neveu. Si je meurs je meurs tout entier à vous, si je vis ma vie est à vous. J’embrasse tendrement M. et Mme Dupuits[f6]  . Je les aime, je les regrette, j’ai le cœur percé.

 


 [f1]Avocat de Saint-Claude

 [f2]Architecte à Ferney entre autre des ailes nord et sud du château de V*.

 [f3]µ lui reproche d’avoir volé et repandu dans Paris pendant son voyage de l’automne 1767 le deuxième chant de La Guerre civile de Genève que Théodore Tronchin en particulier n’apprécia pas. Et Mme Denis a soutenu La Harpe.

 [f4]La Harpe avait composé une épigramme sur Dorat se treminant par : « Il est , si je l’en crois, un heureux petit-maître ; / Mais si j’en crois ses vers, ah ! qu’il est triste d’être / Ou sa maîtresse ou son lecteur ! » 1er novembre 1767. On attribua ces vers à V* ; il écrit à Damilaville le 18 février 1768 que La Harpe les a « mis sur son compte », et le 22, qu’il les a « faits ou laissés courir sous (s)on nom. Il protesta auprès de Dorat le 1er mars.

 [f5]Elle sera chargée en particulier de récupérer l’argent dû par le duc de Richelieu, par feu son beau-père le duc de Guise, et par le marquis de Lézeau.

 [f6]Marie-Françoise Corneille et son mari partis avec Mme Denis.

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01/03/2010 | Lien permanent

je veux que les prêtres sachent que je suis bien en cour

... Et encore mieux au jardin ! Celui-ci il est vrai rend l'échine souple .

 courtisan.jpg

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL. 1
Aux Délices, 23 juin [1759].
Mon divin ange parmesan, si je n'obéis pas bien -- j'obéis vite.
Il y a quelques coups de lime à donner, nous l'avouons; mais prenez toujours, et, avec le temps, toutes les lois de madame d'Argental seront exécutées. On sait bien qu'en parlant du courrier qui va porter le billet doux, la confidente peut dire :

Il vous fut attaché dès vos plus jeunes ans,

Vos intérêts lui sont aussi chers que la vie 2,

et en faire ainsi un excellent domestique, qui fait pendre sa maîtresse en ne disant pas son secret. Il y a encore quelque chose à fortifier au cinquième acte; mais il s'agit à présent d'une importante négociation. Votre Suisse vous donnera bientôt autant d'affaires que votre Parme.
Madame la marquise 3 a su que je faisais un drame, et moi, je lui ai écrit galamment que je le lui enverrais, que je le soumettrais à ses lumières, que je me souvenais toujours des belles décorations qu'elle eut la bonté de faire donner à Sémiramis, etc. Elle m'a répondu qu'elle attendait la pièce.4 Que faut-il donc faire, mon cher ange? La donner à M. le duc de Choiseul, et que M. le duc de Choiseul la donne à madame la marquise comme un secret d'État. Elle fera ses observations, elle protégera notre Sicile. Je suis Suisse, il est vrai ; mais je sais mon monde, et je veux que les prêtres sachent que je suis bien en cour.
Vous voyez, mon divin ange, que je donne toujours la préférence au spirituel sur le temporel; vous serez bientôt outrecuidé 5 d'un mémoire sur Tournay.
Mais M. le comte de Choiseul 6 part-il bientôt? Je voudrais lui envoyer quelque chose pour l'amuser sur la route. Qu'il n'oublie point la comtesse de Bentinck à Vienne, s'il veut être amusé.

Dieu merci nos affaires vont bien en Hesse, et le roi de Prusse a eu sur les oreilles dans une rencontre assez rude . Les Russes avancent , Luc sera maté . Je me meurs d'envie de le voir humilié . Adieu mon cher ange, vivez sain, gai, heureux . L'oncle et le nièce vous disent tout ce que vous méritez de tendre .

