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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Encore une fois je n'aime point la guerre, mais quand on est obligé de la faire, il ne faut pas se battre mollement

... Ne pas pinailler, rentrer dans le lard de l'adversaire, c'est franc, après on discute . Assez de "on risque de choquer" brandi par des mollassons dès qu'on veut se moquer d'extrêmistes qui mériteraient même pire . Vive Charlie Hebdo et Le Canard Enchaîné .

 

Mis en ligne le 19/11/2020 pour le 18/9/2015

 

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville

ancien conseiller du parlement de Rouen

rue Saint Pierre

à Paris

et s'il n'y est pas, renvoyez

à Rouen à sa terre de

Launay

22è septembre 1760

Mon ancien ami, il est bien doux que mes fruits d'hiver soient encore de votre goût, mais il est triste que nous ne les mangions pas ensemble . Vous voyez bien que ma table n’est pas toujours chargée de poires d'angoisse pour les Trublet, les Chaumeix, les Fréron, et les Lefranc de Pompignan . Je n'aime pas trop la guerre . Je n'ai attaqué personne en ma vie . Mais l'insolence de ceux qui osent persécuter la raison était trop forte . Si on n'avait pas couvert Lefranc d'opprobre, l'usage de déclamer contre les philosophes dans les discours de réception à l'Académie allait passer en loi, et nous allions passer par les armes toutes les années . Encore une fois je n'aime point la guerre, mais quand on est obligé de la faire, il ne faut pas se battre mollement . Comptez que cela n'a rien dérobé ni à mes occupations, ni à mes plaisirs ni à ma gaieté . Je n'en fais pas moins bâtir un très joli château et une petite église . Je joue même quelquefois le bonhomme de père avec Mme Denis . Je joue passablement, et Mme Denis divinement . M. le duc de Villars qui est chez moi et qui s'entend à merveille au théâtre est enchanté . Dieu m'a donné à un quart de lieue des Délices un château dont j'ai changé la grande salle en tripot de comédie . On peut y aller à pied . On y soupe ; le lendemain on va à Ferney qui est une terre belle et bonne ; et dans aucune de ces terres on n'entend point parler d'intendant, on est libre, on ne doit au roi que son cœur . Des philosophes viennent nous y voir de cent lieues ; mais vous mettez votre philosophie à n'y point venir . Vous y verriez qu'à soixante et sept ans avec une faible santé, on peut être mille fois plus heureux qu'à trente et vous rendriez ce bonheur parfait . Je ne sais si l'abbé du Resnel est aussi content de la vie que moi . Comment va sa santé ? Mais surtout donnez-nous des nouvelles de la vôtre, et songez qu'il y a dans un petit pays riant et libre deux cœurs qui sont à vous pour jamais .

V. »

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18/09/2015 | Lien permanent

Il me paraît qu’à Paris on ne songe qu’à son plaisir. Cela prouve qu’on a de l’argent ; mais il faudra qu’on en ait beau

... Ach Paris !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

21 février 1766 1

L'article Vingtième, mon cher ami, est l’ouvrage d’un excellent citoyen et d’un philosophe qui a de grandes vues . Je le relirai avec plus d’attention encore. Je suis un peu fâché, à la première lecture, que l’auteur n’aime pas Jean-Baptiste Colbert. Il me semble qu’il ne pardonne pas assez à un ministre qui fut jeté hors de toutes ses mesures par les guerres de Louis XIV et par la magnificence de ce monarque. Il fut obligé de faire pour quatre cents millions d’affaires avec les traitants 2, immédiatement après avoir signé un arrêt par lequel il était défendu à jamais d’en faire. Il faut songer que le duc de Sully n’avait point de Louvois qui le contrariât éternellement. Quoi qu’il en soit, je suis pénétré de la plus haute estime pour feu M. Boulanger 3.

J’ai reçu une lettre charmante de M. de Beaumont. Je ferai tout ce qu’il m’ordonne, et je lui écrirai incessamment.

Le bruit a couru dans notre pays de neige que le roi de Prusse était mort ; mais cette nouvelle n’est point confirmée. Si elle l’était, son tombeau pourrait bien être comme celui des anciens princes tartares, sur lequel on immolait des hommes . Il ne serait pas hors de vraisemblance que, dans quelque temps, la guerre recommençât en Allemagne.

