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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Mon oncle prétend que vous avez le cœur sensible malgré votre place

... Laquelle place est celle de grand commis aux affaires étrangères . Notre Laurent Fabius a-t-il le coeur sensible ? je ne l'ai pas testé personnellement, et n'en ai d'ailleurs nulle envie . J'attends vos témoignages !

 http://allainjules.com/2014/06/20/la-blague-du-jour...

 Quand pourra-t-il appeler un chat un chat et  salopard tout assassin en uniforme ou non, musulman ou non, terroriste élu ou populaire ? Quand il le pourra, l'osera-t-il , le saura-t-il ?

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 Arc de Triomphe, tu n'as jamais vu se relever un seul des morts dont tu es sensé célébrer la gloire , je ne pense qu'à leur triste  disparition aux champs de batailles superflues .  Ridicule monument à la gloire d'un orgueilleux petit Corse

 

« Marie-Louise Denis et Voltaire

à

François de Bussy 1

Ce 22 mai [1759] des Délices 2

Plus je suis touchée de vos bontés, monsieur, et plus mes importunités augmentent . Mon oncle prétend que vous avez le cœur sensible malgré votre place, j'espère tout de cette belle qualité .

Mettez-vous un petit moment à la place d'une Parisienne qui se trouve dans les glaces du mont Jura, et dont la terre lui devient onéreuse et inhabitable si elle n'obtient pas la confirmation d'un malheureux privilège attaché depuis trois cents ans à cette terre .

Je compte si fort sur votre envie d'obliger et sur l'habitude où vous êtes de faire réussir toutes vos négociations, que j'espère avoir mon brevet et vous en être obligée toute ma vie .

Ce brevet si vous le voulez bien consisterait en la conservation des privilèges pour la terre de Ferney, domaines adjacents et terres par moi acquises qui seront légalement reconnues être de l'ancien dénombrement ; conservation du droit des dîmes et autres privilèges dont mes prédécesseurs seront reconnus avoir joui .

Cette tournure ne compromet personne, elle est toute entière dans l’esprit de la loi, elle n'est qu'une grâce du roi dont je ne peux abuser , elle prévient toute chicane .

Je vous réitère mes remerciements, et les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être monsieur votre très humble et très obéissante servante .

Denis.

P.-S. - Ma nièce n'a-t-elle pas raison, monsieur, dans ses demandes et dans sa confiance en vous ? que M. le duc de Choiseul et vous aient pitié des marmottes du mont Jura  .

On prétend que l'armée d’exécution a été exécutée . J'en suis fâché . De profundis pour tous ces gens-là et pour moi .

V. »

2 Sur le manuscrit olographe, on a les mentions : « de Mme Denis à M. de Bussy » et « R[épon]du le 28 mai 1759 ».

 

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05/07/2014 | Lien permanent

Si on ne m'aide pas on aura grand tort . Et pour m'aider il faut me laisser faire . Si tous les possesseurs de terres en

... Liberté d'entreprise, l'idée n'est pas nouvelle, on est loin des contraintes administratives et des subventions de toutes sortes . Le bâton répressif réglementaire et/ou financier est de plus en plus employé , hélas . Ce qui ouvre la porte à de nouvelles formes de fraudes, du détournement de subventions au cheval qui meugle sans oublier le Bordeaux au Canard WC . Quel merveilleux bénéfice pour l'Etat !

 En attendant qu'on me laisse faire, reprenons des forces

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« A François de Bussy 1

L'oncle et la nièce, monsieur, sont enchantés de vos bontés . Nous aimons les négociations autant que nous craignons les intendants . Si vous avez le temps de lire notre mémoire nous le recommandons à votre esprit trancheur de petites difficultés et à votre cœur bienfaisant . Nous présentons nos humbles et très inutiles actions de grâce , mais tendres et sincères à M. le duc de Choiseul . Ni lui ni vous qui songez à l'Europe, ne savez ce que c'est que de faire valoir au milieu des renards, des loups et des neiges des Alpes, des terres qui manquent d'habitants, où l'on ne connait point l'argent de France, où l'on parle le patois de Charlemagne et où les fermiers généraux entretiennent encore quatre-vingt-quatre commis, ce qui est à peu près le nombre de mes sujets . Ils font bonne chère ; et mes paysans ont les écrouelles, les hommes ont la moitié d'une culotte, et les femmes la moitié d'une chemise . Je peuple le pays de Suisses, j'y établis un haras du roi . Je mets hommes, chevaux, boeufs et moutons dans un pays où il n'y avait que des glaces, des ronces et deux curés . Si on ne m'aide pas on aura grand tort . Et pour m'aider il faut me laisser faire . Si tous les possesseurs de terres en usaient comme moi, l’État s'en trouverait mieux . Absit vanitas 2, ma terre de Ferney était autrefois souveraine, je ne demande qu'à être laboureur et meunier . Je compte sur la protection de M. le duc de Choiseul, sans quoi je me serai ruiné à faire du bien . Prenez mon cher négociateur cette affaire à cœur je vous en conjure . J'espère qu'enfin toutes les vôtres réussiront .

