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06/10/2013

ma tête n'est pas si bonne que la sienne

... Et à tous ceux qui en douteraient encore, je demanderai de me lire, et de lire ensuite mon cher Voltaire . Plus de doute ? je m'en doutais !

 Ma tête... dans les nuages

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« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

[vers le 25 août 1758] 1

J'ai l'honneur d 'envoyer à monsieur d'Hermenches la lettre de Mme la margrave de Bade .

En voici encore une autre . Si le soupers me réussissaient, je viendrais ce matin lui demander des nouvelles de son bandeau 2 mais ma tête n'est pas si bonne que la sienne .

Mes respects à madame .

V. »

1 Date estimée en supposant que la lettre de Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, dont il est question dans la lettre du 12 août 1758 [http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/10/02/j... ] fut envoyée par V* dès son retour de voyage .

2 Est-ce un bandeau mis en cas de maux de tête ? Le seigneur d'Hermenches a été souffrant , voir lettre de juillet-août 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/26/j-ai-attendu-que-vous-fussiez-entierement-retabli-5182026.html

 

 

05/10/2013

Je désire fort que la nécessité où l'on est de chercher des diversions à tant de désastres ramène un peu les hommes aux belles-lettres, qui sont toujours consolantes

 ... Hélas ! cent fois hélas ! comment trouvera-t-on quelque consolation dans les belles lettres face au drame de Lampedusa ?

Les belles lettres ont leurs limites face à la misère et face à l'exploitation des miséreux . Il faudra chercher une autre consolation, une vie décente, avant que de pouvoir goûter la beauté et l'intérêt d'écrivains tels que Voltaire . Combien de générations seront nécessaires ? Il y en a déjà eu trop de perdues . Je rêve/cauchemarde à l'idée que tous les salauds armés s'entretuent au plus tôt et laissent vivre aussi heureusement que possible les peuples asservis enfin libres . On dansera sur leurs tombes, ce n'est pas très chrétien, ni philosophique, mais comme on dit "y'en a marre !"

 http://xalimasn.com/podcasts/videos/ecoutez-lhymne-de-yen-a-marre/

 

y-en-a-marre-le-27.jpg

 

« A M. Pierre ROUSSEAU,

à Liège.

A Lausanne, 24 août 1758

En revenant de Shuuetzingen, monsieur, j'ai reçu à mon passage les deux lettres 1 que vous avez bien voulu m'écrire. Il est vrai que les choses écrites à M. Darget 2 avec la liberté de l'amitié ne devaient pas être publiques, et que ma lettre n'a pas été imprimée bien fidèlement mais c'est là un des plus légers chagrins qu'on puisse avoir dans ce monde. Ces bagatelles sont confondues dans la foule des malheurs publics.

Je désire fort que la nécessité où l'on est de chercher des diversions à tant de désastres ramène un peu les hommes aux belles-lettres, qui sont toujours consolantes. Votre Journal,3 monsieur, sera continuellement une des plus agréables lectures qui puissent amuser les gens de goût. Je n'aurais guère que des fleurs très-fanées à vous offrir pour votre parterre et d'ailleurs on dit qu'il y a des épines qui blesseraient certains lecteurs délicats. Si jamais je fais des psaumes, je vous prierai d'en farcir votre livre, mais je le ferais tomber. En attendant, je le lis avec un très-grand plaisir.

J'ai l'honneur d'être etc . »

1 Qui ne nous sont pas parvenues .

 

04/10/2013

Vive la paix et l'indépendance appuyée sur l'aisance et embellie par les belles lettres

... Pour les belles lettres, je suis gâté car je lis chaque jour les écrits de Voltaire, sa correspondance, et tout ce qu'il plait à Mam'zelle Wagnière  [LoveVoltaire] de mettre en ligne .

Pour l'aisance, j'ai au moins celle de l'avoir dans mes jeans et T- shirts et mes doigts de pieds sont à l'aise dans du 43 .

Pour l'indépendance, j'ai surtout celle des idées, la vie et ses aléas se chargeant d'apporter sa dose de dépendance .