Il me paraît qu’à Paris on ne songe qu’à son plaisir. Cela prouve qu’on a de l’argent ; mais il faudra qu’on en ait beaucoup si les cinquante millions se remplissent.

Je vous prie de me faire savoir si Panckoucke a envoyé chez vous les six volumes qu'on lui a demandés . Au reste, je voudrais que Merlin se donnât la peine de faire un paquet d'un des six recueils et qu'il le fît adressez par le coche à Mme Foureau, libraire à Angers 4, pour M. le chevalier de La Neuville . Il y a un an que ce M. de La Neuville me demande ce petit présent ; il faut bien à la fin le satisfaire .

Je serais honteux, mon cher ami, de toutes les peines que je vous donne si je ne connaissais votre cœur . Le mien est affligé aujourd’hui de vous dire si peu de choses . Je voudrais ne m'entretenir qu'avec vous ; mais malheureusement j'ai vingt lettres à écrire . Je vous embrasse avec la plus vive tendresse .

Je recommande à vos bontés les volumes du Voltaire portatif . Pouvez-vous en envoyer un volume à l'archevêque d'Auch et m'en faire avoir six exemplaires par la diligence de Lyon à mon adresse à Meyrins, route de Lyon, à Genève ? »

1 Voir note de la lettre du 17 février 1766 à Damilaville .

3 Pseudonyme de Damilaville dans l'Encyclopédie .

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08/06/2021 | Lien permanent

j’ai cru que je pouvais faire quelque chose d’aussi mauvais, sans prétendre aux honneurs du Louvre

... Selon Jeff Koons, qui , ici à dû être diablement inspiré par son tas de linge sale au sortir de la machine à laver (perdant ainsi le titre de sale, me direz-vous ! OK ! )

 

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« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

A Ferney 23è juillet 1763

O anges ! sans vous faire languir davantage, voici la tragédie des coupes-jarrets . Elle n’est pas fade. Je ne crois pas que les belles dames goûtent beaucoup ce sujet . Mais, comme on a imprimé au Louvre l’incomparable Triumvirat de l’inimitable Crébillon , j’ai cru que je pouvais faire quelque chose d’aussi mauvais, sans prétendre aux honneurs du Louvre. Si vous croyez que votre peuple ait les mœurs assez fortes, assez anglaises pour soutenir ce spectacle digne en partie des Romains et de la Grève, vous vous donnerez le plaisir de le faire essayer sur le théâtre . Se no, no.

Vous me direz , mais quelle rage de faire des tragédies en quinze jours ! Mes anges, je ne peux faire autrement. Il y avait un peintre, élève de Raphaël, qu’on appelait fa-presto 1, et ce n’était pas un mauvais peintre.

Je vais vite parce que la vie est courte, et que j’ai bien des choses à faire. Chacun travaille à sa façon, et on fait comme on peut. En tout cas, vous aurez le plaisir de lire du neuf ; cela vous amusera, et j’aime passionnément à vous amuser.

Remarquez bien que tout est historique : Fulvie avait aimé Octave, témoin l’épigramme 2 ordurière d’Auguste. Fulvie fut répudiée par Antoine. Sextus Pompée était un téméraire, il faisait des sacrifices à l’âme de son père. Lucius César, proscrit, à qui on pardonna, était père de Julie.

Antoine et Auguste étaient deux garnements fort débauchés.

Mes anges, j’ai vu votre chirurgien parmesan . Il dit que vous irez à Parme, que vous passerez par Ferney . Je le voudrais. Quel jour pour moi ! que je mourrais content ! »

1 Faire-vite . Le nom suggère celui des pères des Lettres d'Amabed, Fra molto et Fra tutto ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Lettres_d%E2%80%99Amabed

2 V* cite cette épigramme dans le Dictionnaire philosophique à l'article « Auguste Octave » : https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/Auguste_Octave

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05/07/2018 | Lien permanent

Il y a de vieilles cruches empestées, toutes encroûtées de vieille ordures, il faut les écurer

... C'est bien ce que désirent les Algériens, entre autres peuples, et des "vieilles cruches", des malades qui gouvernent sont connus sur les cinq continents , malfaisants impunis . La malfaisance ne connait pas de date de péremption .

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Grattez ! fouillez, faites votre choix !

