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Rechercher : richelieu 26 mai 1755

L'éternel malade, le solitaire, le planteur de choux et le barbouilleur de papier, qui croit être philosophe

 

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Cailloux, choux, ...

 

 

 

« A M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.

Aux Délices, 1er mai [1755]

L'éternel malade, le solitaire, le planteur de choux et le barbouilleur de papier, qui croit être philosophe au pied des Alpes, a tardé bien indignement, monseigneur le maréchal, à vous remercier de vos bontés pour Lekain i; mais demandez à Mme Denis si j'ai été en état d'écrire. J'ai bien peur de n'être plus en état d'avoir la consolation de vous faire ma cour. J'aurai pourtant l'honneur de vous envoyer ma petite drôlerie ii; c'est le fruit des intervalles que mes maux me laissaient autrefois; ils ne m'en laissent plus aujourd'hui, et j'aurai plus de peine à corriger ce misérable ouvrage que je n'en ai eu à le faire. J'ai grande envie de ne le donner que dans votre année iii. Cette idée me fait naître l'espérance de vivre encore jusque-là. Il faut avoir un but dans la vie, et mon but est de faire quelque chose qui vous plaise, et qui soit bien reçu sous vos auspices. Vous voilà, Dieu merci, en bonne santé, monseigneur; et les affaires, et les devoirs de la cour, et les plaisirs qui étaient en arrière par votre maudit érysipèle, vous occupent à présent que vous avez la peau nette et fraîche.
Je n'ose, dans la multitude de vos occupations, vous fatiguer d'une ancienne requête que je vous avais faite avant votre cruelle maladie, c'était de daigner me mander si certaines personnes iv approuvaient que je me fusse retiré auprès du fameux médecin Tronchin, et à portée des eaux d'Aix. Ce Tronchin-là a tellement établi sa réputation qu'on vient le consulter de Lyon et de Dijon, et je crois qu'on y viendra bientôt de Paris. On inocule, ce mois-ci, trente jeunes gens à Genève v. Cette méthode a ici le même cours et le même succès qu'en Angleterre. Le tour des Français vient bien tard, mais il viendra. Heureusement la nature a servi M. le duc de Fronsac aussi bien que s'il avait été inoculé.
Il me semble que ma lettre est bien médicale mais pardonnez à un malade qui parle à un convalescent. Si je pouvais faire jamais une petite course dans votre royaume de Cathai, vous et le soleil de Languedoc, mes deux divinités bienfaisantes, vous me rendriez ma gaieté, et je ne vous écrirais plus de si sottes lettres. Mais que pouvez-vous attendre du mont Jura, et d'un homme abandonné à des jardiniers savoyards et à des maçons suisses? Mme Denis est toujours, comme moi, pénétrée pour vous de l'attachement le plus tendre. Elle l'exprimerait bien mieux que moi elle a encore tout son esprit, les Alpes ne l'ont point gâtée.
Conservez vos bontés, monseigneur, à ces deux Allobroges qui vivent à la source du Rhône vi, et qui ne regrettent que les climats où ce fleuve coule sous votre commandement vii. Le Rhône n'est beau qu'en Languedoc. Je vous aimerai toujours avec bien du respect, mais avec bien de la vivacité, et je serai à vos ordres si je vis. »

 

ii L’Orphelin de la Chine, que Voltaire dédia à Richelieu.

iii Richelieu ne dut être d'année, ou de service , qu'en 1757, comme premier gentilhomme de la chambre chargé des spectacles ; mais l'Orphelin fut joué le 20 août 1755.

iv Louis XV et Mme de Pompadour.

v Inoculation de la petite vérole ou variole ( maladie fréquemment mortelle), ancêtre de la vaccination .V* en est un ardent promoteur, lui qui faillit mourir de cette infection .

vi Plus exactement, au début du cours français du Rhône dont la source est au Valais en Suisse .http://fr.wikipedia.org/wiki/Rh%C3%B4ne

vii Richelieu est gouverneur de Guyenne et séjourna Montpellier .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Fran%C3%A7ois_Armand_de_Vignerot_du_Plessis,_duc_de_Richelieu

 

 

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12/01/2012 | Lien permanent

Il me semble que celui qui veut s’instruire doit préférer ses yeux à ses oreilles ; mais, pour celui qui ne veut que s’a

... Facebook, Instagram, Twitter etc. permettent l'exact contraire, les bagatelles sont écrites, plutôt mal ; l'instructif est donné essentiellement par la radio; c'est du moins ce que je crois maintenant .