Remerciement, attachement, reconnaissance de la part de votre très humble et très obéissant serviteur.

V. Suisse.

Aux Délices 16 mai [1759] »

1 Le manuscrit porte les mentions « à M. de Bussy » et « M. de Voltaire R[épon]du le 28 mai 1759 » ; Mme Denis envoie le même jour elle aussi un mot .Voir lettre du 18 avril 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/06/11/vous-avez-toujours-aime-les-femmes-comme-disait-le-cardinal.html

et aussi : http://edl.revues.org/268#ftn27

2 Sans vanité .

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29/06/2014 | Lien permanent

ne trouvez pas mauvais que je trouve le théâtre petit

... Je parle ici d'un "théâtre" sur petit écran d'ordinateur avec un budget disproportionné , le site de la fondation de Carla Bruni-Sarkozy au rapport qualité/prix très nettement ridicule . Voir : http://bluetouff.com/2013/07/21/carla-bruni-sarkozy-anatomie-dune-cyber-catastrophe-a-410-000-euros-pour-le-contribuable/

motdaccueil carla.jpg

 

 

 

« A Béat-Fidèle-Antoine-Jean-Dominique de La Tour-Chatillon, baron de ZURLAUBEN.
Aux Délices, près de Genève.[mars-avril 1758]
Vous me donnez, monsieur, une extrême envie de vous obéir, mais vous ne pouvez me donner le talent de faire quelque chose d'heureux qui remplisse votre idée, et qui plaise au public et à vous. La langue française n'est guère propre aux inscriptions et aux épigraphes; cependant, si vous en voulez souffrir une médiocre à la tête d'un bon livre, et au bas du portrait du duc de Rohan, en voici une que je hasarde, uniquement pour obéir à vos ordres. Puisqu'il s'agit du petit pays et de la petite guerre de la Valteline, ne trouvez pas mauvais que je trouve le théâtre petit c'est assez que votre héros ne le soit pas. 1

Sur un plus grand théâtre il aurait dû paraitre;
Il agit en héros, en sage il écrivit:
Il fut même un grand homme en combattant son maître,
Et plus grand lorsqu'il le servit. 2


Vous voudriez, sans doute, de meilleurs vers, monsieur, et moi aussi mais il y a longtemps que j'ai renoncé à rimer. Une chose à laquelle je sens que je ne renoncerai jamais, c'est aux sentiments d'estime que je vous dois, et à l'envie de vous plaire. Pardonnez cette courte prose et ces plats vers à un pauvre malade. J'ai l'honneur d'être bien respectueusement

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1   Voir lettre du 14 mars 1758 à Zurlauben : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/07/14/l...

2  Le frontispice de l'ouvrage de Zurlauben parut en effet avec les vers de Voltaire placés sous le portrait de Rohan, mais le premier vers qui pouvait paraître inutilement blessant fut remplacé par :

Avec tous les talents, le Ciel l'avait fait naître .

 

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28/07/2013 | Lien permanent

Il faut en physique se contenter toujours des à peu près . C’est la marche de la nature

 ... Dans la nature il est peu de choses ou êtres qui soient définitivement fixés pour toute éternité . Il est des constantes qui ne sautent pas toujours aux yeux et qui sont du domaine des savants spécialistes .

Le peu de physique que je connais est certainement diablement fourré d'à peu près, comme mes professeurs me l'ont confirmé à moult reprises en corrigeant mes devoirs boiteux . Le pourquoi et le comment gardent leurs parts de mystère, les résultats ne tiennent debout que par la béquille d'un facteur hypothétique .

 A peu près en physique: représentation graphique

 a peu près physique.png

 

« A monsieur l'abbé Charles Bossut,1

professeur royal,

aux écoles du génie, à Mézières .

