26/02/2010
La précipitation nuit à toutes les affaires.
Don't go away !! http://www.youtube.com/watch?v=P8U72ATbaQw&feature=related
Je ne connaissais pas du tout ce groupe suèdois . A part ABBA, les musiciens nordiques sont bien loin de faire partie de mes connaissances, plus que fragmentaires, en ce domaine .
C'est une (heureuse ? ) retombée de mes recherches sur Charles XII !
Voyez où va se nicher la curiosité d'un internaute qui aime à penser qu'il suit la voie de Voltaire !
Voici le "sujet" des soucis voltairiens de ce jour, Charles XII, qui eut une vie assez remuante .
Volti est sans doute l'un de ses plus remarquables historiens, certains, comme moi, disent le meilleur .
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_XII_de_Su%C3%A8de
OK ! Pour les curieux patients : bonne chasse, le choix ne manque pas !
Mais surtout , voir le lien suivant :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37531x.r=histoire+de+charles+XII.langFR.swf
Telle que Volti ne pourra plus la corriger !
« A Georg Conrad Walther
A Lunéville en Lorraine ce 26 février [1748]
Je vous envoie le cinquième livre de l’Histoire de Charles XII corrigé, c’est-à-dire que je vous envoie les corrections et additions, présupposant que vous êtes muni de l’édition d’Amsterdam 1739 comme je vous l’ai recommandé par mes précédentes. Dès que je serai de retour à Paris, je travaillerai aux trois derniers livres, n’ayant pas les matériaux nécessaires à la cour où je suis.
Je reçus il y a deux jours les parties des trois volumes que vous m’aviez adressées par M. de La Reynière. Je les ai déjà parcourues : il y a beaucoup de fautes essentielles qui exigent des cartons [feuilles d’impression supplémentaires destinées à remplacer les pages], et qui discréditeraient votre édition.
Il est absolument nécessaire que votre édition soit correcte pour faire tomber toutes les autres [de Nourse, à Londres, 1746 ; à Genève, 1742 ; à Rouen, prétendue d’Amsterdam 1748 ;de Ledet, de 1738 à 1745 ; d’Arkstée et Merkus, à Amsterdam, 1743-1745 ]. Deux choses seulement rendront votre édition préférable : la correction, et la quantité de pièces nouvelles qui ne se trouveront point ailleurs. Je vous répète plus que jamais qu’il faut donner à la fois les huit volumes. Il serait impossible que vous eussiez à Pâques la préface historique qui doit être un des morceaux les plus intéressants de cet ouvrage [elle sera signée de H. du Mont et J. Bertaut, 1748], et que j’eusse corrigé tous vos volumes. Les seules parties des trois tomes que j’ai exigent beaucoup de cartons et un très ample errata. Jugez du reste. La précipitation nuit à toutes les affaires. Vous prétendez recueillir immédiatement après avoir semé. Vous feriez une bien mauvaise moisson. Vous courriez le risque de perdre vos frais, et vous me désobligeriez. Croyez-moi, je vous rendrai service mais ne vous nuisez point à vous-même. Imprimez le sixième et le septième tome avec soin, tandis que je me donnerai toutes les peines nécessaires pour vous procurer un huitième volume [il y aura effectivement 8 volumes édition 1748], ne débitez rien sans que j’aie revu et corrigé toutes les feuilles. L’édition est une grande entreprise dont il ne faut pas que vous perdiez le fruit ; et vous le perdrez sûrement si vous n’agissez pas suivant mes intentions. J’ai donné ordre qu’on vous envoyât à Paris une planche gravée à la place du ridicule portrait dont vous vouliez faire usage. Comptez sur mon attention.
Tout à vous.
Voltaire. »
http://www.youtube.com/watch?v=thZIM7OlRCE&feature=re...
18:08 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/02/2010
la Gaussin, elle a les fesses trop avalées
http://www.dailymotion.com/video/xwu4o_beethoven-triple-c...
http://www.youtube.com/watch?v=KmTSfHbbSgo
http://www.tudou.com/programs/view/h2qK3MOtU9s/
Mlle Gaussin a "les fesses trop avalées" !