 

 

« A James Marriott

26è février 1767

Monsieur, je prends le parti de vous écrire par Calais plutôt que par la Hollande, parce que, dans le commerce des hommes comme dans la physique, il faut toujours prendre la voie la plus courte. Il est vrai que j’ai passé près de trois mois sans vous répondre ; mais c’est que je suis plus vieux que Milton, et que je suis presque aussi aveugle que lui. Comme on envie toujours son prochain, je suis jaloux de milord Chesterfield, qui est sourd 1. La lecture me paraît plus nécessaire dans la retraite que la conversation. Il est certain qu’un bon livre vaut beaucoup mieux que tout ce qu’on dit au hasard. Il me semble que celui qui veut s’instruire doit préférer ses yeux à ses oreilles ; mais, pour celui qui ne veut que s’amuser, je consens de tout mon cœur qu’il soit aveugle, et qu’il puisse écouter des bagatelles toute la journée.

Je conçois que votre belle imagination est quelquefois très ennuyée des tristes détails de votre charge. Si on n’était pas soutenu par l’estime publique et par l’espérance, il n’y a personne qui voulût être avocat général. Il faut avoir un grand courage, quand on fait d’aussi beaux vers que vous, pour s’appesantir sur des matières contentieuses, et pour deviner l’esprit d’un testateur et l’esprit de la loi.

Ma mauvaise santé ne m’a jamais permis de me livrer aux affaires de ce monde ; c’est un grand service que mes maladies m’ont rendu. Je vis depuis quinze ans dans la retraite avec une partie de ma famille . Je suis entouré du plus beau paysage du monde. Quand la nature ramène le printemps, elle me rend mes yeux, qu’elle m’a ôtés pendant l’hiver . Ainsi j’ai le plaisir de renaître, ce que les autres hommes n’ont point.

Jean-Jacques, dont vous me parlez, a quitté son pays pour le vôtre, et moi j’ai quitté, il y a longtemps, le mien pour le sien, ou du moins pour le voisinage. Voilà comme les hommes sont ballottés par la fortune. Sa sacrée Majesté le Hasard décide de tout.

Le cardinal Bentivoglio, que vous me citez, dit à la vérité beaucoup de mal du pays des Suisses, et même ne traite pas trop bien leurs personnes ; mais c’est qu’il passa du côté du mont Saint-Bernard, et que cet endroit est le plus horrible qu’il y ait dans le monde 2. Le pays de Vaud au contraire, et celui de Genève, mais surtout celui de Gex, que j’habite, forment un jardin délicieux. La moitié de la Suisse est l’enfer, et l’autre moitié est le paradis.

Rousseau a choisi, comme vous le dites, le plus vilain canton de l’Angleterre : chacun cherche ce qui lui convient ; mais il ne faudrait pas juger des bords charmants de la Tamise par les rochers de Derbyshire. Je crois la querelle de M. Hume et de Jean-Jacques terminée, par le mépris public que Rousseau s’est attiré, et par l’estime que M. Hume mérite. Tout ce qui m’a paru plaisant, c’est la logique de Jean-Jacques, qui s’est efforcé de prouver que M. Hume n’a été son bienfaiteur que par mauvaise volonté . Il pousse contre lui trois arguments qu’il appelle trois soufflets sur la joue de son protecteur 3. Si le roi d’Angleterre lui avait donné une pension, sans doute le quatrième soufflet aurait été pour Sa Majesté. Cet homme me paraît complètement fou. Il y en a plusieurs à Genève. On y est plus mélancolique encore qu’en Angleterre ; et je crois, proportion gardée, qu’il y a plus de suicides à Genève qu’à Londres. Ce n’est pas que le suicide soit toujours de la folie. On dit qu’il y a des occasions où un sage peut prendre ce parti ; mais, en général, ce n’est pas dans un accès de raison qu’on se tue.

Si vous voyez M. Franklin 4, je vous supplie, monsieur, de vouloir bien l’assurer de mon estime et de ma reconnaissance. C’est avec ces mêmes sentiments que j’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect, monsieur, votre, etc. »

1 Voltaire a publié, en 1775, Les Oreilles du comte de Chesterfield et Le chapelain Goudman ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Oreilles_du_Comte_de_Chesterfield_et_le_Chapelain_Goudman

2 Guide Bentivoglio, Lettere, ed. Borgioli, 1807, P ; 3-5.

3 Dans la lettre de J.-J. Rousseau à Hume, du 10 juillet 1766, il y a troisième soufflet sur la joue de mon patron.

4 Benjamin Franklin, né en 1706, mort en 1790. En réalité Marriott n'est pas aussi étroitement associé à Franklin que le croit V*.

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29/07/2022 | Lien permanent

Plût à Dieu que cette raison pût parvenir jusqu'à faire épargner le sang dont on inonde l'Allemagne ma voisine

... Ce que l'on peut encore souhaiter de nos jours en actualisant et remplaçant Allemagne par Syrie, Congo, Mali et cinquante autres pays où le sang coule pour le profit de quelques sordides meneurs , voleurs, fanatiques religieux, en un mot comme en cent de minables abrutis armés . Je leur souhaite de vivre éternellement dans la peur, celle-là même qu'ils ont fait règner pour arriver au pouvoir . 

