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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

J'ai été accablé de mille petites affaires qui font mourir en détail

... Le diable est dans les détails , c'est bien connu ! pour autant qu'on croie au diable et au bon Dieu . Pour conjurer tout ça, un bon brin de muguet et la coupe de la superstition sera pleine pour ce jour .

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« A François de Chennevières

On dit, mon cher ami, que Mme de Paulmy 1 mérite les jolis vers que vous avez faits pour elle . Je ne crois pas qu'elle en reçoive de pareils des palatins et des starostes . Il y a bien longtemps que je ne vous ai donné signe de vie ; mais c'est que je ne suis pas en vie . J'ai été accablé de mille petites affaires qui font mourir en détail, des procès inévitables quand on a des terres, des défrichements, des dessèchements de marais . Est-il bien vrai que M. de Bussy 2 est parti pour l'Angleterre ? Nous aurons donc la paix, et nous en aurons l'obligation à M. le duc de Choiseul ; que de fêtes ! et que de mauvais vers il essuiera ! du moins de ma part !

Adieu cher ami et sœur du pot . Je vous suis tendrement attaché pour la vie .

Voulez-vous bien donner cours à l'incluse ? Vous voyez que vous faites plaisir à toute la famille .

A Ferney 1er juin [1761].3 »

2 Le premier commis des affaires étrangères avait quitté la France pour l'Angleterre le 23 mai 1761 ; de son côté lord Hans Stanley, l'un des lords de l'Amirauté , s'était embarqué le même jour pour Paris ; mais les négociations entamées n'aboutirent pas . Voir : https://books.google.fr/books?id=w_mewj4PbmEC&pg=PP4&lpg=PP4&dq=m.+de+BUssy+1761&source=bl&ots=Z6v65qRz3u&sig=3K-nAI1FfXdKdublxGFRnnbJti4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj8xPPMm7jMAhXLXBQKHY99C7MQ6AEIHTAA#v=onepage&q=bussy&f=false

3 L'édition Cayrol et les suivantes omettent les deux derniers paragraphes, à la suite de la copie Boissy d'Anglas .

 

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01/05/2016 | Lien permanent

si les communes lui font tort c'est à elles seules qu'il doit s'en prendre

...

 

 

« A Pierre Pictet

[vers 1760]1

Mon cher voisin, voici une pièce qui je crois répond à tout . Vous connaissez mon attachement respectueux pour tout ce qui porte votre nom, et particulièrement 2 pour M. le colonel Pictet qui m'a toujours honoré de ses bontés . S'il m'avait instruit plus tôt, j'aurais exécuté plus tôt ses volontés . Vous voyez bien qu'il ne doit pas s'en prendre à moi , et que si les communes lui font tort c'est à elles seules qu'il doit s'en prendre . Au reste il n'y aura jamais d'occasion où je ne lui donne toutes les preuves possibles de mon dévouement . Recevez mes tendres respects . Nous avons à dîner toute votre aimable famille , mais je ne pourrai boire à votre santé, attendu que je ne peux manger ni boire .

V. »

1 La lettre a été écrite dans un moment où V* est encore dans les meilleurs termes avec Charles Pictet, ce qui infirme l'hypothèsede Havens, lequel la met en rapport avec les évènements du début 1762 .

2 V* a d'abord commencé à écrire surt(out).

 

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02/07/2015 | Lien permanent

Je viendrai en poste lui donner ma voix si cela est nécessaire

... Je dis bien "seulement si cela est nécessaire", car voter ne me tente pas plus que le saut à l'élastique qui est lui aussi un excellent moyen de vider ses poches et avoir la grosse tête.

 

«  A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

9 juillet [1760]

Ma belle philosophe, les plaisanteries ne finiront point.

Le comédiens italiens voulaient jouer l’Écossaise . Les Français la revendiquent et voilà la Requête du traducteur à messieurs les Parisiens 1. Mais raillerie à part il faut que le prophète négociateur 2négocie l'admission de Diderot à l'Académie . Je crois le succès assuré . Quelle belle vengeance de Lefranc de Pompignan et de Joly de Fleury et de Palissot de Montenoy et de maître Aliboron dit Fréron ? J'ai besoin de savoir si le prophète a reçu mon paquet adressé au Palais-Royal .