D'abord, quand on porte un bonnet comme ça, il vaut mieux se taire !
Volti ! quel manque de reconnaissance envers une charmante maîtresse qui vous charma vers votre quarantaine et ranima un temps votre cinquantaine, au grand dam de Mme du Châtelet, avant de ceder aux charmes de Marie-Louise Denis.
Certe, Volti n'est pas le roi de la galipette, mais je me permets de souligner sa discourtoisie !
Il l'a encensée pourtant, mais il a eu sous les yeux "la belle-fille du marquis de Langalerie "belle comme le jour..." et adieu "la gentille Gaussin" ! Goujat !!
Messieurs, permettez que je me désolidarise de la gent masculine sur ce point.
Que vous le permettiez ou non, je ne changerai pas !
"Ah ! les hommes ! Vous êtes tous pareils" ai-je entendu il y a peu ! Et ça m'a fait mal, car vous le savez, quand une femme dit ceci, ce n'est pas un compliment . Sous entendu, si une plus jeune, si une supposée plus jolie est dans les environs, alors comme un certain me l'avait dit à propos de lui-même : "c'est la p'tit' tête qui mène la grosse tête". Mesdames, mesdamoiselles, croyez-le et rassurez-vous, chez les hommes aussi il y a un coeur, et qui ne bat pas que pour ce qui est au-dessous de la ceinture .
En tout cas, chez moi, c'est ainsi que j'aime .
Fidèle ? Sentimental ?
Oui ! Et ce n'est pas maintenant que je vais changer !
Petite bio express sur Mlle Gaussin :
http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikim...
« « A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
A Lausanne 25 février[f1] [1758]
Il ne s’agit point, mon cher et respectable ami, des articles qu’on m’avait demandés pour le 8è tome de l’Encyclopédie[f2] . Ils sont à présent entre les mains de d’Alembert. Il s’agit de papiers que Diderot a entre se mains au sujet de l’article Genève, et des Kakouacs , il s’agit de lettres[f3] que je lui ai écrites auxquelles il n’a pas répondu, et que j’exige qu’il me rende ? Après sa lettre que j’ai reçue aujourd’hui 26 au bout de deux mois, je voudrais seulement qu’il brûlât devant vous le petit billet que je lui écrivis au sujet du libelle des Kakouacs, libelle que je croyais alors fait par les jésuites[f4] . Il a presque désavoué d’Alembert sur l’article Genève. Il a abandonné son ami et son associé qui avait très grande raison, et qui n’a dit que l’exacte vérité, vérité même dont les prédicants genevois conviennent assez dans la profession de foi qu’ils viennent de publier[f5] . Il faut d’ailleurs que Diderot soit le plus mou[f6] et le plus faible des hommes pour continuer à travailler à l’Encyclopédie sous la potence. Si lui, le chevalier de Jaucourt et les autres déclarent qu’ils cesseront tout jusqu’à ce qu’on leur ait rendu la justice qu’on leur doit, et la liberté qu’ils méritent, on sera bien obligé de revenir à eux, et les coquins dont on encourage aujourd’hui les libelles seront obligés de se taire. D’Alembert se conduit en homme libre. Et Diderot en esclave. Vous pouvez, mon cher ange, ne lui pas reprocher sa mauvaise comédie du Bâtard[f7] et sa mauvaise foi de n’avoir pas cité le Guldoni dont il l’a prise presque tout entière. Mais en vérité son procédé avec moi est inexcusable. Je veux qu’il me rende mes lettres et je vous prie, puisque vous le connaissez d’avoir la bonté de les retirer de ses mains. Je ne veux pas qu’il reste aucun vestige de ce que j’ai pensé sur cette sottise des Kakouacs. Aidez-moi à être tranquille. Car je trouve qu’il n’y a que cela de bon.