V. »

1 Date complétée par d'Argental sur le manuscrit olographe . L'édition de Kehl omet le dernier paragraphe .

2 Tancrède, ac. II, sc. 1 : les vers en question n'ont pas été utilisés, ils furent remplacés dans la tirade d'Aménaïde par des propos qui font plus d'effet . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-tancrede-acte-deuxieme-partie-4-120995426.html

3 La marquise de Pompadour, à qui Voltaire dédia Tancrède.

4 Voir la lettre de la marquise de Pompadour citée dans la lettre à d'Argental du 15 juin 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/08/01/j-augure-bien-de-nos-affaires-entre-les-mains-d-un-homme-qui-5421232.html

5 Cet emploi d'un mot archaïque, purement plaisant se rattache à l'ambiance médiévale suggérée par l'évocation de Tancrède .

6Voir les lettres du 5 septembre 1752 , page 479 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113533/f482.image.r=astrua.langFR

et , du 17 septembre 1755 , page 468 et du 29 octobre 1755 au comte de Choiseul , page 493 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411354g/f496.texte.r=Oeuvres%20compl%C3%A8tes%20de%20Voltaire%2038,6%20%20nouvelle%20%C3%A9dition%20pr%C3%A9c%C3%A9d%C3%A9e%20de%20la%20Vie%20de%20Voltaire,%20par%20Condorcet%20et%20d%27autres%20%C3%A9tudes%20biographiques.langFR — Il remplaçait le duc de Choiseul, son cousin, dans l'ambassade de France à Vienne, et fut nommé, en avril 1766, ambassadeur extraordinaire à Naples.

 

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08/08/2014 | Lien permanent

nous sommes des philosophes très voluptueux, et sans cela nous serions bien indignes de vous

Chanson ? Avec un seveux sur la langue : Samson  http://www.deezer.com/listen-680117

On y joint Dalila, la tondeuse la plus rapide du Moyen-Orient : http://www.deezer.com/listen-4259756

Hommage à La Popelinière : http://www.deezer.com/listen-1070711

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M. et Mme de La Popelinière

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« A Nicolas-Claude Thiriot

 

Ce 3 novembre [1735] à Cirey

 

Ami des arts, sage voluptueux,

Languissamment assis au milieu d'eux,

Juge éclairé, sans orgueil, sans envie,

Chez Pollion [i] vous passez votre vie,

Heureux par lui, si l'on peut être heureux.

Moi je le suis , mais c'est par Émilie.[ii]

Mon cœur s'épure au feu de son génie,

Ah croyez-moi, j'habite au haut des cieux,

J'y resterai, j'ose au moins le prétendre,

Mais si d'un ciel et si pur, et si doux,

Chez les humains il me fallait descendre

Ce ne serait que pour vivre avec vous.

 

Nous avons ici le marquis Algarotti [iii], jeune homme qui sait les langues et les mœurs de tous les pays, qui fait des vers comme l'Arioste, et qui sait son Loke et son Neuton. Il nous lit des dialogues qu'il a faits sur des parties intéressantes de la philosophie [iv]. Moi qui vous parle j'ai fait aussi mon petit cours de métaphysique car il faut bien se rendre compte à soi-même des choses de ce monde [v].

 

Nous lisons quelques chants de Jeanne La Pucelle, ou une tragédie de ma façon, ou un chapitre du Siècle de Louis XIV. De là nous revenons à Neuton et à Loke, non sans vin de champagne, et sans excellente chère , car nous sommes des philosophes très voluptueux, et sans cela nous serions bien indignes de vous et de votre aimable Pollion. Voilà un compte assez exact de ma vie . Voilà ce qui fait, mon cher Thiriot, que je ne suis point avec vous. Mais comptez que ma vie en est plus douce en sachant combien la vôtre est agréable. Mon bonheur fait bien des compliments au vôtre. Faites ma cour à ce charmant bienfaiteur.