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« A Anne-Robert-Jacques Turgot, Intendant de Limoges 1

En son hôtel

à Paris

22è février 1764

Il n'y a , monsieur, que les philosophes qui aient un cœur, et je crois qu'il faut dire que les peuples ne seront heureux que quand ils auront des philosophes pour intendants . Je vous remercie comme si j'étais Ladouz 2, et que ma maison eût brûlé . Je vous sais grand gré de trouver qu'Ossian fils de Fingal 3, et tous les fatras barbares, ressemblent comme deux gouttes d'eau à Isaïe, c'est que la belle nature est partout la même quand on est animé d'un divin enthousiasme . Il paraît que vous avez deviné que la Tolérance était d'un ouvrier qui fait des couteaux à deux tranchants . Les gens qui ont le nez fin pourront soupçonner que le bon prêtre, ami de la tolérance, n'est pas ennemi de l'indifférence . J'en ai fait des reproches à ce bon homme ; il m'a répondu qu'il en était bien fâché, mais qu'il n'avait pu faire autrement ; et qu'il était impossible d’amener les successeurs des Gentils à être indulgents, si on ne commençait par les rendre indifférents . Il y a de vieilles cruches empestées, toutes encroûtées de vieille ordures, il faut les écurer avant d'y verser une liqueur douce .

Comptez, monsieur, que je regrette plus que jamais de n'être pas de la famille de Pourceaugnac, et que je voudrais passer la fin de ma vie auprès d'un homme de votre mérite ; mes derniers jours seraient mes beaux jours ; je me suis donné des chaînes, il faut que je laboure la terre que j'ai acquise ; je cherche à me persuader que c'est la plus belle fonction de l'homme , et qu'il n'y a point de plaisir égal à celui de suivre sa charrue . J'aime pourtant encore mieux lire Virgile et Horace , et surtout, j'aimerais mieux vous faire ma cour . Conservez, monsieur, vos bontés pour l'homme du monde qui en sent tout le prix .

V. »

3 Sans doute référence à Fingal, de Macpherson, 1762 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Macpherson

et : https://data.bnf.fr/fr/11913832/james_macpherson/

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13/03/2019 | Lien permanent

Je n'ai pu vous remercier de votre almanach , ni le lire

... Aussi ne voterai-je pas pour vous ! Ni pour un.e autre d'ailleurs !

 

 

« A Jacques Lacombe

Libraire

Quai de Conti

à Paris

La cruelle saison que nous éprouvons dans nos climats, monsieur, m'a réduit à un état qui ne m'a pas permis de répondre aussitôt que je l'aurais voulu à vos judicieuses lettres . Je n'ai pu vous remercier de votre almanach 1, ni le lire . Les neiges dans lesquelles je suis enterré, ont attaqué mes yeux plus violemment que jamais ; on dit que c'était la maladie de Virgile ; je n'ai que cela de commun avec lui . Je n’ai ni son talent, ni la faveur d'Auguste , et je ne crois pas que je soupe jamais avec M. de Laverdy, comme Virgile avec Mécène .

Je vous enverrai, n'en doutez pas Les Scythes que je vous ai promis, et qui sont à vous . Je suis dans leur pays, et j'attends les dernières résolutions de quelques amis que j'ai encore à Babylone pour savoir si l'impression doit précéder la représentation .

J’ai quelque part, il est vrai, aux notes sur Le Triumvirat ; j'ai pu même prêter quelques vers à l'auteur, mais la pièce n'est point de moi ; le fond est d'un homme qui veut être inconnu, et qui vaut mieux que bien des gens qui cherchent à se faire connaître . Il vous aurait eu beaucoup d'obligation si vous aviez été aussi modeste que lui, et si vous n'aviez pas tiré douze cents exemplaires d'un ouvrage qui n'en demandait tout au plus que sept cents . Il n'y a certainement pas dans Paris mille deux cents personnes qui s’intéressent aux affaires de l'ancienne Rome . Cela était bon dans le temps du cardinal de Richelieu et du cardinal de Retz.

Vous me feriez plaisir, monsieur, de vouloir bien me faire avoir L'Histoire d'Italie et de la comtesse Mathilde par M. de Saint-Marc 2.

On ne peut vous être plus attaché, monsieur, que votre très humble et très dévoué serviteur

V.

