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30/06/2010

Le public ...ne prendra aucun plaisir à voir un fripon qu'il méprise.

"Aucun plaisir à voir un des fripons qu'il méprise", voici ce qui m'empêche de regarder la télévision la plupart du temps .

Elle nous les montre comme des modèles et le reste de mon sens critique et moral me sauve d'applaudir à la réussite de ces guignols. Chacun mettra les noms qu'il désire sur "guignols" ! Prévoyez une grande page !

http://www.youtube.com/watch?v=mWsc01PccJ0&feature=re...

Et pourquoi pas ? Voilà un exemple de ce qu'une recherche sur "épinette" amène!

Bien sûr vous voyez le lien évident avec Epinay !

Il va être juste temps de penser au repas de midi ; que diriez-vous de tester cette recette ?

http://www.recettes-de-chefs.ca/blogs/les_recettes_martin_gagne/archive/2009/06/04/grillade-de-caribou-et-son-jus-de-cervide-reduit-a-l-epinette-noire.aspx

 

 


« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

 

30 juin [1760]



Ma charmante et respectable philosophe (car ce nom est toujours beau malgré la comédie et Joly de Fleury)[« comédie » Les Philosophes de Palissot ; de plus Joly de Fleury a prononcé un réquisitoire devant le parlement contre l'Encyclopédie en janvier-février 1759 , cf. lettre du 10 juin], vous êtes bien bonne de songer aux scènes de Frelon [Frelon = Fréron dans L'Ecossaise (ou Le Caffé)]. Si on voulait faire quelque chose de cette pièce, je conseillerais au traducteur de Hume de retrancher absolument ce misérable qui d'ailleurs ne sert en rien au dénouement. Je crois deviner que Hume [la pièce est présentée comme faite «par M. Hume, traduite en français par Jérôme Carré »] n'a introduit dans son drame anglais ce bélître de Frelon que pour peindre un coquin à qui il en voulait. Ce Frelon est sans doute quelque ennemi de la philosophie anglaise. On veut jouer L'Écossaise à Paris et ce n'est pas mon avis. Le public s'intéresse à l'humiliation des philosophes qu'il respecte malgré lui, mais il ne prendra aucun plaisir à voir un fripon qu'il méprise.



Au reste, ma belle philosophe, si Fabrice [= « le maître du café » dans la pièce L'Ecossaise] ce bon homme conseillait des méchancetés à Fréron, vous voyez bien qu'on aurait alors deux coquins au lieu d'un et c'est trop. Je crois que mademoiselle Vadé vous a envoyé Le Pauvre Diable de son cousin [oeuvre de V* : Le Pauvre Diable, ouvrage en vers aisés de feu M. de Vadé, mis en lumière par Catherine Vadé, sa cousine, dédié à maître Abraham ; cf. lettre du 10 juin] sous l'enveloppe de M. d'Epinay. Je tiens La Vanité d'un frère de la doctrine chrétienne [=V*, bien sûr, auteur de La Vanité]. Ayez la charité d'accuser la réception de l'une et de l'autre. On m'a parlé du Russe à Paris,[i] poème singulier composé en effet par un Russe qui connait très bien la France. Mais il faut savoir si le prophète [=Grimm, devenu secrétaire du duc d'Orléans et auteur du Petit prophète de Boemischbroda ] a reçu le paquet adressé au secrétaire de Mgr le duc d'Orléans au Palais-Royal . Comment faut-il faire d'ailleurs pour adresser ses paquets ? Est-ce à M. d'Epinay à l'Hôtel des Postes?



Dites-moi des nouvelles de tout, je vous en conjure, Madame. Je salue votre belle âme, vous beaux yeux noir, votre esprit etc., etc.



V. »



 

 

iLe Russe à Paris, Petit poème en vers alexandrins composé à Paris au mois de mai 1760 par M. Ivan Alethof est de V* ; Alethof est composé du radical du mot grec qui signifie vérité avec un suffixe russe : V* connaissait et rencontrait effectivement des Russes et en parle à son correspondant Schouvalov et aux d'Argental.

j'espère fermer la bouche pour jamais à ceux qui m'imputent des sottises

http://www.youtube.com/watch?v=944cPciN-kw&feature=related

Mais dans quel état je suis ?

elephant rose.jpg

 

 

 

 

Il fut un temps où l'on a parlé des "éléphants du parti" (socialistes pas partis ! mais partagés ! ) à juste titre car vous le savez, ils trompent ( -bon, celle-là, c'est fait, passons à autre chose- ).