 

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 Et pour ne pas rester pessimiste, pourquoi ne pas aller donner un peu de votre sang, aujourd'hui ou un jour proche ? En voilà une idée qu'elle est bonne !!

http://www.dondusang.net/rewrite/nocache/heading/1000/ou-donner-son-sang/rechercher-une-collecte.htm?idRubrique=1000

NB - Ce jour, collecte de sang à Cessy 01170 , venez nombreux

 

 

 

« A M. Nicolas-Claude THIERIOT.

A Monrion, 2 juin [1757].

Je reçois, mon ancien ami, votre très-agréable lettre du 25 de mai dans mon petit ermitage de Monrion, auquel je suis venu dire adieu 1. On joue si bien la comédie à Lausanne, il y a si bonne compagnie, que j'ai fait enfin l'acquisition d'une belle maison 2 au bout de la ville elle a quinze croisées de face, et je verrai de mon lit le beau lac Léman et toute la Savoie, sans compter les Alpes. Me voilà habitant du pays roman jusqu'à ma mort 3. Je retourne demain à mes Délices, qui sont aussi gaies en été que ma maison de Lausanne le sera en hiver. Mme Denis a le talent de meubler des maisons et d'y faire bonne chère, ce qui, joint à ses talents de la musique et de la déclamation, compose une nièce qui fait le bonheur de ma vie. Je ne vous dirai pas
Omitte mirari beatæ
Fumum et opes strepitumque Romae,
( Horace., lib. iii, od. xxii, v. 11-12. ) 4


car vous êtes trop admirator Romae et praestantissimae Montmorenciae. 5
Ne manquez pas, je vous prie, à présenter mes très-sensibles remerciements à Mme la comtesse de Sandwich. Il faut qu'elle sache que j'avais connu ce pauvre amiral Byng à Londres 6, dans sa jeunesse j'imaginais que le témoignage de M. le maréchal de Richelieu en sa faveur pourrait être de quelque poids. Ce témoignage lui a fait honneur, et n'a pu lui sauver la vie. Il a chargé son exécuteur testamentaire de me remercier, et de me dire qu'il mourait mon obligé, et qu'il me priait de présenter à M. de Richelieu, qu'il appelle a generous soldier, ses respects et sa reconnaissance. J'ai reçu aussi un Mémoire justificatif très-ample, qu'il a donné ordre en mourant de me faire parvenir. Il est mort
avec un courage qui achève de couvrir ses ennemis de honte. Si j'osais m'adresser à Mme la duchesse d'Aiguillon 7, je la prierais de venger la mémoire du cardinal de Richelieu du tort qu'on lui fait en lui attribuant le Testament politique 8. Si elle voulait faire taire sa belle imagination, et écouter sa raison, qui est encore plus belle, elle verrait combien ce livre est indigne d'un grand ministre. Qu'elle daigne seulement faire attention à l'état où est aujourd'hui l'Europe qu'elle juge si un homme d'État, qui laisserait un testament politique à son roi, oublierait de lui parler du roi de Prusse, de Marie-Thérèse, et du duc de Hanovre. Voilà pourtant ce qu'on ose imputer au cardinal de Richelieu.
On avait alors la guerre contre l'empereur, et l'armée du duc de Weimar était l'objet le plus important. L'auteur du Testament politique n'en dit pas un mot, et il parle du revenu de la Sainte-Chapelle, et il propose de faire payer la taille au parlement. Tous les calculs, tous les faits, sont faux dans ce livre. Qu'on voie avec quel mépris en parle Aubery 9, dans son Histoire du cardinal Mazarin. Je sais qu'Aubery est un écrivain médiocre et un lâche flatteur; mais il était fort instruit, et il savait bien que le Testament politique n'était pas du grand et méchant homme à qui on l'attribue.
Présentez, je vous prie, mes applaudissements et mes remerciements à Gamache le riche10, qui fait de si belles noces. Il donne de grands exemples, qui seront peu imités peut-être par ses cinquante-neuf confrères 11. Je suis très-flatté que mon fatras historique ne lui ait pas déplu. Il est bon juge en prose comme en vers, par la raison qu'il est bon faiseur. Son suffrage m'encouragera beaucoup à fortifier cet Essai de bien des choses qui lui manquent. Les Cramer se sont trop pressés de l'imprimer. On ne sait pas à quel point le genre humain est sot, méchant, et fou on le verra, s'il plaît à Dieu, dans une seconde édition.