Aux Délices 28 août [1758]

Je trouve, monsieur, au retour d'un assez long voyage que j'ai fait chez l’Électeur palatin, la lettre 2 dont vous m'avez honoré en date du 28 juin . Je me hâte de vous remercier . Je suis bien sensible à vos politesses et plus encore à votre mérite . Vous joignez le goût à la vraie philosophie . Je crois que la ville de Mézières n'est guère accoutumée à posséder de tels avantages 3 . L'Académie des sciences paraît devoir être votre vrai séjour mais il est bon que la lumière s'étende un peu dans les provinces, et qu'à la longue tout l'horizon soit éclairé : vos rayons pénètrent jusqu'au lac de Genève . Les observations que vous avez la bonté  de faire sont très justes . La parallaxe des étoiles fixes est une exagération , mais je ne sais si Broadley 4 ne s'est pas servi de cette expression . Il appelait autant que je peux m'en souvenir l'instrument dont il se servit tube parallactique 5.

Quand à la différence entre une sphère changée en ovale, il est certain que physiquement parlant la circonférence est toujours la même . C'est ce qui fait que les boulangers vous vendent le même pain rond ou ovale le même prix . Il faut en physique se contenter toujours des à peu près . C’est la marche de la nature . Il lui importe peu que ses ouvrages soient dans la rigueur mathématique . Au reste, monsieur, de toutes les vérités il n'y en a point dont je sois plus convaincu que des sentiments d'estime que je vous dois et avec lesquels j'ai l'honneur d'être

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire du roi »

2 Lettre inconnue .

3 A l'âge de vingt-deux ans, en 1752, Bossut avait été nommé professeur de mathématiques à l'école du Génie de Mézières et il avait publié quelques études .

4 James Bradley surtout connu pour sa découverte de l'aberration des rayons lumineux . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Bradley

5 Nommé de nos jours télescope équatorial . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Monture_%C3%A9quatoriale

 

 

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09/10/2013 | Lien permanent

ce malheureux n'a été poussé à un tel crime que pour avoir entendu des discours atroces

... sur le montant du chèque qu'il allait encaisser .

Je parle ici bien entendu de ce paparazzo irlandais auteur du crime de lèse majesté envers Kate Middleton et par ricochet touchant toute la famille royale d'Angleterre, puis le Commonwealth et le monde entier évidemment . Un tel crime ne restera pas impuni et le dol sera effacé par un coup où ça fait mal, au porte-monnaie , comme d'habitude .

 http://lci.tf1.fr/people/photos-topless-de-kate-middleton-un-photographe-irlandais-serait-7538236.html

 Conclusion : Don't make waves ! http://www.deezer.com/music/track/1362246

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« A madame Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA
A Monrion, près de Lausanne, 18 janvier [1757].

Madame, j'ai l'honneur d'envoyer à Votre Altesse sérénissime la meilleure relation que j'aie reçue de l'attentat commis contre la personne de Louis XV, qui ne s'attendait pas à voir reparaître les Ravaillac. Celui-ci n'est apparemment qu'un bâtard de la maison de Ravaillac, qui s'est imaginé pouvoir tuer un roi avec un petit canif à tailler des plumes. Ce qu'il y a de vraiment déplorable dans cette aventure, c'est que ce malheureux n'a été poussé à un tel crime que pour avoir entendu des discours atroces, qui ont fait germer dans son cœur la résolution du parricide. Pierre Damiens 1 n'était qu'un vil fanatique de la populace, comme l'ont été les assassins des princes d'Orange, du grand roi Henri IV, et tant d'autres. Son crime n'a été que le fruit de quelques discours séditieux et emportés, sans but et sans dessein; du moins on n'a pas, jusqu'à présent, découvert la moindre apparence de complot. C'est un chien qui a gagné la rage de quelques chiens convulsionnaires et jansénistes qui aboyaient au hasard. Les jésuites triomphent de voir les rois assassinés par d'autres que par eux et par les jacobins. C'est à présent le tour des jansénistes. Que d'horreurs, madame ! et que le meilleur des mondes possibles est affreux !
Quatre cent mille soldats vont donc inonder le nord de l'Allemagne. Il faudra toute la prudence de Votre Altesse sérénissime pour que le contre-coup d'un choc si terrible ne se fasse pas sentir jusque dans vos États. Vous êtes au milieu des parties belligérantes; puissiez-vous leur inspirer l'esprit de paix et de justice qui anime votre cœur. Je fais, du fond de ma retraite, mille vœux pour toute votre auguste maison et pour Votre Altesse sérénissime, qui connaît mon profond respect et mon tendre attachement. »

1 En réalité Robert-François Damiens . V* mélange un peu les prénoms en parlant de lui .

 

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25/09/2012 | Lien permanent

un domestique intelligent, et qui même sût un peu écrire

 ... Ce qui est plutôt rare dans notre France contemporaine .