Roselyne voulait en 2009 nous empêcher de voir la vie en rose et comme elle a de la suite dans les idées (ce qui n'en est pas toujours une bonne, -idée- ) elle a voulu voir des bleus nazes , et non saphirs, au pays de l'or et du diamant. Pour ce que ça a servi, on aurait pu en faire l'économie, ce qui aurait autorisé, peut-être Nic et Carla à faire leur petit barbecue happy few. Un coup de pied oc-cul-te était nécessaire pour ces footeux qui raisonnnent comme leurs pieds, à ras les paquerettes !

Mais que diable ! est-ce que l'ire de mon maitre Volti contre Desf. serait contagieuse au point de me faire dire des vérités  sottises contre des membres médiocres éminents d'un gouvernement français qui prend les vrais problèmes à coeur ?

Pour en revenir à des choses plus réalistes, je plaide encore et toujours pour le don de sang bénévole et anonyme. Pour ceux qui sont dans la région de Ferney-Voltaire , don le jeudi 1er juillet : http://www.rhonealpes.dondusang.net/donami/sang.php

Ne partez pas en vacances les mains vides, partez avec un geste de bonne volonté , un zeste d'espoir pour un(e) inconnu(e) dans vos bagages .

 

 

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

J'ai reçu votre lettre, mon cher Thiriot. Ne soyez pas étonné du silence que j'ai gardé un mois entier. J'ai repris mon ancienne sympathie [au sens étymologique ; ils ont été malades en même temps] avec vous, j'avais la fièvre quand vous aviez le dévoiement, et j'ai passé un mois entier dans mon lit. Ce qui m'a prolongé ma fièvre est un étrange régime où je me suis mis ; j'ai fait toute la tragédie de César [La mort de César, V* est influencé par le Julius Caesar de Shakespeare, mais différente . Eriphyle rappelle Hamlet] depuis qu'Eriphyle est dans son cadre. J'ai cru que c'était un sûr moyen pour dépayser les curieux sur Eriphyle, car le moyen de croire que j'ai fait César et Eriphyle, et achevé Charles XII en trois mois [Jore, imprime à Rouen , secrètement Charles XII]! Je n'aurais pas fait pareille besogne à Paris en trois ans. Mais vous savez bien quelle prodigieuse différence il y a entre un esprit recueilli dans la retraite [à Canteleu, en Normandie] et un esprit dissipé dans le monde.

 

Carmina secessum scribentis et otia quaerunt.

[les vers requièrent pour le poète la retraite et les loisirs]

 

J'ai revu aussi toutes ces petites pièces fugitives à qui vous faites plus d'honneur qu'elles ne méritent . Je les ai corrigées avec soin. Je compte quand je serai à Paris troquer avec vous de portefeuille. Je vous donnerai des pièces qui vous manquent et vous me rendrez celles que je n'ai pas. Comptez que vous gagnerez au change. Car vous n'avez pas l'Uranie,[i] et puisque vous êtes un homme discret vous l'aurez . Quia super pauca fuisti fidelis supra multa te constituam.[parce que tu as été fidèle dans de petites choses je t'établirai dans de grandes choses]

 

Je vous envoie, mon cher ami, une réponse à des invectives bien injustes que j'ai trouvées imprimées contre moi dans les semaines de l'abbé Desf.[Le Nouvelliste du Parnasse]. Il me doit au moins la justice d'imprimer cette réponse qui est uti nos decet esse,[= comme il vous convient qu'elle soit] pleine de vérité et de modestie. Je l'ai fait imprimer à Kenterbury afin que si on me refusait la justice de la rendre publique elle parût indépendamment du journal du Parnasse où elle doit être insérée [ii]. Mandez-moi, je vous prie, ce que vous pensez de cette petite pièce. J'ai cru que je ne pouvais me dispenser de répondre [iii], mais je ne sais pas si j'ai bien répondu. J'ai été bien aise de profiter de cette occasion . Je ne vous écris pas plus au long, mon cher Thiriot, parce que je souffre comme un damné. Adieu.

 

V.