Il faut surtout que mon âme soit bien à son aise pour retravailler Fanime[f8] dans la multiplicité de mes occupations et de mes maladies. Nous la jouâmes hier et avec un nouveau succès. Je jouais Mohadar. Nous étions tous habillés comme les maîtres de l’univers. Je vous avertis que je jouai le bonhomme de père mieux que Sarrazin. Ce n’est point vanité. C’est vérité ! Quand je dis mieux, j’entends si bien que je ne voudrais pas de Sarrazin pour mon sacristain. J’avais de la colère et des larmes, et tantôt une voix forte tantôt tremblante et des attitudes ! et un bonnet ! Non jamais il n’y eut de si beau bonnet. Mais je veux encore donner quelques coups de rabot à mon loisir, si Dieu me prête vie.
Oui vous êtes des sybarites fort au-dessous des Athéniens dans le siècle présent. La décadence est arrivée chez vous beaucoup plus tôt que chez eux. Mais vous leur ressemblez par votre inconstance. Vous traitiez le roi de Prusse de Mandrin[f9] il y a six mois. Aujourd’hui c’est Alexandre. Dieu vous bénisse, Alexandre n’a point fui dix lieues à Molvits[f10] , et n’a point crocheté les armoires de Darius[f11] pour avoir un prétexte de prendre l’argent du pays. Peut-être Alexandre aurait récompensé l’Iphigénie en Crimée[f12] comme il a récompensé Cherile[f13] .
Je vous remercie, mon divin ange, de ce que vous faites pour ces Douglas[f14] . C’est vous qui ne démentez jamais votre caractère, et qui êtes toujours bienfaisant.
Voulez-vous bien faire mes compliments à M. Chauvelin ? Je suis toujours fâché qu’il s’en retourne par Lyon[f15] . M. l’abbé de Bernis trouverait fort bon qu’il passât par les Délices. J’ai reçu trois lettres de lui dans lesquelles il me marque toujours la même amitié. Mme de Pompadour a toujours la même bonté pour moi. Il est vrai qu’il ya toujours quelques bigots qui me voient de travers, et que le roi a toujours sur le cœur ma chambellanie[f16] . Mais je n’en suis pas moins content dans la retraite que j’ai choisie. Je n’aime point votre pays dans lequel on n’a de considération qu’autant qu’on a acheté un office et où il faut être janséniste ou moliniste pour avoir des appuis. J’aime un pays où les souverains viennent souper chez moi. Si vous aviez vu hier Fanime, vous auriez cabalé pour me faire avoir la médaille[f17] . Mais qui donc jouera Enide ? Si c’est la Gaussin, elle a les fesses trop avalées, et elle est trop monotone. Mme Dhermanges[f18] l’a très bien jouée. Et que dirons-nous de la belle-fille du marquis de Langalerie ? Belle comme le jour ; et elle devient actrice. Son mari se forme. Tout le monde joue avec chaleur. Vos acteurs à Paris sont à la glace. Nous eûmes après Fanime des rafraichissements pour toute la salle, ensuite le très joli opéra des Troqueurs[f19] , et puis un grand souper. C’est ainsi que l’hiver se passe. Cela vaut bien l’empire de Mme Geoffrin etc. Brûlez cette lettre.
Il faut ajouter à ma lettre que la déclaration des prêtres de Genève justifie entièrement d’Alembert. Ils ne disent point que l’enfer soit éternel, mais qu’il y a dans les Ecritures des menaces de peines éternelle. Ils ne disent pont que J.-C. soit égal à Dieu le père. Ils ne l’adorent point, ils disent qu’ils ont pour lui plus que du respect. Ils veulent apparemment dire du goût. Ils se déclarent en un mot chrétiens déistes.
26 février.
Enfin, au bout de six semaines je reçois une réponse de Diderot[f20] . Voilà un plaisant correspondant. Je vais vous demander une grâce, c’est de daigner aller chez lui sur-le-champ et de lui montrer ce que je vais vous écrire. Soyez de mon avis, et protégez l’Encyclopédie en la faisant différer.
[f2]Le 9 février, il dit à d’Argental qu’il avait « mandé à M. Diderot de (lui) renvoyer les articles et les papiers concernant cet ouvrage ».