Non pas le domestique intelligent, ça se trouve tout autant que le patron intelligent, j'ose le croire,  mais qui sachent tous deux écrire, voilà qui est plus ardu à dénicher . Il n'est pas rare, et je dirais même il est courant, que ce soit la/le secrétaire qui corrige les âneries orthographiques et grammaticales du supérieur hiérarchique . Me trompè-je , Mam'zelle Wagnière ? Non !

Pas plus tard que ce matin, j'ai encore lu un courriel avec deux fautes d'orthographe en une ligne ; l'auteur(e) : une enseignante ! Horreur et désolation, à qui peut-on se fier pour apprendre le français à nos chéres têtes blondes, rousses ou brunes ?

Changement des horaires de classe ou pas, les profs d'aujourd'hui sont les élèves d'hier, plus doués pour les activités extra-scolaires que pour la transmission du savoir de base qu'ils ne maitrisent pas .

S'ils ignorent les heures de travail à accomplir, ils sont incollables sur les dates de vacances ! A chacun ses centres d'intérêts !

A voir : http://suite101.fr/article/rentree-scolaire-un-nouveau-calendrier-des-vacances-en-2013-a30583

 

Ceci peux vous intéressé, à vous de voir .

 

« A M. DE BRENLES.

Aux Délices, 9 juin [1756]

Je m'intéresse plus à vous, mon cher ami, et à l'augmentation de votre famille, qu'à toutes les nouvelles des Iroquois et de Port-Mahon. Je vous prie de me mander où vous en êtes; avez-vous une fille ou un garçon? Comment se porte Mme de Brenles? Instruisez un peu vos amis de tout ce qui vous regarde. Quand vous verrez M. le bailli de Lausanne, je vous prie de lui présenter mes obéissances et celles de Mme Denis. Nous avons été bien fâchés de partir sans avoir l'honneur de le voir. Avez- vous reçu un petit paquet que le courrier se chargea, il y a quelques jours, de vous remettre?
Si, par vos bontés ou par celles de M. Polier de Bottens, je pouvais avoir un domestique intelligent, et qui même sût un peu écrire 1, je vous serais infiniment obligé. Mme Denis et moi, nous vous sommes attachés pour jamais.

V. »
 

1 Colini va quitter Voltaire en juin 1756. Voir : http://de.wikipedia.org/wiki/Cosimo_Alessandro_Collini

et : http://books.google.tt/books?id=-EE6AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Jean-Louis Wagnière, qui était entré chez Voltaire en 1754 à Prangins, lui servit de copiste dès 1755, pendant l'absence de Colini, à qui il succéda tout à fait en 1757, jusqu'au décès de V* en 1778. (Beuchot.) Voir : http://c18.net/vo/vo_pages.php?nom=vo_sc_wagniere

 

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10/07/2012 | Lien permanent

J'attendrai que je me porte mieux, et que ma nièce soit guérie, pour oser penser avec vous

 ... Heureusement, mes nièces , pour autant que je sache,et je le souhaite de tout coeur, vont bien, ma propre santé est raisonnablement entretenue , et j'ose penser . Cogito ergo sum, comme disait ce copain de Bruel ... ah ! oui, ça me revient, Descartes .

C'est avec un grand plaisir non dissimulé que je savoure cette lettre d'une demi-page en réponse au fleuve du 18 août 1756 de JJR : laissons "ces discussions philosophiques qui ne sont que des amusements " . Pan dans les dents !

Voltaire  2 - JJR  1 , and the winner is  ...

le jet des corneilles 8825.JPG

 

 

«A M. J.-J. ROUSSEAU.