Vous me dites que cet Essai 12 a trouvé grâce devant Mmes d'Aiguillon et de Sandwich. La dernière est sans aucun préjugé, la première n'en a que sur le grand-oncle de son oncle 13; elle devrait bien m'en croire sur ce maudit Testament. J'ai examiné tous les testaments, j'y ai passé ma vie, je sais ce qu'il en faut penser. Ce qu'on m'avait dit de l'atroce 14 est une mauvaise plaisanterie qu'on a voulu faire à deux bonnes gens à qui on prétendait faire accroire qu'ils devaient pleurer sur leur patriarche mais ils l'ont abandonné comme les autres. Nos calvinistes ne sont point du tout attachés à Calvin. Il y a ici plus de philosophes qu'ailleurs. La raison fait, depuis quelque temps, des progrès qui doivent faire trembler les ennemis du genre humain. Plût à Dieu que cette raison pût parvenir jusqu'à faire épargner le sang dont on inonde l'Allemagne ma voisine !
P. S. J'arrive aux Délices. Il faut que je vous dise un mot de Jeanne. Je vous répète que cette bonne créature n'est connue de personne; elle nous amusera sur nos vieux jours. Je n'y pense guère à présent. Il faut songer à son jardin et au temporel. Malheureusement, cela prend un temps bien précieux. Je vous embrasse de tout mon cœur. »

 1  V* ne retournera en effet plus à Monrion . Quand il revint à Lausanne, il habita sa nouvelle maison « au Grand Chêne ».

2 Cette maison est située, à Lausanne, rue du Grand-Chêne, n° 6, en montant à gauche, du côté de la promenade de Montbenon. (Clogenson.) .Cette maison a été remplacée par un hôtel au début du XXè siècle .

3 Cette phrase est omise dans toutes les éditions depuis celle de Kehl .

4 Cesse d'admirer la fumée, les richesses et les tumultes de l'heureuse Rome .

5 Admirateur de Rome et de la célèbre Montmorency .

6 De 1726 à 1728. Il était le fils de George Byng, vicomte Torrington qui était premier lord de l'Amirauté .

7 Anne-Charlotte de Crussol, duchesse d'Aiguillon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Charlotte_de_Crussol_de_Florensac_d'Aiguillon

10 La Popelinière se faisait gloire de doter et marier des jeunes filles pauvres chaque année .

11 Le nombre des fermiers généraux a varié à plusieurs reprises au XVIIIè siècle;Il fut porté à 60 en 1755 . A ce propos, voir Babouc ou Le Monde comme il va : chapitre IV : « quarante rois plébéiens »

12 Histoire générale ou Essai sur les Mœurs .

13 La duchesse d'Aiguillon était la veuve de Armand-Louis Duplessis Vignerod-Richelieu, petit neveu du cardinal .

14 Voir lettre du 26 mars 1757 à Thieriot : voir page 435 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f439.image.r=.langFR

 

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05/11/2012 | Lien permanent

ce poème, et la vie de l'auteur, et tout au monde, sont bien peu de chose

 J'ai choisi ce titre uniquement pour contrarier l'auteur de ces lignes ; Voltaire, "la vie de l'auteur" , lorsqu'il s'agit de toi, n'est pas "bien peu de chose" pour moi .  Sinon , je cesserais immédiatement de le lire et de comprendre sa pensée . Je peux vous assurer que ce n'est pas pour demain !

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 !

 

 

 

« A M. Claude-Etienne DARGET.

Aux Délices, près de Genève, 11 juin 1755.