 

Buvez ma santé tous les deux

Avec ce champagne mousseux

Qui brille ainsi que son génie.

Moi chez la sublime Émilie

Dans nos soupers délicieux

Je bois à vous en ambroisie.

 

 Je lui ai tout au moins autant d'obligations que vous en avez avec M. de La Popelinière. Ce qu'elle a fait pour moi dans l'indigne persécution que j'ai essuyée [vi], et la manière dont elle m'a servi m'attacherait à son char pour jamais, si les lumières singulières de son esprit, et cette supériorité qu'elle a sur toutes les femmes ne m'avaient déjà enchainé. Vous savez si mon cœur connait l'amitié ; jugez quel attachement infini je dois avoir pour une personne dans qui je trouve de quoi oublier tout le monde, auprès de qui je m'éclaire tous les jours, à qui je dois tout. Mon respect et ma tendre amitié pour elle sont d'autant plus forts que le public l'a si indignement traitée [vii]. On n'a connu ni ses vertus ni son esprit supérieur. Le public était indigne d'elle.

 

 Vous m'allez dire qu'en vivant dans le sein de l'amitié, et de la philosophie je devrais ne point sentir ces piqures d'épingle de l'abbé Desfontaines, et ces calomnies dont on m'a noirci. Non, mon ami. Du même fond de sensibilité que j'idolâtre le mérite et les bontés de Mme du Châtelet, je suis sensible à l'ingratitude, et je voudrais qu'un homme témoin de tant de vertus ne fût point calomnié. Arrangez tout pour le mieux avec l'abbé Prévost [viii]. Je lui aurai une véritable obligation. J'ai peur seulement que cette scène traduite de Shakespeare ne soit imprimée dans d'autres journaux [ix]. J'ai peur même que l'abbé Asselin ne l'ai donnée à l'abbé Desfontaines. Mais ne pourriez-vous pas parler ou faire parler à l'abbé Desfontaines même ? ne lui reste-t-il aucune pudeur ? Je vous avertis qu'on va imprimer le Jules César à Amsterdam. J'y enverrai le manuscrit correct . Après cela il faudra bien qu'il paraisse en France. On prépare en Hollande une nouvelle édition [x] de mes folies en prose et en vers. Voici encore de la besogne pour moi. Il faut que je passe le rabot sur bien des endroits, il faut assommer mon imagination par un travail pénible. Mais ce n'est qu'à ce prix qu'on peut faire quelque honneur à son pays. Labor improbus omnia vincit [xi]. Si ceux qui sont à la tête des spectacles aiment assez les beaux-arts pour protéger notre grand musicien Rameau, il faudra qu'il donne son Samson. Je lui ferai tous les vers qu'il voudra [xii]. Mais il aurait besoin d'un peu de protection. Que dites-vous d'un nommé Hardion [xiii] à qui on avait donné Samson à examiner, et qui a fait tout ce qu'il a pu pour empêcher qu'on ne le jouât ? Nous avons besoin d'un examinateur raisonnable, mais surtout que Rameau ne s'effarouche point des critiques. La tragédie de Samson doit être singulière, et dans un goût tout nouveau comme sa musique. Qu'il n'écoute point les censeurs. Savez-vous bien que M. de Richelieu a trouvé sa musique détestable ? Hélas ! M. de Richelieu l'a eu chez lui sans le connaitre. Adieu, écrivez-moi.

 

V. »

 

i= La Popelinière ; cf. lettre du 15 juillet 1735

http://search.babylon.com/imageres.php?iu=http://jp.ramea...

Voir:  Mme de La Popelinière qui défendit Rameau : http://jp.rameau.free.fr/deshayes-bio.htm

 

ii Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil marquise du Châtelet, à Cirey.

 http://www.enotes.com/literary-criticism/emilie-du-chatelet

http://iopscience.iop.org/0031-9120/31/4/023/pdf/pe6410.pdf

 

iii V* écrivit, comme souvent avec les noms propres , avec une orthographe erronée : Argalotti.