N.B. qu'il faut absolument mettre Diderot de l'Académie . Je viendrai en poste lui donner ma voix si cela est nécessaire .

Je me mets à vos pieds , ma belle philosophe . »

1 Requète adressée à Messieurs les Parisiens, 1760 .

2 Melchior Grimm .

 

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08/07/2015 | Lien permanent

Je serai plus inflexible pour les ouvrages de mes amis que je ne l'ai été pour les miens

... Et lorsque les amis ne sont autres que l'auteur lui-même, on obéit alors aux commandements divins : "aime ton prochain comme toi-même", et "descends-le en flammes s'il ne te rend pas la pareille !"

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 Jusqu'où peut-on aller ?

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[août 1761] 1

Je me plains de Thieriot ; mais mon académicien de Dijon se plaindra bien davantage si les comédiens ajoutent la moindre chose au Droit du seigneur . Ils le gâteraient infailliblement, comme ils gâtèrent L'Enfant prodigue . Je serai plus inflexible pour les ouvrages de mes amis que je ne l'ai été pour les miens . On a fait tout ce qu'on a pu, dans Tancrède, pour me rendre ridicule ; je ne souffrirai pas qu'on en use ainsi avec mon petit académicien .

Je m'unis toujours aux prières des frères, et je salue avec eux l'être des êtres . »

1 L'édition de Kehl amalgame ce fragment dans la lettre du 7 septembre 1761 au même : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-38-122359402.html

 

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18/07/2016 | Lien permanent

Je ne peux ici que vous réitérer les mêmes sentiments , le même embarras, la même défiance de mon travail

... Cette phrase manque dans les interviews de Fanfoué, en tout cas aussi clairement exposée, elle y est peut-être en filigrane, mais je ne sens pas le coeur de lire les confidences/aveux/vérités/mensonges/couillonnades de Fanfoué .

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A qui le dis-tu ?!

Si je me souviens bien, tu l'as voulu !

 

 

« A Ivan Ivanovitch Schouvalov

A Ferney 6 novembre 1761

Monsieur, c'est pour donner avis à Votre Excellence que je viens d'envoyer chez M. de Soltikof un chapitre de 44 pages accompagné d'une lettre de deux feuilles dans laquelle je vous expose mes doutes . Si malheureusement ce paquet 1 j'en garde un double . Je ne peux ici que vous réitérer les mêmes sentiments , le même embarras, la même défiance de mon travail, la même confiance en vos bontés que j'expose dans ma lettre . Soutenez-moi monsieur dans un travail si long, et si difficile ; vous êtes l'architecte qui devez conduire l'appareilleur de votre marbre .

Je suis avec le plus tendre respect monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 V* a oublié quelque chose comme se perd ou s'égare .

 

 

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13/11/2016 | Lien permanent

Cette pauvre compagnie de Jésus me fend le cœur

... Et à toi, elle te fend rien'g ? Je te dis qu'elle me fend le coeur !

Et en langage actuel on dirait volontiers qu'elle nous casse les coui...

 https://www.youtube.com/watch?v=w8rXPeB8-DY

 

« A Jean-Robert Tronchin

à Lyon

A Ferney 24 décembre 1760

Pardon, j'ai tiré sur vous mon cher correspondant 12 cents livres à trois jours de vue à l’ordre du receveur des domaines de Gex . Il faut payer ces gens-là ou être saisi : partant j'ai payé . Ce receveur s'appelle La Chaux . Vos 18 mille livres resteront un an à Gex . L'affaire des jésuites est aussi indubitable qu'odieuse . Ils se sont soumis à rendre le bien . Mais nous verrons s'ils auront un petit dédommagement , ou s'ils ne seront pas forcés à en donner un considérable . Je vous embrasse . Cette pauvre compagnie de Jésus me fend le cœur

V.»