Ce 30 juin [1731]



 

Si vous imprimez l'abbé de Chaulieu, n'y mettez rien de moi, je vous prie, avant que je vous aie montré les changements que j'ai fait aux petites pièces que je lui ai adressées. Faites ma cour à M. de Chauvelin à qui je n'ai pu écrire, étant toujours malade, mes respects à Mme de Fontaine Martel, à M. l'abbé de Rhotelin, à M. de La Faye, à MM. de Fontenelle et La Motte . J'ai parlé de ces deux derniers dans ma réponse à l'abbé Desf. Non seulement parce que je suis charmé de leur rendre justice, mais parce que l'abbé Desf. m'a accusé dans son Dictionnaire néologique de ne pas la leur rendre, et m'a voulu associer à ses malignités. Separa causam meam a gente iniqua et dolosa.[= sépare ma cause de celle d'une race injuste et fourbe]



 

Adieu.



 



 

 

iL'Epitre à Uranie ; V* a terminé une Épître à Julie en octobre 1722 qui deviendra en 1726 Épître à Uranie, puis dès 1735 Le Pour et le Contre ; ce sera le titre de publication par V*. Poème d'inspiration déiste, présenté comme une réponse à Mme de Ruppelmonde avec qui il était allé en Hollande en 1722 et qui était en proie « aux terreurs de l'autre vie ».

 

 

ii Sa réponse est envoyée au Nouvelliste du Parnasse et au Mercure de France . La réponse proprement dite et la lettre au Mercure sont datée d'Angleterre : « Fakener, près de Canterbury » et « Fakner, près de Londres ».

 

 

iii Au Mercure : « Je sais combien peu il importe au public de savoir si j'ai fait ou non une brochure satirique contre M. de Campistron. Mais … j'espère fermer la bouche pour jamais à ceux qui m'imputent (d)es sottises... »

 

 

Cool, avec l'un des anciens plus gros fournisseur de décibels des années soixante : http://www.youtube.com/watch?v=4LVWWsQ-owg&feature=re...

Plus nerveux :  http://www.youtube.com/watch?v=Lt3ZMC8OAj4&feature=re...

Et plus si affinité ! c'est vous qui voyez-écoutez !

29/06/2010

le dieu des jansénistes. Il commande pour qu'on n'obéisse pas

 Bosse ! (pas Hugo .... )

http://www.dailymotion.com/video/x6s5be_bernard-lavillier...

 Autre bosse : Abraham Bosse : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.authenticit...

 -Pourquoi parler de bosses ?

-Je ne sais pas Docteur ! Est-ce que c'est grave ?

-Non ! mais voici ce que je vous prescris : http://www.youtube.com/watch?v=XCWIXIEizKM et faites comme sur l'image jointe.

-Docteur, je me sens déjà mieux . Est-ce que la perruque est indispensable ?

 

Bosse_toucher.jpg

 

 

 

Mon divin Volti ! moi pas fâché contre vous ! moi, seulement fâché contre CMN (= centre des monuments nationaux ). Autre histoire ... rester calme ...

Comme ceux-ci :

 http://www.youtube.com/watch?v=MjynHXaU0x8&feature=re...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

29 juin [1759]

Mon divin ange! moi fâché contre vous ! qui vous a dit cette anecdote ?[1] où l'avez-vous prise ? Vous êtes bien mal instruit pour un plénipotentiaire [D'Argental est devenu envoyé de Parme ; le duc de Parme est le gendre de Louis XV ; Choiseul vient de créer ce poste]. Ne sais-je pas que vous avez eu plus d'une affaire ? et ne sais je pas encore que vous avez daigné vous intéresser aux miennes ?[affaire des droits sur Tournay et sur Ferney] Je ne suis pas si suisse que je n'entende raison . Ne l'ai-je pas entendue sur les chevaliers ?[les corrections à apporter à Tancrède] n'ai-je pas fourbi de nouveau leurs armes ? n'ai-je pas à peu près fait ce que Mme Scaliger ordonnait ?[Mme d'Argental]

Mon ange, que les fondements soient bien ou mal faits, il n'importe. Il faut donner la maison à madame la marquise [donner la pièce à Mme de Pompadour]. Il faut la confier à M. le duc de Choiseul et que de ses mains bienfaisantes elle passe dans les belles mains de son amie. Il voulait, disiez-vous, une tragédie pour pot-de-vin du brevet [Choiseul est intervenu pour obtenir en faveur de V* et de Mme Denis le brevet de conservation des droits et privilèges seigneuriaux pour Ferney, en date du 28 mai 1759 ; V* remerciera le 3 juin]. La voilà. Trêve à vos critiques, laissez place à M. de Choiseul et à Mme de Pompadour pour faire les leurs. Ils s'en intéresseront davantage au bâtiment quand ils y auront mis quelque pierre. Ceci n'est point affaire de théâtre. C'est affaire d'État.