Le 15, d’Alembert écrit que tous les articles sont entre ses mains ; cf. lettres à d’Alembert du 8 janvier et 13 février 1758.
[f3]Les éditeurs de Kehl ont supprimé la fin du premier paragraphe, à partir de « il s’agit de lettres »
[f4]Dans ce billet, vers le 5 janvier, V* écrit : « Quoi ! on permet aux Garasses d’insulter les Varron et les Pline !... Il sera permis à je ne sais quels pédants jésuites d’insulter leurs maîtres … Les nouveaux Garasse devraient être mis au pilori. Mandez-moi … les noms de ces malheureux. Je les traiterai selon leur mérite dans la nouvelle édition qui se prépare de l’Histoire générale… Faut-il … que les ennemis de la raison, les persécuteurs des philosophes, les assassins de nos rois osent encore parler dans un siècle tel que le nôtre !. »
Les « libelles diffamatoires » de « ces monstres » « devraient servir à allumer les bûchers de leurs sodomites prêtres ».
V* faisait aussi allusion à « la rage » de « quelques ministres de genève » qui voulaient « justifier l’assassinat juridique de Servet ».
[f5]Leur Déclaration a été publiée le 8 février à 1500 exemplaires et consignée dans les registres de la Vénérable Compagnie le 10 février 1758.
V* écrira à son sujet le 7 mars à d’Alembert : « Berne, Zurik et la Batavie crient que la Vénérable Compagnie qui s’est fait rendre compte de votre article et qui, ouï le rapport, a donné son édit, est plus que socinienne, mais cela ne fait aucune sensation ».
[f7]Le Bâtard : Le Fils Naturel, qui s’inspire de la pièce de Goldoni Il vero amico ; la pièce de Diderot publiée en 1757 , ne sera jouée qu’en 1771.
[f9]Le 15 décembre 1754, à Gauffecourt, V* écrit « … Il (le major Rock) a vu Mandrin à Nyon . J’espère avoir bientôt cet honneur. »
Le 14 janvier 1755, à la duchesse de Saxe-Gotha, V* écrivit : « Il y a trois mois ce n’était qu’un voleur, c’est à présent un conquérant … Ce brigandage peut devenir illustre et avoir de grandes suites Les révolutions de la Perse n’ont pas commencé autrement » .
Mandrin sera roué vif en 1755.
[f11]A savoir le coffre du roi de Pologne, à Dresde le 10 septembre 1756, pour trouver dans les archives saxonnnes les documents qui justifieraient son agression.
[f12]V* donne ce titre péjoratif à Iphigénie ne Tauride de Claude Guymond de La Touche, reprise le 12 décembre 1757.
[f13]Choerilus d’Iassos recevait, dit-on, des pièces d’or pour les bons vers et des coups pour les mauvais.
[f14]« des Ecossais francisés, des Douglas… », nouveaux acquéreurs du manoir de Montréal, pour qui V* le 12 décembre demande à d’Argental d’intervenir auprès de Courteilles, intendant des finances,et en faveur aussi de la famille Budé qui plaident contre un receveur du domaine.
[f15]Bernard-Louis (alias François-Claude) de Chauvelin est ambassadeur à Turin.
[f17]Un auteur obtenait une médaille portant « Prix de l’art dramatique » quand ils avaient un deuxième succès.
[f20]Datée du 18 février.
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24/02/2010
quelques justes haussent les épaules et se taisent
http://www.greatsong.net/TRADUCTION-LOUIS-ARMSTRONG,WHAT-...
http://www.greatsong.net/CLIP-LOUIS-ARMSTRONG,WHAT-A-WOND...