Pour la paix , est-il nécessaire qu'on la fiche ? Que vivre en pAix n'aie pas de pRix .

 Pablo-Picasso-L-homme-en-prole---la-paix-.jpg

 

 

« A Marie-Louise Denis 1

A Soleure 17 août 1758

Le pigeon avance toujours vers le colombier quoi que ce ne soit pas à tire d'aile 2, il arrivera pourtant plus tôt qu'il ne l'avait promis . Rien n'est si fidèle qu'un vieux pigeon . Je pourrai bien prendre ma route par Neufchâtel ma chère enfant . Il n'y a guère plus loin par ce chemin que par Berne . Je serai bien aise de causer avec milord maréchal et de savoir des nouvelles véritables de la position du roi de Prusse . Il est bon d'avoir des amis partout . Non , je passerai par Berne .3

J'ai toujours Champignelle dans la tête, il me faut des châteaux et j'en fais en Espagne . Ne m'écrivez point à Soleure .

Les Russes sont à Francfort-sur-l'Oder, chez notre bon ami, mais il a toujours une forte armée . Dix mille Anglais avancent par l'Ost Frise . La balance est égale quoi qu'on dise et le résultat de tout ceci est que la France se ruine et que les marquets 4 auront bientôt de quoi l'acheter . Pour nous autres tâchons d'acheter un château, on n'est bien que chez soi, loin des folies et des horreurs et des sottises du monde . Vive la paix et l'indépendance appuyée sur l'aisance et embellie par les belles lettres . Vive surtout la Thessalie, je crois que vous l'habitez quelquefois . J'espère vous y voir bientôt entre Admète et Alceste [...] »

1 Encore extraits de manuscrit passé à la vente Cornuau le 21 février 1936 .

2 Rappel des Deux Pigeons de La Fontaine : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/deuxpig.htm

3 Ce rectificatif est noté en marge .

4 Si le texte a été correctement lu ( ?!) il faudrait comprendre « des marquis » (comme Frédéric II l'est de Brandebourg), d'après la graphie anglaise marquess.

 

03/10/2013

J'ai vu d'une satisfaction grande que l'on commencerait par pendre plusieurs ministres ... savoir si on les pendra quatre à quatre, ou six à six

... Se disent in petto nombre de membres de l'opposition politique (ou même du PS , n'en doutons pas !) de notre charmant pays de France .

Pour moi, sus-pendre l'activité d'un certain nombre de titulaires de portefeuilles ministériels me semblerait une opération de salubrité publique , si on était sûr d'en trouver de meilleurs . Autant chercher un mouton à cinq pattes, ce qui tout bien réfléchi me semble plus aisé à trouver .

 mouton à cinq pattes.png

 

 

 

« A Alexandre d'Adhémar de Monteil de Brunier, marquis d'ADHÉMAR 1

[Août 1758 ?]

Monsieur, j'ai bien reçu la gracieuse lettre qu'avez écrite à moi Suisse, concernant la paix générale ou faite ou prête à faire sous la médiation de Son Excellence de Spada. Être une grande tête « monsieur Spada ». J'ai vu d'une satisfaction grande que l'on commencerait par pendre plusieurs ministres mais je voudrais un peu plus de particularités, par exemple savoir si on les pendra quatre à quatre, ou six à six. Je suis grandement ébahi, monsir, de sti roi qui court la prétantaine, et qui rosse trois grandes nations l'une après l'autre. J'ai écrit à un savant bénédictin, mon cousin issu de germain, pour qu'il lui plaise chercher dans tous ses livres s'il y a mention par hasard d'un pareil homme que sti roi, et j'attends sa réponse. Je croyais avoir approché (sont à présent cinq ans passés) de sti grand homme, mais ce n'était pas celui-là, car vous saurez que celui que j'ai vu avait un visage doux et des grands yeux bleus, et qu'il avait un esprit fort agréable, mon bon monsir, et qu'il disait des bons mots, et qu'il faisait les plus joulies choses du monde tant en prose qu'en vers, tout en se jouant, et qu'il était bien philosophe.2 Oh c'est celui-là que je regretterai toujours, car je suis philosophe aussi, moi, mais par intervalles, et j'aime beaucoup un grand roi qui est tout comme un homme.