Premièrement je vous jure, mon ancien ami, que je n'ai point lu les réponses de La Beaumelle1 . En second lieu, vous devez le connaître pour le plus impudent et le plus sot menteur qui ait jamais écrit, c'est un homme qui, sans avoir seulement un livre sous les yeux, s'avisa de faire des notes au Siècle de Louis XIV, et d'imprimer mon propre ouvrage en le défigurant, avançant à tort et à travers tous les faits qui lui venaient en tête, comme on calomnie dans la conversation. C'est un coquin qui, sans presque vous connaître, vous insulte, vous et M. d'Argens, et tout ce qui était auprès du roi de Prusse, pour gagner quinze ducats. C'est ainsi que la canaille de la littérature est faite. Encore une fois, je n'ai point lu sa réponse, et rien ne troublerait le repos de ma retraite sans le manuscrit dont vous me parlez2. Il ne devait jamais sortir des mains de celui à qui on l'avait confié, il me l'avait juré, et il m'a écrit encore qu'il ne l'avait jamais prêté à personne. C'est un grand bonheur qu'on se soit adressé à vous, et que cet ancien manuscrit soit entre des mains aussi fidèles que les vôtres. Vous savez d'ailleurs que ce Tinois qui transcrivit cet ouvrage se mêlait de rimailler.
Le frère de M. Champaux m'avait donné Tinois comme un homme de lettres; c'est un fou, il fait des vers aussi facilement que le poète Mai3, et aussi mal. Il faut qu'il en ait cousu plus de deux cents de sa façon à cet ouvrage, qui n'est plus par conséquent le mien. Dieu me préserve d'un copiste versificateur . On m'a dit que La Beaumelle, dans un de ses libelles, s'était vanté d'avoir le poème que vous avez, et qu'il a promis au public de le faire imprimer après ma mort. Je sais qu'il en a attrapé quelques lambeaux. S'il avait tout l'ouvrage qu'on m'impute, il y a longtemps qu'il l'eût imprimé, comme il imprime tout ce qui lui tombe sous la main. Il fait un métier de corsaire en trafiquant du bien d'autrui. Les Mandrins sont bien moins coupables que ces fripons de la littérature, qui vivent des secrets de famille qu'ils ont volés, et qui font courir, d'un bout de l'Europe à l'autre, le scandale et la calomnie.
Il y a aussi un nommé Chévrier4 qui s'est vanté, dans les feuilles de Fréron, de posséder tout le poème mais je doute fort qu'il en ait quelques morceaux. Il en court à Paris cinq ou six cents vers, on me les a envoyés, je ne m'y suis pas reconnu. Cela est aussi défiguré que la prétendue Histoire universelle, que cet étourdi de Jean Néaulme acheta d'un fripon. Tout le monde se saisit de mon bien comme si j'étais déjà mort, et le dénature pour le vendre.
Ma consolation est que les fragments de ce poème, que j'avais entièrement oublié, et qui fut commencé il y a trente ans, soient entre vos mains. Mais soyez très-sûr que vous ne pouvez en avoir qu'un exemplaire fort infidèle. Je suis affligé, je vous l'avoue, que vous en ayez fait une lecture publique. Vingt lettres de Paris m'apprirent que ce poème avait été lu tout entier à Vincennes, j'étais bien loin de croire que ce fût vous qui l'eussiez lu. Je fis part à M. le comte d'Argenson de mes alarmes je lui demandai aussi bien qu'à M. de Malesherbes les ordres les plus sévères pour en empêcher la publication. J'étais d'autant plus alarmé que, dans ce temps-là même, un nommé Grasset écrivit à Paris au sieur Corbi5, qu'il en avait acheté un exemplaire manuscrit mille écus.
Enfin je suis rassuré par votre lettre6, et vous voyez par la mienne que je ne vous cache rien de tout ce qui regarde cet ancien manuscrit. Après toutes ces explications je n'ai qu'une grâce à vous demander. Vous avez entre les mains un ouvrage tronqué, incorrect, et très-indécent, faites une belle action, jetez- le au feu, vous ne ferez pas un grand sacrifice, et vous assurerez le repos de ma vie. Je suis vieux et infirme, je voudrais mourir en paix, et vous en avoir l'obligation.
Le roi de Prusse a voulu avoir pour son copiste le fils de ce Villaume7 que j'ai emmené de Potsdam avec moi. Je le lui ai rendu, et j'ai payé son voyage, je crois qu'il en sera content, heureusement il ne fait point de vers. Adieu, conservez-moi votre amitié; écrivez-moi. Voulez-vous bien remercier pour moi M. de Croismare de son souvenir, et permettre que je fasse mes compliments à M. Duverney? Je me flatte que votre sort est très- agréable, je m'y intéresserai toujours très-tendrement, soyez-en
bien sûr.
Ma pauvre santé ne me permet plus guère d'écrire de ma main. Pardonnez à un malade. Comptez que ce poème, et la vie de l'auteur, et tout au monde, sont bien peu de chose. »

2 La Pucelle que Darget a lue à Vincennes.

3 Le poète Mai ou May mort en 1719 eut une vie longue et misérable et fut un un poète sans succès . Il est cité dans la Fête de Bélébat de V* , 1725 : Voir page 286 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411318m/f301.image.r=.langFR

4 Voir lettre du 15 octobre 1754 à d'Argental où V* nomme outre Tinois, un certain Chevrier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/09/28/on-me-vole-mon-bien-de-tous-cotes-et-on-le-denature-pour-le.html

7 C'est certainement de lui dont parle Colini dans Mon séjour auprès de M. de Voltaire , page 72 : « … deux domestiques, dont un était de Potzdam, et servait de copiste. »

 

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05/02/2012 | Lien permanent

” ... les hommes sont inconséquents, c'est qu'ils sont injustes. » Ces mots étaient une prophétie; supprimons-la

 ... Et coupons toutes les têtes qui dépassent !

"Les hommes, lorsqu'ils ne sont plus que l'ombre d'humains résonnent comme des cruches et raisonnent comme leurs pieds !" : paroles de pigeon voyageur  .

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 En attendant le TGV, le 30/6/2012

 

« A M. THIERIOT.