http://www.youtube.com/watch?v=c5IIXeR5OUI
http://espace.canoe.ca/mamyesoleil/video/view/54261
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Bayle_(philosophe)
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
Je ne vous écris point de ma main, mon cher et respectable ami. On dit que vous êtes malade comme moi ; jugez de mes inquiétudes. Voici le temps de profiter des voies du salut que le clergé ouvre à tous les fidèles. Si vous avez un Bayle dans votre bibliothèque, je vous prie de me l’envoyer par la poste afin que je le fasse brûler, comme de raison, dans la place publique de la capitale des Hottentots où j’ai l’honneur d’être. On fait ici de ces sacrifices assez communément, mais on ne peut reprocher en cela à nos sauvages d’immoler leurs semblables comme font les autres anthropophages. Des révérends pères jésuites fanatiques ont fait incendier ici sept exemplaires de Bayle[f1] , et un avocat général[f2] de ce qu’on appelle le Conseil souverain d’Alsace a jeté le sien tout le premier dans les flammes, pour donner l’exemple, dans le temps que d’autres jésuites plus adroits font imprimer Bayle à Trévoux[f3] pour leur profit . Je cours le risque d’être brûlé moi qui vous parle, avec la belle Histoire de Jean Néaulme[f4] . Nous avons un évêque de Porentru (qui eût cru qu’un Porentru fût évêque de Colmar !). Ce Porentru[f5] est grand chasseur, est grand buveur de son métier, et gouverne son diocèse par des jésuites allemands[f6] qui sont aussi despotiques parmi nos sauvages des bords du Rhin qu’ils le sont au Paraguay[f7] . Vous voyez quels progrès la raison a faits dans les provinces ; il y a plus d’une ville gouvernée ainsi ; quelques justes haussent les épaules et se taisent. J’avais choisi cette ville comme un asile sûr dans lequel je pourrais surtout trouver des secours pour les Annales de l’empire[f8] , et j’en ai trouvé pour mon salut plus que je ne voulais. Je suis près d’être excommunié solidairement avec Jean Néaulme. Je suis sans mon lit, et je ne vois pas que je puisse être enseveli en terre sainte. J’aurai la destinée de votre chère Adrienne[f9] , mais vous ne m’en aimerez pas moins. Je vous prie, mon cher ange, de dire à ma nièce qu’elle prend très mal son temps pour m’écrire des choses cruelles[f10] . Je vous ai présenté il y a quelque temps[f11] une petite requête pour avoir un correspondant moitié belles-lettres et nouvelles, moitié affaires qui soit homme à aller chez mon procureur, chez mon notaire, et chez les libraires, et qui moyennant une rétribution que vous auriez bien voulu régler, serait mon petit correspondant. J’ai grand peur que ce ne soit que votre maladie qui vous ait empêché de me faire réponse.
Portez-vous bien, je vous en prie, si vous voulez que j’aie du courage. J’en ai grand besoin. Jean Néaulme m’a achevé. Jeanne d’Arc viendra à son tour[f12] . Tout cela est un peu embarrassant avec des cheveux blancs, des coliques, et un peu d’hydropisie et de scorbut. Deux personnes[f13] de ce pays-ci se sont tuées ces jours passés ; elles avaient pourtant moins de détresses que moi ; mais l’espérance de vous revoir un jour me fait encore supporter la vie. Je vous embrasse tendrement, mon cher ange. Je vous supplie encore une fois de faire des reproches à ma nièce d’avoir déchiré mes blessures d’une main qui devait les fermer.
V.
A Colmar 24 février [1754]. »
[f1]Le 3 mars (à d’Argens), il dit que un « jésuite nommé Aubert » est responsable de cet autodafé qui eût lieu il y a 4 ans (à d’Argenson le 20 février), il y a 5 ans (à d’Argental le 3 mars).
[f2]George Isaac Müller
[f3]1734
[f4]Sur cette édition « pirate » de son Histoire universelle, cf. lettres des 5 et 17 février à Mme Denis et 10 mars à d’Argental.
[f5]Porentru(y) est un nom de lieu (Jura suisse). Ici, c’est Rinck von Baldenstein, prince évêque de Bâle qui résidait dans un château à Porentruy, Colmar faisant partie de ce même évêché.