7è février 1767. »

1 Jean-Louis Castilhon : Almanach philosophique en quatre parties (Goa [Bouillon] , 1767 ) . Voir : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/146-jean-louis-castilhon

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Castilhon

et : https://c18.net/vll/vll_pages.php

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15/06/2022 | Lien permanent

j’emporte aux enfers ma juste indignation

... Belzébuth va bien rigoler .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

À Ferney, samedi au matin, 3 janvier, avant que

la poste de France soit arrivée à Genève

Mes anges sauront donc pourquoi j’ai fait imprimer les Scythes :

1° C’est que je n’ai pas voulu mourir intestat, et sans avoir rendu aux deux satrapes, Nalrisp et Elochivis 1, l’hommage que je leur dois .

2° C’est que mon épître dédicatoire est si drôle 2 que je n’ai pu résister a la tentation de la publier .

3° C’est qu’il n’y a réellement point de comédiens pour jouer cette pièce, et que je serai mort avant qu’il y en ait .

4° C’est que j’emporte aux enfers ma juste indignation contre les comédiennes qui ont défiguré mes ouvrages, pour se donner des airs penchés sur le théâtre ; et contre les libraires, éternels fléaux des auteurs, lesquels infâmes libraires de Paris m’ont rendu ridicule, et se sont emparés de mon bien pour le dénaturer avec un privilège du roi.

J’ai donc voulu faire savoir aux amateurs du théâtre, avant de mourir, que je protestais contre tous les libraires, comédiens, et comédiennes, qui sont les causes de ma mort ; et c’est ce que mes anges verront dans l’avis au lecteur, qui est après ma naïve préface.

Je proteste encore, devant Dieu et devant les hommes, qu’il n’y a pas une seule critique de mes anges et de mes satrapes à laquelle je n’aie été très docile. Ils s’en apercevront par le papier collé page 19, et par d’autres petits traits répandus ça et là.

Je proteste encore contre ceux qui prétendent que je suis tombé en apoplexie . Je n’ai été évanoui qu’un quart d’heure tout au plus, et mon style n’est point apoplectique.

Si mes anges et mes satrapes veulent que la pièce soit jouée avant que l’édition paraisse, ils sont les maîtres. Gabriel Cramer la mettra sous cent clefs, pourvu qu’il y ait des acteurs pour la jouer, et que les comédiens la fassent succéder immédiatement après la pomme 3 ; car, pour peu qu’on diffère, il sera impossible d’empêcher l’édition de paraître . Les provinces de France en seront inondées, et il en arrivera à Paris de tous côtés.

Je la lus devant des gens d’esprit, et même devant des connaisseurs, quatre jours avant mon apoplexie ; et je fis fondre en larmes pendant tout le second acte et les trois suivants.

J’enverrai au bout des ailes de mes anges les paroles et la musique, dès que les comédiens auront pris une résolution. J’attends leurs ordres avec la soumission la plus profonde.

V. »

1 Praslin et Choiseul.

3 C’est-à-dire le Guillaume Tell de Le Mierre , où le principal personnage enlève une pomme sur la tête de son fils. (Beuchot.)

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08/04/2022 | Lien permanent

Ils ne sont occupés qu'à raisonner et à boire

...

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

13 avril 1767 1

Je me suis douté, monsieur, que vous ne seriez pas content de l'étui de mathématiques . Il vient du cabinet d'un grand maître, mais les garçons ne valent pas le diable . Ils ne sont occupés qu'à raisonner et à boire . On travaille votre planétaire, Dieu sait quand il sera fini . Vous avez dû aussi être mal servi à Lyon . On n'y fera jamais bien que des étoffes . Je suis fâché que l'ouvrier Jean-Gorges ait refusé la besogne qu'on lui donnait à faire . Je ne le croyais pas si sage . Vous voyez qu'on corrige quelquefois les sots . J'espère que Fréron sera bientôt corrigé en qualité de sot et de pervers . Mais , puisque le gouvernement d’Angleterre fait une pension à Jean-Jacques, pourquoi le gouvernement de France n'en fait-il pas à Fréron ? Jean-Jacques est plus adroit qu'on ne pense : il a trouvé le secret de piquer l'honneur de lord Chatham, qui s'est fait un mérite de lui faire obtenir ce qu'il n'avait pu avoir par le moyen d'un Écossais  .

Dieux qui le connaissez,

Est-ce donc la vertu que vous récompensez ?

Il y a une statue de marbre 2 haute d'un pied et demi environ qui vous est adressée par les voituriers de Dijon ; elle doit être franche de port . Je la crois arrivée à présent . Ce n'est pas la statue que Jean-Jacques demandait pour lui : c'est celle que vous avez bien voulu qu'un homme qui vous aime tendrement vous présentât .