Je crois, Dieu me pardonne, mon bon monsir, que j'irai le voir quand il sera de loisir, car je suis curieux des grandes raretés. Mais je suis si vieux, si vieux, mon bon monsir, et lui si grandement grand, que je n'aurai jamais la force d'aller là. Nous faisons tous les jours des prières pour sa sainte conservation, dans nos saintes églises. Tous nos frères vous donnent le baiser de paix. »

1  Le manuscrit de quatre pages est passé à une vente Charaway, 19 mai 1883 et selon le catalogue il s'adressait à Frédéric II, ce qui est absurde . Dans sa réponse, conservée, Adhémar mentionne le fait que la lettre a été écrite de Colmar où V* ne passa qu'un jour ou deux, d'où la date proposée .Voir aussi : Revue française, mars 1866; tome XIII, page 870.

2 Tout le début de cette lettre est écrit en « suisse » traditionnel, comme le parlent par exemple les soldats suisses dans Monsieur de Pourceaugnac, de Molière .

 

02/10/2013

Il parait que le parti est pris d'armer toutes les aigles, tous les vautours, tous les faucons ...Moi, qui suis un pauvre vieux pigeon

... Je roucoule, je roucoule ! Comme dit le Portugais en faisant son créneau .

 La colombe de la paix va finir en sauteuse , entourée de petits pois dans cette volière de carnassiers .

 roucoule roucoule.png

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA

A Colmar, en Alsace, 14 août 1758 1

Madame, je reçus en partant de la cour palatine la lettre 2 par laquelle Votre Altesse sérénissime daignait m'apprendre que son affaire était presque finie avec le Genevois Labat, nouveau baron de Grandcour. Je suis sensiblement affligé que les descendants d'Albert le Dépravé 3 aient eu besoin du Genevois Labat. Mais je me tiens le plus heureux des hommes d'avoir reçu des ordres de Vos Altesses sérénissimes dans cette occasion. Si les horreurs de la guerre continuent, s'il y a quelque autre moyen de prouver mon zèle et mon attachement à la plus digne princesse que j'aie jamais vue, je serai toujours tout prêt tant que j'aurai un reste de vie. Si j'avais été en Angleterre ou en Hollande, je me serais vu à portée de procurer des sommes plus considérables, et probablement à un meilleur prix.

Je tremble toujours, madame, que la guerre n'approche de vos terres et ne ravage encore ce qui reste de Troie 4. Il parait que le parti est pris d'armer toutes les aigles, tous les vautours, tous les faucons contre l'aigle des anciens Alains et Vandales. Moi, qui suis un pauvre vieux pigeon, je m'en retourne à mon colombier, et je vais redoubler mes gémissements et mes vœux pour la paix publique. Il paraît qu'en général tous les peuples et beaucoup de princes sont bien las de cette guerre, où il y a tant à perdre et rien à gagner. Je ne sais, madame, aucune nouvelle depuis que j'ai quitté la cour palatine. S'il se passait quelque chose dans vos quartiers, je supplie Votre Altesse sérénissime de daigner m'en faire donner part. L'intérêt que je prends à tout ce qui arrive dans le voisinage de ses États autorise cette liberté. J'ai eu l'honneur de voir à Schwetzingen messeigneurs les princes de Mecklembourg 5, qui m'ont paru très-aimables et très bien élevés. Que vont-ils faire à Genève? Ce n'est pas là qu'ils apprendront le métier des armes, auquel ils se destinent. On ne connaît dans ce pays-là que des disputes très-paisibles de sociniens, disputes dont tout prince s'embarrasse fort peu. Je vais porter, madame, dans ce séjour tranquille mon respect pour Votre Altesse sérénissime, pour toute votre auguste maison, et mon éternel attachement.