 

iv Il Neutonianismo per le dame, édité en 1737.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francesco_Algarotti

http://bibliophilie.blogspot.com/2008/05/voltaire-la-phys... 

v En 1738, V* publiera les Éléments de la philosophie de Newton.

 http://www.voltaire-integral.com/Html/22/29_Elements_Tabl...

vi Condamnation des Lettres philosophiques et poursuite de V* qui trouva refuge à Cirey en mai 1734. Lettres du 8 mai 1734 à Cideville, 22 juin à La Condamine, 1er novembre 1734 à la comtesse de La Neuville.

 

vii Le 3 juillet, suite aux « calomnies » dont la vie et les sentiments de Mme du Châtelet sont l'objet, V* écrivit l'Épître sur la calomnie. Maintenant il s'agit de « vers dont Mme du Châtelet a à se plaindre » (cf. lettre à Thiriot du 25 novembre) ; c'est l'Épître à Algarotti de V*, datée du 15 octobre, écrite le 7, que va faire imprimer Desfontaines dans ses Observations du 19 novembre, malgré que V* lui ait «  fait sentir que ce qui est bon entre amis devient très dangereux entre les mains du public. »

 http://www.monsieurdevoltaire.com/article-epitre-sur-la-c...

Epître à Algarotti : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-epitre-a-m-le-c...

 

viii L'abbé Prévost a écrit à Thiriot et il édite Le Pour et le Contre.

 Le Pour et le Contre : http://www.voltaire-integral.com/Html/09/06PETIT.htm#LE%2...

 

ix Il envoie cette traduction à l'abbé Asselin le 4 janvier 1736 en disant que la dernière scène de sa Mort de César est « une traduction assez fidèle de la dernière du Jules César de Shakespeare. » Voir la lettre du 4 octobre 1735 à d'Olivet à propos de la représentation de la pièce donnée au collège d'Harcourt et son impression « pirate ».

 Voir pages 432, 436, 440,  : http://books.google.fr/books?id=3RJEAAAAYAAJ&pg=RA1-P...

 

x Édition Ledet, d'Amsterdam.

http://www.monsieurdevoltaire.com/article-memoire-6016652...

 

xi Un travail acharné vient à bout de tout.

 

 

xii

Dès l'automne 1733, V* avait composé le livret ; cf. lettre du 8 mai à Cideville.

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://jp.rameau.free....

 

 

 

xiii Conservateur de la Bibliothèque royale Hardion, Jacques (1686-1766), membre de l’Académie française (1730), censeur royal.

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03/11/2010 | Lien permanent

j’avais un besoin extrême du succès de cet ouvrage

... Non pas le vote du budget de la France qui se règle  à coups de 49.3, mais, selon notre président-supporter de foot (hélas ! ) le match France-Maroc : 2-0, inch Allah !

J'aime pas le foot

Hier soir j'ai passé une soirée formidable en regardant Manon des Sources, et aucun de ceux qui ont fait de même ne sont allés dans la rue pour semer le désordre et même la mort .

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

25 Mai 1767 1

 Je commence, mon cher ange, ma réplique à votre lettre du 14, par vous dire combien je suis étonné que vous ayez de la bile . C’est donc pour la première fois de votre vie. Il n’y a pourtant nulle bile dans votre lettre ; au contraire, vous m’y comblez de bontés, et vous compatissez à mes angoisses. C’est à moi qu’il appartient d’avoir de la bile ; je ne peux ni rester où je suis, ni m’en aller. Vous savez que j’ai donné la terre de Ferney à Mme Denis. J’ai arrangé mes affaires de famille de façon qu’il ne me reste que des rentes viagères qu’on me paie fort mal, et M. le duc de Virtemberg surtout me met, malgré toutes ses promesses, dans l’impuissance de faire une acquisition auprès de Lyon.