[f6]Le 14 février, V* demande à d’Argenson d’intervenir : « Un missionnaire jésuite nommé Ménar (Mérat) est venu prêcher à Colmar. Et il s’est avisé de me désigner un peu fortement dans ses sermons … (Il) a poussé son zèle jusqu’à écrire … à l’évêque de Porentru qui a Colmar dans son diocèse. Ce digne prince de l’empire a écrit après boire au procureur d’Alsace, et ce procureur général après boire a résolu de déférer à son parlement le livre de la prétendue Histoire universelle. »
A la duchesse de Saxe-Gotha, v* décrit le 27 ce qu’on lui reproche: « les vérités que la loi de l’histoire (l’)a forcé de dire sur les papes ».
Il aura aussi des démêlés avec le père jésuite Menoux cf. lettre du 26 mars à la duchesse de Lutzelbourg.
[f7]En contribuant à l’armement d’un navire nommé le Pascal, V* plaisantera sur la part qu’il prend à l’expédition des Espagnols contre les jésuites du Paraguay
[f8]Il se félicitera de l’aide obtenue de professeur d’histoire Schoepflin et de l’avocat Sébastien Dupont.
[f9]Adrienne Lecouvreur, dont d’Argental fut amoureux.
[f10]Voir lettre du 10 mars à d’Argental
[f11]Le 7 février.
[f12]Lettre du 27 janvier, il soupçonne toujours que « le libraire du roi de Prusse qui a imprimé cette … Histoire universelle imprimera bientôt La Pucelle. »
[f13]Sans doute Decker, beau-frère de Schoepflin qui imprime Les Annales de l’empire, et « une fille de dix-huit ans à qui les jésuites avaient tourné la tête, et qui pour se défaire d’eux est allée dans l’autre monde. » lettre du 3 mars à Mme du Deffand.
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22/02/2010
je vais bientôt paraître devant ce Dieu créateur de tous les mondes
http://www.dailymotion.com/video/xovzq_claude-nougaro-amstrong_music
Avant de voir le créateur de tous les mondes et de tous les êtres ...chantons cette bénédiction-programme de vie voltairienne : "Dieu, et la Liberté."
« A Louis-Laurent Gaultier
Votre lettre, Monsieur, me parait celle d’un honnête homme, et cela suffit pour me déterminer à recevoir l’honneur de votre visite, le jour, et le moment qu’il vous plaira de me la faire. Je vous dirai la même chose que j’ai dite en donnant ma bénédiction au petit-fils de l’illustre et sage monsieur Franklin [le 4 avril, il accompagnera V* à La Loge des Neuf Soeurs, et V* sera reçu apprenti franc-maçon], l’homme le plus respectable de l’Amérique, et peut-être de l’’Europe, qui me demandait instamment cette bénédiction. Je ne prononçai que ces mots : Dieu, et la Liberté. Tous les assistants versèrent des larmes d’attendrissement. Je me flatte que vous êtes dans les mêmes principes. J’ai quatre-vingt-quatre ans et je vais bientôt paraître devant ce Dieu créateur de tous les mondes. Si vous avez quelque chose de particulier à me communiquer, et qui en vaille la peine, je me ferai un devoir et un honneur de recevoir votre visite, malgré les souffrances qui m’accablent.
J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
gentilhomme orde de la chambre du roi
20 fév[rier] 1778.
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21/02/2010
on aura soin d’elle si elle tombe malade
http://www.dailymotion.com/video/x41i29_claude-nougaro-le-jazz-et-la-java_music
Il fait beau et ça donne des envies de se dégourdir les gambettes et pas seulement les neurones, alors écoutez en boucle et vous vous trouverez plus légers !!
« A Philippe Debrus [négociant à Genève]
[vers le 20 février 1763]
Je pense qu’il est absolument nécessaire que la servante [Jeanne Viguière] de M. Calas vienne chez moi . Elle y sera très bien, on lui assurera des gages plus forts qu’à Toulouse . On les lui assurera pour la vie, on aura soin d’elle si elle tombe malade.
Elle pourra répondre devant mon juge que je ferai déléguer par le Conseil pour recevoir ses dépositions.