 

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24/12/2015 | Lien permanent

le roi veut payer les décorations du théâtre

... Traduction 2017 : le président de la république se paye des futurs alliés/employeurs par distribution de décorations plus ou moins imméritées ( les plus superflues étant les plus rentables ? ); le théâtre politique républicain n'a rien à envier au grand Guignol de mon enfance .

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« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

Vous voyez monsieur que le roi veut payer les décorations du théâtre de Ferney . Il est vrai que je ne m'attendais pas à cette galanterie . La façon m'en est bien sensible mais je suis encore plus touché de la bonté que vous avez de venir embellir Ferney avec madame d'Hermenches, et d'en faire tous les plaisirs . Comptez sur le tendre et inviolable et très respectueux attachement de votre très humble et très obéissant serviteur .

V.

Délices 15 [janvier 1762].1 »

1 Date donnée d'après l'allusion à la pension d'historiographe du roi .

 

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11/01/2017 | Lien permanent

Ces Étrennes à ce que je vois, ne vous sont pas adressées

... Trop tard ! Trop peu !

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 Vingt sous !

 

 

« A Jean Le Rond d'Alembert

[vers le 15 janvier 1762] 1

Je vous renvoie mon cher et grand philosophe Les Étrennes de M. le chevalier de Molmire 2. Elles m'ont assez amusé . S'il y a quelque chose de nouveau dans ce goût-là, je vous supplie de vouloir bien m'en faire part . Ces Étrennes à ce que je vois, ne vous sont pas adressées mais quelquefois vous rencontrerez dans votre chemin des gens à qui elles appartiennent de droit . Je vous recommande toujours ces messieurs, et je compte sur votre amitié . »

1 Manuscrit olographe ; mention d'éditeur « comm. de janv[i]er 1762 », changé en « 1761 » , non publiée.

2 Les Chevaux et les Ânes ou les Etrennes aux sots, 1761, voir lettre de novembre-décembre 1761 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/12/02/songez-aux-etrennes-pour-les-sots-5882033.html

 

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11/01/2017 | Lien permanent

Nous voilà à peu près comme les Italiens, nous n'avons que la gloire des beaux-art, et encore ne l'avons nous guère

... Non, mon cher Volti, ne soyons pas pessimistes .

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 Un de mes tableaux préférés , je ne me lasse pas de Renoir, Manet, Monet .

 

 

« A Cosimo Alessandro Collini

5è august [1761] à Ferney 1

Mes yeux me refusent encore le service . Je vous envoie, mon cher Florentin, une lettre pour Mgr l’Électeur, que je n'ai pu écrire moi-même . Nous n'avons pas encore commencé notre Corneille ; il n'y a que moi de prêt . S'il restait encore quelque argent aux Français pour faire ses souscriptions, ils devraient en faire pour reprendre Pondicheri ; mais il est plus aisé d'imprimer Corneille que d'avoir des flottes . Nous voilà à peu près comme les Italiens, nous n'avons que la gloire des beaux-art, et encore ne l'avons nous guère . Adieu, je voudrais bien vous revoir avant de mourir, et je l'espère encore .

Le Suisse V. »

1 Date complète répétée deux fois par Collini sur le manuscrit ; l'édition Collini date à tort du 25, suivie par toutes les éditions .

 

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06/07/2016 | Lien permanent

[la] vérité, n'aura pas le même honneur

... Où "comment faire dire ce qu'on veut à un auteur en hachant son texte" , ce que je fais présentement , sans malice, juste pour donner un titre à une lettre si courte .

 

 

 

« A [destinataire inconnu]

[juillet 1761]1

Corneille à [la] vérité, n'aura pas le même honneur que Shakespear reçut en Angleterre il y a quelques années ; ses éditeurs et ses commentateurs furent le célèbre Pope, le meilleur poète de son temps, et l'évêque Warburton, le plus savant et le plus éclairé . Mais si l'éditeur de Corneille est par lui-même trop au dessous des éditeurs de Shakespear, il devient leur égal quand il est soutenu par vos conseils et par vos leçons . »

1 Original un peu abimé ; l'édition Gagnebin imprime cette lettre comme adressée à Cramer ; cependant la dernière phrase dément cette attribution ou au moins la rend bien improbable .

 

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21/06/2016 | Lien permanent

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