Mme Denis, qui est très commodément logée, se transplanterait avec beaucoup de peine. Tout notre pauvre petit pays est si effarouché, qu’il est impossible de trouver un fermier ; nous sommes donc forcés de rester dans cette terre ingrate.

Je vous avouerai, de plus, qu’il y a un certain ressort 2 que je n’aime pas . L’affaire d’Abbeville me tient au cœur, je n’oublie rien ; la Saint-Barthélemy me fait autant de peine que si elle était arrivée hier.

Il faut que je vous dise, à propos d’Abbeville, qu’un de ces infortunés jeunes gens qui méritait d’être six mois à Saint-Lazare, et qui a été condamné au plus horrible supplice pour une mièvreté 3, ayant, pour comble de malheur, un père très avare, a été obligé de se faire soldat chez le roi de Prusse. Il a beaucoup d’esprit ; il m’a écrit : j’ai représenté son état au roi de Prusse, qui, sur-le-champ, l’a fait officier. J’espère qu’il sera un jour à la tête des armées, et qu’il prendra Abbeville . Mais, en attendant, je ne crois pas que je doive me mettre dans le ressort ; mon cœur est trop plein, et je dis trop ce que je pense.

Après vous avoir ainsi rendu compte de mon âme et de ma situation, je dois vous parler de M. et de Mme de Beaumont, et de leur procès au conseil. Ils demandent que vous disiez un mot en leur faveur à M. le duc de Praslin et à M. le duc de Choiseul. Le défenseur des Calas et des Sirven mérite vos bontés, et n’a pas besoin de ma recommandation auprès de vous.

Je viens enfin aux Scythes . Ils avancent la fin de mes jours ; ils me tuent comme Indatire et Obéide. Le procédé des comédiens a été pour moi le coup de pied de l’âne . Il faut dix ans pour ressusciter quand on est mort d’un pareil coup, témoin Oreste, témoin Adélaïde du Guesclin, témoin Sémiramis ; j’avais un besoin extrême du succès de cet ouvrage ; j’ai été contredit en tout, et je finis ma carrière par essuyer l’affront et l’injustice inouïe qu’on me fait avec ingratitude. Cela n’empêchera pas que Lekain ne touche le petit honoraire qu’on lui a promis ; il peut y compter : on le portera chez lui au mois de juin.

Je demande à présent en grâce, à mes anges et à M. de Thibouville, de lire le petit mémoire ci-joint. »

1 L'édition de Kehl omet la dernière phrase .

2 Le ressort du parlement de Paris, qui s’étendait sur la plus grande partie de la France, d’Aurillac à Boulogne, et de La Rochelle à Mézières. (Beuchot.)

3 Le mot mièvreté, déjà rare au XVIIIè siècle, ne se confond pas avec mièvrerie, quoique celui-ci s’applique ordinairement à l'époque classique à une « gentillesse malicieuse » . Mièvreté désigne un acte malicieux, une mauvaise plaisanterie ; voir Dancourt, Les Bourgeoises à la mode, Ac. III, sc. 3 : « […] c'est un enfant gâté qui fait quelquefois de petites mièvretés. » ; https://theatre-classique.fr/pages/pdf/DANCOURT_BOURGEOISESALAMODE.pdf

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15/12/2022 | Lien permanent

Non-seulement vous pardonnez aux fautes de cet ouvrage, mais vous avez la bonté de m'avertir de celles qui vous ont frap

... Aussi, je fais appel à mes lecteurs pour qu'ils aient la même bonté que M. de Burigny .

 A vot' bon coeur, m'sieur dame !

 

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“A M. Jean LÉVESQUE DE BURIGNY 1

A Monrion, 24 février [1757].

L'esprit dans lequel j'ai écrit, monsieur, ce faible Essai sur l'Histoire générale, a pu trouver grâce devant vous et devant quelques philosophes de vos amis. Non-seulement vous pardonnez aux fautes de cet ouvrage, mais vous avez la bonté de m'avertir de celles qui vous ont frappé. Je reconnais à ce bon office les sentiments de votre cœur, et le frère de ceux qui m'ont toujours honoré de leur amitié. Recevez, monsieur, mes sincères et tendres remerciements.