Vous m'avez laissé ignorer la bonne plaisanterie de la Grand-chambre qui voulait députer à l'infant, et empêcher qu'aucun conseiller du parlement connût jamais les intérêts d'aucun État. Enfin vous voilà compatible [représentant de Parme et à la fois conseiller honoraire au parlement]. Est-il vrai que vos confrères vous ont rendu un arrêt contre ceux qui ne saignent pas dans la pleurésie ? Cet arrêt doit être imprimé avec celui qui condamne l'Encyclopédie. On pourrait faire un beau volume de ces arrêts là.

Qu'importe, mon cher ange, qu'on donne mon Russe tome à tome, ou tout en bloc ? C'est l'affaire des libraires et je ne m'en mêle pas . Je me mêle de plaire à l'autocratrice de toutes les Russies. Il me faut une impératrice au moins dans mes intérêts, car je ne peux en conscience aimer Luc [FrédéricII ]. Ce roi n'a pas une assez belle âme pour moi. Il me semble que M. le duc de Choiseul le connait bien [allusion au paquet envoyé à Choiseul et contenant les vers de Frédéric attaquant les Français, le roi, Mme de Pompadour]. Je vous demande en grâce, mon cher ange, de souhaiter au moins qu'il soit puni.

Et ce polisson de Gresset qu'en dirons nous ?[Gresset vient de publier une Lettre … à Mme*** sur la comédie (1759) où il renonce au théâtre et annonce son retour chez les jésuites] quel fat orgueilleux ! quel plat fanatique! et que les vers de Piron sont jolis ![écrits en réponse à Gresset]2

Mais que M. d'Espagnac est raboteux, qu'il est difficile [Léonard d'Espagnac, conseiller à la Grand-chambre, au sujet des droits seigneuriaux de Ferney]! Il demande des choses impossibles, des choses que je n'ai point. C'est le dieu des jansénistes. Il commande pour qu'on n'obéisse pas. Je lui ai donné dix fois plus d'éclaircissements que jamais aucun possesseur de Ferney n'en a donné depuis le douzième siècle. Je suis aussi honteux que reconnaissant de vos bontés, de vos peines, de celles de M. l'ambassadeur de Chauvelin. Je baise toutes les ailes.

M. le comte de Choiseul est donc parti et déjà près de Vienne [où il a été nommé ambassadeur]. Mais battra-t-on Luc ? C'est là le grand point. Il serait bien honteux de faire avec lui une paix qui serait pour lui un triomphe.

Je ne peux encore penser à un sous-brevet pour Tournay, je ne peux que songer à vous, mes anges, à Pierre le Grand , à mes chevaliers et à mes foins, vous embrasser tendrement avec la plus vive reconnaissance, et vous aimer à jamais. Je suis très malingre, comment vous portez-vous ?

        1. V. »

1Il l'a prise sans doute chez Mme de Fontaine à qui V* dit le 13 juin : « l'ancienne chevalerie (Tancrède, envoyé à d'Argental) … mériterait un petit mot. M. le duc de Choiseul a toutes les affaires de l'Europe sur les bras et cependant m'a écrit trois fois … ; non seulement (d'Argental) était chargé de l'ancienne chevalerie, mais il l'était encore de quelque argent comptant qu'il avait eu la bonté de vouloir bien faire remettre au conseil de Mgr le comte de La Marche (pour le rachat des droits seigneuriaux de Tournay) . Il peut avoir trouvé la chevalerie injouable, mais encore faut-il le dire … »

Gresset pleure sur ses ouvrages

En pénitent des plus touchés .

Apprenez à devenir sages

Petits écrivains débauchés .

Pour nous qu'il a si bien prêchés,

Demandons que dans l'autre vie

Dieu veuille oublier ses péchés

Comme en ce bas monde on les oublie .

 

28/06/2010

Cela ne corrigera pas nos dames qui aiment un peu trop le brelan.

Brelan d'as, avec un A !

A comme Agathe !