Alors on pourra en vertu de ses dépositions faire un nouveau mémoire qui résumant tous les autres achèvera de convaincre le Conseil et le public. [ Debrus a envoyé à V* un extrait de la lettre d’un habitant de La Salle (Cévennes) qui disait : « (elle) est dans l’usage de confesser deux fois la semaine ;… sans doute … que le confesseur lui a parlé de cette affaire . Si elle lui eût dit que Calas père eût pendu son fils, ce confesseur lui eût refusé l’absolution jusqu’à ce qu’elle en eût fait la déclaration aux juges. De là, on peut conclure qu’elle a dit vrai dans ses réponses ; et le témoignage de cette fille … a autant de force, à mon avis, que jamais en ait eu celui de Caton. »]
16:16 | Lien permanent | Commentaires (0)
20/02/2010
je dois vous supplier de faire cesser un si horrible scandale.
Oui ! parfois !
http://www.youtube.com/watch?v=b9GBeXa7Gq8&feature=related
Ou tardives, comme celle de Volti contre ce vraiment détestable individu : Desfontaines...
« A René Hérault
A Cirey ce 20 février [1739]
Monsieur,
Je ne peux empêcher [sic ! voir lettre à Moussinot du 18 février] que plusieurs gens de lettres vous présentent des requêtes contre l’abbé Desfontaines, aussi bien que tout le public. Mes parents peuvent s’y joindre pour l’honneur de toute une famille outragée[f1] . Mais moi, Monsieur, qui regarde plus ma réputation que ma vengeance, j’ai l’honneur de vous supplier instamment de me faire accorder un désaveu des calomnies du sieur Desfontaines, qui soit aussi authentique que son libelle. Vous avez entre les mains, Monsieur, la lettre de Mme de Bernières [« … où elle avoue hautement tout ce que j’ai fait, …, tout les services que j’ai rendus à Desfontaines ;… »], celle du sieur Thiriot, celle du libraire Prault, le certificat de Dumoulin, la lettre du sieur de Lyon[f2] , enfin celle de l’abbé Desfontaines même écrite au sortir de Bicêtre. Puis-je moins demander, Monsieur, que le désaveu de ces calomnies si horribles et si prouvées, et quand vous êtes prêt à punir le coupable, n’aurez-vous pas quelque bonté pour le citoyen offensé ? Je parle à l’homme autant qu’au juge, je parle à mon protecteur aussi bien qu’au magistrat. Songez que le moment où j’ai servi l’abbé Desfontaines est l’époque de ses fureurs contre moi. Voyez la lettre du sieur de Lyon, voyez celle de Thiriot, du 16 août 1726, dans laquelle il m’avertit que Desfontaines pour récompense a fait contre moi un libelle ; considérez, Monsieur, je vous en conjure, qu’il m’a persécuté, calomnié pendant dix années, écoutez la voix publique, songez qu’un écrit intitulé Le Préservatif que[f3] je n’ai ni imprimé, ni fait, a été le prétexte de son libelle, qu’il a fait et imprimé, distribué, et avoué publiquement. Je sais ses récriminations ; mais, Monsieur, est-ce un crime de se plaindre d’un ingrat et d’un calomniateur ? Je porte à votre tribunal les mêmes plaintes qu’à tous les honnêtes gens. Est-ce à lui à m’accuser d’avoir écrit il y deux ans qu’en effet il avait payé mes bienfaits d’un libelle[f4] ? Oui, Monsieur, c’est précisément de quoi je demande vengeance, je la demande et de ce libelle fait en 1726, et de vingt autres et surtout du dernier. Je la demande avec tous les gens de lettres, avec tout le public qui vous en aura obligation, mais cette vengeance n’est autre chose qu’un désaveu nécessaire à mon honneur. Il ne m’appartient pas de vous prier de punir, mais je dois vous supplier de faire cesser un si horrible scandale.
Je vous demande ce désaveu, Monsieur, et par cette lettre et par ce placet ci-joint.