 Je passe l'hiver auprès de Lausanne, où je n'ai point mes livres le peu que j'en ai pu conserver est à mon petit ermitage des Délices ainsi je n'ai aucun secours pour vérifier les dates. Il se peut que l'impératrice Constance fût fille du roi de Sicile Roger; mais il me semble que ce Roger vivait en 1101 2, et Henri VI, mari de Constance, en 1195. Il l'épousa, je crois, en 1186. Cette Constance avait des amants longtemps après cette époque. Il est bien difficile qu'elle soit fille de Roger je crois me souvenir que plusieurs annalistes la font fille de Guillaume je consulterai mes Capitulaires, et surtout Giannone 3, quoiqu'il ne soit pas toujours exact.
Le cardinal Polus 4 pourrait bien avoir écrit la lettre à Léon X, longtemps avant d'être cardinal. C'est de milord Bolingbroke que je tiens l'anecdote de cette lettre; il en a parlé souvent à M. de Pouilly votre frère, et à moi.
Adrien IV, au lieu d'Alexandre III, est une inadvertance 5 dans le cours de l'ouvrage, je dis toujours que c'est Alexandre III qui imposa une pénitence à Henri II, roi d'Angleterre, pour le meurtre de Thomas Becket. Je ne manquerai pas de rectifier ces erreurs, et j'oublierai encore moins l'obligation que je vous ai. Il y en a quelques autres encore que je corrige dans la nouvelle édition que font actuellement les frères Cramer. Ils m'ont arraché cet ouvrage, que j'aurais dû garder longtemps avant de le laisser exposé aux yeux du public mais puisqu'il a trouvé grâce devant les vôtres, je ne peux me repentir.
J'ai l'honneur d'être, avec toute l'estime et la reconnaissance que je vous dois, monsieur, votre, etc.”

3 Pierre Giannone, historien napolitain, dont l'ouvrage fut brûlé à Rome en 1726. Il est mort en 1758, après vingt-deux ans de détention, âgé de soixante-douze ans. Il écrivit : Dell' istoria civile del regno di Napoli libri XL, Naples 1723 qui vient de paraître dans une nouvelle édition (1753) . V* a peut-être utilisé la traduction par Jean Bedevolle ou Desmonceaux de Villeneuve sous le titre Histoire civile du royaume de Naples ; voir : http://books.google.fr/books?id=YUqAKJnCf2MC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

4   Reginald Pole ; voir Essai sur les mœurs : tome XII . La lettre ne parut pas dans Epistolarium Reginaldi Poli …, 1744-1757.Voir aussi http://www.histoirechretienne.org/MA-Histoire_Reformation_Calvin_8.htm, livre 15, chap. 1

5   Cette erreur au chapitre XLVIII fut bien corrigée . http://fr.wikisource.org/wiki/Essai_sur_les_m%C5%93urs/Chapitre_48

 

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01/10/2012 | Lien permanent

Rongez cet os là en attendant mieux, et continuez à m'aimer

pucelle chant 1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 http://www.ina.fr/divertissement/humour/video/CPC84050811...

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot [qu'il appelle "la trompette", V* dit souvent ce qui doit être répété]
chez madame de La Popelinière
rue de Ventadour à Paris
Aux Délices 19 juin [1755]

Voilà qui va fort bien, mon ancien ami, mais vous ne me dites pas comment il faut faire tenir le petit paquet [le manuscrit de La Pucelle corrigé]. M. Darget a un exemplaire détestable, et il ne devrait en avoir aucun. Il y a dans sa copie une quantité énorme de mauvais vers insérés par un nommé Tinois, moitié fou moitié poète que j'avais mené avec moi à Berlin. Il a vendu son maudit exemplaire cinquante ducats à un grand prince, et ce grand prince
[Henri, frère de Frédéric II] aurait bien fait de le jeter au feu.