Aux Délices, 30 avril [1756]

Je viens de lire la gazette, et, en conséquence, je vous prie, mon ancien ami, de faire corriger la note 1 sur Bayle, s'il en est temps. Je ne veux point me brouiller avec gens qui traitent si durement Pierre Bayle. Le parlement de Toulouse honora un peu plus sa mémoire; mais altri tempi, altre cure. L'auteur des Notes sur le Sermon de Lisbonne ne pouvait prévoir qu'on ferait une Saint-Barthélemy de Bayle, du pauvre jésuite Berruyer 2, de l'évêque de Troyes 3, et de je ne sais quelle Christiade 4. Il faut retrancher tout ce passage « Je crois devoir adoucir ici, etc. » (page 20), et mettre tout simplement: « Tout sceptique qu'est le philosophe Bayle il n'a jamais nié la Providence, etc. » et, à la fin de la note, il faut retrancher ces mots: « C'est que les hommes sont inconséquents, c'est qu'ils sont injustes. » Ces mots étaient une prophétie; supprimons-la. Les prophètes n'ont jamais eu beau jeu dans ce monde. Mettons à la place « C'est apparemment pour d'autres raisons qui n'intéressent point ces principes fondamentaux, mais qui regardent d'autres dogmes non moins respectables. » Je vous prie, mon ancien ami, de ne pas négliger cette besogne; elle est nécessaire. Il se trouve, par un malheureux hasard, que la note, telle qu'elle est, deviendrait la satire du discours d'un avocat
général 5 et d'un arrêt du parlement; on pourrait inquiéter le libraire, et savoir mauvais gré à l'éditeur le pauvre père Berruyer sera de mon avis. Tâchez donc, mon ancien ami, de raccommoder par votre prudence la sottise du hasard.
Je crois actuellement M. de Richelieu dans Port-Mahon, il n'est pas allé là par la cheminée 6.
Je vous embrasse de tout mon cœur. »

 

 1 Voir la lettre du 3 mai à d'Argental . L'arrêt de la cour de parlement du 9 avril 1756, sur le réquisitoire d'Omer Joly de Fleury, condamnait à être supprimés ou lacérés et brulés, non le Dictionnaire de Bayle, mais son Analyse raisonnée (par le jésuite de Marsy), 1755, 4 vol. in-12 (auxquels Robinet en ajouta quatre en 1773); la Christiade, dont il est parlé tome XX, page 32; les première et seconde parties de l'Histoire du peuple de Dieu, par Berruyer.

3 Mathias Poncet de La Rivière, évêque de Troyes en 1742, Voir tome XVI, note 6, page 88.

6 Richelieu s'introduisait chez Mme de La Popelinière par une cheminée tournante.

 

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03/07/2012 | Lien permanent

Il faut savoir jouir et savoir se passer; j'ai tâté de l'un et de l'autre

 

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Où donc a-t-on tâté  le plus?

 

 

« A M. DARGET 1

Le 5 août 1755.

Je vous dois, mon ancien ami, un compte exact de ce qui s'est passé en dernier lieu au sujet de ce poème de la Pucelle d'Orléans, dont on pourra dire comme de celle de Chapelain

Depuis trente ans on parle d'elle,
Et bientôt on n'en dira rien.


