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30/06/2010

Le public ...ne prendra aucun plaisir à voir un fripon qu'il méprise.

"Aucun plaisir à voir un des fripons qu'il méprise", voici ce qui m'empêche de regarder la télévision la plupart du temps .

Elle nous les montre comme des modèles et le reste de mon sens critique et moral me sauve d'applaudir à la réussite de ces guignols. Chacun mettra les noms qu'il désire sur "guignols" ! Prévoyez une grande page !

http://www.youtube.com/watch?v=mWsc01PccJ0&feature=re...

Et pourquoi pas ? Voilà un exemple de ce qu'une recherche sur "épinette" amène!

Bien sûr vous voyez le lien évident avec Epinay !

Il va être juste temps de penser au repas de midi ; que diriez-vous de tester cette recette ?

http://www.recettes-de-chefs.ca/blogs/les_recettes_martin_gagne/archive/2009/06/04/grillade-de-caribou-et-son-jus-de-cervide-reduit-a-l-epinette-noire.aspx

 

 


« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

 

30 juin [1760]



Ma charmante et respectable philosophe (car ce nom est toujours beau malgré la comédie et Joly de Fleury)[« comédie » Les Philosophes de Palissot ; de plus Joly de Fleury a prononcé un réquisitoire devant le parlement contre l'Encyclopédie en janvier-février 1759 , cf. lettre du 10 juin], vous êtes bien bonne de songer aux scènes de Frelon [Frelon = Fréron dans L'Ecossaise (ou Le Caffé)]. Si on voulait faire quelque chose de cette pièce, je conseillerais au traducteur de Hume de retrancher absolument ce misérable qui d'ailleurs ne sert en rien au dénouement. Je crois deviner que Hume [la pièce est présentée comme faite «par M. Hume, traduite en français par Jérôme Carré »] n'a introduit dans son drame anglais ce bélître de Frelon que pour peindre un coquin à qui il en voulait. Ce Frelon est sans doute quelque ennemi de la philosophie anglaise. On veut jouer L'Écossaise à Paris et ce n'est pas mon avis. Le public s'intéresse à l'humiliation des philosophes qu'il respecte malgré lui, mais il ne prendra aucun plaisir à voir un fripon qu'il méprise.



Au reste, ma belle philosophe, si Fabrice [= « le maître du café » dans la pièce L'Ecossaise] ce bon homme conseillait des méchancetés à Fréron, vous voyez bien qu'on aurait alors deux coquins au lieu d'un et c'est trop. Je crois que mademoiselle Vadé vous a envoyé Le Pauvre Diable de son cousin [oeuvre de V* : Le Pauvre Diable, ouvrage en vers aisés de feu M. de Vadé, mis en lumière par Catherine Vadé, sa cousine, dédié à maître Abraham ; cf. lettre du 10 juin] sous l'enveloppe de M. d'Epinay. Je tiens La Vanité d'un frère de la doctrine chrétienne [=V*, bien sûr, auteur de La Vanité]. Ayez la charité d'accuser la réception de l'une et de l'autre. On m'a parlé du Russe à Paris,[i] poème singulier composé en effet par un Russe qui connait très bien la France. Mais il faut savoir si le prophète [=Grimm, devenu secrétaire du duc d'Orléans et auteur du Petit prophète de Boemischbroda ] a reçu le paquet adressé au secrétaire de Mgr le duc d'Orléans au Palais-Royal . Comment faut-il faire d'ailleurs pour adresser ses paquets ? Est-ce à M. d'Epinay à l'Hôtel des Postes?



Dites-moi des nouvelles de tout, je vous en conjure, Madame. Je salue votre belle âme, vous beaux yeux noir, votre esprit etc., etc.



V. »



 

 

iLe Russe à Paris, Petit poème en vers alexandrins composé à Paris au mois de mai 1760 par M. Ivan Alethof est de V* ; Alethof est composé du radical du mot grec qui signifie vérité avec un suffixe russe : V* connaissait et rencontrait effectivement des Russes et en parle à son correspondant Schouvalov et aux d'Argental.

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