Voici des vers qui sont de moi, et qui n'en sont pas meilleurs
. Rongez cet os là en attendant mieux, et continuez à m'aimer. »

 

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19/06/2010 | Lien permanent

Il est bien doux et bien utile de connaître à fond les gens qui ont séduit la canaille

 A la lecture de cette lettre, en voyant "Pigeon" j'ai tout de suite pensé que cepersonnage était à l'origine de "se faire pigeonner" .

Erreur !

Errare humanum est ! perseverare diabolicum !

Donc voir : http://www.mon-expression.info/se-faire-pigeonner

Et pourquoi pas :

Cui(t)-cui(t) : http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/media/01/0...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

24 juin [1776]

 

Mon cher ange, ce n'est pas de mon joli théâtre, ce n'est pas de Lekain que je veux parler 1, c'est d'un cocher. Hélas ! Ce n'est pas d'un cocher pour me mener à Paris à l'ombre de vos ailes. C'est d'un cocher nommé Gilbert dont vous ne vous doutez pas. Ce Gilbert est le même qui déposa contre M. de Morangé [Morangiès qui avait semble-t-il signé un reçu avant d'avoir touché l'argent du prêt et a été sommé de rendre la somme par ses prétendus créanciers] et qui le fit condamner par le nommé Pigeon et consorts à payer cent mille écus, à garder prison et à être admonesté, etc. etc. La cabale avocassière, convulsionnaire, usurière prônait dans tout Paris ce Gilbert comme un Caton. C'était le cocher qui conduisait le monde dans le chemin de la vertu. Ce Caton , Dieu merci, vient d'être pris volant dans la poche, et faisant de faux billets. Il est dans les prisons du Châtelet. Je vous demande en grâce de vous en informer. Il est bien doux et bien utile de connaître à fond les gens qui ont séduit la canaille, comme les faux messies et monsieur Gilbert. Cela est important. Envoyez un valet de chambre demander des nouvelles de ce brave Gilbert.

 

Ne serez-vous point charmé de voir tous ces impudents braillards du barreau humiliés ? N'est-ce pas une grande consolation de confondre ceux qui avaient vu Du Jonquay porter à pied cent mille écus [à Morangiès] et faire vingt-six voyages , l'espace de six lieues , en trois heure ? N'est-il pas plaisant de confondre un peu ces témoins de miracles ! Et de pouvoir faire rougir tout Paris si on ne peut le corriger ! Ayez pitié de ma curiosité. C'est une grande passion .

 

 

On disait hier que Mlle de Raucourt était à Genève . Mais je n'en crois rien. On prétend qu'elle va en Russie [accusée d'immoralité, cette actrice de la Comédie française, Rocou (comme l'écrit V*) part pour la Russie en mai 1776 ; elle ne reviendra qu'en 1779], et que depuis longtemps elle avait fait son marché.

 

Je vous conjure d'être aussi curieux que moi sur le cocher Gilbert …

 

V. »

1Le 12 juin à d'Argental : « Un directeur de troupes nommé Saint-Géran, fort protégé par Mme de Saint-Julien, et par M. le marquis de Gouvernet son frère, achève actuellement dans ma colonie le plus joli théâtre de province. Il demande Lekain pour consacrer cette église immédiatement après le jubilé. Il se flatte que Lekain viendra passer chez nous tout le mois de juillet si M. le maréchal de Duras lui … donne la permission [de prendre congé de la Comédie française]. C'est une grâce qui ne peut être obtenue que par vous. »

 

 

Un air qui me trotte dans la tête  avec une voix acidulée qui réveille immanquablement : http://www.youtube.com/watch?v=ot3cVY1JESQ&NR=1

 

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24/06/2010 | Lien permanent

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