Le Suisse V. »

1 Le même jour Maupertuis écrivait de Neuchâtel à Bernouilli : « Ce que vous me dites de l'attente de Voltaire à Bâle ne s'accorde point avec [ce] que M. Bertrand, ministre de Berne, qui a passé ici et qui est en grand commerce avec Voltaire nous a dit . Il nous assura que Voltaire devait se rendre de Mannheim à Paris,mais non pas pour y demeurer comme quelques autres le prétendaient […] [il] voulait me faire croire qu'il était venu exprès de Berne ici pour me voir, mais je ne crois pas si facilement , sachant surtout son intimité avec le plus malhonnête homme que je connaisse […] Le même Bertrand me dit que la comtesse de Bentinck était à Lausanne . C'est une espèce comme Voltaire, sa grande amie et bien digne de l'être. »

2 Du 5 juillet 1758 : « Je n'ai qu'un très petit instant à ma disposition que j'emploie avec plaisir à vous dire , monsieur, que j'ai reçu votre chère lettre du 27 de juillet et pour vous instruire que M. Le Bat [Labat] a répondu qu'il fait les choses galamment et que par conséquent notre affaire va être conclue et finie en peu de jours ... »

4 Andromaque, Ac. I, sc. II, Racine .

5 Charles, né en 1741, futur Charles II, duc puis Grand duc de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale ; Georges-Auguste ne en 1748 .

 

01/10/2013

je lui parle avec la franchise allemande

... Dit Angela .

Et alors François se mit au garde-à-vous .

Et démarra au pas de l'oie avant d'esquisser une bourrée . Elle voulait (re)voir sa Normandie : http://www.youtube.com/watch?v=UoMYQeDnSz0

 haut-normand-bourrer.jpg

 

« A Caroline-Louise de Hesse-Darmstadt, margravine de Baden-Durlach

A Strasbourg 12 août [1758] 1

Madame, je n'arrive que d'aujourd'hui à Strasbourg ayant été jusqu'ici dans une campagne voisine . Mon premier devoir est de présenter à Vos Altesses sérénissimes mon respect , ma reconnaissance et mes regrets . On ne m'avait point trompé , madame, quand on m'avait dit qu'un voyageur qui cherche à voir ce qu'il y a de plus estimable sur la terre devait venir vous faire sa cour . Un botaniste peut s'extasier dans votre jardin des trois mille plantes exotiques, un amateur de l'architecture peut admirer votre palais 2 où le goût l'emporte sur la magnificence, Votre Altesse sérénissime doit deviner malgré sa modestie ce que pensent les amateurs de la peinture quand ils voient de certains pastels ; et moi surtout, madame, je suis touché plus qu'un autre des grâces de ce bel art, puisque ma maison sera ornée d'un ouvrage qui ferait honneur à Lieutard . Que Vos Altesses sérénissimes me permettent en parlant de tableaux 3 de leur donner avis qu'il y a dans Strasbourg six grands Vandermeulen et un Vandik de la plus grande beauté . Ils appartenaient au défunt prêteur Klinglin et je suis persuadé qu'on les aura pour le tiers de leur valeur . Ils pourraient un jour orner une salle de votre palais et ils sont véritablement dignes d'un prince .

Je viens vite, madame, à ce qui m'a touché davantage, à ce qui restera pour jamais gravé  dans mon cœur, c'est la bonté dont Vos Altesses sérénissimes ont daigné me combler, c'est cette politesse si noble et si aisée, c'est le charme de votre conversation, le goût qui règne dans tout ce que vous faites et dans tout ce que vous dites . Votre Altesse sérénissime doit sentir dans le fond de 4 que je lui parle avec la franchise allemande et si elle n'en convient pas je lui déclare que personne au monde ne sera de son avis .

Je reçois, madame, dans ce moment sa lettre pour M. d'Hermenches qu'un gentilhomme de sa cour me rend de sa part . Je vais rendre M. d'Hermenches heureux .

Je suis avec le plus profond respect

Madame

de Vos altesses sérénissimes

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire .

Un voyageur peut être sans cachet ; il cachette comme il peut . »

1Charlotte-Louise de Hesse-Darmstadt, mariée, en 1751, à Charles-Frédéric de Bade-Dourlach morte le 8 avril 1783.