Mille tendres amitiés aux Français vos amis et des croquignoles aux Velches .

Je vous demande en grâce de dire à M. le chevalier de Rochefort combien je l'aime : on n'a point reçu les paquets .

Votre très humble et très obéissant serviteur

Boursier . »

1 V * répond à une lettre du 6 avril 1767 de d'Alembert où celui-ci se plaint des fautes dont est rempli l' »ouvrage de mathématiques » et parle de Jean-Georges de Pompignan, Simon Lefranc et Jean-Jacques Rousseau . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/03/correspondance-avec-d-alembert-partie-44.html

2 Sans doute la statue réalisée par un des Rosset, montrant V* debout, la main gauche sur la hanche, la droite tenant un livre . Un grand nombre de copies en furent exécutées : https://www.parismuseescollections.paris.fr/en/node/87909#infos-principales

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Rosset

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04/10/2022 | Lien permanent

Il joue la comédie, il en fait

... M. Darmanin, vous avez bien la tête de l'emploi : faux-jeton . Une moustache à la Zorro ne suffit pas à faire de vous un héros défenseur de la veuve et de l'orphelin, ou plus actuellement des LGBT  : https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/gerald-da...

 

 

« A Dominique Audibert fils aîné,

à Marseille

A Ferney, 5 septembre 1767 1

Celui qui a disputé le prix à M. de Chamfort 2 est M. de La Harpe. Ils sont tous deux amis; ils s'estiment l'un l'autre; ils méritent d'être couronnés des mains des muses et de celles de l'amitié. Voilà, mon cher monsieur, le mot de l'énigme. Vous avez été du nombre des juges, et vous ne pouviez manquer de donner les prix à ceux qui en étaient dignes. M. de La Harpe se fait un mérite d'avoir concouru avec un adversaire qu'il chérit. Si vous voulez m'adresser à Genève ce qui peut lui revenir de cette petite aubaine, vous ferez encore une bonne action car M. de La Harpe n'est pas auprès de Plutus aussi bien qu'auprès d'Apollon. Il est dans le château de Ferney depuis un an. Il joue la comédie, il en fait. Nous sortons de la répétition 3. Je vous embrasse de tout mon cœur. Mme Denis vous fait les plus sincères compliments. »

1 Copie contemporaine ; édition Beuchot qui donne son texte comme « copié sur l'original communiqué par M. Niel, sous-préfet à Ploermel ».Niel, sous-préfet de 1831 à 1833 .

2 Sébastien Roch Nicolas de Chamfort ; Discours qui a remporté le prix de Marseille, 1768, suivi d'une ode sur la grandeur de l'homme, le tout couronné par l'Académie des Jeux floraux .Voir : https://books.google.fr/books?id=-YtYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et page 39 : https://books.google.fr/books?id=-YtYAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=jeux%20floraux&f=false

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21/04/2023 | Lien permanent

Je sais qu'il y a des fanatiques et des furieux, je sais que les gens qui pensent sont condamnés aux bêtes.L'Europe récl

... No comment . C'est la pénible actualité .

Et on ne doit se contenter, ce jour, que de le dire sur tous les tons et toutes les langues: "La diversité linguistique est une voie vers une meilleure compréhension interculturelle." et puis voter , contraints et forcés un budget militaire démesuré pour faire face à des furieux comme Poutine, Xi Jinping et Kim Jung un, Erdogan et les tyranneaux africains .

journ-e-europ-enne-des-langues-67023.jpg

https://www.education.gouv.fr/journee-europeenne-des-langues-9845

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

15è février 1768

Je vais bien vous ennuyer, mon cher ange je vous envoie une profession de foi que je fis l'autre jour à un de mes amis 1. Je vous donne pour pénitence de la lire . Expiez par là votre énorme péché d'avoir jugé témérairement votre prochain. Vous sentez bien que c'est absolument Saint-Hyacinthe, et non pas moi, qui a dîné.

Je sais qu'il y a des fanatiques et des furieux, je sais que les gens qui pensent sont condamnés aux bêtes. L'Europe réclame, l'Europe crie mais la sagesse n'est rien, la force a tout détruit 2. Je suis trop vieux pour déménager . Cependant, s'il faut aller mourir ailleurs, je prendrai ce parti . Ma haine contre certains monstres est trop forte 3.