Ce n'est pas une pierre froide et polie,  mais une chaude voix dans une enveloppe jolie d'une interprête jazzy : http://www.youtube.com/watch?v=ATUSFPyK1x4

 

 

Le_Brelan_de_Joie_Couverture.jpg

Bonne lecture , esbaudissez-vous !

 

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f1/Arnac_-_Le_Brelan_de_Joie_Couverture.jpeg/400px-Arnac_-_Le_Brelan_de_Joie_Couverture.jpeg&imgrefurl=http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Brelan_de_joie/Texte_entier&h=580&w=400&sz=90&tbnid=mgVz0hGNC0nyEM:&tbnh=134&tbnw=92&prev=/images%3Fq%3Dbrelan&usg=__EhrsQolNZMpYlaZfYsk3viZezaU=&sa=X&ei=Q3koTO7sNcuTjAee5tVt&ved=0CDUQ9QEwCA

 

"Bruxelles est si peu bruyant" qu'il a fallu raconter des histoires belges pour qu'on se souvienne de cette modeste contrée, qui ne se jugeant pas assez petite  (ou au contraire , peut-être se voyant trop grande  ? ) est prête à se couper en deux !

Remontons dans le temps, alors que la Belgie n'existait pas encore .

 



« A Berger

A Bruxelles le [28 juin 1739]



Je reçois votre lettre du 25. Vous ne pouvez ajouter, monsieur, au plaisir que me font vos lettres, qu'en détruisant le bruit qui se répand, que j'ai envoyé mon Siècle de Louis XIV à Prault. Je sais qu'on n'en a que des copies très infidèles, et je serai fâché que les copies ou l'original fussent imprimées.



Je n'aurai jamais d'aussi brillantes nouvelles à vous apprendre que celles que vous nous envoyez. C'est ici le pays de l'uniformité. Bruxelles est si peu bruyant que la plus grande nouvelle d'aujourd'hui est une très petite fête que je donne à Mme du Châtelet, à Mme la princesse de Chimay [Gabrielle-Françoise de Beauvau, femme d'Alexandre d'Hénin-Liétard, prince de Chimay], et à M. le duc d'Arenberg [le 30, à Thiriot : après avoir vu « choir deux pauvres artificiers », il voit bien que « ce n'est pas à lui de donner des fêtes » ]. Rousseau, je crois, n'en sera pas [Jean-Baptiste Rousseau dont V* répète qu'il a été « chassé » par le comte d'Arenberg]. C'est surement la première fête qu'un poète ait donnée à ses dépens et où il n'y ait point de poésie. J'avais promis une devise fort galante pour le feu d'artifice ; mais j'ai fait faire de grandes lettres bien lumineuses, qui disent : Je suis du jeu ; va tout . Cela ne corrigera pas nos dames qui aiment un peu trop le brelan. Je n'ai pourtant fait cela que pour les corriger.



Si vous voyez M. Bouchardon qui élève des monuments un peu plus durables pour sa gloire et pour celle de sa nation, je vous prie de lui faire mes sincères compliments. Vous savez que les Phidias me sont aussi chers que les Homère.



Continuez, mon cher ami, à m'écrire de très longues lettres qui me dédommagent de tout ce que je ne vois pas à Paris. Ayez la bonté, je vous prie, d'envoyer à Prault ce petit billet que vous cachetterez avec un petit pain. Mille compliments à M. de Crébillon, à M. de La Bruère [? Leclerc de La Bruère sans doute, auteur de livrets d'opéra]. N'oubliez pas de dire à l'abbé Dubos [secrétaire perpétuel de l'Académie française à qui V* écrivit entre autre le 30 octobre 1738 pour lui présenter le plan du Siècle de Louis XIV en formation] combien je l'estime et je l'aime. Adieu. »

 

 

http://www.mediadico.com/dictionnaire/lecture.asp/definit...

 

27/06/2010

Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit

Hier, 26 juin 2010, s'est déroulée la Fête à Voltaire à Ferney-Voltaire .

Immense plaisir de partager cette journée avec Monsieurdevoltaire sous la forme de son auteur LoveV et d'une de ses amies.

Promenades animées par les spectacles donnés tant au château que dans les rues de Ferney.

Très agréable programme concocté par Mme Audemars et le service culturel mené par Olivier Guichard.

Oserai-je vous exprimer ma (notre ) frustration ? Oui, bien sûr !