C'est peu qu'on ait déshonoré la littérature jusqu'à imprimer le Siècle de Louis XIV avec des notes aussi absurdes que calomnieuses, et qu'on se soit avisé de faire un libelle scandaleux d'un ouvrage approuvé de tous les honnêtes gens de l'Europe; c'est peu qu'on ait donné sous mon nom une prétendue Histoire universelle, dont il n'y avait pas dix chapitres qui fussent de moi, et dont l'ignorance a rempli tous les vides, les mêmes gens qui me persécutent depuis si longtemps ont mis le comble à ces malversations inouïes jusqu'à nos jours parmi les gens de lettres. Ils ont déterré quelques fragments de cet ancien poème de la Pucelle d'Orléans, qui était assurément un badinage très-innocent; quand ils ont su que j'étais en France, ils ont ajouté à cet ouvrage des vers aussi plats qu'offensants contre les amis que j'ai en France 2, et contre les personnes 3 et les choses les plus respectables. Quand on a vu que j'avais choisi un petit asile auprès de Genève, où ma mauvaise santé m'a forcé de chercher des secours auprès d'un des plus célèbres médecins de l'Europe, il ont glissé au plus vite dans l'ouvrage des vers contre Calvin4, ils vivent du fruit de leurs manœuvres, ils vendent chèrement leurs manuscrits ridicules aux dupes qui les achètent, et se font ainsi un revenu fondé sur la calomnie. En vérité, mon cher ami, si ces malheureux pouvaient être appelés des gens de lettres, je serais presque de l'avis de ce citoyen de Genève 5 qui a soutenu avec tant d'esprit que les belles-lettres ont servi à corrompre les mœurs. On a député dans le pays où je suis un homme qui se mêle de vendre des livres, il se nomme Grasset; il vint dans ma maison le 26 juillet, et me proposa de me vendre cinquante louis d'or un de ces manuscrits; il m'en fit voir un échantillon, c'était une page remplie de tout ce que la sottise et l'impudence peuvent rassembler de plus méprisable et de plus atroce; voilà ce que cet homme vendait sous mon nom, et ce qu'il voulait me vendre à moi-même. Il me dit, en présence de plusieurs personnes, que le manuscrit venait d'un Allemand qui l'avait vendu cent ducats, ensuite il dit qu'il venait d'un ancien secrétaire de monseigneur le prince Henri il entend sans doute le secrétaire à qui votre beau-frère a succédé, et qui était avec cet autre fripon de Tinois, mais ni le roi de Prusse, ni le prince Henri, n'ont jamais eu entre leurs mains des choses si indignes d'eux. Il nomma plusieurs personnes, il assura que La Beaumelle en avait un exemplaire à Amsterdam , je pris le parti de porter sur-le-champ au résident de France la feuille scandaleuse que cet homme m'avait apportée écrite de sa main. On mit Grasset en prison; il dit alors qu'il la tenait d'un nommé Maubert, ci-devant capucin, auteur de je ne sais quel Testament politique du cardinal Albéroni 6, dans lequel le ministère de France et M. le maréchal de Belle-Isle sont calomniés avec cette impudence qu'on punissait autrefois et qu'on méprise aujourd'hui; enfin on a banni de Genève le nommé Grasset. On a interrogé le sieur Maubert, et on lui a signifié que, si l'ouvrage paraissait, on s'en prendrait à lui. Voilà tout ce que j'ai pu faire, dans un pays où la justice n'est pas rigoureuse, j'attends de votre amitié que vous voudrez bien m'instruire de ce que vous pourrez apprendre sur cette misère. Si vous voyez M. de Croismare et M. Duverney, je vous prie de leur faire mes très-humbles compliments; mes Délices me font souvenir de Plaisance 7. Je n'ose demander des ognons de tulipe à M. Duverney, c'est la seule chose qui me manque dans ma retraite trop belle pour un philosophe. Il faut savoir jouir et savoir se passer; j'ai tâté de l'un et de l'autre. Je vous souhaite fortune, agréments; et j'aurais voulu que ma maison eût été sur le chemin de Vesel.
P. S. Pourrez-vous avoir la bonté de me dire le nom de ce Provençal 8 qui était ci-devant secrétaire du prince Henri? Je vous embrasse. Je suis bien malade. »

5 Jean-Jacques Rousseau.

7 Château de Pâris-Duverney, près de Nogent-sur-Marne.

8 Il s'appelait du Puget; voyez lettre de Darget du 6 septembre .
 

 

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12/03/2012 | Lien permanent

Quant au poisson d'avril vous ne l'aurez probablement qu'à la fin de mai, attendu que la sauce de ce poisson est trop d

... J'en suis parfaitement persuadé quand je vois les efforts désespérés des partis de tous bords pour l'emporter ce 26 mai avec des marionnettes qui tentent de nous charmer . La sauce est non seulement difficile à faire, mais de plus elle est parfaitement indigeste et peu la goûteront  .

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« A Bernard-Louis Chauvelin

17 avril 1764 à Ferney

Voilà les Trois Manières . La discrétion et la crainte d'envoyer de gros paquets qui ne valent pas le port m'empêchent d'envoyer à Votre Excellence d'autres rogatons ; et d'ailleurs je crois que Les Trois Manières sont la moins mauvaise rapsodie du recueil .

Quant au poisson d'avril 1 vous ne l'aurez probablement qu'à la fin de mai, attendu que la sauce de ce poisson est trop difficile à faire, et qu'à mon âge je suis un assez mauvais cuisinier . Je me flatte que madame l'ambassadrice jouit actuellement d'une parfaite santé . Quand on est fait comme elle comment peut-on être malade ? Je lui ai vu l'air d'Hébé 2 et d'Hygie 3 mais l'air des Alpes est toujours dangereux à quiconque n'y est pas né .

On dit que Mme de Pompadour est retombée et que la rechute dans ces maladies-là est toujours dangereux .

Adieu, monsieur, conservez vos bontés à ce vieux solitaire qui vous sera toujours attaché avec la tendresse la plus respectueuse . »

2 Dans la mythologie grecque, Hébé (en grec ancien Ἥβη / Hếbê), fille de Zeus et d'Héra, est une déesse personnifiant la Jeunesse, la Vitalité et la Vigueur des jeunes. Elle protège les jeunes mariées. Son équivalent romain est Juventas. Avant l'arrivée de Ganymède sur l'Olympe, elle sert d'échanson aux dieux.