J'ai ouï dire qu'on avait envoyé quelque chose à M. Suard. Je ne lui ai certainement rien envoyé, et le grand point est qu'il rende justice à cette vérité. Il est très certain qu'il n'y a personne dans Paris qui puisse dire que je lui aie fait tenir un plat de ce dîner auquel je n'assistai jamais. Il y a d'autres gens qui envoient 4. Pour L'Homme aux quarante écus, on voit aisément que c'est l'ouvrage d'un calculateur . Le ministère en doit être content. Je n'envoie jamais de brochures à Paris, mais je crois qu'on peut vous faire tenir celle-là sans vous compromettre. Je la chercherai , si vous en êtes curieux, et vous l'aurez, mon très cher ange . Vous n'avez qu'à ordonner. »


1 Voir lettre du 8 février 1768 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/09/16/m-6461722s-il-y-a-des-cas-ou-le-fond-doit-faire-taire-la-forme-c-est-assure.html

2 L'Orphelin de la Chine, acte I, scène 2, vers 114  : https://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/VOLTAIRE_ORPHELINDELACHINE.xml#A1.S12

3 Formule forte qui explique certaines saillies de V* quand sa haine est plus forte que sa prudence .

4 Ces deux mots sont ajoutés par V* au-dessus de la ligne .

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26/09/2023 | Lien permanent

Enfin donc, mon cher confrère, voilà le mérite accueilli comme il doit l’être

... En voici deux qui devraient répondre à cette félicitation :

-- Pap Ndiyaye, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse : https://www.education.gouv.fr/pap-ndiaye-ministre-de-l-education-nationale-et-de-la-jeunesse-341357

-- Rima Abdul-Malak nommée ministre de la Culture : https://www.culture.gouv.fr/Actualites/Passation-de-pouvoirs-au-ministere-de-la-Culture

 

 

 

« A Jean-François Marmontel

28è janvier 1767 à Ferney par Genève

Enfin donc, mon cher confrère, voilà le mérite accueilli comme il doit l’être 1. Ce ne sont pas là les prestiges et le charlatanisme d’un malheureux Genevois dont Paris a été quelque temps infatué. Voilà un beau jour pour la littérature ; et ce qui n’est pas moins beau, mon cher ami, c’est la sensibilité avec laquelle vous parlez du triomphe d’un autre. C’est là le partage des vrais talents ; il faut que ceux qui les possèdent soient unis contre ceux qui les haïssent. C’est aux Chaumeix, aux Frérons, aux gazetiers ecclésiastiques, à la canaille qui cherche de petites places, ou à la canaille qui les a, de s’élever contre ceux qui cultivent les arts. Le seul bruit d’une union fraternelle entre les d’Alembert, les Thomas, vous, et quelques autres, fera périr cette vermine.

Embrassez pour moi notre cher et illustre confrère, qui est, avec vous, la gloire de notre Académie.

Présentez, je vous prie, à Mme Geoffrin mes tendres respects. L’affaire des Sirven, qu’elle a pris 2 sous sa protection, devrait être plus avancée qu’elle ne l’est . On en a déjà pourtant parlé au conseil du roi. M. de Chardon est nommé pour rapporteur. J’aurais bien voulu que M. de Beaumont vous eût consulté, mon cher confrère, sur son factum, dont le fond mérite l’attention publique . Ce sujet pouvait faire une réputation immortelle à un homme éloquent.

J’attends toujours votre Bélisaire ; il me consolera ; je suis dans un état pire que le sien, entre trente pieds de neige, des soldats, la famine, les rhumatismes, et le scorbut . Mais il faut remercier Dieu de tout, car tout est bien. Je vous embrasse avec la plus sincère et la plus inviolable amitié.

V. »

1 Thomas venait d’être reçu à l’Académie française.

2 Ce masculin peut s'expliquer soit par le fait qu'il renvoie aux Sirven, soit par le fait qu'affaires est encore quelquefois masculin au XVIIIè siècle, soit encore, et c'est le plus probable, par le fait que le participe passé demeure encore souvent invariable à l'époque lorsqu'il se trouve à l'intérieur d'un groupe rythmique ; voir de nombreux exemples chez Marivaux : Œuvres de jeunesse : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marivaux

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22/05/2022 | Lien permanent

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