Pourquoi, encore une fois au nom du principe du moindre effort d'un agent de l'état que je ne nomme plus (ça lui ferait trop d'honneur ), n'a-t-il pas été possible de faire la visite du château l'après-midi ?

Autre temps, autres moeurs ! L'an passé, avec les mêmes contraintes de lieu et de personnel, les visites se sont déroulées normalement, avec un succès accru par l'ambiance festive .

L' administrateur, entreprenant pour faire parler du site, n'est pas capable de passer outre la mauvaise volonté d'un subalterne mielleux (lèche-cul et faux jeton ) et fainéant (ce n'est pas de la diffamation, mais un constat -non amiable, je le reconnais- !!).

C'EST LAMENTABLE !!

Manque de réflexion, manque d'initaitive ! Petit bras ! comme on dit au tennis .

Je déteste ce manque de respect du visiteur qui fait 300 km dans la journée pour se retrouver à la porte du monument. Encore plus quand ce visiteur est un proche !

 

Allons ! oublions ces trublions et publions ces brouillons !

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.cosmovisions.com/M15240.jpg&imgrefurl=http://www.cosmovisions.com/Strabon.htm&usg=__OlRPQo8Nu1qah0n-MmLNKqXkka4=&h=430&w=671&sz=90&hl=fr&start=7&um=1&itbs=1&tbnid=_RagL2ZIlKKu0M:&tbnh=88&tbnw=138&prev=/images%3Fq%3Dstrabon%26um%3D1%26hl%3Dfr%26lr%3Dlang_fr%26sa%3DN%26rlz%3D1G1TSEH_FRFR383%26tbs%3Disch:1,lr:lang_1fr

Strabon , était-il l'inventeur du strabisme ? Je vous le demande . En voyant ses cartes on pourrait l'imaginer ! Là, je suis volontairement de mauvaise foi, c'est vrai .

 

 

 

 

 

le monde selon strabon.jpg

 

« A Monsieur le ministre [Paul-Claude] Moultou

à Genève.

 

[vers juin 1764]

 

Je pourrais bien , mon cher philosophe, dans les moments où ma mauvaise santé me donne quelque relâche, m'amuser un peu de l'histoire ancienne, c'est à dire des fables 1. Je n'ai ni Strabon, ni Hyde De veter persarum religione. Si vous pouviez me prêter ces deux livres, ou les demander à la bibliothèque, je vous serais obligé. Songez combien Dieu vous bénira d'avoir le courage de lever le voile qui cache les trois premiers siècles de notre ère vulgaire 2. Vous serez assurément le seul qui aurez dit la vérité. »

 

 

 

1V* travaille à La Philosophie de l'histoire. Il dit que ceux qui ont écrit l'histoire ancienne n'ont fait que « compiler » des « fables » sans esprit critique. Dans la Gazette littéraire du 6 juin : «  Tout ce qui est contre la vraisemblance doit au moins inspirer des doutes, mais l'impossible ne doit jamais être écrit … Tous nos compilateurs recueillent (d)es contes sans le moindre examen ; tous sont copistes, aucun n'est philosophe ... »


2Le 8 juin à Damilaville : « Je suis enfoncé à présent dans des recherches pédantesques de l'Antiquité. Tout ce que je découvre dépose furieusement contre l'Infâme. »

26/06/2010

je sais l'histoire d'un problème de géométrie et des bouteilles de savon .

Je ne sais ce qu'est cette histoire de "problème de géométrie" et de "bouteilles de savon".

Pour moi, cela évoque des soucis de vaisselle à faire , laver un énorme plat à gratin dans un évier trop petit par exemple !

Je vais tenter d'élucider cette affaire, et en attendant je vous invite à faire des bulles de savon, le temps est calme et le ciel radieux (Ah ! audace dans les termes ! ) et les humains de Ferney ont le coeur en fête pour célébrer Voltaire.

Je vais de ce pas au château où doit me rejoindre une princesse au grand coeur, accompagnée d'une princesse de bonne conduite .

Que la fête commence ! et ne finisse pas !