Aux Délices, 12 septembre [1756]. 1

Mon cher philosophe, nous pouvons, vous et moi, dans les intervalles de nos maux, raisonner en vers et en prose mais, dans le moment présent, vous me pardonnerez de laisser là toutes ces discussions philosophiques , qui ne sont que des amusements. Votre lettre est très-belle 2 mais j'ai chez moi une de mes nièces qui, depuis trois semaines, est dans un assez grand danger; je suis garde-malade, et très-malade moi-même. J'attendrai que je me porte mieux, et que ma nièce soit guérie, pour oser penser avec vous. M. Tronchin m'a dit que vous viendriez enfin dans votre patrie. M. d'Alembert vous dira quelle vie philosophique on mène dans ma petite retraite. Elle mériterait le nom qu'elle porte si elle pouvait vous posséder quelquefois. On dit que vous haïssez le séjour des villes j'ai cela de commun avec vous. Je voudrais vous ressembler en tant de choses que cette conformité pût vous déterminer à venir nous voir. L'état où je suis ne me permet pas de vous en dire davantage. Comptez que, de tous ceux qui vous ont lu, personne ne vous estime plus que moi, malgré mes mauvaises plaisanteries 3; et que, de tous ceux qui vous verront, personne n'est plus disposé à vous aimer tendrement.
Je commence par supprimer toute cérémonie. »

1  C'est d'après M. Clogenson que je date cette lettre du 12 septembre; avant lui, elle était datée du 21. (Beuchot.)

 

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07/08/2012 | Lien permanent

je ne conseille pas à ceux qui m'ont rendu de mauvais offices de m'en rendre encore

 A ceux-là, point de pardon .

 

Qu'ils aillent au diable !

http://www.youtube.com/watch?NR=1&feature=endscreen&v=qdrGIXdI4CI

Que les monstres les patafiolent !

http://www.youtube.com/watch?v=Om1LygHB06g&feature=endscreen

 Qu'ils brûlent en enfer !

http://www.youtube.com/watch?NR=1&feature=endscreen&v=1sQjgcwWdTo

 

 

 

« A M. Jean-Robert TRONCHIN, de LYON 1

Le 13 août 1755.

Si monseigneur le cardinal est instruit de la calomnie, n'est- il pas juste qu'il le soit de ma conduite? C'est ce que j'ai laissé à votre prudence et à votre amitié, suivant le temps et l'occasion.
Si le malheur incroyable que l'abbé Pernetti 2 m'a fait craindre m'arrivait en effet, en ce cas vous auriez toujours la bonté de me faire tenir mon bien en quelque endroit que je fusse, à mesure qu'il vous rentrerait et que j'aurais des besoins nouveaux. Mais j'espère que nous n'en serons pas réduits à cette extrémité si funeste et si peu méritée. Je ne demande qu'à finir mes jours en paix dans l'agréable retraite que votre esprit noble et conciliant m'a procurée.
Les belles-lettres ne servent qu'à empoisonner la vie, et il n'y a de bon en fait de lettres que celles de change. J'ai dépensé plus de quarante mille écus depuis que je suis ici, le reste servira à me faire mourir en paix ailleurs, si la calomnie vient me persécuter au pied des Alpes. Mais je ne conseille pas à ceux qui m'ont rendu de mauvais offices de m'en rendre encore, s'ils ne veulent que je rende leur nom exécrable à la postérité. Je suis un peu en colère, mais j'ai raison.
Voilà donc les Anglais qui prennent nos vaisseaux. Je renvoie mes maçons et mes charpentiers. Pourquoi donc deux nations commerçantes se font-elles la guerre? Elles y perdent l'une et l'autre. Il est honteux que les négociants de tous les pays n'aient pas établi entre eux la neutralité, comme faisaient autrefois les villes hanséatiques. Il faudrait laisser les rois se battre avec leurs grands diables de soldats, et que le reste du monde se mit enfin à être raisonnable. »

 

1 Lettre en réponse à celle de J.-R. Tronchin du 10 août : page 280 : http://books.google.fr/books?id=UEwpAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

2 L'abbé Jacques Pernetti, historiographe de la ville de Lyon , est l'auteur de « Lettres philosophiques sur les physionomies ». http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Pernetti

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16/03/2012 | Lien permanent

Concluons que les femmes valent mieux que les hommes

 

 Mme de Staël reprendra cette affirmation : "Les femmes valent généralement mieux que les hommes" , ce qui est déjà moins péremptoire , à moins que ce ne soit notre cher Volti qui se laisse encore aller à encenser ses correspondantes et amies . Et il a bien raison .

 

Sera-ce l'opinion de ceux qui vont élire le représentant du parti socialiste, au cours de primaires qui me laissent de glace ?