Je serai toute ma vie avec respect et reconnaissance,
Monsieur,
Votre humble et très obéissant serviteur,
Voltaire. »
[f1]V* a été très sensible que Desfontaines dans sa Voltairomanie le disait issu d’un paysan ; il reprendra ce grief dans ses Mémoires Présentement, il l’utilise pour essayer de mobiliser son neveu Mignot « officier de la chambre des comptes, dont le grand-père est traité de paysan » écrit-il à Hérault le 2 mars.
[f2]Du Lyon, le 7 janvier a écrit à V* qu’il avait essayé de dissuader Desfontaines d’écrire contre V* des pamphlets qui déshonoreraient leur auteur.
[f4]Dans la lettre à Maffei de septembre 1736
Lutter toujours,ça Volti l'a fait jusqu'à son dernier de souffle .
J'aimerais en être capable, comme cet "Homme de la Mancha", Don Quichotte-Brel qui me fait arriver au bord des larmes et dresser les poils d'émotion : http://www.youtube.com/watch?v=npkrfnoU0X4&feature=re...
07:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
19/02/2010
Je me console en vous écrivant encore
Plaisir partagé !
voilà le titre que je donnerais à cette image .
Connaissant les chats, je dirai qu'il se moque bien que ces deux jambes soient surmontées d'une femme sublime, d'un laideron ou d'un barbu comme moi !
Connaissant les femmes (là, je me vante et je parle par ouï-dire ! ), je dirai qu'elle apprécie la caresse du chat qui lui, l'aime plus que son amant qui lui, ose regarder d'autres femmes ! Enfin, je suppose !...
En réalité, dans cette gentille tête de chat, peu de pensée quand même, tout comme dans celle de sa maîtresse qui lui dit :"fiche le camp, tu vas faire filer mes bas !"
Tout ça pour en venir à une dédicace : "Vraiment vous êtes bien bonne d’avoir pris mes plaisanteries à la lettre."
Un peu tiré par les poils ! Non ?
« A Marie-Louise Denis
Ce 19 au soir [février 1752]
Non, ma chère enfant, je ne vais point à Potsdam, je suis encore trop malade. Je me console en vous écrivant encore. Je ne vous ai point répondu sur quelques articles de notre n°20 du 3 février. Quoi ! vous vous imagineriez sérieusement que je vous ai jeté le chat aux jambes[f1] , et que je me suis excusé à vos dépens envers les anges sur la Gaussin ! Je leur ai écrit au contraire qu’ayant fait un nez à la romaine à Aurélie, il n’y avait pas moyen de charger Mlle Gaussin d’un tel rôle[f2] . Vraiment vous êtes bien bonne d’avoir pris mes plaisanteries à la lettre. A présent que je vous écris, Rome a eu probablement son arrêt [Jouée le 24 février à la Comédie française]. Vous me rassurez sur la réputation du Siècle, mais il nous faut Corbi [Représentant en librairie]. En cas que Rome ait été honnêtement reçue, je voudrais bien la dédier au roi [Elle sera bien reçue, mais non dédiée au roi]. Faites-en demander la permission par Mme de Pompadour ou par M. d’Argenson. Il me semble que cette démarche serait décente. Faites-la réussir. Vous devez faire réussir tout. Peut-être après tant d’obligations vous devrai-je un jour la santé. J’en ai bien besoin, et je ne sais plus que devenir. Je vous embrasse tendrement.
V.
[f2]Le 6 février, il a écrit aux D’Argental : « Je mettrai dans ma confession générale … que j’ai affligé Mlle Gaussin ; je m’en accuse très sérieusement devant mes anges … mais pourquoi m’a-t-on forcé de changer le rôle tendre que j’avais fait pour elle ? …M. le maréchal de Richelieu a été las pour la première fois des femmes tendres et complaisantes … Il est clair que ce gros rôle d’Amazone n’est pas fait pour les grâces attendrissantes de Mlle Gaussin … Je vous prie de lui montrer cet article de ma lettre »
http://www.dailymotion.com/video/x1ng5g_chat-qui-joue-du-...
J'ai eu un chat qui ressemblait à celui-ci, mais c'est plutôt moi qui jouait du piano comme ça !
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