Elle répondra le 17 août 1758 .

« De madame la margrave de BADE-DOURLACH A Carlsruhe, le 17 août.

Monsieur, je viens de recevoir la lettre très-obligeante que vous venez de m'écrire. Si j'avais pu vous prouver dans toute son étendue la considération que j'ai pour vous, j'oserais alors me flatter, monsieur, de mériter votre estime. La reconnaissance que vous me devriez me tiendrait lieu de mérite, et, à quelque prix que je me visse assurée de votre amitié, cela me suffirait toujours pour me rendre trop heureuse.

Votre pastel est en train. Jamais je n'ai travaillé avec plus de plaisir. Je m'abandonne à l'idée charmante que cela vous empêchera d'oublier une personne qui vous est acquise. C'est peut-être une illusion, mais ne me l'ôtez point, monsieur, j'en suis trop charmée.

J'ai rendu compte au margrave [Né en 1728, mort le 10 juin 1811. ] de la justice que vous rendez à nos sentiments pour vous, et des politesses que vous me dites à ce sujet; il en est pénétré. J'aurais bien voulu que vous fussiez revenu sur vos pas pour connaître par vous-même l'effet que votre départ faisait sur nous. Nos regrets exprimaient notre admiration et notre estime. Enfin, monsieur, vous êtes bien fêté parmi nous; et comme vous avez si bien su développer le cœur de Zaïre, pourquoi ignoreriez-vous le mien? Permettez que je vous renvoie à cette connaissance, pour vous faire comprendre quels sont les sentiments d'estime et de considération avec lesquels j'ai l'honneur d'être, pour toute ma vie, monsieur, votre très-affectionnée servante,

CAROLINE, margrave de BADE-DOURLACH.

P. S. N'oubliez pas, monsieur, de revenir chez nous. Le margrave et moi, nous vous en sollicitons. Vous savez bien qu'une écolière vous attend . »

2 Le château de Karlsruhe commencé en 1751 est surtout remarquable par sa tour octogonale .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Karlsruhe

4 V* en allant à la page a omis quelques mots, sans doute mon coeur .

 

30/09/2013

J'ai vu aussi un Vandeik [van Dyck] qui vaut tous les Vandermeule

...  Et parmi les Van-nes qui courent sur Voltaire , il en est une sur ses goûts picturaux (basée sur ses tableaux demeurés en son château de Ferney) , disant que ce qu'il estime le plus nécessaire dans un tableau est un "beau cadre doré" , ce qui en soi est un péché véniel  .

J'ai eu l'occasion de me moquer moi-aussi, gentiment j'espère car je l'aime, de ce Voltaire faisant de l'épate . Des lectures plus approfondies montrent qu'il était vraiment amateur de belles oeuvres et connaisseur de peintres de talent .

Mea culpa .

vandyckselfportrait.jpeg

 

 

« A Marie-Ursule de Klinglin, comtesse de Lutzelbourg

[12 août 1758] 1

J'ai vu les Vandermeule 2, madame, après bien des peines . Ils sont comme je l'avais prévu des répétitions des seconds originaux de la main du maître et sont très beaux . Il y en a six surtout qui méritent d'orner un palais ; un septième est assez peu de chose . J'ai vu aussi un Vandeik 3 qui vaut tous les Vandermeule . Son seul défaut est sa grandeur . Je voudrais que l'impératrice de Russie achetât cette belle collection . Je pars, madame, avec une douleur très vive . Vous m'avez donné la plus grande envie du monde de troquer la Lorraine contre la Suisse . Il faut absolument être votre votre voisin . Mon cœur est à vous, madame, avec le plus tendre respect . »

1 Il semble que V* ait d'abord écrit la présente lettre puis ait reçu la réponse de Mme de Lutzelbourg et ait alors écrit à la margravine de Baden-Durlach, d'où la date proposée .

3 Antoine van Dyck certainement . Voir : http://wikipedia.orange.fr/wiki/Antoine_Van_Dyck