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Par contre, je suis d'accord avec le parti pris par Pierre Perret et tous les humains sensés : cessons d'outrager les femmes, quelque soit le prétexte, fût il religieux . Une religion qui avilit et garde l'humain sous tutelle, qui ment et vit de la peur des croyants, et prône un hypothétique dieu vengeur , quelque soit cette religion, elle n'a pas sa place sur terre .

http://www.dailymotion.com/video/xg7130_pierre-perret-quand-femme-est-grillagee_webcam

 

 

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg

 

Colmar, le 23 octobre [1754]

 

Il faut, madame, que je vous dise, à propos de notre inscription, une chose que j'aurais déjà dû vous dire : c'est que toute inscription doit être courte et simple, et que les grands vers d'imagination et de sentiment conviennent peu à ces sortes d'ouvrages . La brièveté et la précision en font le principal mérite . Voilà pourquoi on se sert presque toujours de la langue latine, qui dit plus de choses, et en moins de mots, que la nôtre . Je ne vous faits pas , madame, ces petites observations pédantesques pour vous proposer une inscription en latin, mais seulement pour vous demander si vous serez contente d'une grande simplicité en français . Voici à peu près ce que j'oserais vous proposer, en attendant que je sois mieux inspiré :

 

Il 1 eut un cœur sensible, une âme non commune ;

Il fut par ses bienfaits digne de son bonheur ;

Ce bonheur disparut ; il brava l'infortune .

Pour l'homme de courage il n'est point de malheur .

 

Je ne vous donne, madame, ce faible essai que comme une esquisse . Voyez si c'est là ce que vous voulez qu'on dise, et je tâcherai de le dire mieux .

 

Je vous avoue que je ne m'attendais pas de passer huit heures de suite avec la sœur du roi de Prusse à Colmar . Elle m'a accablé de bontés, et m'a fait un très beau présent . Elle a voulu absolument voir ma nièce . Enfin elle n'a été très occupée qu'à réparer le mal qu'on a fait au nom de son frère . Concluons que les femmes valent mieux que les hommes .

 

M. de Richelieu fait ce qu'il peut pour que j'aille passer l'hiver en Languedoc, et Mme la margrave de Baireuth voulait m'emmener ; mais je doute fort que ma santé me permette le voyage . Si je pouvais quitter Colmar, ce serait pour l'île Jard ; ce serait pour vous , madame, et pour votre digne amie 2. Ma nièce se joint à moi pour vous souhaiter de la santé, et pour vous assurer du plus sincère attachement . »


1 Sans doute le frère ou un très proche parent de Mme de Lutzelbourg .

2 Mme Zuckmantel de Brumath, sœur de l’envoyé de Prusse à Mannheim, que V* appelle «  sœur Broumath ».

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05/10/2011 | Lien permanent

la lettre à laquelle je réponds ...est d’un cuistre de ministre

"un cuistre de ministre" : c'est ce qu'un président qui se la pète a du penser tout récemment en renvoyant (peut-être avec de bonnes raisons, puisque ce sont des raisons économiques et financières ! ) une ministre dans ses 22 mètres.J'emploie le vocabulaire du rugby, que le dit président compte ses abattis si sa ministre utilise le langage du karaté !

(http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.lepoint....)

Plus que jamais, il semble qu'un ministre doive "fermer sa gueule ou démissionner" comme il avait été dit par Chevènement (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Chev%C3%A8nement ).

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Plus sérieusement -quoi que !- le "ministre" évoqué par Volti est un ministre du culte, ce qui n'enlève rien à sa cuistrerie , au contraire .

 

 

 

 

 

 

«  A Gabriel Cramer

 

[vers le 25 mars 1760]

 

             Je vous avais bien dit, Caro Gabriele, que vous ne deviez pas faire une édition de la Réponse civile et honnête,[V* avait demandé le 3 mars, à Cramer de n’en tirer que deux douzaines d’exemplaires à son compte, pour quelques savants de Paris] car sur un seul exemplaire envoyé à Paris on en a fait deux éditions et la lettre à laquelle je réponds est inconnue [la Critique de l’histoire universelle de M. de Voltaire au sujet de Mahomet et du mahométisme , parue anonymement]. Elle est d’un cuistre de ministre. Donc votre édition n’est bonne que pour l’étranger. Mais où sont les  Quand ? [Les Quand, notes utiles sur un discours prononcé devant l’Académie française le 10 mars 1760, réponse de V* à J.-J. Lefranc de Pompignan qui avait attaqué l’Encyclopédie et les philosophes]»

 

 

 

 

 

 

 

 

Sourions :

 http://i39.tinypic.com/2a6qqsn.jpg

 

 

 

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25/03/2010 | Lien permanent

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