3 Hygié ( le mot est écrit Hygiée dans le manuscrit ) dite aussi Hygie ou Hygée en français, fille d'Esculape, fut adorée comme la déesse de la santé . On lui faisait l'oblation d'un gâteau .

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16/05/2019 | Lien permanent

Je vous prie de donner à M. de Thibouville cet âne honnête

 

ane honnete 971.JPG

Honnête, sans aucun doute !

Patient, remarquablement !

Qui a dû trop entendre d'histoires à dormir debout !(débat Hollande-Juppé !!)

 

 

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, près de Genève, 28 mai [1755]

Pardon, mon cher ange, nous ne savons pas précisément la demeure de Corbi 1, et nous vous supplions de lui faire tenir cette lettre. Il est très-certain que Grasset n'est qu'un prête-nom, que c'est à Paris qu'on a fabriqué les additions à cet ancien poème; que c'est à Paris qu'elles courent, et qu'on veut les imprimer, que des protecteurs de Corbi les ont eues, que Corbi ne les a obtenues que par eux, et que, en un mot, Corbi peut faire beaucoup de mal en les publiant, et beaucoup de bien en s'opposant à l'édition.
Vous devez avoir reçu un paquet par M. Bouret2. Je vous prie de donner à M. de Thibouville cet âne honnête 3, en attendant que je sois en état de refaire la fin du quatrième acte et le commencement du cinquième. La pièce tomberait dans l'état où elle est. Il faut qu'elle soit digne de votre goût et de votre amitié; mais, pour cela, il me faut santé et repos d'esprit. Je n'ai ni l'un ni l'autre.
Si vous avez quelques gros paquets à me faire tenir, je vous prie de les adresser chez M. Bouret.

Le vieux Hibou des Alpes»

1 Voir lettres précédentes, à Grasset et à Richelieu .

2 Intendant ou fermier général des postes, auquel est adressée une lettre du 13 août 1768. V* le nommera « le bienfaisant Bouret » pour les services rendus .

3 Allusion au Chant de l'Ane de la Pucelle dont circule une version scabreuse .Le paquet est L'Orphelin de la Chine .

 

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27/01/2012 | Lien permanent

vous avez la permission de vous faire admirer à Lyon tant qu'il vous plaira

Si Lekain eut la permission de se "faire admirer" à Lyon en 1755, moi, je connais quelqu'un d'autre qui en toute simplicité et une ténacité extraordinaire travaille à faire connaître Volti au monde entier . Mam'zelle Wagnière , que Volti vous garde et vous "embrasse tendrement", autant que vous l'admirez .

 

paqueretteDSCF483.JPGSi j'ai bien compté, en effeuillant cette paquerette, on arrive à "passionnément" !


 

 « A M. LEKAIN.

Aux Délices, près de Genève, 14 avril 1755.

M. le duc de Richelieu, tout malade qu'il est, n'a point perdu de temps, mon cher et grand acteur. Il a écrit à M. de Roche-Baron 1, et vous avez la permission de vous faire admirer à Lyon tant qu'il vous plaira 2. Vous devez avoir reçu cette permission, dont vous doutiez, nous vous en faisons notre compliment, Mme Denis et moi. Vous recevrez peut-être ce petit billet à Paris.
Aimez-nous dans quelque pays qu'on vous admire. Je vous embrasse tendrement.

V. »

1 Louis-Marie-Augustin de La Rochebaron, duc d’ Aumont(1709-1782), premier gentilhomme de la chambre, responsable des divertissements de la cour, et de la Comédie-Française .

 

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10/01/2012 | Lien permanent

Vingt mille Français tués ! C'est trop .

... Et que dire de plus de quarante mille ?

 

Mis en ligne le 12/11/2020 pour le 17/7/2015

 

 

« A Gabriel Cramer

[16 ou 17 juillet 1760]

Votre lettre caro Gabriele est un petit chef-d’œuvre . On n'y peut reprendre que les louanges dont vous charmerez votre ami le solitaire des Délices . J'enverrai la lettre à Thieriot qui la rendra à Corbi 1, et je l'appuierai de mes petites réflexions . Avez-vous le 14è chant de Jeanne ? Nous serions bien embarrassé si vous ne l'aviez pas . On nous donna hier une belle alarme . Le courrier de Nyon a une grande imagination . Vingt mille Français tués ! C'est trop . »

1 Sur Corbi, représentant en librairie, voir lettre du 26 mai 1755 à François Grasset : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/01/26/il-ne-vous-resterait-apres-avoir-perdu-votre-argent-que-la-h.html

et lettre du 18 juillet 1760 à Thieriot : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1760/Lettre_4194

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17/07/2015 | Lien permanent

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