 

 http://www.youtube.com/watch?v=e62cU3dU5aw

 





« A Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine

 

Ma protectrice,

 

Votre protégé Cicéron [V* qui signe ainsi les lettres où il est question de Rome sauvée] a changé la scène de Cicéron et Catilina au second acte (car il faut rendre compte de tout à sa souveraine) . Nous avons répété aujourd'hui la pièce [sur la scène du théâtre aménagé par V* rue Traversière] avec ces arrangements, et devant qui ? Madame ? Devant des cordeliers, des jésuites, des pères de l'Oratoire, des académiciens, des magistrats qui savent leurs Catilinaires par cœur. Vous ne sauriez croire quel succès votre tragédie a eu dans cette grave assemblée . Ah ! Madame, qu'il y a loin de Rome au cavagnole Cependant il faut plaire même à celles qui sont occupées d'un vieux plain [terme de jeu de cavagnole quand on mise sur le zero]. Âme de Corneille, nous amènerons le sénat romain aux pieds de Votre Altesse lundi [représentation chez la duchesse le lundi 22 juin]. Après quoi il y aura grand cavagnole. Car vous unissez tout, et je sais l'histoire d'un problème de géométrie et des bouteilles de savon .

 

Le sénat et le peuple romain vous présentent leurs respects.

 

Dimanche matin [juin 1750] »

 

Les_bulles_de_savon_c_est_rigolo.png

25/06/2010

Le spectacle d'un jeune pédant de soixante et dix ans conduisant un cabriolet ne se donne pas tous les jours

Au château de Voltaire : http://www.lepaysgessien.fr/Actualite/Sortir/article_1236739.shtml

 Au hasard de mes furetages , un petit mot sur Voltaire et les abeilles : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.ruche-ecolo.com/abeille/etud-voltaire.jpg&imgrefurl=http://www.ruche-ecolo.com/abeille/etude.php&usg=__wXYDKTOgJI1TyMo_32IF2ZcNSOM=&h=600&w=353&sz=50&hl=fr&start=70&um=1&itbs=1&tbnid=FnUtwHiIAaNDnM:&tbnh=135&tbnw=79&prev=/images%3Fq%3Dvoltaire%2Bjean%2Bhuber%26start%3D54%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26rls%3Dcom.microsoft:fr-FR:IE-SearchBox%26rlz%3D1I7TSEH_fr%26ndsp%3D18%26tbs%3Disch:1

(petit mot, mais adresse qui vaut le détour ).

 

Voltaire, (Volti, pour moi ) l'éternel malade en pleine forme intellectuelle , irrésistible, impétueux, modèle de vigueur, dans ses oeuvres ... du corps et de l'esprit !

Huber_Jean-ZZZ-Voltaire_in_a_Cabriolet.jpg

 Hier soir, conférence avec illustration musicale dans ce qu'il est convenu d'appeler le grand salon du château de Voltaire (à Ferney) sur le chevalier de Saint-Georges, nègre des Lumières, par Alain Guédé. Celui-ci ne se contente pas d'être un excellent journaliste d'investigation, -ce qui me direz vous est un pléonasme quand on sait qu'il travaille au Canard Enchainé-, mais un bon et attachant conférencier, ce qui reflète la richesse de ses pôles d'intéret . Après le lui avoir dit de vive voix, je renouvelle mon merci.

Merci aussi à l'Association Voltaire à Ferney qui a permis une excellente soirée .

Dieu, ou ce qu'il en reste, le(s) préserve de me lire un jour !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Gu%C3%A9d%C3%A9

 http://www.chronicart.com/livres/chronique.php?id=3446

 http://www.africultures.com/php/index.php?nav=personne&no=6934

 

 

 

« A Monsieur le professeur [Théodore] Tronchin

à Genève



 

 

[22 juin 1764]

 

Le spectacle d'un jeune pédant de soixante et dix ans conduisant un cabriolet ne se donne pas tous les jours. Mon cher Esculape, j'allais chez vous . J'avais quelque chose à vous dire. Je n'avais point de chevaux de carrosse et j'ai pris le parti de vous aller voir en petit-maître. N'allez point en tirer vos cruelles conséquences, que je me porte bien, que je suis un corps de fer, etc. Ne me calomniez plus et aimez-moi.

 

V. »

 

 

Un autre modèle à mes yeux : Georges Brassens et une chanson qui va avec les exploits de Volti, à la couleur près  :

 http://www.youtube.com/watch?v=Bvd1PBwGI4M

 

Et pour en revenir au Chevalier de Saint-Georges, amant émérite dit-on, cette oeuvre L'amant anonyme ( et il sait de quoi il s'agit, vertubleu ! ) :

http://www.youtube.com/watch?v=sUvuXJP_LOg&feature=re...